Les enjeux de l'action de soutien à Canal +
Publié : 21 avr. 2002 14:33
J'ai rapidement rédigé ce qui suit. C'est pas parfait, il conviendrait d'affiner évidemment.
Canal + et le ton de ses émissions
C’est l’enjeu à court terme : qu’adviendra-t-il de Canal + dans les mois à venir, et notamment de ses émission en clair ? Il est évident que les dernières années n’ont pas été mémorables d’un point de vue programmation, avec l’apparition d’émissions détestables comme Le cours Florent ou la déchéance de l’émission-phare Nulle part ailleurs.
Mais la nomination il y a quelques semaines de Dominique Farrugia à la tête de la direction des programmes était la promesse d’un avenir plus radieux (futur qui avait commencé à se dévoiler avec le Burger Quiz). L’arrivée de Xavier Couture à la direction jette un froid. Cet homme est le responsable, direct ou indirect, des émissions navrantes de sottises qui emplissent la grille des programmes de TF1 (il était le numéro 3 de cette chaîne, ne l’oublions pas !).
La différence culturelle profonde entre TF1 et Canal + fait craindre le pire. Même s’il est peu probable que des émissions comme Les Guignols de l’Info ou Le Vrai Journal disparaissent de la grille, on peut s’interroger sur une possible évolution du ton. Pierre Lescure et son équipe étaient là pour toujours relancer les créateurs qui faisaient Canal +, pour les encourager à faire toujours mieux : en un mot, l’ancienne direction les aidait à aller plus loin (même si cela n’a pas toujours réussi). Il est loin d’être certain que la nouvelle direction ait les mêmes égards avec les créatifs.
Les conséquences sur la télévision, la transformation en vulgaires tuyaux de diffusion
Mais derrière toute cette affaire, c’est une grande partie de l’avenir de la notion de télévision qui se joue. Est-ce que la télévision va rester un média ou ne va-t-elle devenir qu’un simple ensemble de tuyaux acheminant des produits calibrées ?
La tentation est forte aujourd’hui pour les dirigeants économiques de réfléchir à court terme, et de décider de faire de la télévision un simple support de diffusion ; refusant ainsi toute réflexion sur l’identité d’une chaîne. La transformation de la télévision en simples tuyaux, c’est la promesse d’une multitude de canaux dédiés à ce qui rassemble un maximum de personnes : le sport, le cinéma. Pas ou peu d’animateurs, pas d’émissions de réflexion, pas de vrais programmes de télévisions. Simplement des évènements sur un support technique populaire.
A contrario, on peut aujourd’hui rêver, grâce aux améliorations techniques, que sur le long terme de nombreuses chaînes développent une identité propre, avec un mélange assumé des genres (sports, cinéma mais surtout émissions originales : séries télévisées, débats, documentaires…). N’en doutons pas, cette solution « de qualité » est la plus viable, car on finit toujours par aller vers la qualité. L’unique problème, c’est qu’il faut prendre le risque du long terme, et ça, peu de personnes sont prêtes à l’assumer aujourd’hui, dans notre société de l’immédiat.
L’enjeu de la mobilisation est ici : montrer à nos dirigeants que nous sommes prêts à y croire sur la durée. Quitte à passer par des moments un peu moins plaisants, si nous y gagnons une télévision intelligente et fraîche dans le futur alors chacun pourra se dire que cela aura valu le coup d’attendre.
(NB : quoiqu'on en dise et quoiqu'on pense des personnages, Messier incarne la première solution -le court terme- et Lescure la seconde -le long terme- ; c'est pour ça qu'on assiste aujourd'hui à une symbolisation du débat, et non à une personnalisation, ne confondons pas)
Canal + et le ton de ses émissions
C’est l’enjeu à court terme : qu’adviendra-t-il de Canal + dans les mois à venir, et notamment de ses émission en clair ? Il est évident que les dernières années n’ont pas été mémorables d’un point de vue programmation, avec l’apparition d’émissions détestables comme Le cours Florent ou la déchéance de l’émission-phare Nulle part ailleurs.
Mais la nomination il y a quelques semaines de Dominique Farrugia à la tête de la direction des programmes était la promesse d’un avenir plus radieux (futur qui avait commencé à se dévoiler avec le Burger Quiz). L’arrivée de Xavier Couture à la direction jette un froid. Cet homme est le responsable, direct ou indirect, des émissions navrantes de sottises qui emplissent la grille des programmes de TF1 (il était le numéro 3 de cette chaîne, ne l’oublions pas !).
La différence culturelle profonde entre TF1 et Canal + fait craindre le pire. Même s’il est peu probable que des émissions comme Les Guignols de l’Info ou Le Vrai Journal disparaissent de la grille, on peut s’interroger sur une possible évolution du ton. Pierre Lescure et son équipe étaient là pour toujours relancer les créateurs qui faisaient Canal +, pour les encourager à faire toujours mieux : en un mot, l’ancienne direction les aidait à aller plus loin (même si cela n’a pas toujours réussi). Il est loin d’être certain que la nouvelle direction ait les mêmes égards avec les créatifs.
Les conséquences sur la télévision, la transformation en vulgaires tuyaux de diffusion
Mais derrière toute cette affaire, c’est une grande partie de l’avenir de la notion de télévision qui se joue. Est-ce que la télévision va rester un média ou ne va-t-elle devenir qu’un simple ensemble de tuyaux acheminant des produits calibrées ?
La tentation est forte aujourd’hui pour les dirigeants économiques de réfléchir à court terme, et de décider de faire de la télévision un simple support de diffusion ; refusant ainsi toute réflexion sur l’identité d’une chaîne. La transformation de la télévision en simples tuyaux, c’est la promesse d’une multitude de canaux dédiés à ce qui rassemble un maximum de personnes : le sport, le cinéma. Pas ou peu d’animateurs, pas d’émissions de réflexion, pas de vrais programmes de télévisions. Simplement des évènements sur un support technique populaire.
A contrario, on peut aujourd’hui rêver, grâce aux améliorations techniques, que sur le long terme de nombreuses chaînes développent une identité propre, avec un mélange assumé des genres (sports, cinéma mais surtout émissions originales : séries télévisées, débats, documentaires…). N’en doutons pas, cette solution « de qualité » est la plus viable, car on finit toujours par aller vers la qualité. L’unique problème, c’est qu’il faut prendre le risque du long terme, et ça, peu de personnes sont prêtes à l’assumer aujourd’hui, dans notre société de l’immédiat.
L’enjeu de la mobilisation est ici : montrer à nos dirigeants que nous sommes prêts à y croire sur la durée. Quitte à passer par des moments un peu moins plaisants, si nous y gagnons une télévision intelligente et fraîche dans le futur alors chacun pourra se dire que cela aura valu le coup d’attendre.
(NB : quoiqu'on en dise et quoiqu'on pense des personnages, Messier incarne la première solution -le court terme- et Lescure la seconde -le long terme- ; c'est pour ça qu'on assiste aujourd'hui à une symbolisation du débat, et non à une personnalisation, ne confondons pas)