FRICTIONS : les créateurs de télévision parlent de leurs fiction.
Par Laurence Decréau
J'ai achévé la lecture de cet ouvrage, il y a quelques jours que j'ai trouvé à ma BU.
Le livre est en fait une synthèse des divers ateliers qui se sont déroulés pendant 3 jours à Aubussons en 1996 et qui a réuni le "gratin" de la télévision française à savoir scénaristes, producteurs, diffuseurs et réalisateurs.
Il est sorti en 97 et bien que cela date un peu, je l'ai trouvé très intéressant.
Les propos tenus lors de ces rencontres ont été regroupé en 5 chapitres :
- Les scénaristes face à leur public (avec une sous-partie : le public est-il bête ?)
- Les scénaristes face à leurs partenaires
- ... face à leur ordinateur
- ... face au monde (France, Eldorado de la création ou planète solitaire ?)
- ... face à demain
La chose la plus évidente à retenir c'est qu'ils se rejettent tous la faute entre-eux concernant le niveau de la fiction française. Cela permet d'entrevoir la complexité de notre système de production et ses failles évidentes.
Quelques perles qui m'ont fait bondir, je me suis permis d'en relever une d'Alain Bloch :
"
un héros récurrent est par définition monolithique"
Le texte rajoute : " imaginer qu'il en puisse être autrement témoigne selon lui, d'une sacrée méconnaissance de la télévision..."
Et il est réalisateur et directeur de la fiction de Fr3 (à l'époque du moins)
Il y a eu des débats intéressant comme"Droit d'auteur ou copyright" et l'inévitable mais nécessaire "90 minutes ou 52 minutes" où certains sont d'ailleurs très lucide sur le sujet : "
Nous vivons dans un système où la référence est le cinéma : 90 ou 100 minutes" (Christian Watton)
Ce qui fait dire à l'auteur que le 90 minutes, même si ce n'est que de la télé, c'est infiniment plus valorisant pour les auteurs que les "pochades" en 52 minutes.
J'ai appris l'existence des téléromans et la vigeur de la fiction canadienne et quelques autres trucs.
un ouvrage intéressant ET instructif même s'il ne donne pas de réponses concréte aux questions soulevés, il a le mérite de prendre la température à cette époque.