Publié : 11 sept. 2002 18:55
J'ai fait un texte pour Dead Letters.
Je ne savais pas comment ça devait se présenter dans le cadre de "Look Back" donc j'ai fait ça au feeling. Je n'ai pas calculé la taille que ça prend, si c'est trop grand je coupe, si c'est trop court j'ajoute.
Ce qui est en italique est ce qui peut se mettre en encadré : le premier s'intitulerait "Documentation de Morgan et Wong" et l'autre "A Noter" ou des trucs dans le genre, je suis pas doué pour les titres.
#MLM-102
DEAD LETTERS / L’EMPREINTE DE LA MORT
Ecrit par Glen Morgan et James Wong
Réalisé par Thomas J. Wright
Avec : Lance Henriksen (Frank Black), Megan Gallagher (Catherine Black), Brittany Tipladi (Jordan Black), James Morrisson (James Horn), Ron Halder (Le Tueur)…
Pourquoi donc consacrer quelques pages à un épisode tel que Dead Letters, sachant que MillenniuM compte tellement d’épisodes nettement plus réussis ?
Tout simplement parce que Dead Letters comprend tout ce qui a valu une ribambelle de critiques assassines à MillenniuM de la part de la presse : une enquête policière évoquant souvent la série Profiler, des cadavres sanguinolents et une ambiance glauque au possible. Et pourtant l’épisode est véritablement bon, tout du moins excessivement bien écrit.
Fait notable, il s’agit du premier épisode dans lequel Frank est contacté par le Groupe Millennium via son beeper 2000. C’est là le début d’une enquête plutôt morbide mais très réaliste dans laquelle Frank fera équipe avec James Horn, un profiler dont le souhait le plus cher semble être d’intégrer le Groupe. Néanmoins, sa trop forte implication émotionnelle dans l’affaire manquera de peu de tout faire échouer, et de laisser filer un tueur répugnant démembrant des femmes dans sa camionnette en guise de revanche sociale. C’est sur ce partenariat insolite entre Frank et James, deux reflets négatifs, que repose tout l’épisode. Ou comment gérer notre vie familliale, notre vie de tous les jours, quand notre esprit est sans cesse agressé de toutes parts par des images de boucherie insoutenable.
Les auteurs, Glen Morgan et James Wong que l’on ne présente plus, étaient déjà réputés pour être les scénaristes les plus documentés sur The X-Files. Une fois encore, ils se sont plongés dans leur sujet et s’y sont gorgés en références toutes bien réutilisées dans l’épisode.
Le fait que le meurtrier se déplace dans une Volkswagen orangée n’est pas un hasard scénaristique. Une sérieuse étude aux USA a en effet montré qu’un nombre anormalement élevé de tueurs en série avait une prédilection pour ce fabricant et ce coloris.
Le piège que Frank tend au criminel, à savoir disposer des petites croix près de la sépulture de la victime en attendant que le coupable vienne en dérober une, n’est pas issue de l’imagination de Glen Morgan et James Wong, mais d’une réelle tentative d’arrestation du Tueur d’Enfants d’Atlanta menée par le profiler John Douglas dans les années 80.
Le rêve de Jordan où un clown s’infiltre durant une fête est inspiré non pas seulement des propres cauchemars d’enfance de Glen Morgan mais également du tueur pédophile John Wayne Gacy qui adorait se déguiser en clown pour approcher les enfants.
La méthode selon laquelle le meurtrier berne et attire ses victimes est un discret hommage au Silence des Agneaux mais également une variante de la tactique qu’utilisait l’assassin Ed Kemper pour mettre en confiance les jeunes femmes, en simulant un bras plâtré.
Enfin, les confessions de James Horn à Catherine sur le métier de profiler et sur le fait que le mystère disparaît au profit de l’horreur sont probablement tirées d’un véritable discours de l’enquêteur Robert Ressler, ex-membre du FBI responsable du VICAP.
Dead Letters s’enfonce dès le pré-générique dans une noirceur difficile qui n’est pas sans rappeler l’ambiance du film Seven. C’est dans un chenil nocturne et agité que Frank examine un cadavre recouvert non pas par un mais par deux draps blancs : nécessité dûe au fait que le corps a été sectionné en deux à l’aide de couteaux aiguisés. Malgré les rapports préliminaires neutres, Frank est alerté par son Don que le meurtrier a dissimulé un message quelque part et qu’il lui faudra le retrouver coûte que coûte pour pouvoir le stopper.
Nous sommes à Portland, et Jim Penseyres demande à Frank de collaborer avec James Horn dans cette affaire. L’homme est doué, c’est un très bon enquêteur et un candidat potentiel pour le Groupe Millennium. Néanmoins sa procédure de divorce et l’éloignement de son fils le rendent instable nerveusement, en proie à de sérieux problèmes psychologiques pour le moins handicapants dans le cadre de son travail. Il n’a pas su gérer la pression que suscite le profilage criminel et ça l’a conduit à la destruction de sa famille. En fait, James est ce qu’aurait pu devenir Frank si ce dernier n’avait pas surmonté ses crises. C’est pourquoi Frank s’avère assez compréhensif avec son collègue de circonstances, qui lui essaie de dissimuler au mieux ses difficultés béantes à raisonner logiquement.
Tout l’intérêt de l’épisode réside dans l’alchimie des contraires que constituent Frank et James. Le premier est calme, posé et distant envers les cadavres qui jonchent sa route, tandis que le second s’emporte, transpire et stresse, voyant en chaque victime le corps découpé de son fils T.C. à la place. Frank comprend immédiatement qui est James, dès leur première rencontre dans son bureau de Portland.
La nouvelle victime du psychopathe est retrouvée en morceaux, jetée dans le service des lettres mortes de la Poste. Frank étudie le corps, la scène est crue, directe, froide. Glen Morgan et James Wong ont frôlé de près la censure par la chaîne, et ce plusieurs fois durant l’épisode : le gros plan sur le visage de femme étouffé par l’adhésif noir a failli être coupé, tout comme le terme des « défécations » du tueur, employé dans le pré-générique et que Profiler n’aurait jamais osé prononcer. Seule la popularité extrême de The X-Files explique à l’époque la grande tolérance du comité de censure vis-à-vis de MillenniuM. Frank trouve sur le cadavre un message inscrit de façon chirurgicale sur un cheveux, une provocation adressée à la police. Ca y est, Frank a saisi la psychologie du criminel. Un homme d’une trentaine d’années, impuissant et isolé, qui tue toutes celles qui le rabaissent à un simple numéro. Il veut affirmer son identité, mais forcément la société de consommation le classe, le range, lui attribue des matricules : ça le rend fou de rage. Le profil dressé par le duo Morgan et Wong s’avère d’une crédibilité totale, puisant allègrement dans divers rapports psychiatriques et mélangeant habilement la misogynie et la haine sociale caractérisant le tueur en série basique.
Frank se fait tour à tour protecteur et sec envers James, qui plonge de plus en plus dans la dépression et l’hystérie et dont les jugements sont faussés par ses sentiments. C’est à la suite d’un nouveau massacre dans un parking que Frank met au point un plan : clamer ouvertement aux médias que l’assassin est un analphabète pour l’agacer et le faire se déplacer aux funérailles filmées de sa dernière victime. Impétueux, James s’énerve et cogne sur un innocent qu’il pensait être le criminel. Frank lui hurle d’arrêter, d’aller se reposer, de ne plus s’identifier aux cadavres. Les deux hommes ont une forme de sensibilité antagoniste, la séquence est angoissante et le comportement déviant de James provoque autant d’effet sur le spectateur que les crimes eux-mêmes. Dead Letters, avant d’être une enquête, s’avère une comparaison entre deux individus identiques mais dont l’un a mal tourné car moins chanceux, moins soutenu par ses proches.
Frank et James remontent jusqu’à une boutique d’ophtalmologie où le tueur aurait fait réparer ses lunettes. James avait raison sur un point : le meurtrier connaissait ses victimes, et la prochaine sera la responsable de la boutique, qui a osé le doter d’un numéro-client. Tendant un piège au criminel, Frank est vite désemparé quand James à bout de nerfs se met à cogner sur le meurtrier et force sa camionette, rendant irrecevable devant la loi tous les couteaux maculés de sang qui s’y trouvent ! James n’aura plus aucune chance de devenir membre du Groupe Millennium, sa demande a été rejetée suite à une erreur aussi grave. Heureusement, d’autres preuves trouvées dans son appartement ont pu confondre le mutileur de femmes. Les chemins de Frank et James, partenaires d’une semaine, ne se recroiseront plus jamais.
L’un des défauts majeurs de l’épisode est le rôle pratiquement inexistant de Catherine, qui une fois encore sert seulement de soutien psychologique à Frank et de mère à Jordan. L’utilisation peu judicieuse de Catherine demeure néanmoins l’apanage de toute la série dans sa globalité. On regrette également certaines scènes qui brisent la noirceur de l’histoire, comme celle où James fait un traité de psychologie infantile pendant que Frank fait cuire des merguez dans son jardin. Le travail d’acteur de James Morrisson sur l’épisode est par ailleurs exceptionnel et révélateur du fait que Glen Morgan et James Wong aient écrit le rôle en pensant à lui ! Le genre de personnages attachants que le spectateur aurait aimé voir devenir régulier de la série.
Le prénom du fils de James, T.C., est un clin d’œil à Tyrus Cassius (TC) McQueen dans la défunte série de Glen Morgan et James Wong, Space : Above and Beyond.
Le réalisateur de l’épisode s’est apparemment emmêlé les pinceaux, lorsque dans un plan très court la pince du criminel se transforme en instrument d’écriture.
La première réalisation de Thomas J. Wright, qui deviendra vite le plus grand manieur de caméras de MillenniuM, fait preuve de beaucoup de simplicité, d’une recherche très relative, et ne surprend que lors des scènes tournant autour des cadavres. Simplicité est le mot qui sied le mieux à Dead Letters. Episode solide, délicieusement glauque et représentatif d’une Saison 1 très critiquée dans la presse, il n’est pas pour autant passionnant ou plein de surprises. Il s’avère même assez linéaire. Mais la relation complexe s’installant entre Frank et James est si génialement originale qu’elle propulse à elle seule l’épisode dans le cercle très fermé des meilleurs segments de la première année de MillenniuM.
Dead Letters est également le meilleur épisode de « profilage » de la série, avec tout ce qu’il faut de réalisme et de psychologie pertinente pour qu’on le considère comme essentiel.
4/5
Amrith
Photos potentielles à utiliser :
Ou celle là (http://millennialabyss.tripod.com/Promo/Partners3.jpg) qui s'affiche pas à cause de l'effet Tripod.
Aïeu ça fait mal au dos.
Je ne savais pas comment ça devait se présenter dans le cadre de "Look Back" donc j'ai fait ça au feeling. Je n'ai pas calculé la taille que ça prend, si c'est trop grand je coupe, si c'est trop court j'ajoute.
Ce qui est en italique est ce qui peut se mettre en encadré : le premier s'intitulerait "Documentation de Morgan et Wong" et l'autre "A Noter" ou des trucs dans le genre, je suis pas doué pour les titres.
#MLM-102
DEAD LETTERS / L’EMPREINTE DE LA MORT
Ecrit par Glen Morgan et James Wong
Réalisé par Thomas J. Wright
Avec : Lance Henriksen (Frank Black), Megan Gallagher (Catherine Black), Brittany Tipladi (Jordan Black), James Morrisson (James Horn), Ron Halder (Le Tueur)…
Pourquoi donc consacrer quelques pages à un épisode tel que Dead Letters, sachant que MillenniuM compte tellement d’épisodes nettement plus réussis ?
Tout simplement parce que Dead Letters comprend tout ce qui a valu une ribambelle de critiques assassines à MillenniuM de la part de la presse : une enquête policière évoquant souvent la série Profiler, des cadavres sanguinolents et une ambiance glauque au possible. Et pourtant l’épisode est véritablement bon, tout du moins excessivement bien écrit.
Fait notable, il s’agit du premier épisode dans lequel Frank est contacté par le Groupe Millennium via son beeper 2000. C’est là le début d’une enquête plutôt morbide mais très réaliste dans laquelle Frank fera équipe avec James Horn, un profiler dont le souhait le plus cher semble être d’intégrer le Groupe. Néanmoins, sa trop forte implication émotionnelle dans l’affaire manquera de peu de tout faire échouer, et de laisser filer un tueur répugnant démembrant des femmes dans sa camionnette en guise de revanche sociale. C’est sur ce partenariat insolite entre Frank et James, deux reflets négatifs, que repose tout l’épisode. Ou comment gérer notre vie familliale, notre vie de tous les jours, quand notre esprit est sans cesse agressé de toutes parts par des images de boucherie insoutenable.
Les auteurs, Glen Morgan et James Wong que l’on ne présente plus, étaient déjà réputés pour être les scénaristes les plus documentés sur The X-Files. Une fois encore, ils se sont plongés dans leur sujet et s’y sont gorgés en références toutes bien réutilisées dans l’épisode.
Le fait que le meurtrier se déplace dans une Volkswagen orangée n’est pas un hasard scénaristique. Une sérieuse étude aux USA a en effet montré qu’un nombre anormalement élevé de tueurs en série avait une prédilection pour ce fabricant et ce coloris.
Le piège que Frank tend au criminel, à savoir disposer des petites croix près de la sépulture de la victime en attendant que le coupable vienne en dérober une, n’est pas issue de l’imagination de Glen Morgan et James Wong, mais d’une réelle tentative d’arrestation du Tueur d’Enfants d’Atlanta menée par le profiler John Douglas dans les années 80.
Le rêve de Jordan où un clown s’infiltre durant une fête est inspiré non pas seulement des propres cauchemars d’enfance de Glen Morgan mais également du tueur pédophile John Wayne Gacy qui adorait se déguiser en clown pour approcher les enfants.
La méthode selon laquelle le meurtrier berne et attire ses victimes est un discret hommage au Silence des Agneaux mais également une variante de la tactique qu’utilisait l’assassin Ed Kemper pour mettre en confiance les jeunes femmes, en simulant un bras plâtré.
Enfin, les confessions de James Horn à Catherine sur le métier de profiler et sur le fait que le mystère disparaît au profit de l’horreur sont probablement tirées d’un véritable discours de l’enquêteur Robert Ressler, ex-membre du FBI responsable du VICAP.
Dead Letters s’enfonce dès le pré-générique dans une noirceur difficile qui n’est pas sans rappeler l’ambiance du film Seven. C’est dans un chenil nocturne et agité que Frank examine un cadavre recouvert non pas par un mais par deux draps blancs : nécessité dûe au fait que le corps a été sectionné en deux à l’aide de couteaux aiguisés. Malgré les rapports préliminaires neutres, Frank est alerté par son Don que le meurtrier a dissimulé un message quelque part et qu’il lui faudra le retrouver coûte que coûte pour pouvoir le stopper.
Nous sommes à Portland, et Jim Penseyres demande à Frank de collaborer avec James Horn dans cette affaire. L’homme est doué, c’est un très bon enquêteur et un candidat potentiel pour le Groupe Millennium. Néanmoins sa procédure de divorce et l’éloignement de son fils le rendent instable nerveusement, en proie à de sérieux problèmes psychologiques pour le moins handicapants dans le cadre de son travail. Il n’a pas su gérer la pression que suscite le profilage criminel et ça l’a conduit à la destruction de sa famille. En fait, James est ce qu’aurait pu devenir Frank si ce dernier n’avait pas surmonté ses crises. C’est pourquoi Frank s’avère assez compréhensif avec son collègue de circonstances, qui lui essaie de dissimuler au mieux ses difficultés béantes à raisonner logiquement.
Tout l’intérêt de l’épisode réside dans l’alchimie des contraires que constituent Frank et James. Le premier est calme, posé et distant envers les cadavres qui jonchent sa route, tandis que le second s’emporte, transpire et stresse, voyant en chaque victime le corps découpé de son fils T.C. à la place. Frank comprend immédiatement qui est James, dès leur première rencontre dans son bureau de Portland.
La nouvelle victime du psychopathe est retrouvée en morceaux, jetée dans le service des lettres mortes de la Poste. Frank étudie le corps, la scène est crue, directe, froide. Glen Morgan et James Wong ont frôlé de près la censure par la chaîne, et ce plusieurs fois durant l’épisode : le gros plan sur le visage de femme étouffé par l’adhésif noir a failli être coupé, tout comme le terme des « défécations » du tueur, employé dans le pré-générique et que Profiler n’aurait jamais osé prononcer. Seule la popularité extrême de The X-Files explique à l’époque la grande tolérance du comité de censure vis-à-vis de MillenniuM. Frank trouve sur le cadavre un message inscrit de façon chirurgicale sur un cheveux, une provocation adressée à la police. Ca y est, Frank a saisi la psychologie du criminel. Un homme d’une trentaine d’années, impuissant et isolé, qui tue toutes celles qui le rabaissent à un simple numéro. Il veut affirmer son identité, mais forcément la société de consommation le classe, le range, lui attribue des matricules : ça le rend fou de rage. Le profil dressé par le duo Morgan et Wong s’avère d’une crédibilité totale, puisant allègrement dans divers rapports psychiatriques et mélangeant habilement la misogynie et la haine sociale caractérisant le tueur en série basique.
Frank se fait tour à tour protecteur et sec envers James, qui plonge de plus en plus dans la dépression et l’hystérie et dont les jugements sont faussés par ses sentiments. C’est à la suite d’un nouveau massacre dans un parking que Frank met au point un plan : clamer ouvertement aux médias que l’assassin est un analphabète pour l’agacer et le faire se déplacer aux funérailles filmées de sa dernière victime. Impétueux, James s’énerve et cogne sur un innocent qu’il pensait être le criminel. Frank lui hurle d’arrêter, d’aller se reposer, de ne plus s’identifier aux cadavres. Les deux hommes ont une forme de sensibilité antagoniste, la séquence est angoissante et le comportement déviant de James provoque autant d’effet sur le spectateur que les crimes eux-mêmes. Dead Letters, avant d’être une enquête, s’avère une comparaison entre deux individus identiques mais dont l’un a mal tourné car moins chanceux, moins soutenu par ses proches.
Frank et James remontent jusqu’à une boutique d’ophtalmologie où le tueur aurait fait réparer ses lunettes. James avait raison sur un point : le meurtrier connaissait ses victimes, et la prochaine sera la responsable de la boutique, qui a osé le doter d’un numéro-client. Tendant un piège au criminel, Frank est vite désemparé quand James à bout de nerfs se met à cogner sur le meurtrier et force sa camionette, rendant irrecevable devant la loi tous les couteaux maculés de sang qui s’y trouvent ! James n’aura plus aucune chance de devenir membre du Groupe Millennium, sa demande a été rejetée suite à une erreur aussi grave. Heureusement, d’autres preuves trouvées dans son appartement ont pu confondre le mutileur de femmes. Les chemins de Frank et James, partenaires d’une semaine, ne se recroiseront plus jamais.
L’un des défauts majeurs de l’épisode est le rôle pratiquement inexistant de Catherine, qui une fois encore sert seulement de soutien psychologique à Frank et de mère à Jordan. L’utilisation peu judicieuse de Catherine demeure néanmoins l’apanage de toute la série dans sa globalité. On regrette également certaines scènes qui brisent la noirceur de l’histoire, comme celle où James fait un traité de psychologie infantile pendant que Frank fait cuire des merguez dans son jardin. Le travail d’acteur de James Morrisson sur l’épisode est par ailleurs exceptionnel et révélateur du fait que Glen Morgan et James Wong aient écrit le rôle en pensant à lui ! Le genre de personnages attachants que le spectateur aurait aimé voir devenir régulier de la série.
Le prénom du fils de James, T.C., est un clin d’œil à Tyrus Cassius (TC) McQueen dans la défunte série de Glen Morgan et James Wong, Space : Above and Beyond.
Le réalisateur de l’épisode s’est apparemment emmêlé les pinceaux, lorsque dans un plan très court la pince du criminel se transforme en instrument d’écriture.
La première réalisation de Thomas J. Wright, qui deviendra vite le plus grand manieur de caméras de MillenniuM, fait preuve de beaucoup de simplicité, d’une recherche très relative, et ne surprend que lors des scènes tournant autour des cadavres. Simplicité est le mot qui sied le mieux à Dead Letters. Episode solide, délicieusement glauque et représentatif d’une Saison 1 très critiquée dans la presse, il n’est pas pour autant passionnant ou plein de surprises. Il s’avère même assez linéaire. Mais la relation complexe s’installant entre Frank et James est si génialement originale qu’elle propulse à elle seule l’épisode dans le cercle très fermé des meilleurs segments de la première année de MillenniuM.
Dead Letters est également le meilleur épisode de « profilage » de la série, avec tout ce qu’il faut de réalisme et de psychologie pertinente pour qu’on le considère comme essentiel.
4/5
Amrith
Photos potentielles à utiliser :
Ou celle là (http://millennialabyss.tripod.com/Promo/Partners3.jpg) qui s'affiche pas à cause de l'effet Tripod.
Aïeu ça fait mal au dos.
