Comme dirait l'autre Oh...my...God

qu'est-ce que c'était bon

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L'ouverture in media res est absolument stupéfiante au sens propre, avec ce premier plan évoquant Aronofsky, JJ fraye à sa mise en scène un espace d'hystérie juvénile et de maîtrise roublarde qui cloue littéralement sur place dans ces 20 premières mn.
Passé l'éblouissement, plusieurs scénarios potentiels s'esquissent, l'esprit de la série étant encore à venir: hybride entre "Les Chasses du Comte Zaroff", "Jurassic Park" et "Koh-Lanta"? Critique du communautarisme avec "La Plage" croisé avec un "slasher" ou "Pas seul au monde"? "Oz" à ciel ouvert? Le point faible du pilote vient peut-être du fait qu'il y a une trop grande abondance d'amorces narratives mises en place, n'empêche qu'elle lui confère une richesse d'emblée palpable. Seulement, l'implacable équilibre rythmique de l'ouverture s'en trouve un peu lésée, on a un peu trop tendance à "planter" la situation des personnages par la suite, ça plombe un peu la structure tonique du pilote. J'ai d'ailleurs senti également que j'aurai usé des ciseaux de monteur çà et là (je soupçonne qu'est passé dans ces moments le "consulting producer", mr Jeff-Finulle-d'Alias-Pinkner

). M'enfin, un second visionnage pourrait infirmer cette proposition, donc je reste prudent, d'autant plus que JJ confirme qu'il est loin d'être un manchot.
Les séquences in the jungle m'ont bien plu, grâce au talent de JJ, on a un avant-goût de ce que peut donner visuellement le "King Kong" de Jackson, dont je trouve que JJ ici se rapproche plus par le style visuel que de Spielberg. Je trouve ça très judicieux de tenir le monstre en hors-champ puis de conclure sur une aberration, l'ours polaire, qui complique encore plus la donne.
Quant au cast, il est somptueusement (trop?) riche et pourtant pas unanimement à son zénith: semi-déception pour Harold Perrineau dont le rôle de papa gâteau insipre un développement prévisible, pour Ian Somehalder dont on aurait du exploiter la perversité après sa prestation dans "Les lois de l'attraction" et dans une certaine mesure de Matthew Fox qui ne plisse autant du front que l'autre mais quand même, heureusement qu'il y a nos amis ricains pour que les docteurs jeunes, sexy et musclés, affichant leur torse après dix minutes de show et sauvant la veuve et l'orphelin même à 100 m de distance continuent d'exister

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Pour autant, le reste du cast assez sombre dresse un panorama du genre humain assez peu reluisant pour que ce contrepoint soit tolérable et même appréciable. Mention spéciales au vilain plouc redneck et, surtout, à la blondasse franconnephile , son kimiesque "I'm alone" m'a plié en 4

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Par contre, mention très honorable pour Charlie, servi par un Dominic Monaghan vraiment bon, et bien sûr à Kate, ma Lauren à moi que je déteste déjà et qui pourtant m'attire, certains détails comme le masque mis au marshall mettent de l'eau dans le vin. Un sans faute également pour les persos les plus drôles et inquitants à la fois de Daniel Dae Kim et Terry O'Quinn. Quant à GG, mon premier réflexe a été d'esquisser un sourire (encore toi!) puis je me suis vite ravisé

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J'ai plutôt tendance à penser que la suite virera orwellienne, et qu'on aura à faire à une parabole entre "Sa majesté des mouches", "La Plage" et ""Absolom 2022", ce que le coup de la bêbête et du "nous ne sommes pas seuls" laissent clairement à penser. Pour autant, le scénario "Pas seuls au monde", avec cette étrange communauté que nous n'avons fait que commencer à connaître, s'avère tout autant alléchant. alors, film catastrophe? fable philosphique? slasher? La chasse aux hypothèses est ouverte !
Encaaaaaaaaareuuhhhh !!!!