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La mort du rap noir

Publié : 09 août 2003 22:22
par Amrith
Le rap noir est-il sur le point de mourir ?
Cette musique, dont le courant mainstream tourne en rond depuis des années, va-t'elle être à nouveau récupérée par les blancs à l'image du rock et du jazz ? Peut-être pas immédiatement mais on se dirige peu à peu vers l'inéxorable, aux USA comme en France. Le rap est envahi par des mc' blancs de classe moyenne, souvent intellos et désireux de coupler cette culture à celle de la musique électronique. Certains le font bien. D'autres abusent et tuent deux cultures en même temps. Certains à force d'expérimenter dans le seul but d'expérimenter et de faire plaisir aux nerds écrasent le rap sous leur suffisance de gens chébran. D'autres, expérimentant avec parcimonie des formes de hip-hop aussi diverses que l'électro, le psychédélisme ou le minimalisme donnent lieu à des découvertes exceptionnelles. Quoiqu'il en soit, ces tendances nouvelles du rap US et français sont en passe de tuer peu à peu le rap noir.
La vague du rap indépendant américain débutée en 96 à New-York à travers le label Rawkus est l'origine de cette lame à double-tranchant. Le groupe culte Company Flow, multiracial, a ouvert une brêche dans le rap futuriste et expérimental en mêlant thèses politiques et romans de Philip K. Dick sur des instrumentaux terrifiants et difficiles : Funcrusher Plus est un disque clef de l'histoire du hip-hop, le précurseur de la quatrième période de cette musique. La séparation de Company Flow amena les deux partis principaux du groupe, El-P et Bigg Jus, à créer respectivement les structures Def Jux et Subverse, destinées à promouvoir des artistes en marge textuellement, le plus souvent dans des délires science-fictionnels - Cannibal Ox - ou politiques - Mr. Lif, NMS - ou des rappeurs et producteurs ayant une approche plus pop de leur musique - Rjd2. Réalisant que le hip-hop s'est ouvert et que de ne plus parler de ghettos et de guns n'est plus une tarre, les fans de hip-hop blancs se jettent sur leurs micros et enregistrent leurs premières maquettes. Jusque là, les rappeurs de classe moyenne et pâles de peau restaient des anomalies, comme les Beastie Boys et leur hip-hop de rockers. L'arrivée d'Eminem, qui après un premier EP minable mais un premier album impressionnant l'année suivante, fit fantasmer plus d'un apprenti rappeur blanc. Le rappeur blanc peut parler de choses dont le rappeur noir n'a rien à faire. Il peut parler de ses tendances suicidaires, de la haine qu'il a des ses parents, de ses amours d'enfance ou de sa frénésie masturbatrice. Il peut dire qu'il a envie de déchiqueter des gens au fusil à pompe et qu'il viole dix gonzesses par jour. C'est cette voie du sexe et du gore qu'emprunteront des faces de craie américaines extrêmement talentueuses comme Necro - responsable des textes les plus hardcore que le hip-hop n'ait jamais produit et d'instrumentaux macabres - ou son frère Ill Bill, ainsi que les Non-Phixion et leurs histoires de cul matinées de paranoïa anti-gouvernementale excessive et ludique. Les USA sont le pays de tous les excès et ses rappeurs blancs roulent sur ce chemin là, comme le faisait déjà une décennie auparavant le mc' noir Kool Keith. Seuls rappeurs blancs - et même asiatiques pour certains - ayant une démarche textuelle intellectuellement valorisante, les mystérieux Living Legends, mythes de l'underground qui ont à leur actif des centaines de sorties impossibles à toutes citer. A noter aussi le génial Edan, qui recycle du vieux en y ajoutant du neuf, posant des boucles alambiquées sur de vieux breakbeats boursouflés. Quelques noirs demeurent évidemment atypiques et ouverts à toutes les expérimentations, parmi eux l'incontournable Mos Def, le clan Quannum ou les pionniers d'AntiPop-Consortium qui forts de trois albums remarqués ont joué pour beaucoup dans le rapprochement rap et techno avant de se séparer.
En 98, le hip-hop canadien blanc explose. Intellectuel, mélodique, il est le fruit de gens aussi passionnés par KRS-One que par Tom Waits ou l'art de la Renaissance. Son plus impressionnant représentant, l'extraordinaire et productif Buck 65, désormais signé sur major, est en passe de devenir une icône mondiale de la musique moderne, tandis que ses comparses bicolores de Swollen Members se rapprochent de la mentalité Cypress Hill. Le hip-hop blanc a la côte dans le monde entier, mais ses meilleurs éléments siègent au Canada, avec la crème d'Anticon et le très intéressant Mcenroe qui pop un peu sa musique de relents folk.
En Angleterre, Ninja Tune va poursuivre le sentier battu par Dj Shadow ou Prefuse73 aux USA et imposer de grands producteurs blancs - Herbaliser, Dj Vadim - à de grands rappeurs noirs décalés - Infesticons, New Flesh. Le label indépendant Jazz Fudge comporte également son lots de rappeurs blancs farfelus.
En France, le rap de rue, comme on l'appelle, commence à lasser et la résistance s'organise dès 99 au travers de deux groupes majeurs révélés par la structure Kerozen que sont La Caution et TTC. Les premiers, noirs, sont le mélange parfait entre le traditionnalisme urbain - textes sur la banlieue - et le rap expérimental - métaphores futuristes et musique électronique. Les seconds, blancs et signés sur Big Dada en Angleterre, sont le cliché typique du rap de nerds avec au programme humour débilatoire et surréaliste sur des sons warpiens variant du magnifique à l'épouvantable. Des producteurs comme Dj Cam, Tacteel ou Dj Medhi, signés à l'étranger, sont autant d'artisans d'un hip-hop alternatif et farouchement électronique - parfois bien trop malheureusement.
Mais si le rap blanc devait porter un nom, il s'appelerait indéniablement Anticon.


Né en 98, Anticon est avant toute chose un groupe de huit rappeurs/producteurs américains et canadiens, tous blancs, et actuellement meilleurs représentants de ce que l'on pourrait appeler "le rap de blancs". Expérimentations de plus ou moins bon goût, textes entre ésotérisme conceptuel et fleur bleue débile, flows rap souvent entrecoupés de chansonnettes space, musiques volontairement produites avec du matos pas loin d'être pourri et on en passe sur les scratches très spéciaux de Dj Signify et Dj Mayonnaise. Ce groupe atypique se subdivise logiquement en huit carrières solos mais également en dizaines de side-projects sur diverses structures qui seraient trop longues à énumérer. Anticon est également un label qui révèle de nouveaux talents - tous blancs pour le moment également ! - à condition que ces derniers ne soient pas trop loin de la ligne de conduite foutraque des patrons. Ainsi, Anticon a fait la lumière sur des gens aussi louches que Buck 65 ou Sage Francis en sortant leurs premiers disques et en vantant leurs mérites partout sur la planète. Malgré son jeune âge, le crew a déjà plus d'une centaine de sorties à son actif, répartis sur son label mais aussi sur plein de petites productions indépendantes parmi lesquelles le classique Mush Records. Extrêmement critiqués par les puristes - on a rarement vu des rappeurs se faire autant lapider que Anticon dans l'histoire de la musique rap - qui affirment que "Ca n'est pas du hip-hop !", la petite famille continue pourtant son chemin et est d'ores et déjà certaine de laisser une trace non-négligeable dans le livre du hip-hop anglophone, ne serait-ce que par la controverse qu'elle alimente. Seul le temps dira si Anticon était au fond un véritable hip-hop d'artistes novateurs ou bien une sombre arnaque opportuniste.
Reste que le groupe a ses adhérents et qu'il draine plus d'un futur rappeur blanc derrière lui. Alors, que restera-t'il de la musique noire après la fin du rap noir ?

Anticon est :

- Alias
Rappeur peu intéressant, mais producteur de talent sachant créer de véritables ambiances sombres et des instrumentaux carrés, Alias compense son manque relatif de flow et ses textes tout juste corrects par un talent d'utilisation du sample assez hallucinant. Il donne dans un rap sombre et lourd, comme le démontre à nouveau son dernier EP instrumental "Eyes Closed" paru ces derniers temps.

http://www.anticon.com/alias-pillhiding.mp3
Pill Hiding

- Dose One
Rappeur de génie, nasillard et cynique, affectionnant les passages chantés et se lâchant volontiers à des imitations de toast sur des productions presque garage ou drum'n'bass. Dose One fait partie de divers groupes parallèles avec d'autres membres d'Anticon, tels Clouddead, Themselves ou Subtle. Fan de Warp, il se démarque surtout par une approche beaucoup plus électronique de la musique hip-hop. C'est le plus productif de la bande, faisant un peu penser par sa voix à B-Real de Cypress Hill.

http://www.anticon.com/themselves-darkskydemo.mp3
Dark Sky Demo

- Jel
Rappeur occasionnel, mais surtout producteur, Jel signe des compositions à la fois minimalistes et très recherchées. A l'aide de moyens minimaux, souvent un simple SP1200 d'Emu, il livre aussi des albums instrumentaux simples mais terriblement efficaces, à l'image de "Ten Seconds", véritable retour aux sources d'un rap crépitant à l'ancienne. Un véritable sens du rythme habite ce producteur dans chacune de ses oeuvres.

- Odd Nosdam
Odd Nosdam est le bourrin du clan Anticon. Le plus rustique. Celui qui retouchera jamais un morceau qu'il trouve merdique et qui le balancera dans le commerce tel quel. Celui qui fait des albums de 55 morceaux sans titres, d'une minute ou deux chacun et qui utilise des bruits piochés un peu partout. Des coups de pieds dans un mur, une chasse d'eau ou un clavier Bontempi volé à sa nièce. Du beau foutage de gueule ? Peut-être.

http://www.anticon.com/oddnosdam-track21.mp3
Track 21

- Passage
Le rappeur le plus strictement rap de l'écurie. En groupe avec ses acolytes d'Anticon il se comporte même comme un vrai mc'. Mais il suffit de le replacer dans le contexte de son groupe parallèle Restiform Bodies pour qu'il devienne le spécialiste des flows et sons cartoonesques. Passage est lunatique en somme.

- Pedestrian
Pedestrian n'est pas le plus affiché des rappeurs du label. Il se fait très discret, n'apparaissant que sur certains titres collectifs, avec parcimonie. Impossible de dégager une tendance pour l'instant.

- Sole
Fondateur d'Anticon, Sole est paradoxalement son plus mauvais élément. Rappeur peu doué, producteur moyen, l'individu ne laisse pourtant pas indifférent. Son style en solo est très nettement marqué par l'indus. Ses inécoutables sessions "Man BestFriend" en deux volumes témoignent d'une volonté de hip-hop industriel bien plus puriste que les précédents rappeurs s'y étant essayés, comme Divine Styler. Le résultat s'avère très très irrégulier.

- Why ?
Egalement membre de Clouddead et Reaching Quiet Why ? est le farfelu le plus incontrôlable du crew Anticon. En vérité plus chanteur que rappeur, et plus compositeur que producteur, le monsieur donne dans une sorte de rap hybridé avec de la pop. De l'indie pop comme disent les intellos. Au final on obtient des albums teintés de guitare acoustique et de nappes presque naïves où le concerné chante une sorte de pop folk totalement allumée. Parfois franchement lourd, parfois très intéressant, car unique.

http://www.anticon.com/why-badentropy.mp3
Bad Entropy

Disque conseillé pour débuter : Maxi We Ain't Fessin
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Publié : 10 août 2003 20:20
par Mad_Ouaf
J'ai tout lu.
J'en suis le premier étonné... :D :bigsmile:

Publié : 28 août 2003 10:04
par G-Unit
Bonjour

Ce texte, s'il est intéressant, reste toutefois à mon avis bien réducteur, pour ne pas dire carrément nazi :

"Le rappeur blanc peut parler de choses dont le rappeur noir n'a rien à faire. "

What the fuck ???

Cependant, j'ai du mal à cerner THE POINT de tout le texte, mais serait-il tout simplement résumé dans le thread :"la mort du rap noir"

Si je comprend bien donc, ton point est : le blanc arrive et prend ce qu'a fait le noit auparavant ??
Ce qui me choque profondément, c'est "Le rappeur blanc peut parler de choses dont le rappeur noir n'a rien à faire. "

Ce qui est totalement faux... Car s'il est cité de génies comme Rawkus ou Mos Def, qu'en est-il de Phracyde, Roots, Common et j'en passe ?? Qui n'ont pas hésité à parler de TOUT et de n'ont pas attendu Eminem pour ça...

Pour finir, car encore une fois je ne suis pas sur de cerner le vrai point, l'arrivée de "blanc" ouvre inévitablement sur le "noir"... On l'a bien vu, l'arrivée de Eminem a permit d'ouvrir le monde du hip hop pour des personnes qui ne s'y étaient pas intéressé jusqu'alors. Et de leur faire découvrir... le "noir" : Il n'y a qu'à voir les ventes de 50 cent...

Je dirais inévitablement que le "rap noir n'est PAS mort", bien au contraire...

Publié : 28 août 2003 14:14
par Amrith
G-Unit a écrit :Ce texte, s'il est intéressant, reste toutefois à mon avis bien réducteur, pour ne pas dire carrément nazi.


Je te félicite d'avoir trouvé un qualificatif aussi adéquat que nazi pour qualifier mon message. J'apprécie l'analyse, tu dois être bon en Histoire.

Ce qui me choque profondément, c'est "Le rappeur blanc peut parler de choses dont le rappeur noir n'a rien à faire."


Malheureusement cette phrase n'était pas à prendre au premier degré. Elle reflétait le discours d'un public élitiste par lequel je ne me sens pas concerné. Même si en ce qui concerne la France, elle est à demi-vraie. De plus, il va te falloir du temps avant de me trouver un rappeur noir qui dit vouloir violer le pape, se suicider au cutter, bastonner sa mère ou bien qui raconte son premier échec amoureux en maternelle. Par la suite tu cites des noms avec lesquels je suis d'accord, hormis Common Sense qui n'a pas un répertoire si varié. Biz Markie rappait déjà sur les crottes de nez en 1987. Chuck D dix ans plus tard a rappé sur le clonage humain.

On l'a bien vu, l'arrivée de Eminem a permit d'ouvrir le monde du hip hop pour des personnes qui ne s'y étaient pas intéressé jusqu'alors. Et de leur faire découvrir... le "noir" : Il n'y a qu'à voir les ventes de 50 cent...


Eminem et 50 Cents ne sont que les nouvelles starlettes pop du moment, ça ne m'intéresse pas de savoir qu'ils ont amené des milliers de personnes à s'intéresser à 2Pac et Puff Daddy. Tout ça c'est de la soupe.

Publié : 28 août 2003 14:31
par G-Unit
Autant pour moi... Si, en effet c'était excessif ("nazi" en l'occurrence), c'était juste pour faire réagir. La preuve est, ça a bien marché...

En tout cas, j'ai bien compris le propos global. Merci de l'avoir confirmé.

En ce qui concerne les "noirs qui raconte son premier échec amoureux en maternelle", ce n'est pas très dur : The Pharcyde, Passin' Me By.
Mais en effet, en ce qui concerne les autres exemples, je n'ai pas tout sous la main... Et puis encore une fois, j'ai compris le propos :-)

Et désolé, je ne sais pas faire de quote...

"Tout ça c'est de la soupe" : si la référence est à Puff Daddy, je suis d'accord :-)

Un point de détail : est-il maladroit de te demander ton âge ? et depuis quand tu "es dans le hip hop" ?

Merci

Publié : 28 août 2003 14:43
par Amrith
Je me demande comment les gens tombent de nulle part sur ce forum :eek:

G-Unit a écrit :Ca veut donc dire que tout ce qui se fait actuellement (et je ne dis pas là que Em et 50 sont TOUT se qui se fait actuellement) et à l'exception de certains cités dans le message plus haut, tu trouves que le fait que de telles figures qui incitent certains amateurs à se mettre au rap est négatif ?


Si des rappeurs que je juge inintéressants amènaient à écouter du rap intéressant, ce serait déjà bien. Mais l'on sait très bien que lorsque que le public s'entiche d'un naze, c'est pour bifurquer par la suite sur un autre naze. Donc je ne suis pas optimiste non. Je sais qu'un fan d'Eminem ira au mieux grâce à ce dernier s'intéresser à Nas, grand maximum. Il passera jamais ni de Eminem à Mos Def, ni de Nas à EPMD. De plus, pour le grand-public, tout ce qui est vieux c'est nul, y a que le dernier album de untel qui compte, son premier ils l'écouteront jamais de leur vie.

Figures qui, par ailleurs, marquent à jamais, que ça plaise ou non, le hip hop à l'image d'un Dre (producteurs des 2 derniers d'ailleurs) ou d'un Tupac...


Dr. Dre, pour moi ça s'arrête à NWA et à The Chronic en 1992. Et 50 Cents, ça s'arrête où ça a commencé, le gars lui-même me donne des ulcères. Dans le genre je préfère les vrais de vrais du gangsta rap, ceux dont les noms commencent tous par Ice.

Un point de détail : est-il maladroit de te demander ton âge ? et depuis quand tu "es dans le hip hop" ?


Mon âge, où je vis et mon nom c'est maladroit oui, boycott l'asv :-)
Je m'intéresse au hip-hop depuis la compilation Rappattitude que le frère d'un ami avait gagné à un concours et nous avait ramenée en pensant que ça nous amuserait. Effectivement, ça nous a amusés, même si on comprenait à peine la moitié des textes.

Publié : 28 août 2003 15:34
par HIWATT
Comme si il fallait être né dans une poubelle au milieu du périphérique d'un père inconnu pour apprécier le hip hop. Cette pseudo "légitimité" n'est qu'un fantasme marketing.
Sitôt les gros cachets engrangés, adieu la banlieue, et en route pour le Vésinet dans un Lexus climatisé.

Publié : 28 août 2003 17:11
par G-Unit
Je vous présente toutes mes excuses...

J'avais, peut-être vous ne l"avez pas vu, mais chez moi ça n'apparait plus, édité mon précédent message, afin d'en effacer certaines parties, qui après contre coups, me paraissaient inutiles sur ce forum.

Ma faute donc.

Une nouvelle fois, je comprend votre point même si j'y suis opposé. En fait, et on s'en fout, je me vois un peu dans vos messages (ton message en fait). C'est comme revenir en arrière où, ado nerd n'ayant pas de vie, je me disais "Fuck tout y compris tout ce qui marche aujourd'hui, il n'y a rien de vrai à part le Hip Hop Hooray de Naughty By Nature"... Entre temps, j'ai élargi mon champ... mais encore une fois, on s'en fout !

Publié : 28 août 2003 17:23
par Amrith
Autant aux USA le hip-hop a été impulsé par des gens issus de milieux pauvres, autant en France le tout est bien différent...
En France, la plupart des rappeurs les plus célèbres sont issus des classes moyennes voire favorisées. Akhenaton de Iam, Rockin'Squat de Assassin, le pionnier Dj Dee Nasty, ou même Booba de Lunatic ne viennent absolument pas de la banlieue. Certains membres de la Fonky Family sont des mythomanes et n'ont jamais vécu dans les quartiers qu'ils décrivent. Diams a grandi dans un appartement tel que le vôtre et le mien. TTC revendiquent l'anti-rap de rue.
Quant aux USA, d'importants groupes et parmi les premiers à faire parler d'eux, comme Run-DMC et les Beastie Boys, sont issus des classes moyennes.

Toute cette imagerie et ces impératifs autour de la banlieue ont commencé vers 92 aux USA avec les prémices du gangsta rap et en 96 en France avec toute la mode du rap de rue qui continue encore de fournir des disques lamentables.

Publié : 28 août 2003 17:35
par G-Unit
Autant aux USA le hip-hop a été impulsé par des gens issus de milieux pauvres, autant en France le tout est bien différent...
En France, la plupart des rappeurs les plus célèbres sont issus des classes moyennes voire favorisées. Akhenaton de Iam, Rockin'Squat de Assassin, le pionnier Dj Dee Nasty, ou même Booba de Lunatic ne viennent absolument pas de la banlieue. Certains membres de la Fonky Family sont des mythomanes et n'ont jamais vécu dans les quartiers qu'ils décrivent. Diams a grandi dans un appartement tel que le vôtre et le mien. TTC revendiquent l'anti-rap de rue.
Quant aux USA, d'importants groupes et parmi les premiers à faire parler d'eux, comme Run-DMC et les Beastie Boys, sont issus des classes moyennes.

Toute cette imagerie et ces impératifs autour de la banlieue ont commencé vers 92 aux USA avec les prémices du gangsta rap et en 96 en France avec toute la mode du rap de rue qui continue encore de fournir des disques lamentables.


C'est tout à fait exact.
D'ailleurs, entendu le dernier single d'IAM qui est particulièrement mauvais. J'en attendais bcp plus de Shurik'n...
Les pauvres marseillais... Ils se font tapés grave par Redman et Method...

Publié : 29 août 2003 18:33
par Stratego
Je m'excuse par avance de m'impliquer dans un sujet que je suis assez loin de maitriser, et surtout puisque mon intervention est plus ou moins inutile.

Je n'ai pas pu m'empecher de remarquer le pseudo de "G-Unit" qui represente a mon avis tout ce que je peux hair dans le milieu du pseudo "rap", s'il y a bien un extreme de la nullité, du formatage et de la soupe musicale c'est bien "50 cent", et qu'on ne vienne pas me parler de sa ligne de vetements merdique et de ses collectifs de glands qu'il va jusqu'a vendre comme un marchand de lessive sur chacune des chaines qui se rabaissent a lui accorder un temps de parole.

Ce mec n'est rien, une fabrication aussi mauvaises que tout les Popstars, Star Academy ou American Idol, il a litteralement été vendu avant d'avoir enregistré quoi que ce soit (a moins que mes informations soient erronées) et n'est qu'une poupée gonflée a l'helium par Eminem pour s'assurer les parts de marché du "gangsta rap" duquel il se dit faire partie.

Voila, mon intervention ne sert surement a rien d'autre que de soulager la hargne et l'epuisement que je ressent des qu'il me vient a l'idée d'allumer ma télé (c'est mille fois pire au Canada/US), mais bon, disons que ca rentre dans le sujet...

Publié : 29 août 2003 18:48
par Amrith
50 Cents est malheureusement à l'image de Snoop Dog and Co, à savoir qu'il est responsable de par l'inconscience de ses textes et de son image d'autant de meurtres que la police qu'il fustige. Il représente un gangsta rap qui non seulement pousse la commercialité et le showbizz à son paroxysme mais qui de plus est à prendre totalement au premier degré. Quand NWA se vantait de flinguer des gens dans la rue, c'était au moins raconté avec plein de second degré, d'extrapolation. 50 Cents est froid comme un robot, pro-gunz et misogyne, il accumule tous les clichés de sorte à plaire tout autant à la racaille de merde qu'au bourgeois débile. Ses concerts partent en fusillade, il encourage aux guerres de gang et à côté de ça se vautre dans des singles de R'n'B moisis avec Destiny's Child ou Justin Timberlake. Le fait que son premier label d'accueil ait été le minable Trackmasters veut tout dire. Beaucoup disent à tort de lui qu'il s'agit du nouveau Notorious BIG... dans ce cas, vivement qu'il se prenne une balle bien méritée pour toutes celles qu'il a cautionnées.

Publié : 29 août 2003 19:15
par HIWATT
D'un coté, c'est pas parce que j'écoute "Kill Yourself" de SOD à fond les ballons que je vais me planter un tesson dans la tronche.
Pensez vous vraiment que les textes ont un impact tel qu'ils seraient capables de pousser au meurtre ?

C'est un argument qui a été défendu par les ligues de vertu américaines responsables du sticker "Explicit Lyrics" (ô combien vendeur...), notamment l'association chrétienne de Tipper Gore ( la femme d'Al Gore, ex vice président des US).

Le premier procés du genre fut intenté contre Judas Priest, dont un des albums passé a l'envers ( faut être marteau quand même :rolleyes: ) aurait , par ses paroles démoniaques ( :D Rob Halford habitait chez sa mère à l'époque :evil: ) aurait poussé au suicide deux ados.
Le groupe a gagné, heureusement, le procès.

Publié : 29 août 2003 19:35
par Mad_Ouaf
HIWATT a écrit :Le premier procés du genre fut intenté contre Judas Priest, dont un des albums passé a l'envers ( faut être marteau quand même :rolleyes: ) aurait , par ses paroles démoniaques ( :D Rob Halford habitait chez sa mère à l'époque :evil: ) aurait poussé au suicide deux ados.
Le groupe a gagné, heureusement, le procès.


Oui, mais ça c'est un gag!
Il n'a jamais été prouvé qu'écouter un disque dont les paroles étaient inversés avait un quelconque effet sur le cerveau. Pour les ligues de vertues, il y en aurait un car "l'inconscient remettrait le message en place dans la cervelle." Affirmation qui n'a jamais été prouvée.
(Et d'ailleurs, à mon avis, ça ne peut pas être prouvé car l'inconscient ne sert pas à faire des interprétations logiques, comme le déplacement des mots et des sons. La preuve: dans un rêve, tout ce que l'on lis est toujours brouillé, pateux...)

Enfin, bref. Tout ça pour dire qu'entre les messages sataniques au 3eme degrès de Judas Priest, et le gangsta rapp, il y a une différence de taille: c'est que le message du gangsta rapp est bel et bien audible, il est au 1er degrès et il encourage la haine.

Publié : 29 août 2003 20:28
par Amrith
Outre ce qu'a dit Mad Dog, notons que Judas Priest et 50 Cents n'ont résolument pas le même public... le public du hard-rock est éduqué aux USA, le public du hip-hop mainstream lui est souvent dans une misère matérielle et culturelle qui ne lui donne aucun recul face aux propos d'un rappeur qui gagne des milliards de dollars en disant "Shoot them all". L'association gangster/fric est rapide à travers les clips de 50 Cents.