PREVIEW – Doctor Who six sexy
Mêmes joueurs jouent encore !
Par Sullivan Le Postec • 17 avril 2011
Et de six ! Six saisons du « Doctor Who » moderne, et la deuxième de Matt Smith, Karen Gillan et Arthur Darvill, avec toujours Steven Moffat dans la cabine de pilotage. Le format, lui est inédit : sept épisodes seulement sont diffusés ce printemps, six attendront l’automne après qu’un cliffhanger nous ait rongé tout l’été.

Franchement, j’ai l’impression que le lancement de la saison 5, la première du nouveau Docteur, c’était hier. En vérité, un an a déjà passé et il est temps pour l’équipe actuelle de la série d’affronter l’épreuve de leur deuxième saison. L’équipe de l’année dernière rempile : même showrunner, même Docteur, mêmes Compagnons. Mais il y aura tout de même une différence de taille. La saison a été divisée en deux : sept épisodes, diffusés en avril-mai 2011 sur BBC1 seront proposés par France 4 les 19 et 26 mai prochains. Ils nous conduiront à un cliffhanger qui devrait tout changer lorsque la série reviendra sur France 4 pour six épisodes, plus un Spécial de Noël, à l’automne 2012.

L’idée de ce changement de format, qui vient du showrunner Steven Moffat, a achevé de placer dans la confusion la plus totale la communication autour des numéros de saisons. Déjà l’année dernière, la BBC avait fortement envisagé de reprendre la numérotation à zéro — enfin à un plutôt — avec la première saison de Moffat/Smith. Nouveau dilemme cette année : fallait-il faire des deux sessions de 2011 deux saisons distinctes ? Finalement il a été décidé de s’en tenir au plus simple : saison 6 première puis seconde partie [1].

Fear factor

La saison 5 avait été globalement très lumineuse et marquée par un grand nombre d’épisodes comiques. A part dans le double épisode qui marquait le retour des Weeping Angels, peu de moments terreurs à noter. C’était la suite logique de l’ambiance dépressivo-tragique qui avait marqué la quasi-totalité des cinq ou six derniers épisodes de l’ère Davies/Tennant, avec laquelle il valait mieux trancher. Matt Smith participait de ce changement en incarnant un Docteur qui a fait le choix de masquer ses blessures par une hyper-activité et apparente jovialité. Steven Moffat parle de la transition opérée cette année par une métaphore parfaitement explicite : ‘‘on quitte les montages russes pour embarquer dans un train fantôme.’’
‘‘La saison dernière,’’ poursuit-il, ‘‘il fallait dire de ne pas s’inquiéter, que c’était toujours le même personnage et la même série, que rien n’avait été perdu. Mais maintenant que Matt Smith a vraiment fait du rôle le sien, et que le nœud papillon est devenu cool, il est prêt à vous emmener dans des endroits dont vous ne soupçonniez pas l’existence. L’année dernière, on vous a rassurés. Cette année, on va vous inquiéter autant qu’il est possible. A quel point connaît-on vraiment cet homme, et ce dont il est capable ?’’

La nouvelle saison nous permettra assez vite de faire connaissance avec Le Silence, l’ennemi mystérieux responsable de l’explosion du Tardis la saison dernière. Et tout l’équipe s’accorde à dire qu’il s’agit là d’un des monstres les plus terrifiants vus depuis longtemps.
‘‘Je pense que Le Silence est un des meilleurs monstres de ces dernières années, et certainement l’un des plus effrayant,’’ annonce Matt Smith. ‘‘Ils sont aussi très intelligents et j’adore le fait qu’ils travaillent discrètement depuis la nuit des temps à déstabiliser le Docteur’’.

L’an passé, Steven Moffat s’était clairement inscrit dans les pas de Russell T Davies dans la manière dont il avait structuré sa saison. Pourtant, avec l’intrigue des fissures dans l’espace-temps et le mystère autour de River Song, Moffat laissait deviner un désir de basculer davantage dans le feuilleton. Cette saison semble faire le grand saut.
‘‘Oh, cette année il y a une grande histoire qui est racontée,’’ admet Steven Moffat, ‘‘et des mystères majeurs dès le départ. Comme toujours dans cette série, les histoires tiennent la route en elles-mêmes et chaque épisode est un point de départ possible pour un nouveau spectateur. Mais en même temps l’intrigue feuilletonnante aura un rôle plus grand cette année. Cela ira au-delà des indices et des murmures — le premier épisode a commencé depuis à peine 10 minutes avant qu’un de nos héros soit confronté à un dilemme auquel ils feront tous face dans plusieurs mois. Et il n’y aura pas de réponses facile’’. Karen Gillan confirme : ‘‘Il y avait des indices implantés dans la saison précédentes qui vont devenir des intrigues majeures dans celle-ci’’. Matt Smith ajoute que ces graines vont germer et affecter les personnages de manière drastique : ‘‘chacun des personnages doit faire face aux choix les plus lourds que nous ayons jamais vus jusqu’ici’’.
‘‘Il est clair dès le premier épisode que tout le monde dans le TARDIS cache des secrets aux autres,’’ raconte Karen. ‘‘Cela créé une dynamique fascinante entre les personnages qui est incroyablement important dans cette saison’’.

Utah, pirates et cliffhangers

La saison 6 va frapper un grand coup dès le départ, en s’ouvrant sur un double-épisode tourné en partie aux États-Unis, dans les déserts de l’Utah. ‘‘Le paysage est incroyable !’’ s’enthousiasme Matt Smith. ‘‘Et je crois qu’être en Amérique, filmer dans cet endroit a donné un sens supplémentaire d’échelle et de qualité filmique. Cela a été une expérience sensationnelle. Je dois confesser que le Stetson est mon chapeau du Docteur préféré jusqu’ici’’.
Steven Moffat raconte : ‘‘J’ai dit à notre réalisateur génial Toby Haynes (déjà à l’œuvre sur « The Pandorica Opens/The Big Bang » et « A Christmas Carol ») : ‘commence comme si c’était un final’. Et bon sang, c’est exactement ce qu’il a fait. Je ne suis pas sûr que le Docteur ait jamais été plus grand, plus brave et plus fou’’. Cette entrée en matière nous confrontera directement avec l’un des éléments qui tient les fans de la série en haleine depuis déjà plusieurs années : River Song. Alex Kingston aura plusieurs nouvelles occasions de briller dans ce rôle iconique. ‘‘J’adore le rôle de River Song parce qu’elle déstabilise le Docteur,’’ explique Matt Smith. ‘‘C’est la seule personne dans le monde qui en sait plus que lui. Je pense que Steven a écrit des choses extrêmement révélatrices sur ce personnage. Elle est très importante, cette saison’’.

Dans la suite de la saison, on fera un détour par les années 1600, avec « The Curse of the Black Spot ». L’occasion pour Karen Gillan de tâter de l’épée : ‘‘se balancer d’un bord à l’autre d’un bateau de pirates a été un point particulièrement fort et j’ai adoré faire le combat à l’épée. Je n’avais jamais rien fait de tel, alors j’ai simplement pris une épée et j’ai commencé à apprendre les mouvements avec un cascadeur – en fait j’ai tellement aimé ça que j’ai envie de poursuivre comme un hobby’’. Cet épisode écrit par Steve Thompson, le complice de Moffat et Gatiss sur « Sherlock » a été tourné dans la deuxième moitié de la saison, mais interverti avec un épisode de Mark Gatiss, justement, de peur que la première partie de la saison ne contienne trop d’épisodes se passant en intérieur.
Après ça, une histoire très énigmatique scénarisée par l’immense Neil Gaiman, et dont on ne sait pas grand-chose. Si ce n’est que son titre, dévoilé récemment, a eu vite fait de faire le tour d’Internet, puisqu’il s’agit de « The Doctor’s Wife ». Comme on sait déjà fait avoir avec sa fille, on ne s’emballera pas trop vite.
La saison poursuivra l’évolution des personnages d’Amy et Rory, peu vus dans l’épisode spécial de Noël. Pour Matt Smith, ‘‘le fait qu’Amy et Rory soit mariés a changé la dynamique à l’intérieur du Tardis. De bien des façons, c’est le Docteur qui est peut-être un peu l’intrus maintenant’’. Matthew Graham, créateur de « Life on Mars » signe ensuite un double-épisode décrit par Steven Moffat comme « The Thing » (classique du cinéma d’horreur de Carpenter) rencontre « Made in Dagenhma » (film britannique sorti en 2010 qui raconte l’histoire d’une grève en 1968 de la part de femmes se plaignant des discriminations liées au genre et de l’inégalité des salaires).

Après cela, il sera déjà temps pour « A Good Man goes to War », écrit par Steven Moffat, et qui nous conduira au fameux cliffhanger. Celui qui pourrait bien gâcher notre été. ‘‘La fin de cet épisode a été cachée à tous !’’ raconte Karen Gillan. ‘‘Même à moi on m’a donné un script avec une fin bidon, et c’est seulement à la lecture sur table que Steven Moffat nous a pris à part, Matt, Arthur et moi, dans un couloir pour nous faire lire la vraie version sur son portable. On s’est alors tous mis à sauter sur place en criant ‘Oh mon Dieu !’’’.

Post Scriptum

« Doctor Who »
Saison 6, première partie.
Une production BBC. A partir du 23 avril 2011 sur BBC1 et du 19 mai 2012 sur France 4.
Showrunner : Steven Moffat. Avec Matt Smith, Karen Gillan et Arthur Darvill.

Les extraits d’interview sont issus du dossier de presse de la BBC.

Dernière mise à jour
le 12 mai 2012 à 18h30

Notes

[1Episodes 1/2 : « The Impossible Astronaut »/« Day of the Moon »
Ecrit par : Steven Moffat ; réalisé par : Toby Haynes. Avec : Alex Kingston, Mark Sheppard.

Episode 3 : « The Curse of the Black Spot »
Ecrit par : Steve Thompson ; réalisé par : Jeremy Webb. Avec : Hugh Bonneville, Lily Cole.

Episode 4 : « The Doctor’s Wife »
Ecrit par : Neil Gaiman ; réalisé par : Richard Clark. Avec Suranne Jones, Michael Sheen.

Episodes 5/6 : « The Rebel Flesh »/« The Almost People »
Ecrit par : Matthew Graham ; réalisé par : Julian Simpson. Avec Raquel Cassidy, Sarah Smart, Marshall Lancaster.

Episode 7 : « A Good Man Goes to War »
Ecrit par : Steven Moffat ; réalisé par : Peter Hoar. Avec : Alex Kingston, Frances Barber, Christina Chong.