l' "Affaire CANAL+" 24/4/2002
Publié : 14 mai 2002 23:50
Lescure révoqué, Messier tente de renouer la confiance
PARIS (AFP)
24 Avril 2002 23h12
Pierre Lescure a été révoqué du directoire du groupe Canal+ mercredi matin par le Conseil de surveillance du groupe, qui a nommé à sa place Jean-Laurent Nabet.
M. Lescure avait déjà été révoqué la semaine dernière de son poste de président du directoire du Groupe Canal+.
Jean-Laurent Nabet a été chargé la semaine dernière par le patron de Vivendi Universal Jean-Marie Messier de "conduire la restructuration financière" de la chaîne.
Toujours mercredi, Jean-Marie Messier, PDG de Vivendi Universal se disant "solidement à la barre" du groupe, a tenté tant bien que mal, sous les huées de nombre de ses actionnaires réunis en assemblée générale au Zénith à Paris, de convaincre du bien-fondé de sa stratégie et de la bonne santé de VU.
Ecartant les rumeurs insistantes de ces dernières semaines sur son éventuel départ de la présidence du deuxième groupe mondial de communication, M. Messier a déclaré mercredi aux 5.000 actionnaires réunis: "Vous pouvez compter plus que jamais sur notre détermination, sur ma détermination, solidement à la barre".
Le vaisseau du Zénith a tangué en revanche sérieusement pendant l'assemblée générale, dès l'entrée de M. Messier sous les huées, jusqu'à son discours aux actionnaires, parsemé de "démission" ou "Pinocchio", en référence au petit menteur du conte italien.
La fronde était également aux portes du Zénith, avec la présence d'organisations syndicales et de salariés de Canal+ venus manifester leur soutien à Pierre Lescure, présent au premier rang, débarqué de la chaîne cryptée par M. Messier.
Le discours de M. Messier avait avant tout pour objectif de rassurer ses actionnaires. Pas d'annonces fracassantes, comme beaucoup en attendaient, mais plutôt la réaffirmation du modèle contenu-distribution de Vivendi Universal fixé lors de la fusion avec Seagram et Canal+ en 2000, et de la solidité des équipes dirigeantes, tous des "numéros un", comme il aime les appeler.
C'est ainsi qu'il a balayé d'un revers de la main les hypothèses de son éventuelle mise sous tutelle ou de la nomination d'un directeur général opérationnel venu de l'extérieur du groupe. Il a au contraire élargi les responsabilités de deux patrons "maison": Agnès Touraine (Vivendi Universal Publishing) et Philippe Germond (Cegetel).
"Leur dévouement et leur engagement pour le groupe est total. Ils se défoncent et les résultats sont là. Je m'appuierai demain encore plus sur eux", a-t-il déclaré à leur adresse.
Agnès Touraine devient directrice générale déléguée de VU en charge des contenus au niveau européen, Philippe Germond directeur général délégué des technologies et des stratégies de distribution d'avenir.
"Que les bons soient récompensés par l'entreprise et que d'autres la quittent" est une chose "normale" dans un groupe, a ajouté J2M. Référence évidente au limogeage de M. Lescure, dont M. Messier et Guillaume Hannezo, directeur financier de VU, ont souligné les piètres performances financières à la tête du groupe Canal+.
Il a aussi annoncé qu'il investirait "dès demain" son bonus 2001 en titres de son groupe, sans donner le montant de ce bonus.
Pour rassurer à la fois ses actionnaires, les marchés financiers et le monde politique, M. Messier a également affirmé qu'"aucune opération" sur Vivendi Environnement, la filiale eau et services de VU, n'était à l'ordre du jour.
Pour le reste, le PDG de VU s'est montré convaincu de la pertinence du modèle économique du groupe. Le cours de Bourse qui s'effondre? Il faut le mettre à l'actif de "la poursuite de la baisse des valeurs technologiques", le "changement des normes comptables", les "rumeurs" et "les interventions de fonds spéculatifs".
La "seule réponse", selon M. Messier, ce n'est pas sa "démission", comme le lui a suggéré un actionnaire, mais "la transparence". "Nous allons continuer à nous améliorer. Notre mue est quasiment achevée mais la perception de notre stratégie est floue".
D'où "cinq engagements simples" pour 2002: pas d'acquisitions majeures, baisse de la dette, améliorer le cash flow, accentuer les synergies et s'attaquer aux foyers de pertes, internet et Canal+.
(Source : AFP)
PARIS (AFP)
24 Avril 2002 23h12
Pierre Lescure a été révoqué du directoire du groupe Canal+ mercredi matin par le Conseil de surveillance du groupe, qui a nommé à sa place Jean-Laurent Nabet.
M. Lescure avait déjà été révoqué la semaine dernière de son poste de président du directoire du Groupe Canal+.
Jean-Laurent Nabet a été chargé la semaine dernière par le patron de Vivendi Universal Jean-Marie Messier de "conduire la restructuration financière" de la chaîne.
Toujours mercredi, Jean-Marie Messier, PDG de Vivendi Universal se disant "solidement à la barre" du groupe, a tenté tant bien que mal, sous les huées de nombre de ses actionnaires réunis en assemblée générale au Zénith à Paris, de convaincre du bien-fondé de sa stratégie et de la bonne santé de VU.
Ecartant les rumeurs insistantes de ces dernières semaines sur son éventuel départ de la présidence du deuxième groupe mondial de communication, M. Messier a déclaré mercredi aux 5.000 actionnaires réunis: "Vous pouvez compter plus que jamais sur notre détermination, sur ma détermination, solidement à la barre".
Le vaisseau du Zénith a tangué en revanche sérieusement pendant l'assemblée générale, dès l'entrée de M. Messier sous les huées, jusqu'à son discours aux actionnaires, parsemé de "démission" ou "Pinocchio", en référence au petit menteur du conte italien.
La fronde était également aux portes du Zénith, avec la présence d'organisations syndicales et de salariés de Canal+ venus manifester leur soutien à Pierre Lescure, présent au premier rang, débarqué de la chaîne cryptée par M. Messier.
Le discours de M. Messier avait avant tout pour objectif de rassurer ses actionnaires. Pas d'annonces fracassantes, comme beaucoup en attendaient, mais plutôt la réaffirmation du modèle contenu-distribution de Vivendi Universal fixé lors de la fusion avec Seagram et Canal+ en 2000, et de la solidité des équipes dirigeantes, tous des "numéros un", comme il aime les appeler.
C'est ainsi qu'il a balayé d'un revers de la main les hypothèses de son éventuelle mise sous tutelle ou de la nomination d'un directeur général opérationnel venu de l'extérieur du groupe. Il a au contraire élargi les responsabilités de deux patrons "maison": Agnès Touraine (Vivendi Universal Publishing) et Philippe Germond (Cegetel).
"Leur dévouement et leur engagement pour le groupe est total. Ils se défoncent et les résultats sont là. Je m'appuierai demain encore plus sur eux", a-t-il déclaré à leur adresse.
Agnès Touraine devient directrice générale déléguée de VU en charge des contenus au niveau européen, Philippe Germond directeur général délégué des technologies et des stratégies de distribution d'avenir.
"Que les bons soient récompensés par l'entreprise et que d'autres la quittent" est une chose "normale" dans un groupe, a ajouté J2M. Référence évidente au limogeage de M. Lescure, dont M. Messier et Guillaume Hannezo, directeur financier de VU, ont souligné les piètres performances financières à la tête du groupe Canal+.
Il a aussi annoncé qu'il investirait "dès demain" son bonus 2001 en titres de son groupe, sans donner le montant de ce bonus.
Pour rassurer à la fois ses actionnaires, les marchés financiers et le monde politique, M. Messier a également affirmé qu'"aucune opération" sur Vivendi Environnement, la filiale eau et services de VU, n'était à l'ordre du jour.
Pour le reste, le PDG de VU s'est montré convaincu de la pertinence du modèle économique du groupe. Le cours de Bourse qui s'effondre? Il faut le mettre à l'actif de "la poursuite de la baisse des valeurs technologiques", le "changement des normes comptables", les "rumeurs" et "les interventions de fonds spéculatifs".
La "seule réponse", selon M. Messier, ce n'est pas sa "démission", comme le lui a suggéré un actionnaire, mais "la transparence". "Nous allons continuer à nous améliorer. Notre mue est quasiment achevée mais la perception de notre stratégie est floue".
D'où "cinq engagements simples" pour 2002: pas d'acquisitions majeures, baisse de la dette, améliorer le cash flow, accentuer les synergies et s'attaquer aux foyers de pertes, internet et Canal+.
(Source : AFP)