Savoureux et délirant, franchement, pas la peine de faire la fine bouche si tous les épisodes sont de cet acabit, et pourtant, non, dramatiquement, il n'y a de poussée extraordinaire, mais on s'en fiche tellement c'est bon - ben oui, c'était un peu hâtif de se faire une idée globale après le 2e épisode, voilà qui m'apprendra
Bon signe: en dehors de Huff, tous les personnages sont richement étoffés de caractères bien trempés et qui donnent envie d'être suivis dans leur évolution. Ainsi d'Izzy, l'agaçante mère d'Huff qui dévoile une part plus sensible et compatissante, sans quitter son profil de WASP trash (très drôle sa conversation avec le médecin sur l'invasion de l'Irak). Et puis, Byrd, vraiment étonnant ce p'tit bout de bonhomme qui recèle sous son air poupin une maturité encore plus déroutante ici ! J'ai beaucoup aimé la réaction première de Beth, limite soulagée mais quand même terriblement mal à l'aise quand elle pense qu'il s'agit de pratiques homos, puis carrément à l'ouest quand elle connaît la vérité.
Russell sait faire la teuf, malheureusement pour lui et pour notre plus grand régal. Comme l'a dit Eclair, c'est énorme sans être trop, on a déjà été prévenu l'épisode d'avant du coté rabelaisien du perso, et c'est assez jouissif.
La révélation finale ne me paraît pas tomber si brutalement, perso, je pense qu'elle est tout à fait en phase avec le comportement d'Huff dans la fameuse scène, on sent sa non-maîtrise et là est verbalisé son envie de "passer à autre chose" (comme je le voulais), d'aller au bout de son processus post-traumatique.
Il y a encore quelques points faibles: Beth ne me transporte pas pour le moment, encore strictement cantonnée à son emploi d' épouse et mère; le frère, qui revient de façon un peu trop mécanique (même temps d'appartition, même situation dans la chronolgie de l'épisode que dans les 2 derniers); le musicien hongrois, plus ca va, plus sa fonction est floue. Patience en effet...
Mais dans l'ensemble, c'est vraiment excellent. Si le rythme a pu me faire redouter au début, ça m'a fait le même effet pour les 1e 6FU, et nul doute qu' "!Huff" atteigne un niveau de profondeur et de puissance au moins égal, justement par cette ambiance, ce tempo doucereux, cette mise en scène. En tout cas, ici, plaisir assuré et on en ressort moins bête: merci à Byrd de nous avoir appris l'existence des "rainbow parties"
Question à 2 sous: pourquoi le point d'exclamation de "!Huff"?
