Fil Info - Invincibles (Les) (Fr)

Il y a déjà trois ans, France 2 annonçait qu’elle allait ouvrir une case de fiction en deuxième partie de soirée — une vieille revendication des créatifs de la fiction française, ce qui ne les a pas empêché de râler quand Arte a proposé Les Invincibles à 22h20. Longtemps baptisée Identités, c’est sous le label Histoires de Vie que cette case hebdomadaire arrive à l’antenne à partir du dimanche 4 juillet prochain.

Pour être honnête, nous avons déchanté dès l’annonce des contours précis du projet. La case correspond en effet çà une collection de téléfilms unitaires de 60 minutes sans liens entre eux. La seule audace du projet étant de vouloir transposer à la télévision un certain cinéma d’auteur. Indépendamment de la qualité individuelle que pourra avoir tel ou tel téléfilm, c’est parfaitement stérile, n’aidera en rien la fiction française, et illustre pleinement la façon défaillante dont est pensée la culture en France comme l’évoque le Village dans un tout récent article.

L’échec est assuré — d’ailleurs la même case était dévouée l’année dernière à la collection Suite Noire, dont l’esprit n’était pas très éloigné, et qui « n’a pas rencontré son public ». La programmation est de toute façon transparente : alors que l’avancée du prime-time à 20h35 est au départ censée permettre d’avancer la seconde partie de soirée, France 2 préférera empiler trois rediffusions d’épisodes de FBI Portés Disparus pour ne commencer ses Histoires de Vie qu’à 22h45 le 4 juillet, histoire que l’échec passe (un peu) inaperçu.

Les deux premiers téléfilms de la case ont déjà été annoncés.

Le 4 juillet, sera programmé Clandestin, écrit et réalisé par Arnaud BEDOUET. Le pitch : Salif, un jeune Africain de 18 ans, est envoyé par ses parents à la recherche de son frère aîné vivant à Paris qui ne donne plus de nouvelles. S’il ne le retrouve pas, il devra se substituer à lui en travaillant afin de soutenir financièrement sa famille. Il a pour seul viatique, une photo de son frère, un cachet de la poste sur une enveloppe et la force de l’innocence... Clandestin raconte le parcours initiatique de Salif, son arrivée clandestine en France et son immersion dans la capitale. Grâce à son énergie et à la promesse faite à sa famille, Salif surmonte les difficultés et s’adapte peu à peu à son nouvel univers…
Cet unitaire a plu puisqu’il a reçu les FIPA D’ARGENT de la meilleure fiction, FIPA D’OR du meilleur scénario original de fiction, FIPA D’OR de la meilleure musique originale et le PRIX MICHEL MITRANI attribué à une première, seconde ou troisième œuvre française.

Le 11 juillet, diffusion Des Mots d’Amour avec Michel VUILLERMOZ et Clotilde COURAU, écrit et réalisé par Thomas BOURGUIGNON.
Eric apprend qu’il est atteint d’un Alzheimer précoce alors qu’il vient de tomber éperdument amoureux d’Alice. Il sait que c’est sa dernière histoire d’amour, avant l’oubli. Il décide de cacher son Alzheimer pour profiter le plus longtemps possible de sa vie, pour ne pas être exclu de son existence par les autres, avant de l’être par la maladie elle-même. Pour ne pas peser sur son histoire d’amour avec Alice. Il partira quand il ne pourra plus tenir. Il partira quand il ne sera plus lui, plus là. Il partira ce jour-là.
Dès lors, tous les soirs, avant de s’endormir, Eric se filme et se raconte à lui-même l’histoire de sa vie, ce qu’il a fait dans la journée et ce qu’il doit faire le lendemain. Ce film, il l’enregistre chaque jour, comme un Petit Poucet qui sème des cailloux pour retrouver le chemin vers soi-même, pour ne pas perdre le fil de sa propre existence. Le matin, il le regarde ; il lui faut un certain temps avant de se reconnaître. C’est comme si quelqu’un lui racontait la vie, les pensées, les sentiments d’un autre, qui était lui-même... Les contours même de sa personne se modifient. Il est de plus en plus émotif, impulsif et ne peut maîtriser de brusques accès de colère, de joie, de tristesse, de passion… Comme si son cœur se remplissait d’émotions au fur et à mesure que son cerveau se vidait.
Pour Alice, Eric est l’homme de sa vie. Elle a le sentiment qu’avec lui tout est toujours neuf, rien n’est installé, rien n’est acquis ; ils doivent se séduire, s’apprivoiser, se découvrir comme si c’était la première fois. Mais petit à petit le masque d’Eric se fissure…