Seb a écrit :>Il suffirait de lui donner un pouvoir réel, notamment celui d'infliger des >amendes aux médias qui ne respectent pas les consignes.
Dans quels cas exactement ?
Dans les cas décidés par le législateur. Il faut qu'il fasse un catalogue des cas où les sondages sont des excès et ont une influence néfaste.
Tu pourrais préciser ta pensée par des exemples, stp ? Parce que là heu...
Non. Faites un effort ! Imaginez que la loi interdise des sondages pour une raison X. Si un média utilise un sondage qui viole cette interdiction il devra payer une amende.
Il faut réfléchir aux différentes règles susceptibles d'être édictées en la matière. Perso, je n'ai pas le temps.
Honnêtement, toute interdiction des sondages quelle qu'elle soit me semble stérile et vouée à l'échec. On sait qu'il suffit de se connecter de se connecter sur des sites d'organes de presses étrangers pour obtenir les dits sondages.
Par contre, une mesure devrait immédiatement prise pour améliorer le rendu de la diffusion des sondages: l'affichage obligatoire de la marge d'erreur.
C'est à dire qu'aujourd'hui, on lit :
Dugenou : 20%
Dupond : 19%
Duplant : 15%
Alors qu'on devrait systématiquement lire :
Dugenou : entre 19 et 21 %
Dupond : entre 18 et 20 %
Duplant : entre 14 et 16 %
Autant pour le reste je crois qu'on peut strictement rien faire, autant cela me semble indispensable.
(en plus ca a l'avantage de rendre le truc pas clair au premier coup d'oeil, et les gens les regarderont par conséquence moins.)
Sullivan a écrit :Par contre, une mesure devrait immédiatement prise pour améliorer le rendu de la diffusion des sondages: l'affichage obligatoire de la marge d'erreur.
Tout à fait d'accord. En Allemagne, on annonce systématiquement la marge d'erreur (qu'on considère généralement aux alentours de 3%), il faut qu'il en soit de même en France.
Au fait, vous aviez vu Archimède le mardi précédent le scrutin ? C'était justement un numéro spécial Elections et ils expliquaient toutes les astuces des sondeurs. Saisissant.
Quant aux médias, ils sont les dupes, peut-être parfois les complices, des discours lénifiants des instituts. Je leur suggère, pour l'heure, de réclamer la mise sur pied d'une commission indépendante de statisticiens qui vienne décortiquer, a posteriori, la façon dont les chiffres publiés ont été produits. Au-delà, je plaiderais pour l'instauration de contrôles approfondis des sondages d'opinion, comme cela se fait pour les études d'audience des médias, alors qu'actuellement la commission des sondages opère de façon très limitée. Tout le monde y gagnera pour l'avenir, y compris les sondeurs.
Michel Lejeune est professeur de statistique à l'université Pierre-Mendès-France de Grenoble.
"Ne te mets jamais entre un Nazgûl et sa proie..."