Pendant la diffusion de « Pigalle, la nuit », nous vous donnons rendez-vous chaque mercredi et vendredi pour la publication des critiques des épisodes diffusés le lundi soir.

Fleur s’apprête à aller à la partouze pour laquelle elle a été bookée. Mais son partenaire, Lucien, est réticent, lassé par Pigalle. Alice s’aperçoit des dégâts réalisés dans son magasin et décide de contre-attaquer. Thomas est de plus en plus déconnecté. Il passe son temps à courir, à se cacher, à disparaître et réapparaître, mais sans avancer. Nadir tente de se rapprocher d’Alice alors que Dimitri se trouve une autre Emma.

8 personnages principaux

« Pigalle, la nuit » monte clairement en puissance, dans un épisode à la structure extrêmement plurielle, car ce n’est pas moins de 8 protagonistes que nous suivrons en parallèle, s’entrecroiser et interagir les uns avec les autres. Si Nadir et Alice sont en marge, et Dimitri en retrait, tous les autres s’imbriquent dans une seule intrigue. C’est avec cet épisode en particulier que « Pigalle, la nuit » réussit le mieux le mélange entre feuilleton et épisode bouclé. Mais si la structure est habile, le contenu a certaines faiblesses. Mineures, mais concentrées sur le même personnage.

Lucien. Pour le rôle, le comédien, Pascal Demolon, s’est fait la tête de Patrick Dewaere, afin certainement de mettre en avant son côté écorché vif. Malgré cela, on l’imagine mal avec Fleur. Dès les premières images, leur couple a du mal à exister et on imagine Lucien comme un client potentiel plutôt qu’un mari. Une sensation qui a du mal à s’évanouir par la suite. Son destin nous apparaît trop accéléré. Lassé de Pigalle, il cherche d’abord timidement à pousser Fleur à quitter l’endroit, juste avant d’exploser complètement, en plein milieu de l’orgie. Orgie à la fin de laquelle il propose à Fleur de partir avec lui au Brésil.

SPOILER

La conclusion manque de finesse. Fleur refuse d’abord de partir, puis finit par accepter, laissant un message sur le répondeur de Lucien sans savoir qu’entre-temps, il a été assassiné. Une situation d’une cruelle ironie qui n’apporte au final rien à la détresse de Fleur.

FIN DU SPOILER

On découvre réellement Adam, dans cet épisode. L’homme de main de Dimitri est violent, agresse les femmes avec une force révoltante, et s’il est méthodique, reste dirigé par ses pulsions, presque animales. Il ne sait pas s’exprimer et ne répond que physiquement. Un personnage plus central qu’il n’y parait et ciselé à la perfection, aidé en cela par une prestation sans faille d’un Hubert Koundé qui, pour les trentenaire qui nous lisent, était un des trois rôles principaux du film évènement de Mathieu Kassovitz, « La Haine », il y a 15 ans.

Un final à couper le souffle

Hadmar et Herpoux nous prouvent encore que leur science du cliffhanger, si elle n’est pas parfaite, est diablement efficace. Les dernières séquences sont une vraie réussite. Adam récupère Thomas et l’emmène en forêt pour y creuser un trou. Alors que sur le trajet, Thomas continue à rentrer dans le lard d’Adam et à l’assaillir de questions, il change progressivement d’attitude à mesure qu’il prend conscience du danger que représente Adam. A bout de forces et d’énergie, et surtout persuadé que le trou est pour lui, Thomas craque et pleure. Adieu son attitude bravache et agressive. Redevenu enfant terrifié par un monstre, il nous apparaît plus humain encore.

Malgré le bémol que représente à nos yeux le personnage de Lucien (venez en semaine 4 des Bonus du Village, "Pigalle, la nuit" écouter Hervé Hadmar et Marc Herpoux défendre leur personnage), l’épisode est très réussi, finissant sur une note quasi-parfaite.

Les Bonus du Village - « Pigalle la nuit » : Hervé Hardmar et Marc Herpoux, les créateurs de la série, commentent des scènes des épisodes 3 & 4. C’est à voir ici.