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MILLENNIUM : LA CONTROVERSE SAISON 3

La magnifique Saison 2 s’acheva sur un final époustouflant, probablement le plus grand moment télévisuel de ces dernières années, fruit des pensées torturées de Glen Morgan et James Wong. Un final inoubliable qui aurait dû être le dernier épisode de MillenniuM.
Mais compte tenu, entre autres, du succès de la série dans plusieurs pays européens, la FOX jugea utile de donner le feu vert à une Saison 3. Chris Carter, extrêmement déçu par la récente orientation extra-mystique de MillenniuM, ne fit pas de nouveau appel à Morgan et Wong, et plaça à la tête de la Saison 3 les scénaristes Chip Johannessen et Michael Duggan. Carter l’annonça rapidement : cette année verrait le retour des épisodes à serial-killers, totalement négligés dans la Saison 2, et changerait le décor global de la série. Mais, au bout de quelques épisodes diffusés seulement, la Saison 3 allait devenir la saison la plus méprisée des fans de MillenniuM.
L’idée peu originale d’affubler en permanence à Frank Black une partenaire féminine fit déjà grincer des dents. L’idée calculatrice de refaire de Frank Black un agent du FBI éveilla de nouveaux soupçons. Enfin, la diffusion du très médiocre season premiere balaya tous les espoirs d’un renouveau inventif dans la trame de MillenniuM. Indubitablement, les producteurs exécutifs supervisés par Carter, Johannessen et Duggan, avaient voulu transformer la série en un clone de X-Files : FBI, complots du Groupe Millennium, manipulations génétiques et duo d’enquêteurs assez froids. Ce remaniement fut extrêmement décevant, en trahison totale avec les précédentes saisons, et donnant lieu à un nombre assez impressionnant d’incohérences mythologiques innacceptables. Le Groupe Millennium avait perdu de son ambivalence et était devenu un simple méchant, Peter Watts était réduit à jouer les silhouettes mystérieuses tandis que les nouveaux personnages, y compris le second rôle de la saison Emma Hollis, s’avéraient d’une platitude et d’une monotonie flagrante. A vrai dire, seul le personnage de Jordan Black fut vraiment mis en valeur avec brio dans cette Saison 3.
Duggan dut lui-même admettre son incapacité à diriger une série telle que MillenniuM, lui qui était scénariste spécialisé dans les séries policières : il démissionna de son poste avant même la mi-saison, remerciant Carter et laissant donc Johannessen tout seul aux rennes de cette troisième année de MillenniuM. Johannessen a beau être un bon scénariste, il n’avait pas la compétence requise pour être producteur exécutif. Fan de X-Files devant l’éternel, il s’évertua, entre quelques épisodes très réussis, à perpétuer le style du complot et de la paranoïa scientifico-militaire dans les scripts de la Saison 3. C’est la mythologie de MillenniuM qui en paya les conséquences, et bien entendu les téléspectateurs, de moins en moins nombreux alors que précédemment la Saison 2 avait un peu relancé l’audimat. Les épisodes mythologiques de la Saison 3, malgré une narration parfois intéressante, contenaient des éléments plus grotesques les uns que les autres : un lien entre le vilain Groupe Millennium et le syndrôme de la Guerre du Golfe, des expériences de clonage illicite de ce même Groupe, John Edgar Hoover inventant le sigle de l’Ouroboros, des tests gouvernementaux avec des radiations et toute la gallerie des clichés conspirationnistes déjà abordés dans X-Files de manière cent fois plus convaincante. Le tout avec un Peter Watts peu cohérent et de nouveaux personnages insignifiants, comme l’ultra-banal chef Andy McClaren ou bien Barry Baldwin qui avait un certain potentiel mais totalement inexploité. Des personnages même pas inscrits au sein de la mythologie déjà désastreuse de la Saison 3 de X-Files…oups pardon, de MillenniuM.
Le duo que forment Frank Black et Emma Hollis manque également sévèrement de piment. Etant donné que leur relation n’est ni franchement amicale, ni tendue, le fan de MillenniuM a dû encaisser dans son cerveau, déjà bien fatigué par tant de complots, vingt-deux épisodes de pure relation de travail avec un taux de surprises relativement bas. En revanche, malgré leur rareté et leur manque de logique, les propos échangés entre Frank Black et Peter Watts sont très souvent excellents. Quant aux relations entretenues avec Andy McClaren et Barry Baldwin, elles sont l’inconsistance incarnée. Inconsistance : c’est peut-être le mot le plus approprié pour qualifier la mythologie et les personnages de la Saison 3 de MillenniuM. Carter et Lance Henriksen déclarèrent beaucoup apprécier cette saison par rapport à la précédente, mais la FOX ne se laissa pas conter fleurettes et annula MillenniuM au vu de résultats d’audimat de plus en plus piteux, après un season finale au-dessus de la moyenne qualitative annuelle mais très confus tout de même. Toute la mythologie de la saison, et donc partiellement de la série, demeura éparpillée dans tous les sens, sans la moindre réponse à la moindre question. Frank Spotnitz saborda lui-même MillenniuM quelques mois plus tard, dans un spin-off avec X-Files aussi déplacé que purement débile, bien que très…amusant.
La Saison 3 de MillenniuM est-elle donc totalement à jeter ? Fort heureusement non, bon nombre de loners étant plus que réjouissants. Ainsi le célèbre duo Carter/Spotnitz livre dans cette saison trois épisodes absolument géniaux qui font partie des perles de la série, traitant entre autres du bug de l’an 2000 et du Démon persécutant Frank Black. Les quelques épisodes à serial-killers sont dans l’ensemble plus mous et softs que ceux de la Saison 1 : il n’en demeure pas moins quelques bonnes histoires policières signées Patrick Harbinson. Le producteur exécutif Johannessen écrit lui-même deux scenarii surnaturels de très bonne facture, dont un hommage à Stephen King, mettant par deux fois Jordan Black en avant. Enfin, le scénariste Michael Perry balance dans le tas deux épisodes comiques plutôt réussis, dont une excellente parodie de slash-movie avec KISS en guest-star, jubilatoire et fun bien qu’à l’opposé de l’esprit MillenniuM. Et bien entendu, la Saison 3 garde tout de même le principal attrait de la série : Frank Black.
Au final, la Saison 3 de MillenniuM fut une déception saisissante. Essentiellement mythologique, donc essentiellement incohérente, elle usa des ficelles X-Files sans chercher l’originalité, en trahison totale avec les saisons précédentes. Elle ne possèdait aucun objectif précis, aucune finalité, et ses loners corrects n’ont pas pu sauver MillenniuM d’une déplorable annulation.

Amrith a écrit :Voilà l'article !

Ca fait 6541 signes, j'ai dû enlever pas mal de trucs mais ça tient à peu près debout

MILLENNIUM : LA CONTROVERSE SAISON 3

La magnifique Saison 2 s’acheva sur un final époustouflant, probablement le plus grand moment télévisuel de ces dernières années, fruit des pensées torturées de Glen Morgan et James Wong. Un final inoubliable qui aurait dû être le dernier épisode de MillenniuM.
Mais compte tenu, entre autres, du succès de la série dans plusieurs pays européens, la FOX jugea utile de donner le feu vert à une Saison 3. Chris Carter, extrêmement déçu par la récente orientation extra-mystique de MillenniuM, ne fit pas de nouveau appel à Morgan et Wong, et plaça à la tête de la Saison 3 les scénaristes Chip Johannessen et Michael Duggan. Carter l’annonça rapidement : cette année verrait le retour des épisodes à serial-killers, totalement négligés dans la Saison 2, et changerait le décor global de la série. Mais, au bout de quelques épisodes diffusés seulement, la Saison 3 allait devenir la saison la plus méprisée des fans de MillenniuM.

L’idée peu originale d’affubler en permanence à Frank Black une partenaire féminine fit déjà grincer des dents. L’idée calculatrice de refaire de Frank Black un agent du FBI éveilla de nouveaux soupçons. Enfin, la diffusion du très médiocre season premiere balaya tous les espoirs d’un renouveau inventif dans la trame de MillenniuM. Indubitablement, les producteurs exécutifs supervisés par Carter, Johannessen et Duggan, avaient voulu transformer la série en un clone de X-Files : FBI, complots du Groupe Millennium, manipulations génétiques et duo d’enquêteurs assez froids. Ce remaniement fut extrêmement décevant, en trahison totale avec les précédentes saisons, et donnant lieu à un nombre assez impressionnant d’incohérences mythologiques innacceptables. Le Groupe Millennium avait perdu de son ambivalence et était devenu un simple méchant, Peter Watts était réduit à jouer les silhouettes mystérieuses tandis que les nouveaux personnages, y compris le second rôle de la saison Emma Hollis, s’avéraient d’une platitude et d’une monotonie flagrante. A vrai dire, seul le personnage de Jordan Black fut vraiment mis en valeur avec brio dans cette Saison 3.
Duggan dut lui-même admettre son incapacité à diriger une série telle que MillenniuM, lui qui était scénariste spécialisé dans les séries policières : il démissionna de son poste avant même la mi-saison, remerciant Carter et laissant donc Johannessen tout seul aux rennes de cette troisième année de MillenniuM. Johannessen a beau être un bon scénariste, il n’avait pas la compétence requise pour être producteur exécutif. Fan de X-Files devant l’éternel, il s’évertua, entre quelques épisodes très réussis, à perpétuer le style du complot et de la paranoïa scientifico-militaire dans les scripts de la Saison 3. C’est la mythologie de MillenniuM qui en paya les conséquences, et bien entendu les téléspectateurs, de moins en moins nombreux alors que précédemment la Saison 2 avait un peu relancé l’audimat. Les épisodes mythologiques de la Saison 3, malgré une narration parfois intéressante, contenaient des éléments plus grotesques les uns que les autres : un lien entre le vilain Groupe Millennium et le syndrôme de la Guerre du Golfe, des expériences de clonage illicite de ce même Groupe, John Edgar Hoover inventant le sigle de l’Ouroboros, des tests gouvernementaux avec des radiations et toute la gallerie des clichés conspirationnistes déjà abordés dans X-Files de manière cent fois plus convaincante. Le tout avec un Peter Watts peu cohérent et de nouveaux personnages insignifiants, comme l’ultra-banal chef Andy McClaren ou bien Barry Baldwin qui avait un certain potentiel mais totalement inexploité. Des personnages même pas inscrits au sein de la mythologie déjà désastreuse de la Saison 3 de X-Files…oups pardon, de MillenniuM.

Le duo que forment Frank Black et Emma Hollis manque également sévèrement de piment. Etant donné que leur relation n’est ni franchement amicale, ni tendue, le fan de MillenniuM a dû encaisser dans son cerveau, déjà bien fatigué par tant de complots, vingt-deux épisodes de pure relation de travail avec un taux de surprises relativement bas. En revanche, malgré leur rareté et leur manque de logique, les propos échangés entre Frank Black et Peter Watts sont très souvent excellents. Quant aux relations entretenues avec Andy McClaren et Barry Baldwin, elles sont l’inconsistance incarnée. Inconsistance : c’est peut-être le mot le plus approprié pour qualifier la mythologie et les personnages de la Saison 3 de MillenniuM. Carter et Lance Henriksen déclarèrent beaucoup apprécier cette saison par rapport à la précédente, mais la FOX ne se laissa pas conter fleurettes et annula MillenniuM au vu de résultats d’audimat de plus en plus piteux, après un season finale au-dessus de la moyenne qualitative annuelle mais très confus tout de même. Toute la mythologie de la saison, et donc partiellement de la série, demeura éparpillée dans tous les sens, sans la moindre réponse à la moindre question. Frank Spotnitz saborda lui-même MillenniuM quelques mois plus tard, dans un spin-off avec X-Files aussi déplacé que purement débile, bien que très…amusant.

La Saison 3 de MillenniuM est-elle donc totalement à jeter ? Fort heureusement non, bon nombre de loners étant plus que réjouissants. Ainsi le célèbre duo Carter/Spotnitz livre dans cette saison trois épisodes absolument géniaux qui font partie des perles de la série, traitant entre autres du bug de l’an 2000 et du Démon persécutant Frank Black. Les quelques épisodes à serial-killers sont dans l’ensemble plus mous et softs que ceux de la Saison 1 : il n’en demeure pas moins quelques bonnes histoires policières signées Patrick Harbinson. Le producteur exécutif Johannessen écrit lui-même deux scenarii surnaturels de très bonne facture, dont un hommage à Stephen King, mettant par deux fois Jordan Black en avant. Enfin, le scénariste Michael Perry balance dans le tas deux épisodes comiques plutôt réussis, dont une excellente parodie de slash-movie avec KISS en guest-star, jubilatoire et fun bien qu’à l’opposé de l’esprit MillenniuM. Et bien entendu, la Saison 3 garde tout de même le principal attrait de la série : Frank Black.

Au final, la Saison 3 de MillenniuM fut une déception saisissante. Essentiellement mythologique, donc essentiellement incohérente, elle usa des ficelles X-Files sans chercher l’originalité, en trahison totale avec les saisons précédentes. Elle ne possèdait aucun objectif précis, aucune finalité, et ses loners corrects n’ont pas pu sauver MillenniuM d’une déplorable annulation.

Amrith a écrit :Ben oui déjà, mais en fait j'y avais pensé cette nuit :P

Laisse "controverse", ça coule mieux que "controversée" je pense.

Les intertitres me conviennent tous, sauf que pour le dernier, j'aurais préféré un truc genre "La saison indigne de 1013" :)

Oz a écrit :Amrith, se tournant et se retournant dans son lit, en train de se demander ce qu'il va bien pouvoir écrire le lendemain à propos de MillenniuM

Amrith a écrit :Ca m'a hanté jusque dans mes cauchemars : "Argh, Emma Hollis est un personnage très plat" "Argh, Duggan fait de la merde"

Pour les news, il doit rester une ou deux news à ajouter, donc ça devrait se faire vite. Je laisse TFT rédiger sa news sur les DVD donc :)

Pour la page sur le last épisode de X-Files, Sullivan devra s'en occuper le plus vite possible :)

Pour la page Actions, je peux écrire un truc et le poster ici. Ensuite on le modifiera en conséquence, mais comme ça on gagne du temps. Ca devrait pas être long du tout en plus, en quelques minutes. Je vais y réfléchir.

The Truth ou le grand ménage de printemps.

Il y a près de cinq ans, Chris Carter avait annoncé que la saison 5 serait une sorte de bande-annonce géante pour le film qui la suivrait de peu sur les écrans. Au bout du compte, on avait été déçu à cet égard, les liens entre saison 5 et film étant ténus.
Ce véritable travail de préparation d’un film au sein de la série, on le ressent beaucoup plus aujourd’hui dans l’épisode final de X-Files, «The Truth».

Carter s’est clairement fixé deux missions: d’abord bien ranger la mythologie dans des cases fermées et propres, ne laissant ouvert que ce qui est appelé à servir dans les films ; ensuite clore les X-Files de manière émotionnelle (et non du point de vue de l’histoire, celle-ci doit continuer dans la franchise ciné), notamment en repositionnant clairement les différents personnages principaux.

La mythologie est un objet étrange, que Carter a résolu à des degrés divers plusieurs fois, sans pour autant que le grand-public et la majorité des critiques ne cessent de se plaindre de sa non-résolution. Il choisit aujourd’hui la matière forte. Dans The Truth, un procès est le prétexte pour que les différents personnages nous racontent, point par point, la mythologie depuis le début, et cela dure près de trois quart d’heure au total(!).
Le résultat, prévisible, ne s’est pas fait attendre, les critiques fleurissent où l’on se plaint que la fin de X-Files a tout laissé en suspens. A ce niveau, on ne sait plus vraiment s’ils n’ont pas vu l’épisode ou si c’est de la pure mauvaise foi, mais on est convaincu que seul le temps et le travail de fans tels que nous autres au GSC pourra convaincre le monde incrédule que la mythologie est une narration cohérente et bouclée.

Les personnages plus ou moins secondaires de la série sont clairement re-positionnés : Skinner est devenu un Croyant mais risque très gros à défendre Mulder et Scully ; Doggett est un sceptique obtus qui commence à en avoir un peu trop vu pour ne pas être confus ; Reyes est la véritable héritière spirituelle des X-Files qu’elle voit d’une manière quasi-idéalisée, sacralisant Mulder et Scully, émue qu’elle est par les sacrifices qu’ils ont consenti.
Mulder et Scully... Il s’agit, avec The Truth, de les amener à une sorte de point final provisoire, en attendant la suite. Il s’agit aussi, bien sûr, de les réunir, puisqu’ils ont été séparés pendant la totalité de la saison 9.
Nous n’en diront pas trop, mais l’épisode établit définitivement que Mulder et Scully sont un couple (comme suggéré à des degrés divers depuis deux ans). Surtout, il rétablit le duo Mulder/Scully en tant qu’équipe, une force capable de soulever des montagnes, un ensemble où l’un est totalement indispensable à l’autre. Nous avons en effet retrouvé un Mulder aussi faible psychologiquement que Scully avait pu l’être durant la saison 9. Réunis, ils peuvent commencer à se reconstruire l’un l’autre et à se persuader qu’il y a un moyen, quelque chose à faire... Qu’ils peuvent combattre le futur.

Amrith a écrit :Pour moi ça convient tout à fait. C'est sans spoilers en plus, ce qui n'est pas une mauvaise chose.
Même si une page c'est vrai que ça fait trop juste.

Enfin l'important c'est que les huit pages soient bouclées.