Ciaprès un article du Monde à ce sujet. ça sent le roussi
La justice exige le nom de l'animateur d'un site antipub
LE MONDE | 02.12.03 | 13h24 • MIS A JOUR LE 02.12.03 | 16h54
Il est au cœur d'une campagne de dégradations d'affiches dans le métro parisien.
Désormais, l'animateur du site Internet stopub.ouvaton.org, qui a appelé à deux reprises des sympathisants à barbouiller les affiches publicitaires dans le métro parisien, n'est plus anonyme. Suivant l'ordonnance du juge des référés du tribunal de Paris, délivrée lundi 1er décembre, Ouvaton, hébergeur du site, a divulgué à Métrobus, filiale de Publicis et régie publicitaire de la RATP, le nom de cette personne. Metrobus peut éventuellement décider de porter plainte pour incitation à une action délictuelle et réclamer des dommages et intérêts.
La première action surprise a eu lieu le dans la soirée du 17 octobre. Des commandos, calmes et organisés, partis de plusieurs points de la capitale munis de pots de peinture et de marqueurs, ont systématiquement barbouillé les affiches le long des quais et dans les couloirs du métro. Près de 200 personnes avaient ainsi dénoncé "la marchandisation de la culture et des esprits". Quelques jours plus tard, le site Internet où les "antipub" avaient élu leur domicile virtuel appelait à un nouveau rassemblement le 7 novembre. Les militants allaient récidiver en plus grand nombre.
Métrobus, a réagi en déposant plainte contre X... le 3 novembre. Elle a également assigné en référé l'hébergeur Ouvaton pour obtenir l'identité des animateurs. Gérard Unger, président de la régie publicitaire, chiffre à près de 1 million d'euros le coût des dégradations, en tenant compte du dédommagement des annonceurs et des frais de nettoyage, mais ajoute que cette évaluation reste approximative. Il se félicite de la décision du juge des référés : "Ces actions n'ont rien de spontané. Il y a un mouvement organisé qui cherche à nuire, nous allons en tirer les conséquences."
CONTRÔLES D'IDENTITÉ
Le site Internet du mouvement antipub, a alors déménagé, pour refaire surface... aux îles Tokelau, à l'adresse
www.stopub.tk. C'est de cette nouvelle adresse qu'il a convoqué un nouveau rassemblement parisien vendredi 28 novembre. Mais, cette fois, les nombreux participants ont eu la surprise d'être accueillis par les forces de l'ordre, qui les ont empêchés d'entrer dans le métro. Selon la police, près de 300 personnes ont subi un contrôle d'identité. "800 panneaux ont été touchés, contre 3 500 lors des précédentes actions", affirme M. Unger, qui ajoute que des commandos ont également mené des actions dans le métro, lundi 1er décembre.
Ce mouvement antipublicitaire animé, selon ses initiateurs, par des intermittents, des étudiants, des professeurs, et de simples sympathisants a surpris par son ampleur. Il s'inscrit dans un courant de protestation qui inquiète les publicitaires. A l'instar, d'associations comme Résistance à l'agression publicitaire, Paysages de France et la Meute, qui dénoncent la saturation publicitaire et ses dérives sexistes.
Laurence Girard