DOCTOR WHO - 4.00 : Voyage of the Damned
Kylie dans les étoiles
Par Sullivan Le Postec • 26 décembre 2007
Pour son épisode spécial de Noël 2007, diffusé chez nous exactement un an plus tard sur France 4, le Docteur rencontre Astrid, alias Kylie Minogue, sur le Titanic. Mais pas tout à fait celui qu’on croit !

Le Docteur vient de se faire “larguer” par Martha. Soudain, le Tardis entre en colision... avec le Titanic. Ou presque. A bord du vaisseau, « Doctor Who » se la joue Poseïdon dans l’espace. Et Russel T Davies se paye Kylie Minogue. Rien que ça. Bref, comme chaque année à Noël, on s’en prend plein les mirettes. Et on aime ça !

Voyage of the Damned

Scénario : Russel T Davies ; réalisation : James Strong.
Le Tardis est donc entré, au plus grand étonnement du Docteur, en collision avec le Titanic. Mais il y a un mais : il s’agit d’une réplique extraterrestre, un vaisseau spatial de tourisme en croisière autour de la Terre le jour de Noël. Il fait la connaissance de quelques passagers, et notamment d’Astrid, employée au service de la clientèle en croisière. Rapidement, évidemment, les ennuis commencent : le vaisseau est piraté et se trouve bientôt en déroute. Le Docteur, aidé d’une poignée de Compagnons d’infortune doit braver les dangers pour éviter que le Titanic ne s’écrase sur Terre... et provoque une destruction massive. Ensemble, ils avancent avec un grand sens du sacrifice, et Astrid elle-même meurt en emportant avec elle le responsable de désastre, l’ancien propriétaire de la société qui a armé le vaisseau, qui vient de se faire envoyer par le Conseil d’administration de la société qu’il a créé. Sur Terre, Londres s’est complètement vidée après que les deux Noëls précédents aient été marqués par des attaques extraterrestres. Le Docteur évite de justesse au Titanic de s’écraser sur le Buckingham Palace...

Catastrophe

Le choix du Titanic ne devait rien au hasard. Pour cet épisode de Noël, Russel T Davies avait jeté son dévolu sur le genre du film catastrophe. L’aventure croise donc son cadre baroque avec des relents de « L’aventure du Poséidon ». Jusqu’à finir par manquer singulièrement de personnalité. Les différents morceaux de bravoure du récit ont en effet une grosse tendance à sentir le déjà vu. Surtout que la série elle-même, sans nécessairement y aller aussi ouvertement, s’est déjà aventurée sur ces territoires.

Parmi les grands archétypes du genre ici présent, celui de la galerie de personnages très différents et plus ou moins sympathiques qui, dans des circonstances exceptionnelles, en viennent à s’unir et à lutter ensemble pour la survie du groupe, quitte à en venir pour certains au sacrifice d’eux-mêmes. Le principal attrait de cette proposition, c’est qu’elle conduira Russel T Davies à proposer plus tard dans la saison une vision beaucoup plus sombre – et plus réaliste, sans doute – du groupe humain confronté au danger.

Par ailleurs, ce thème du sens du sacrifice que le Docteur sait susciter chez les autres parcourra toute la saison 4 et viendra trouver sa place dans le final de la saison, donnant du sens notamment au sacrifice d’Astrid à la conclusion de cet épisode qui, après la séparation forcée d’avec Rose et le départ de Martha, peut paraître sur le coup un peu beaucoup à faire porter sur les épaules du Docteur, qui n’a décidemment pas de chance en ce qui concerne les relations humaines.

Interprété par la guest de luxe Kylie Minogue, qui revient à ses débuts à la comédie (elle joua à ses débuts dans un soap australien), le personnage d’Astrid a nécessairement concentré l’attention autour de cet épisode spécial. Le résultat n’est pas tout à fait à la hauteur. Sans doute n’est-ce pas vraiment la faute de Kylie Minogue, plutôt fraiche et sympathique, mais à un personnage assez basique, qui semble avoir été écrit pour que son interprète n’ait pas de choses trop compliquées à jouer. Un certain nombre des personnages qui les entourent, souvent mieux caractérisés malgré un temps d’antenne généralement plus court, finissent par marquer plus durablement la mémoire que celui-là.

En bref, un épisode qui assure son quota de divertissement à grand spectacle, mais qui constitue sans aucun doute le plus faibles des trois épisodes spéciaux de Noël diffusés à ce jour.