AFP "In Memoriam, New York City" : docu sur HBO

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Ardéa
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AFP "In Memoriam, New York City" : docu sur HBO

Message par Ardéa »

NEW YORK (AFP)
27 Mai 2002 9h53


Il aura fallu attendre plus de huit mois pour qu'une chaîne de télévision américaine ose montrer, dans son intégralité et toute son horreur, la journée du 11 septembre 2001 à Manhattan.

La chaîne à péage HBO (Home Box Office) a diffusé dimanche soir un documentaire d'une heure, "In memoriam, New York City", dans lequel elle a rassemblé pour la première fois des images provenant de seize médias et 118 vidéastes amateurs. "L'attaque terroriste contre le World Trade Center est l'événement qui a été le mieux couvert de l'histoire" assure le texte de présentation. Profitant des heures de rushs disponibles, les réalisateurs de HBO ont construit un récit chronologique et exhaustif, plus détaillé que tout ce qui avait été fait auparavant.

L'impact du second avion contre la tour N°2 est ainsi présenté sous plusieurs angles, de même que l'effondrement successif des deux gratte-ciel. La chaîne a brisé le tabou qu'avaient d'eux-mêmes institué les autres médias sur les scènes les plus atroces: les images de victimes qui, pour échapper aux flammes et à la fumée dans les étages supérieurs, sautent dans le vide. Peu après le drame, les chaînes américaines avaient décidé de ne pas les diffuser et de ne pas les proposer aux médias étrangers, par respect pour les familles de certaines victimes qui pouvaient être identifiées dans leur chute.

HBO montre sept sauteurs, quelques secondes d'effroi que commente dans le micro d'une caméra amateur un passant en disant "Allez, ne filmez pas cela !". Le film comprend même une image furtive d'un cadavre écrasé au sol, ce que personne jusqu'à présent n'avait osé faire. Des gros-plans plus terribles encore avaient été sélectionnés, mais ont été coupés lors du dernier montage.

Ce parti-pris de réalisme, accompagné en ouverture d'un avertissement à destination des téléspectateurs sensibles, est celui de l'inspirateur du film: l'ancien maire de New York Rudolph Giuliani. C'est en novembre que celui qui est depuis, grâce aux qualités de leadership dont il a fait preuve, surnommé "le maire de l'Amérique", a contacté la chaîne, réputée pour la qualité de ses documentaires, pour lui proposer sa collaboration. Dès le départ, il a insisté pour que les images soient édulcorées à minima, estimant que huit mois plus tard les téléspectateurs étaient prêts à voir des choses qu'ils n'auraient pas supportées auparavant.

"A ce moment là, les images étaient trop dures" a-t-il commenté lors de la présentation du film à la presse. "Pour moi, le but de ce film est que personne jamais n'oublie le 11 septembre, que personne n'oublie ce qui s'est passé ce jour-là. La nature humaine fait que les gens oublient. Regardez ce qui se passe en Europe avec l'Holocauste. Nous ne pouvons pas laisser cela arriver avec le 11 septembre".

Le feu vert de l'ancien maire a permis aux réalisateurs de disposer notamment de toutes les images tournées ce jour-là et les suivants par l'unité vidéo de la police, présente à tous les instants à Ground Zero alors que les caméras de la presse étaient proscrites. Il a également fourni les interviews d'acteurs importants du drame, qui s'étaient rarement exprimés jusqu'àlors.

La principale assistante de "Rudy" Giuliani, Beth Petrone, était mariée au capitaine des pompiers Terry Hatton, chef légendaire de l'unité "Rescue 1", les troupes d'élite du Fire Department. Elle se trouvait, avec le maire et sa garde rapprochée, non loin du World Trade Center peu après les attaques. Les yeux humides, elle raconte que quand elle a vu la première tour partir en poussière, elle a compris. "J'ai su qu'il venait d'être incinéré. J'ai pris une poignée de poussière du sol, pensant qu'il était dans cette poussière".

Les auteurs ont également récupéré, auprès des familles, des messages laissés sur des répondeurs par des personnes prisonnières des étages en flammes ou envahis de fumée. "Sean, c'est moi. Je veux juste te dire que je t'aime. Je suis prisonnière dans cet immeuble, à New York". Le film s'achève sur de multiples images de funérailles, puis par la voix d'un ténor chantant "God Bless America".


(Source : AFP)




Ce qui est dit de la dernière partie du documentaire me laisse songeur :rolleyes: et un peu :evil:
"Ne te mets jamais entre un Nazgûl et sa proie..."