Actu et discussions générales
Par le Village • 15 février 2007
Un sujet pour évoquer et commenter l’actualité générale de la fiction.

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Par Sullivan LePostec • 15 février 2007 à 17h39

En attendant que l’outil de publication des news sur le site soit développé, j’en poste certaines ici. Après, on se contentera de les commenter ;)

"Les 27 s’en tiennent à l’interdiction du placement de produits"

Une réunion informelle des Ministres de la Culture des 27 pays membres de l’Union Européenne s’est tenue lundi 12 et mardi 13 févier dernier.

Le sujet des placements de produits à la télévision, et notamment dans les fictions y était abordé. Les 27 ont pris la décision de s’en tenir au principe général de l’interdiction.
Pour rappel le placement de produit consiste à faire figurer un produit dans une fiction en échange de rémunération de la marque. Ainsi, les personnages de « 24 », aux Etats-Unis, ont longtemps roulé exclusivement en Ford.

Néanmoins, “dans certains cas et en respectant des réglementations claires, ce placement saura cependant être autorisé à titre exceptionnel”, a indiqué dans un communiqué la présidence allemande de l’UE à l’occasion de cette réunion, en présence de Viviane Reding, commissaire à la Société de l’information, et en marge du Festival international du film de Berlin, la Berlinale. “Le placement de tels produits doit être clairement identifié, au moins au début et à la fin d’une émission”, a ajouté la présidence de l’UE.
Pour l’instant, nous n’en savons pas plus sur la natue de ces cas d’exception.

Le Parlement européen avait tranché en décembre en faveur d’une signalisation claire au téléspectateur, avant, pendant et après le film. Le ministre délégué allemand à la Culture et aux Médias, Bernd Neumann, a estimé par ailleurs que des progrès avaient été réalisés lors de cette réunion informelle et qu’il y avait de “fortes chances maintenant de pouvoir définitivement adopter la nouvelle directive "Contenus audiovisuels sans frontières" dans le cadre de la présidence allemande en mai”. Cette réunion a notamment, semble-t-il, permis de suprimer la mention du placement de produit pendant la fiction elle-même, les 27 ayant estimé qu’elle serait plutôt contre-productive en permettant surtout une publicité supplémentaire aux marquées placées.

S’il est logique que cette pratique soit encadrée afin d’éviter certaines dérives - on peut voir aux Etats-Unis des séries animées destinées au enfant créées essentiellement pour faire la promotion de lignes de jouets - l’interdiction totale du placement de produit, qui revient à un interdit de citation de toute marque, a aussi des conséquences facheuses. En créant un monde où les personnages commandent « un soda » à la terrasse d’un café, elle participe d’un certain irréalisme en détachant la fiction de toute réalité. Les marques font partie de notre univers, la fiction a sans-doute intérêt à y faire allusion, si cela sert l’histoire et l’intention des créatifs...

Avec Satellifax

Par Sullivan LePostec • 15 février 2007 à 17h42

« Les chantiers de la fiction de TF1 »

Un déjeuner avec la presse à l’occasion du Festival international du film de télévision de Luchon a donné l’occasion à Takis Candilis, directeur général adjoint en charge des programmes de TF1, de faire un point sur la fiction française sur sa chaîne.

Feuilleton quotidien

Le premier est celui du feuilleton quotidien d’access, au format de 26 minutes. Dominique Deviosse, directrice artistique adjointe de la fiction de TF1, vient d’être chargée d’une mission de développement en interne. Plutôt qu’une formule à la « Plus belle la vie », TF1 s’oriente vers une approche plus directement inspirées de Télénovellas ou du « Destin de Lisa », lui-même adaptation Allemande d’un feuilleton Sud-Américain. On se dirige donc vers des fictions limitées en terme d’épisodes plutôt que vers des feuilletons continus.
Le défi pour la chaine est aussi qu’elle se refuse à accepter de laisser une fiction s’installer 3 à 6 mois, même si cette phase a permis à « Plus Belle la Vie » de triompher aujourd’hui.
“Nous travaillons sur différentes pistes, avec la formation d’une équipe d’auteurs et d’ateliers de création” en vue de développer “plusieurs pilotes”, a expliqué Candilis.

52’ : soirs & week-end

Autre axe de développement pour la chaîne : si elle a mis en “stand by” ses tentatives de fictions de seconde partie de soirée, elle travaille à “un rendez-vous supplémentaire le week-end”, a-t-il annoncé.
Candilis a alors eu le culot de citer « La vie devant nous », la très intéressante série produite par Adélaïde Productions, que TF1 avait fusillé avec une poignée d’épisodes diffusés dans le désordre le samedi après-midi en plein été en juillet 2002, avant qu’elle ne soit enterrée sur le câble.

Takis Candilis a insisté sur la diversité des genres et des formats produits par la chaîne, qui investira en fiction 205 à 210 M€ en 2007. Le 52’, dont le budget global par épisode varie entre 1 à 1,3 M€, devrait prendre cette année un essor considérable à l’antenne.
« R.I.S » continue, avec une commande pour une saison 3 de 12 ou 16 épisodes, alors que restent à diffuser 6 épisodes de la seconde saison. De plus, alors que 18 des premiers épisodes étaient des adaptations (traductions) de la série italienne inspirée de « CSI » dont « R.I.S » est le remake, ces nouveaux épisodes de la saison 3 seront entièrement originaux, écris en atelier mené par deux directeurs d’écriture : Laurent Vivier et Benjamin Dupont-Jubien.
“Cela confirme (notre stratégie),” dit Candilis : “le choix d’adapter un format, car il était important d’apprendre comment était faite une série de 52’”.

TF1 proposera également six nouveaux épisodes de « Section de recherche » (Auteurs et Associés), « Paris enquêtes criminelles », adaptation de « Law and Order : Criminal Intent » (« New York section criminelle ») produite par Alma Production (quatre épisodes tournés et quatre à venir) et, le 12 mars, lancera le tournage d’une nouvelle série hospitalière produite par Aubes Production (six épisodes écrits, casting non achevé). “Nous avons en plus une dizaine à une quinzaine de séries de 52’ en écriture”, a ajouté Takis Candilis. Rappelant que, par ailleurs, certaines séries jusque-là produites en 90’ passeront au format 52 : « Femmes de loi » (Alizés Films) avec quatre épisodes déjà tournés et « Alice Nevers, le juge est une femme » (Ego Production) avec quatre épisodes dont le tournage débutera d’ici un mois et demi. “A la fin de l’année, notre offre de 52’ sera d’environ cinq nouvelles séries et de deux à trois séries passées (du 90’) au 52’ ; notre offre va profondément s’ouvrir.”

Et plus... si affinités

Le format 90’ survivra de part les séries dites “sociétales”, comme « Sœur Thérèse.com » (Télécip), « Joséphine ange gardien » (DEMD Prod) et « Père et maire » (Aubes Production).

TF1 va également poursuivre sa politique de mini-série thriller ; avec « Les liens du sang » (Merlin Productions) présentée en compétition à Luchon, « Un admirateur secret » (Dune, en tournage), « La taupe » (Les films de l’astre) et “cinq ou six autres en développement”.
Enfin, TF1, qui a également quatre films catastrophe en développement (dont « Avalanche », produit par Alma Productions avec la Bavaria), a également mis en chantier ses deux prochains feuilletons de l’été, l’un chez Alma Production avec Franck Ollivier à la direction d’écriture, l’autre chez Ramona Production sous la direction d’écriture d’Olga Vincent.

(avec Satellifax)

Par Sullivan LePostec • 15 février 2007 à 17h44

Le numéro 29 de la Gazette des Scénaristes vient de sortir. Quelques années après son excellent dossier « Séries TV : le mal français » du numéro 20, le dossier de ce nouveau numéro, toujours aussi copieux, est l’occasion de refaire un point sur la fiction télé en France, à l’heure où elle subit le bouleversement que le pécédent dossier appellait de ses voeux.

« Ecrire ensemble ou mourir ? » pose la question des nouvelles stratégies d’écriture pour s’adapter à la série de 52 minutes et à son nombre dépisodes par an en augmentation.

Voici sa présentation officielle :
« Depuis moins d’un an, toutes les chaînes françaises, même TF1, nous abreuvent en prime time d’experts portés disparus, de voisines glamour mais désespérées, d’agents secrets à la journée, de rescapés crashés ou encore d’évadés tatoués. Leur point commun : ce sont tous des Américains et leurs histoires durent 52 minutes.
Titillés par ce succès planétaire, les producteurs et les chaînes françaises, qui rêvent de voir ça en France, lancent tous azimuts des projets de série, et tout le monde (re)découvre le secret de l’écriture des séries feuilletonnantes : en atelier, à plusieurs. Écrire ensemble pose une multitude de problèmes économiques, artistiques et organisationnels. Dans une série comme NYPD Blue ou Desperate Housewives, le budget d’écriture représente 10 à 12% du budget total, là où, sur Avocats & Associés ou P.J., il culmine à 5% ; pour animer des ateliers, il faut des auteurs qui savent le faire, des producteurs qui comprennent comment ça marche et des diffuseurs qui en acceptent le coût.
On en est encore loin.
Nous vivons un moment charnière, passionnant et angoissant : on ne peut plus fonctionner comme avant (produire des prototypes à l’ancienne), mais on ne sait pas encore industrialiser un parti pris d’auteur. Le temps est donc venu, pour La Gazette, de faire une radioscopie des ateliers d’écriture qui existent aujourd’hui, afin de donner aux scénaristes des atouts pour comprendre l’évolution en cours et à tous les professionnels de la fiction TV des clés pour avancer ensemble.
 »

La Gazette des scénaristes est disponible dans les bonnes maison de presse ou par correspondance.

VOIR EN LIGNE : Le site de l’UGS

Par Jeff Gautier • 20 avril 2007 à 14h16

Cela faisait des mois que j’attendais une quelconque preuve concernant quelque chose que j’avais en tête. A savoir que si les séries françaises sont aussi moches visuellement, c’est parce qu’on ne tourne jamais de nuit d’un part (trop cher) mais aussi parce que les téléspectateurs seraient gênés de ne "pas bien voir" si l’image était trop contrastée.

J’ai enfin eu un début de réponse (même s’il ne faut pas prendre cela comme une généralité) grâce au répondeur de Jean-Marc Morandini.
Une personne (David de Dijon) a appellé ce matin pour parler de l’épisode de Navarro de la veille. Je retranscris grâce au podcast :

Je regarde Navarro ce soir comme d’habitude. L’histoire est vraiment bien il faut l’avouer. Par contre ce soir, je sais pas ce qui s’est passé, il va falloir leur envoyer des ampoules ou des lampes halogènes ou quelque chose, mais du début à la fin on a que des scènes qui se passent dans l’ombre, dans le noir, etc... Et c’est vraiment très très pénible à regarder, quoi. Du début à la fin, on est dans l’ombre, la pénombre, le clair obscur. Voilà.

Comme quoi, le frein à l’innovation, c’est aussi (surtout ?) le téléspectateur.

Ceci dit, je métonne qu’une personne qui sache ce qu’est le clair obscur puisse porter un tel jugement sur la lumière...

Par Oxy • 20 septembre 2007 à 08h54

La maison fiction TF1 brule !

Ah, ca fait du bien de lire un tel billet ! Surtout après avoir entendu l’hypocrisie totale de TF1 sur ce sujet. Esperons maintenant que M6 ait réussi son pari avec ’les bleus’ pour remettre le Candilis à sa place.

(Si Candilis passait moins de temps à choisir la couleur des sacs à mains d’Ingrid, ses fictions seraient peut-être mieux accueillies aussi celà dit...)

Par AgentCooper • 21 septembre 2007 à 15h28

Réponse de Frédéric Krivine aux déclararions de Candilis :

Très bon article de Sullivan au passage.

Par AgentCooper • 21 septembre 2007 à 15h29

Le lien internet n’a pas suivi. Désolé.

http://www.lepoint.fr/content/medias/article.html?id=201415

Par Sullivan Le Postec • 21 septembre 2007 à 16h33

Merci !

http://www.lepoint.fr/content/medias/article.html ?id=201415

Elle est excellente, cette interview ! (J’adore évidemment le passage sur les c... des auteurs ;-))

Par Tonks • 25 septembre 2007 à 10h24

J’ai testé pour vour 5 très très très longues minutes de la Baie des Flamboyants.

Alors, pour les nostalgiques d’une réalisation merdique, de musiques à se faire hérisser les poils, de dialogues insipides que l’on a tous aimé avec la grande ère des sitcoms d’AB productions, la baie des flamboyants est pour vous.
Pour tous les autres qui ont évolué, évitez comme la peste ce programme.

On commence par la musique. Quoi de mieux pour palier au manque flagrant de dialogues que de mettre de zolies images avec de la musique ? En l’espace de 5 minutes, trois morceaux de musique digne d’une ascension en ascenseur et je déconne pas 3 lignes de dialogues sur ce laps de temps.

Des dialogues insipides, avec des fautes flagrantes de français oral. Je sais pas pour vous mais ca me viendrait pas à l’idée de dire "on se souviendra" pour dire on s’en rappellera, on s’en souviendra" etc.

Une caractérisation des personnages inexistante. En 5 minutes à part le concierge et sa femme qui s’appelle Colonna (qui ne se rappelerait pas de ce nom), on découvre une dizaine d’acteurs et pas un seul prénom, nom ou ce qu’ils font, ce qu’ils sont etc.

Des scènes sans intérêt sur la plage, des dialogues insipides, oui je suis restée pour mon mec. Ouah, quelle évolution de la femme, allons nous baigner et des acteurs mauvais. Même avec des acteurs débutant dans les séries anglosaxonnes (britanniques ou américaines) j’ai jamais vu autant de monde aussi mal joué. Et je sais de quoi je parle, c’est comme si on me demandait de réciter des lignes et de joeur la comédie. Je sonnais exactement comme ça ! (et je ne suis pas actrice au cas où il y aurait un doute :D :D)

Quant au générique, au lieu d’associer les noms des acteurs avec leurs images : on a des plans sur tous les personnages, sans leu nom et ensuite sur un zoli fond orangé, on se tape à la vitesse grand V, les acteurs et leurs noms de personnages. Ca aide vraiment pas à lier un nom à un acteur, ça. Il y a des gens qui réfléchissent avant de faire un générique ou quoi ?

On aurait pu se dire, Porry a dû améliorer son écriture mais même pas. En 15 ans, ca n’a pas bougé d’un iota, comme si c’était la panacée que d’écrire des mots qui se suivent et dont l’intérêt est nul. Je veux bien que cela soit une série sentimentale, c’est pas uen raison pour créer un tel vide intersidéral. Une seule bonne chose : plus de rires en boîte sur des dialogues qui ne prêtaient déjà pas à rire en 1992. Quoique, les dialogues étant tellement mauvais que des rires sarcastiques pour s’en moquer auraient été les bienvenus.

Oui, j’ai pas aimé et pourtant, c’est pas comme si j’étais partie en me disant ca va être encore plus nul que ce que je pensais. Je savais que c’était nul mais sûrement pas à ce point-là.

Par Sullivan Le Postec • 10 octobre 2007 à 10h23

Ca fait quelques jours que je m’interroge sur l’opportunité de "newser" là-dessus, mais d’une j’ai pas eu le temps, et de deux c’est difficile parce qu’il n’y a pas de news stricto sensu.

Au-delà du refus d’augmenter le financement du Service pulic, que ce soit par la publicité ou la redevance, il apparaît depuis quelques semaines que les grands travaux sont lancés dans le domaine de l’audiovisuel.
Un article qui en relie deux autres résume bien les deux pans de la situation. A lire sur Arrêt sur Image. Le service public est mené droit dans l’impasse tandis que le privé est choyé.

Personnellement, j’ai franchement le sentiment que l’objectif du gouvernement est de laisser pourrir la situation de France Télé afin de justifier une privatisation de France 2 en fin de mandat. Ce qui serait éviemment catastrophique pour la fiction française.

Par AgentCooper • 6 décembre 2007 à 12h53

Interview très instructive du "créateur" d’Engrenages dans le très bon magazine Génériques

Par AgentCooper • 6 décembre 2007 à 12h54

Encore un probleme de lien.
Désolé !

Engrenages

Par Manuuu • 4 septembre 2008 à 01h09

Comme prévu, et ça devrait t’intéresser Sullivan, Nonce Paolini entame sa guerre contre la réglementation de la production française. A lire ici :

La fiction française est-elle devenue le talon d’Achille de TF1 ?
La série américaine de la fin des années 90 a totalement révolutionné le rythme et le mode de narration. La France a conservé sa fiction codifiée par Claude de Givray il y a plus de vingt ans. Ses héros ont vieilli et on a gardé des épisodes de 90 minutes là où tout le monde fonctionnait avec des 52 minutes. Producteurs et diffuseurs ont été pris de court par cette évolution un peu brutale.

Vous leur jetez la pierre...
La réglementation nous impose 120 heures de fiction française en prime time, et le décret Tasca donne aux producteurs la propriété de films que nous payons. C’est comme si vous financiez l’achat d’un appartement et que vous soyez contraint de le louer... Nous sommes expropriés de ce que nous finançons !

Vous refusez la réglementation ?
Non, mais nous devons investir 16 % de notre chiffre d’affaires dans la fiction française, soit 250 millions d’euros par an pour la fiction, le documentaire ou le dessin animé français. Imaginez que, sur les 650 millions d’euros consacrés chaque année à la fiction française, on n’exporte que 20 millions d’euros de programmes... A cause du décret Tasca, ni le service public ni TF1 ne peuvent revendiquer un catalogue, contrairement à la BBC.

Par Sullivan • 4 septembre 2008 à 14h34

Effectivement, pour le coup, ça a le mérite d’être clair.

Producteurs et diffuseurs ont été pris de court par cette évolution un peu brutale.

Paolini occulte bien opportunément que ce sont les diffuseurs qui ont eu tout le pouvoir et ont été pris de cours. La structure de la production en France — une myriade de petits producteurs dépendant de leur réussite à décrocher une poignée de prod par an leur permettant de survivre — a fait que les chaînes ont eu le contrôle, et tout particulièrement TF1. Quand à parler d’une évolution brutale, c’est un simple mensonge. L’évolution de la fiction américaine, elle ne s’est pas faite du jour au lendemain à la fin des années 90. Elle remonte quand même à "Hill Street Blues". Simplement, après de Givray à la fin des années 80, les gens qui se sont occupé de la fiction de Tf1 ont été des conservateurs incompétents qui se sont contentés de rester assis sur le magot, bêtement persuadés qu’il était éternel.

Le décret Tasca donne aux producteurs la propriété de films que nous payons. C’est comme si vous financiez l’achat d’un appartement et que vous soyez contraint de le louer... Nous sommes expropriés de ce que nous finançons !

Notons que ce système soit-disant intenable... est celui des américains ! Ou les studios sont propriétaires des séries, pas les chaînes. La seule différence est qu’il y a une plus grande concentration des studios de production et que de grands groupes détiennent à la fois des studios de production et des chaînes. Mais cela ne change rien au système et à la manière dont les chaines américaines doivent équilibrer leurs comptes en apportant la majeure partie des financements des fictions, et ce sans bénéficier des reventes à l’étranger ou sur des supports comme le dvd, ni des produits dérivés qui vont aux studios.
Et, en tout état de cause, le decret Tasca n’a jamais empêché Tf1 de réaliser de larges bénéfices. (Ni m6, qui en plus bénéficie déjà de dérogations)

Je connais moins le système de production anglais. Mais sachant que des fictions du groupe privé ITV sont distribués à l’international par la BBC, ce n’est de toute façon pas non plus le système revendiqué par Paolini. C’est un sujet à creuser, en tout cas.

Blâmer le décret Tasca pour la faiblesse des exports français, c’est aussi de la pure mauvaise foi. Encore une fois, si il y a un problème et quelque chose à changer, c’est au niveau des producteurs, trops nombreux et petits. Pas des diffuseurs.

Mais enfin, la réalité des faits, c’est que la faiblesse de l’export de la fiction française tient à deux choses :
- Ses formats ont longtemps été complètement hors du cadre des formats internationnaux. On produisait 4 à 6 épisodes de 90 minutes par an, quand le marché demandait du 52 minutes contenant de nombreux épisodes. Or, ce sont les diffuseurs, Tf1 en particulier, qui ont imposé ce format et son maintient. France Télé s’est remis au 52 dès la deuxième moitié des années 90. Tf1 a attendu 2005.
- Qualitativement, la prod française ne tient généralement pas la comparaison sur le marché internationnal. Encore une fois, les diffuseurs et Tf1 en particuliers sont les principaux responsables...

Par Sullivan • 6 septembre 2008 à 14h03

Le discours se diffuse en stéréo, puisque Nicolas de Tavernost, le patron de M6, en a remis une couche lors de la conférence de rentrée de sa chaîne cette semaine. Avec son outrance habituelle (exemple : la suppression de la pub sur le service public, ce n’est pas un coup de pouce au privé, "on nous rend ce qu’on nous a volé pendant 20 ans").

Petit passage qui se limite à la question de la fiction (source ici) :

Répondant aux critiques qui accusent M6 de ne pas faire assez de fictions, Nicolas de Tavernost a déclaré que "chaque chaîne a un projet éditorial" et "le projet éditorial de M6 comporte beaucoup de magazines". "Laissez-nous faire des magazines dans nos obligations de production", a-t-il ajouté. "On ne veut pas faire de la fiction au kilomètre".

Lors de la conférence, de Tavernost a cité Capital et Zone Interdite pour mettre en avant la politique de magazine à laquelle M6 veut essentiellement se consacrer. Ce qui, évidemment, évite de dire que ce qu’il veut vraiment, c’est que Super Nanny et C’est du propre, et autres prods indignes, rentrent des les quotas d’oeuvres pour totalement remplacer la fiction par ça. La classe le projet éditorial de M6 !...

Par Manuuu • 17 septembre 2008 à 12h48

Rappelons que TF1 a l’obligation de diffuser en prime time au minimum 120 heures d’œuvres audiovisuelles francophones ou européennes inédites. La chaîne doit également consacrer 16% de son chiffre d’affaires à des commandes d’œuvres audiovisuelles francophones. Ce taux pourrait être abaissé à 13% dans les prochaines semaines selon Le Figaro.

A lire ici : http://www.ozap.com/actu/tf1-suppression-series-fiction-francaise-storch/162938

Par Manuuu • 17 septembre 2008 à 23h50

Je sais plus quoi faire. J’en peux plus de lire des tas d’articles écrits par des journalistes incompétents qui considèrent que toutes les séries françaises sont mauvaises. Encore un par Numérama : http://www.numerama.com/magazine/10658-Les-series-TV-francaises-ne-sont-pas-assez-piratees.html

Je ne sais plus quoi faire. On retrouve cette pensée unique également dans les forums d’Allocine, etc. A savoir que ces journalistes qui véhiculent cette idée considèrent généralement que la production de TF1 représente la qualité globale du PAF. Ils n’ont semble-t-il aucune curiosité vis-à-vis des autres productions. Je trouve ça assez inquiétant de faire preuve d’aussi peu de lucidité. Ça m’exaspère.

Par Sullivan • 18 septembre 2008 à 01h42

C’est clair que cela devient vite agaçant. En même temps l’article en question suinte de partout le type qui parle de quelque chose qu’il ne connaît pas, semble complètement ignorant des questions de positionnement sur cible des chaînes et de la manière dont cela influe sur les téléchargements.

Par ailleurs, cela montre aussi que l’on a vraiment un point valide quand on évoque la nécessité pour les chaînes hors-TF1 de communiquer un peu massivement et intelligemment sur ce qu’elles diffusent de bon. C’est bien beau quand Canal recouvre les abribus de pub pour Damages, mais tant qu’ils diffuseront leurs séries françaises en donnant l’impression de faire le maximum pour que personne ne le sache, et bien on est pas sorti.
Je parle même pas de France Télé, qui n’aura bientôt plus un copec pour tourner, alors évidemment les plans médias on peut faire une croix dessus. C’est pas demain la veille que les gens sauront qu’il n’y a pas que Louis la Brocante sur France 3 et qu’elle possède la meilleure fiction des chaînes en clair.
Reste M6, qui produit de la fiction comme on va à l’abbatoir, donc d’ici à ce qu’ils promeuvent leur offre.

Donc, vu la curiosité naturelle en berne du télespectateur moyen... on a encore du boulot nous autres avec nos petits sites internet ! ^^

Par Manuuu • 18 septembre 2008 à 02h30

On a du boulot, c’est clair. Perso, j’essaye de laisser des tas de messages soit aux journalistes, soit dans les forums, pas pour vanter la qualité de ces séries (bien que je le fais par inhérence) mais surtout pour susciter leur curiosité. Une curiosité qui, malheureusement, a complètement disparue. Et honnêtement, quand il s’agit de journalistes, ça me fait peur. Parce que le carburant du journalisme à mon sens, c’est la curiosité. Le fait de ne pas avoir l’esprit figé, sans a priori. Comme moi qui ait été capable de dire du bien d’un daytime soap. Ce que je n’explique toujours pas... :D

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par Manuuu

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