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Inquiétudes sur les reports de tournage à France Télévisions
le Mercredi 26 Mars 2008
Production

L’annonce improvisée et insensée faite début janvier d’une suppression de la publicité sur la télévision publique censée prendre effet dès janvier 2009 n’en finit pas de provoquer des remous dans le Paysage Audiovisuel Français.
Depuis cette annonce (voire avant, si l’on en croit certaines informations crédibles selon lesquelles ils auraient soufflé cette décision à l’oreille du Président) les lobbies de la télévision privée s’agitent pour tenter d’affaiblir le plus possible France Télévisions. Initialement, promesse avait été faite que les pertes seraient intégralement compensées. Hors, au-delà de la perte sèche (850 millions d’euros, tout de même), il avait été oublié (sic) qu’il faudrait bien produire de quoi combler les heures de programmes devenues disponibles. Ce qui porte la somme apporter pour assurer la stabilité du financement de France Télévisions à 1,2 milliard d’euros. Sachant que dans les faits, le Service Public souffre d’un sous-financement chronique. Laissé sans augmentation de budget depuis des années, il voit en outre son « pouvoir de production » décroitre mécaniquement du fait de l’inflation.

Tout en négociant une baisse de leurs obligations de diffusion et de financement, les chaines privées militent pour rabôter le plus possible le budget du groupe concurrent.

Tandis que la commission regroupant des parlementaires et des spécialistes des médias, qui doit inventer le nouveau financement de France Télévisions, vient de se mettre en place, la plus grande incertitude règne sur le budget de la chaîne. D’autant que cette annonce intempestive a déjà provoqué une baisse sensible des revenus des chaînes publique en 2008.
Du coup, France 2 et France 3 sont amenées à reporter des tournages qui auraient dû se faire cette année. La série jeunesse Graine de Maire, produite par MakingProd, vient d’en être une nouvelle victime collatérale.

Joëy Faré, productrice, revient sur cette situation pour Télérama.fr. « En attendant que des décisions soient prises, nous sommes dans une situation d’attente, de précarité, par rapport aux productions que nous voudrions lancer. On se plaignait déjà d’être sous-financés, mais avec la suppression de la publicité, la situation devient plus inquiétante que par le passé. Il y a dans la publicité le côté très pervers de l’audience, mais cette contrainte est aussi stimulante. En particulier si l’on veut éviter d’avoir une sorte d’Arte bis.
Je crois au divertissement intelligent et à la possibilité de faire réfléchir avec une comédie. Avec la suppression de la publicité, il va falloir produire quatre heures de programmes supplémentaires par jour. De nouveaux espaces vont s’ouvrir pour des fictions différentes, visant par exemple des publics jeunes. Pourquoi ne pas aller chercher une nouvelle génération de créateurs, ceux, par exemple, qui travaillent chez eux avec des caméras DV, et que l’on découvre sur le Net ? Il faut inventer d’autres modes d’écriture, pour une fiction moins chère et plus créative. »

Auteur : Sullivan Le Postec
Source : Télérama

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