MERLIN - Saisons 1 & 2
Keep the magic secret
Par Sullivan Le Postec • 2 juillet 2010
A l’occasion du Comic Con’, dont elle était la série vedette de la première journée, retour sur « Merlin », qui occupe pendant l’automne la case du samedi en début de soirée sur BBC1, dévolue à « Doctor Who » au printemps.

Démarrée à l’automne 2008 – on vous en avait parlé dans un article preview – « Merlin » a donc déjà deux saisons de treize épisodes au compteur, la troisième étant actuellement en cours de tournage. Sans casser la baraque, à l’image du nouveau « Doctor Who », la série est devenue un solide succès de la BBC.

Son parti-pris de départ est de proposer une variation teenager autour des mythes Arthurien. Au début de la série, Arthur est un tout jeune homme, encore presque un adolescent, destiné à prendre un jour la succession de son père, le Roi Uther. Merlin à la même âge que lui – c’est l’un des principaux éléments qui a fait grincer les dents des puristes – et devient rapidement son principal serviteur. Le Roi Uther déteste au plus au point la magie, l’a déclarée intrinsèquement maléfique, et l’a faite bannir du Royaume. Merlin se sait magicien, mais il doit en faire un secret absolu. Seul véritable soutien de Merlin, son mentor, Gaius, qui sait que la magie peut être bénéfique, mais a décidé de soutenir officiellement la politique de Uther, dont il sait les raisons intimes et profondes qui l’ont poussé à rejeter la magie.
On a beaucoup rapproché « Merlin » de « Smallville » quand elle a commencé, et clairement les deux séries ont pas mal en commun. Y compris une façon un peu crispante de systématiquement inverser les attributs des héros pour proposer des évolutions, du coup facile et un brin caricaturales, des personnages. Merlin sera un très grand magicien connu et respecté de tous, il est un servant qui doit taire ses secrets. Gwen sera l’épouse d’Arthur et la Reine, elle est une servante pauvre de Camelott, etc. Reste que « Merlin » est beaucoup mieux interprétée, mais aussi mieux écrite, quoi que sans génie.

La distribution mène des acteurs nouveaux venus et des vétérans reconnus. Colin Morgan (vu dans le génial épisode « Midnight » de « Doctor Who » prête son talent, très grand, au personnage de Merlin. Très franchement, il nous est arrivé de penser qu’il est un peu sous-employé : émotionnellement, la série est trop souvent un peu superficielle. Occasionnellement, un épisode particulièrement réussi, tel que « The Moment of Truth » (1x10) où il retourne dans le village de son enfance, nous rappelle qu’il a beaucoup de réserves. Bradley James incarne un jeune Arthur au cœur bon, mais qui est tout juste en train d’apprendre qu’il doit faire ses propres choix et que la parole de son père n’est pas évangile. L’acteur a les attributs nécessaire pour provoquer l’intérêt du public visé.
Katie McGrath et Angel Coulby, présentes jeudi 1er juillet 2010 au Comic Con’ France, sont respectivement Morgane et Gwen. Anthony Head (habitué depuis « Buffy » à être le vétéran de l’équipe) incarne un Uther un poil unidimensionnel (même si l’a saison 2 atténue ce jugement) tandis que Richard Wilson est le sympathique Gaius.

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Jamais désagréable à regarder, « Merlin » a pour principal défaut d’être un divertissement léger, très bien produit, mais qui ne laisse que peu de traces dans la mémoire. La deuxième saison, après une première qui empilait les épisodes indépendants les uns des autres de façon routinière, se plonge plus avant dans sa version du l’univers Arthurien et met en place plus d’intrigues au long cours. Logiquement, la série y gagne en intérêt mais aussi, du coup, en addictivité – il reste cependant des marges de progression pour les saisons suivantes. On espère que la série va continuer à se bonifier avec le temps, et qu’elle sera éviter le syndrome « Smallville », justement. Celui qui fait que l’on y suit Clark Kent depuis dix saisons, qu’il travaille désormais au Daily Planet avec « Smallville », mais qu’il ne vole toujours pas et n’est pas devenu Superman. Bref, la série a duré beaucoup trop longtemps et n’en a pas vraiment tiré les conséquences. C’est la limite de la préquelle : sa durée est forcément limitée.

Post Scriptum

« Merlin »
BBC Production / BBC1. En France sur Canal+ Family et SyFy.
Créée par Julian Jones, Jake Michie, Johnny Capps et Julian Murphy.

Dernière mise à jour
le 2 juillet 2010 à 01h21