NOS ENFANTS CHERIS - Le film • LES NOUVELLES COMEDIES FRANCAISES
Des vacances ‘‘inoubliables’’
Par Sullivan Le Postec • 31 août 2008
Avant la série, il y a le film sorti en juillet 2003, qui a installé les personnages et l’esprit qui aujourd’hui se prolonge avec la série « Nos enfants chéris ».

Sorti au début du mois de juillet 2003, « Nos enfants chéris » est un vrai film de vacances. En abordant avec beaucoup de rythme et de drôlerie la manière dont l’arrivée des enfants bouleverse la vie de leurs parents, il apporte un angle original au sous-genre du film de trentenaires.

Tandis qu’elle fait ses courses, Constance (Romane Bohringer) rencontre par hasard Martin (Mathieu Demy). Ils se sont séparés cinq ans plus tôt. Depuis, chacun a refait sa vie. Constance s’est mariée presqu’aussitôt après avec Arnaud (Mathias Mlekuz) et a deux enfant. Martin est aussi marié depuis deux ans avec Ariane. Ils ont un bébé de quatre mois. Constance s’invite pendant les vacances dans la maison de vacance de Martin. Jalouse, Ariane n’accueille pas très bien la nouvelle. Ils sont bientôt rejoints par Simon, Claire et Jean-Marc. Claire vient de rencontrer Jean-Marc, bonhomme très premier degré, et lui cache qu’elle est jeune mère pour ne pas le faire fuir. Simon joue donc avec peu d’habileté le père célibataire. Evidemment, les secrets sont difficiles à garder dans la promiscuité de la maison de campagne. Celle-ci met aussi en évidence la manière dont chacun a changé : tandis qu’Ariane et Arnaud sont peu concernés par leurs enfants, Constance et Martin sont deux parents-poule. En se redécouvrant ainsi, ils retombent amoureux.

Le film de Benoit Cohen est particulièrement dynamique, et sa durée, en dessous des 90 minutes, en atteste. L’efficacité à été privilégiée à un excès d’ambition, et on nous évite du coup de s’appesantir avec lourdeur sur ces portraits de trentenaires. Les caractères des personnages sont croqués à grand traits, et sont exposés par le jeu de miroir croisés des deux couples mal mariés : le papa artiste ménager, mais mal à l’aise dans son rôle d’homme parfait, et la mère flemmarde et jamais contente, la maman lumineuse et enthousiaste et le père nouveau riche beauf. Jeu de miroir encore avec Simon (Julien Boisselier), le trentenaire qui s’est refusé aux prétendues joies du mariage et passe ses nuits à draguer en boite quand ses amis s’occupent du biberon de la nuit.
Alors oui, plus souvent qu’à son tour, le film fonce tout droit dans le cliché. Sauf qu’au moment où on s’en rend compte, on réalise aussi qu’on a déjà éclaté de rire (voir Arnaud hurlant en écoutant un match de foot à la radio, entre autres exemples).

Une fois ces différents caractères réunis dans le microcosme de la maison de vacance, le récit semble s’écrire tout seul. L’expression ne rend pas justice au travail de précision réalisé sur le scénario : aucune scène ne s’éternise au-delà de sa durée idéale, et la recherche de la drôlerie est permanente.

« Nos enfants chéris » porte avec lui un irrésistible parfum de vacances, frais, enjoué et positif. L’idée de prolonger ses vacances au travers d’une série télévisée semble parfaitement réjouissante, à fortiori sachant à quel point la comédie est rare sur les petits écrans français.

Post Scriptum

Réalisation : Benoit Cohen ;
Scénario : Benoit Cohen et Eléonore Pourriat.
Avec Romane Bohringer (Constance), Mathieu Demy (Martin), Laurence Cote (Ariane), Julien Boisselier (Simon), Mathias Mlekuz (Arnaud), Fabio Zenoni (Jean-Marc), Eléonore Pourriat (Claire).