Aux États-Unis, il existe l'association des critiques de la télévision communément connue sous le titre TCA. Elle rassemble une grande partie des journalistes spécialisés nord-américain (US et Canada). Tous les 6 mois, pendant environ 3 semaines, ils se retrouvent tous en face de toutes les chaînes qui présentent, heure après heure, équipe de production après équipe de production (producteurs, acteurs, scénaristes etc) les programmes des 6 prochains mois. A chaque session, les présidents des chaînes ont une session exécutive où ils répondent à toutes les questions. Certains aiment la langue de bois,
Tout va bien au pays des bisounours, tandis que d'autres sont prodigieusement candides (le président de FX, par exemple). On espère que cette association française arrivera un jour à ça même s'il semble qu'elle se soit restreinte à la fiction. Or la télévision offre de tout, de la télé-réalité, des documentaires. Programmes scriptés et non scriptés devraient avoir le même traitement sérieux. Il n'y a pas de raison de se limiter juste à la fiction. Mais c'est un très bon début !
Il est un fait que l'on est pas tous journalistes, que l'on est pas tous critiques. Il est aussi un fait qu'avec l’avènement d'internet mais surtout des blogs, tous se croient critiques ou journalistes. On continue aujourd'hui de faire une distinction média internet et média papier ce qui est absurde. Cette association permettra de mettre les choses au clair. On sait que cela n'exclura pas les très mauvais journalistes, à l'éthique assez douteuse qui ont souvent pignons sur rue (tant mieux pour eux s'ils "baisent" le média pour qui ils travaillent) mais au moins cela permettra de différencier le journaliste politique qui donne son opinion sur une série du vrai journaliste séries qui a la culture, les connaissances et les outils pour comparer et offrir des analyses justes.
A-Suivre est né du même désir que ces journalistes énoncent aujourd'hui. On ne peut donc qu'applaudir l'initiative !
Voici la présentation de l'association par l'association elle-même :
La popularité et la reconnaissance croissante des séries télévisées comme une forme artistique à part entière s’accompagnent en France d’une présence de plus en plus prégnante de leur critique.
Dans les médias, la blogosphère, les milieux universitaires, on juge, on débat, on analyse les séries.
L’Association des Critiques de Séries (A.C.S.) a pour objectif de représenter la branche journalistique, professionnelle, de cette pratique, de mieux la définir, de discuter de ses outils, de ses codes et de ses fonctions.
Elle regroupe ceux qui pratiquent régulièrement la critique de séries télévisées et qui souhaitent participer à la fois à la reconnaissance d’un métier mais aussi, à travers elle, d’une forme artistique dont les lettres de noblesse restent à acquérir en France, après des décennies où le genre est resté mineur.
Elle souhaite provoquer le débat, discuter des attributs, des apports de la critique de séries, mais aussi de ses limites, tâcher d’établir des règles communes tout en reconnaissant la spécificité de chacun de ses membres et de son point de vue.
Elle veut échanger avec les autres critiques (cinématographique, littéraire, musicale, etc.), les blogueurs, les universitaires et les intellectuels de tous horizons. Toujours dans un souci de dialogue, d’ouverture, mais en défendant les spécificités de la critique en tant qu’exercice singulier, aux frontières du champ journalistique.
Elle veut réfléchir à l’histoire de la pratique et à ses origines, au travail de ses premiers représentants en France ou à celui des journalistes étrangers, et à son évolution accélérée dans notre pays depuis le début des années 2000.
Elle veut aussi reconnaître et défendre l’histoire des séries en France comme dans le reste du monde, pour mieux comprendre, analyser et critiquer les productions actuelles.
Elle veut établir un dialogue pour réduire la fracture entre critique et public – lecteurs, auditeurs, téléspectateurs.
L’A.C.S. veut questionner les pratiques des journalistes, leur déontologie, leurs rapports avec les professionnels (auteurs, producteurs, diffuseurs). Elle veut défendre la nécessité d’une critique indépendante, et notamment l’accessibilité aux œuvres et à ceux qui les font, la qualité du matériel fourni aux professionnels.
Elle veut jouer un rôle dans l’amélioration de la fiction française, encourager les séries hexagonales en apportant son regard sur leur progression, leurs réussites et leurs échecs.
L’Association des Critique de Séries (A.C.S.) sera représentée dans le cadre d’événements tels que les festivals, pour débattre avec le public et avec les professionnels de la création et de la diffusion, ainsi qu’avec les critiques étrangers.
Elle organisera des rencontres avec ceux qui feront la critique et les séries à l’avenir, au sein des écoles de journalisme et des formations de scénaristes, de réalisateurs et de producteurs.
Elle remettra chaque année aux séries françaises des prix, après vote de l’ensemble des membres de l’association.
Elle s’inscrira dans une tradition où le commentaire sur l’art participe au débat intellectuel et à la vie démocratique. La critique cinématographique et la critique littéraire ont toutes deux plus de cent ans. La critique de séries peut devenir leur égale.