Torchwood
Par le Village • 30 janvier 2007
Ici, on parle de l’"Angel" de "Doctor Who" aka "Torchwood" le spin off qui met le Capitaine Jack Harkness en vedette

Page précédente
0 | 50  
Par Rorschach • 26 juillet 2011 à 19h14

En outre, le « It’s bigger in the inside than outside » est idéalement placé.

Et qui plus est c’est un combo DW/Warehouse 13, clin d’oeil de la scénariste à sa série sur Syfy en bonus.

Par Mad_Dog • 27 juillet 2011 à 13h42

4.03

A noter, puisque j’ai vu des critiques sur le sujet, reprochant à Miracle Day de reprendre des éléments de Children of Earth (ouf !!!)

Oui, c’est vrai que le côté "les anciens agents de Torchwood et leurs proches sont poursuivis par une organisation inconnue qui veut absolument leur peau" est la même que dans Children of Earth, et je comprends que ça puisse être vu comme redondant.

Mais jusqu’ici, ce premier tiers de saison est bien mené, donc, je pardonne.

Par Rorschach • 1er août 2011 à 11h01

4.04

« I knooooow !!!! »

Un épisode pas dénué de défauts, mais qui a très bien fonctionné pour moi. En particulier grâce à la fantastique confrontation entre Oswald Danes et Jilly Kitzinger, à travers la rivalité Mrs "Palin" Tea Party vs. Danes, qui se retourne en xénophobie au nom des bonnes valeurs familiales vs. tolérance.

Excellente alchimie entre ces deux là et imo magnétique interprétation des deux cotés. Avec mention particulière à Pullman qui a un jeu sans paroles assez incroyable (Lauren Ambrose ne s’en sort pas mal non plus, mais ayant un rôle plus "classique", c’est moins intensément troublant), la somme de sentiments qu’on voit passer sur son visage au travers de l’épisode est fascinante. J’aurais pu passer l’épisode entier à regarder ces deux là s’écharper verbalement et encaisser les outrages respectifs qu’ils s’envoient sans m’ennuyer.

Et toute la montée de l’excitation de Kitzinger quand son poulain se décide à reprendre les rênes, couronné par ce « I knooooow !!!! » orgasmique, my god, je veux l’épouser ^^.

Par Sullivan • 12 août 2011 à 06h57

4.02-05

Je viens de marathoner les épisodes pour rattraper mon retard.

J’aime bien. Ce n’est pas aussi « parfait » que Children of Earth, peut-être parce que Russell T Davies n’en a pas écrit assez lui-même, et que cela manque de la cohérence de la saison précédente. Surement surtout parce que le sujet a tellement de conséquences, de ramifications, que c’est compliqué de garder un certain focus (mais j’aime beaucoup l’exploration ’’réaliste’’ des différentes conséquences de Miracle Day).

Cela dit, malgré la remarque sur le manque de scripts signés directement par RTD, cela porte vraiment sa signature. Dans les bons côtés, comme la manière dont un personnage comme Rex a été développé de sa caricature d’action hero américain de départ pour devenir attachant, mais aussi dans ses cotés les plus controversés.
Ceux qui n’aiment pas l’écriture de Davies, c’est souvent à cause de sa tonalité très changeante, de l’humour très direct mélangé avec la tragédie la plus noire, et là on est au paroxysme de ça de façon assez hallucinante. Dans ces quatre épisodes, je suis passé de la scène hystérico-comique de la chimie dans l’avion à des fours crématoires sur tout le globe. Et même dans ce cinquième épisode, à côté de l’horreur il y a le responsable du camp, traité sur un ton semi-comique qui rend le truc encore plus glaçant.

J’ai trouvé assez insupportables les commentaires répétés sur la pseudo américanisation de Torchwood pendant toute la production et même suite à la diffusion du 4.01, sans que le terme ait jamais la moindre définition (logique puisque cela ne veut rien dire). Mais ça devient marrant à la vision du résultat, qui abat tout l’American Way of Life à coup de bélier épisode après épisode, de l’american hero ridiculisé, en passant par la politique-spectacle, le Health-care, l’incarnation de l’horreur dans lequel tombe le capitalisme hyper-dérégulé que sont les labos pharmaceutiques, etc.

Lauren Ambrose est on fire. Pullman livre une prestation habitée et absolument fascinante. Cet arc un peu parallèle aurait pu ne pas passer, être la version Torchwood des aventures de Kim Bauer, mais avec ces deux acteurs, ce n’est pas du tout le cas.
Par contre, je trouve Jack un poil trop absent jusqu’ici. J’espère qu’il va reprendre une place centrale dans la deuxième moitié de la saison.

Et c’est assez délirant qu’on en arrive à ce cliff à la moitié de la saison. What’s next ? Et est-ce que cette saison va être un thriller fantastique entièrement humain, ou est-ce que les aliens vont finalement faire leur apparition ?

Par Mad_Dog • 15 août 2011 à 01h16

4.06

Sans doute l’épisode que j’ai le moins aimé, car on appui trop sur certains points qu’on avait parfaitement compris.

Autant, je vois l’idée générale de RTD au cours de la saison et j’aime bien la façon dont il développe l’idée que Phycorp n’est PAS le grand méchant, mais qu’on trouve des ramifications, et l’idée que pas mal de personnes ne sont que des exécutants qu’ils soient ouvert et compétant comme le Président de Phycorp (purée Ernie Hudson, la classe) ou des petits bureaucrates pédants comme le directeur du centre. Et au passage, je rejoins Sullivan pour le taillage en règle de costard sur les USA, avec l’idée que les centre médicaux devraient être géré par des médecins et non des gestionnaires.

Autant, purée, mais c’était caricatural dans l’écriture à certains moment. OUI, on a compris la référence à l’holocauste, pas la peine de nous la rappeler à tout bout de champs. Et tout était remplis de trucs bien appuyés ou de tournures totalement lourdes.

Pire, lorsqu’on voit Gwen faire exploser un batiment en arrière plan on se demande "heuuu, il y a pas des gens à l’intérieur ?" ce qui casse tout l’effet.

Et la fin, over-the-top avec Gwen qui sursaute plus lorsqu’on lui demande de lui remettre Jack que lorsqu’elle apprends que sa famille est prise en otage, m’a franchement laissé sur un "ho mon dieu, c’est mal joué" ce qui fait foirer tout le cliffhanger (qu’on voyait arriver à grand pas...)

Et puis Pullman et Ambrose m’ont bien manqués.

Par Tonks • 15 août 2011 à 11h52

J’ai trouvé assez insupportables les commentaires répétés sur la pseudo américanisation de Torchwood pendant toute la production et même suite à la diffusion du 4.01, sans que le terme ait jamais la moindre définition (logique puisque cela ne veut rien dire). Mais ça devient marrant à la vision du résultat, qui abat tout l’American Way of Life à coup de bélier épisode après épisode, de l’american hero ridiculisé, en passant par la politique-spectacle, le Health-care, l’incarnation de l’horreur dans lequel tombe le capitalisme hyper-dérégulé que sont les labos pharmaceutiques, etc.

Ce que je trouve moi plutôt désagréable c’est de mettre tous les défauts de l’écriture des épisodes APRES vision sur le fait que c’est co-produit par Starz.
Parce que tous les défauts que l’on peut voir jusqu’à présent viennent exclusivement des tics de Davies. Enfoncer le clou pour des choses qui n’en avaient pas besoin, la direction vers les fours crématoires au lieu de se servir des gens comme de cobayes --- Ca me fait plaisir de voir que je suis pas la seule à penser au tréfonds de moi que l’humanité est parfaitement capable de refaire ce qu’ont fait les nazis---- mais c’est par définition le point godwin, non ? S’abaisser à ça, c’est juste honteux pour un scénariste du calibre de Davies.

Quant au fait que tu dis que c’est un pamphlet anti-américain, c’est aussi un pamphlet anti-britannique, presque bien plus qu’américain pour diverses raisons. Certes il se moque du héros bourrin que l’on peut voir dans les films américains mais ce qu’il essaie de véhiculer avec une massue sur le système médical et les sociétés pharmaceutiques en général, c’est très actuel en grande-bretagne et dans le monde (par la même occas’).

Et ce dernier épisodes, mais c’est juste une catastrophe, quoi. Il y a pas un moment à récupérer.
Alors certes, ce n’est pas aussi mauvais que les 2 premières saisons de Torchwood, mais c’est très en-deçà des pires épisodes de Doctor Who pour l’instant. Et ca n’a rien à voir avec le fait que ce soit co-produit par Starz. C’est Davies dans toutes son horreur quand personne ne le bloque.

Lauren Ambrose est on fire.

Le perso de Lauren Ambrose était remarquable au tout début. Et Soit c’est davies soit espenson, mais dans le 5, elle est juste tellement hystérique qu’elle en devient ridicule. Voilà, la recette pour gâcher un personnage.

Et vous vous demandez pourquoi je regarde encore alors que je crache sur la série depuis tant de temps ? C’est l’été, je ne suis pas sure que j’aurai regardé en pleine saison.

Par Rorschach • 18 août 2011 à 12h05

Miracle Day - La Categorisation et les Fours

Enfoncer le clou pour des choses qui n’en avaient pas besoin, la direction vers les fours crématoires au lieu de se servir des gens comme de cobayes --- Ca me fait plaisir de voir que je suis pas la seule à penser au tréfonds de moi que l’humanité est parfaitement capable de refaire ce qu’ont fait les nazis---- mais c’est par définition le point godwin, non ? S’abaisser à ça, c’est juste honteux pour un scénariste du calibre de Davies.

Je vais me faire l’avocat du diable ici, parce que je trouve la condamnation excessive et injuste, et ne tenant pas compte des données du problème Miracle Day.

Cette remarque sur le fait que les fours seraient too much, je l’ai vu souvent, au point que j’en ai eu marre et que pour y répondre j’ai suranalysé ces deux épisodes ;). Et malheureusement, cet argument est généralement mis en avant par des personnes qui :

0) nient que la catégorisation est inévitable, ne serait-ce que pour des motifs de triage/droits de l’homme : d’ailleurs, sur ce point, Davies est honnête, ce n’est pas la catégorisation elle-même qu’il critique, mais son insuffisante précision/définition et le flou cat I/cat II, qui est en effet le problème, puisqu’il suffit de tirer une balle sur quelqu’un pour le faire changer de statut et lui faire perdre le bénéfice des droits de l’homme (comme Vera), et que normalement, la perte de conscience n’est pas synonyme de mort (or ici, les éléments de diagnostic des cat I sont le caractère responsif ou non du patient à qui - entre les mauvaises mains - on peut ne pas laisser pas le temps de se remettre naturellement de lui même).

Et des lois mal écrites, c’est presque un pléonasme :). Qu’on me trouve plutôt un loi bien écrite.

1) refusent de regarder la nature humaine - et la réalité de notre monde - dans les yeux. Je ne dis pas que c’est ton cas, puisque tu sembles dire le contraire, mais apparemment, tu n’en tires pas les conséquences puisque tu reproches la solution à RTD,

1bis) les américains du pays des bisounours qui n’ont pas vu Treme et pensent qu’un "huge country of 300 million people" aussi noble que le leur ne ferait jamais un truc pareil à ses habitants, mais serait capable, malgré tous ses problèmes économiques et défaillances contemporaines, d’entretenir 1 million de légumes à l’article de la mort non responsifs (après 1 an, mais augmentant d’1 million par an, donc doublant tous les couts, que j’ai déjà évalués à près de 10 milliards de dollars sur une seule année pour les US en sous-évaluant tout ridiculement = un minimum de 30000 personnes employées (et chaque jour, la nécessité d’embaucher au min 70 docteurs + 70 infirmière + 70 intendance) / 4 millions de mètres carrés d’espace occupé / 1 million de lits, draps (x2), couvertures / 30000 tentes/ perfusions, médocs) - donc on nous a indiqué que leurs souffrances étaient inhumaines - sans espoir d’amélioration mais juste de dégradation,

A partir de là, même en imaginant qu’au début, tout soit joliment organisé/financé (comme le camp que Vera voit au début), combien de temps avant que le budget cesse d’augmenter en relation avec l’augmentation continue du nombre de cat I (env. 7000/jour aux US) ? Et en conséquence, combien de temps avant, soit que les camps de stockage de cat I deviennent industriels (comme des usines à poulets), soit qu’ils ressemblent de plus en plus à la situation que Vera découvre dans un second temps (insalubre, inhumain etc) ? Et enfin, combien de temps avant que les contribuables disent stop, que la société court au suicide à vouloir entretenir des cadavres incubateurs à germes vivants ? Et voilà les fours.

Et n’oublions qu’on nous a expliqué que les cat I sont des incubateurs à germes, qui par leur seule existence mettent en danger notre pérénité : or, pour détruire avec certitude des germes, bruler les cadavres à toujours été la solution de choix.

1ter) les américains du pays des bisounours qui pensent que vivre une éternité comme un légume sous perfusion à agoniser est une existence souhaitable.
Un autre point qui est clair depuis le début de Miracle Day, c’est que les conditions d’existence des cat I sont inhumaines, subissant sans espoir de rémission des souffrances atroces qui auraient été soulagées par la mort.
Dès lors, quelle est réellement la solution la plus humaine/éthique : entasser pour l’éternité des cadavres vivants dans des misérables camps, ou abréger leurs souffrances de la seule manière dont on est surs qu’elle fonctionne encore : en détruisant le système nerveux (alias la capacité à ressentir la douleur) en les transformant en cendres. Evidemment, à partir de là, on pourrait envisager pas mal de solutions moins sinistres que les fours (mais pas forcément plus satisfaisantes, perso, je me vois bien comme un cerveau dans un bocal avec une puce me permettant de rester connectée au www), mais ce serait sans compter avec la conspiration du Triangle, qui a l’air de fonctionner comme un stand alone complex ATTENTION THEORIE (avec potentiellement, des données futures expliquant leur capacité à tordre notre histoire) avait peut être besoin de cendres conscientes ou un truc du genre FIN THEORIE BIDON

2) refusent à la SF une valeur d’émulateur de réflexion et de remise en question, qui est pour moi l’intérêt fondamental de la SF (d’où, à ton inverse, mon grand respect pour l’audace de Davies dont le propos est toujours actuel, brillant, rigoureux et profond, qui pour moi est une de ses plus grandes qualités (et ce qui me manque chez Moffat)) : or, ici, c’est de notre actuel problème démographique de RTD évoque, question donc on a conscience depuis le babyboom, sans que personne ne s’inquiète réellement d’y apporter une solution responsable, au contraire. D’un coté, l’ensemble des cotisations versées par les babyboomers (qui auraient du être capitalisées et en plus produire des intérêts) ont déjà été dépensées par la classe politique irresponsable, de l’autre, non seulement une fraction de la population minoritaire devra assumer la survie d’une majorité de vieux qui se sont pourtant déjà accaparé la richesse (et qui votent toujours, et donc, alors même qu’ils ne produisent plus la moindre richesse, peuvent décider pour les jeunes/travailleurs de leur destinée), mais en outre, notre médecine semble capable d’augmenter la vieillesse indéfiniment (http://www.lemonde.fr/planete/article/2010/12/16/esperance-de-vie-une-croissance-eternelle_1454207_3244.html#ens_id=1560676)
Ici, les deux questions posées par RTD sont les suivantes (et il me parait primordial que notre société y trouve des réponses, plutôt que d’attendre la catastrophe) :
- comment gérerez vous tous ces vieux en maison de retraite qui coutent une fortune à la société* en l’empechant d’évoluer (par leur droit de vote) et ne veulent pas mourir ? (on a eu Soleil Vert, Miracle Day est une autre solution catastrophe visant à nous secouer),
- jusqu’à quel point souhaitez vous réellement vivre ? Qu’est ce que la vie ? Quel est l’intéret de vivre dès lors qu’on est une sorte de légume assisté privé tout ce qui est agréable dans l’existence (manger, sentir, bouger librement, échanger etc) ? N’est-il pas parfaitement egoïste de la part d’une simple génération de mettre en péril tout la société pour une entreprise aussi vaine ?

Et considérant à quel point j’ai réfléchi sur ces questions depuis ces deux épisodes, total respect pour RTD. Et quand je vois un tel boulot nié juste parce que son réalisme choque, je trouve attristant de me rendre compte que pour la plupart, le œillères et le don’t worry be happy sont le mot d’ordre, la SF ne doit apparemment être QUE divertissement.

Par Rorschach • 19 août 2011 à 13h09

J’ai trouvé assez insupportables les commentaires répétés sur la pseudo américanisation de Torchwood pendant toute la production et même suite à la diffusion du 4.01, sans que le terme ait jamais la moindre définition (logique puisque cela ne veut rien dire). Mais ça devient marrant à la vision du résultat, qui abat tout l’American Way of Life à coup de bélier épisode après épisode, de l’american hero ridiculisé, en passant par la politique-spectacle, le Health-care, l’incarnation de l’horreur dans lequel tombe le capitalisme hyper-dérégulé que sont les labos pharmaceutiques, etc.

Quant au fait que tu dis que c’est un pamphlet anti-américain, c’est aussi un pamphlet anti-britannique, presque bien plus qu’américain pour diverses raisons. Certes il se moque du héros bourrin que l’on peut voir dans les films américains mais ce qu’il essaie de véhiculer avec une massue sur le système médical et les sociétés pharmaceutiques en général, c’est très actuel en grande-bretagne et dans le monde (par la même occas’).

Ben je pense que vous avez tout simplement tous deux raison ici : plus qu’un pamphlet anti-américain ou anti-britannique, c’est plutôt un pamphlet dédié au déclin de l’Empire Occidental, dont la tête de proue est bien sur l’Amérique.

Sur les personnages, Davies en effet se moque de la façon dont la fiction US traite le plus souvent les personnages féminins et masculins (fragile et belle d’un coté, viril et fort de l’autre) en approfondissant les deux archétypes pour leur donner plus de substance. Et notamment, en mettant en évidence les préoccupants défauts qui vont avec ces qualités (le coté cruche d’Esther, et les problèmes constants d’affirmation de Rex).

Pour le reste, j’y vois surtout une vaste critique de la globalisation (vue comme l’application du raisonnement économique à tous les secteurs de la société) et tous ses travers dès lors que le chiffre est roi : la primauté des intérêts économiques sur tout le reste, faisant des multinationales les maitresses du monde, et des états leurs domestiques ; l’émergence du populisme exacerbé dans la politique-spectacle ; la neutralisation des intellectuels et médias asservis à la prêtrise séculière des puissants ; la fabrication du consentement de l’opinion par la connivence médias/pouvoir/finances ; le désespoir suscité par une telle société et la tentation de trouver un "sauveur" (tentation mystique/religieuse) ; la parfaite superficialité d’un opinion publique maintenue dans un état infantile, capable d’adorer des monstres et tout leur pardonner dès lors qu’ils les estiment de leur "camp" (cf DSK, Polanski chez nous) ; le fait qu’être successful dans ce monde, c’est tout simplement devenir un monstre (cf Jilly Kissinger. NB : Noam Chosmky appelle les puissants de notre monde « the Kissingers of the world ») ; le fait que comme V l’affirme dans V for Vendetta, nous sommes tous responsables, nous sommes tous des éléments du problème, prêts à se renier dès lors qu’on peut demeurer dans notre bulle dans laquelle il fait bon vivre in a don’t worry be happy way.
Pour ceux que ça intéresse, un passionnant article sur le sujet par Noam Chomsky, tout simplement intitutilé America in Decline.

4.05 et 4.06

Episodes très difficiles, qui mettent extrêmement mal à l’aise, mais surement pas dénués d’intérêt.

Le GROS defaut pour moi vient de l’intrigue de Gwen, qui non seulement casse le rythme, est redondante, mais en plus écrite avec les pieds. D’un coté, on a une intrigue très dure et mature à San Pedro, de l’autre, on a Gwen qui fait juste n’importe quoi, infiltre le camp comme si c’était un jardin d’enfants, et d’ailleurs elle-même se comporte comme une gamine, jusqu’à l’évasion, qui aurait surement fonctionné avec un Tardis, mais désolée, non, s’enfuir d’un camp militaire juste en défonçant la grille d’entrée avec un camion, c’est juste s’exposer à être rattrapé moins d’un km plus loin (heureusement, dans un réveil à la réalité, il a en effet été rattrapé). Et ce n’est pas l’explosion badass de la fin qui sauve le truc, qui comme le souligne Mad Dog, nous fait nous demander combien d’innocents elle a tué au passage (mais bon, on se doute que comme c’est Gwen, nous sommes censés penser qu’il ne s’agissait que des modules).

Mais à coté de cette assez ridicule intrigue, wouah. Déjà, ça commence bien avec le médecin dont le traitement semi-comique ressemble à celui du fonctionnaire dans District 9 : le type rengorgé de son importance, à qui on a donné de trop grosses responsabilités pour ses frêles épaules, afin de lui faire faire le sale boulot, pendant que les puissants gardent les mains propres. Dans ce contexte, la mort de Vera, l’idéaliste qui se défoule sur le middleman, est juste horrible. C’est fait froidement, la scène est tellement longue, la réaction de Vera tellement véridique, que j’ai au moins cru 5 fois qu’elle serait sauvée, et non, c’est de pire en pire, jusqu’au four.

Et même si le médecin responsable du camp est presque un personnage comique, sa psychologie est extrêmement soignée. Autant dans son explosion d’orgueil (mâtiné de trouille d’avoir réellement dépassé les bornes) qui conduit à la mort de Vera, que dans le fait de le voir rationaliser ses actes à postériori, et gérer les rebondissements de l’affaire.

A partir de là, j’ai passé l’épisode 6 à flipper authentiquement pour Rex et Esther (et vu l’effroi de l’épisode précédent, j’ai sincèrement cru qu’ils allaient y passer). J’ai rarement été aussi mal à l’aise devant mon écran que pendant la scène de torture au stylo (et j’ai vu des nullités comme Saw ou Hostel), et j’ai trouvé la lutte d’Esther avec le responsable d’un réalisme renversant qui m’a fait avoir mal pour elle, tout comme sa réaction après coup.

Niveau développement des personnages, Esther et Rex sont gatés par des très belles scènes, qui les transforment, surpassant leurs roles d’archétypes :
- la confrontation d’un Rex suppliant, manifestement bouleversé par la mort de Vera, avec le responsable est vraiment touchante. Tout comme la scène où il réconforte une Esther complètement dévastée d’avoir du réveiller le monstre et tuer ;
- Esther obligée de se surpasser et devenir une action-hero dans une scène dans laquelle il est difficile de ne pas avoir mal pour elle, était également poignant.

Niveau progression générale, ce à quoi on assiste dans ces deux épisodes (hormis que le mystère s’épaissit), c’est la résurrection (enfin) de l’équipe Torchwood avec du sang neuf. Depuis le début de la saison, Torchwood n’était qu’un nom vide de sens, une équipe en roue libre composée de membres brisés et réticents (tous là à leur insu car victimes du Triangle) se faisant à peine confiance, tous out of their game : Jack est mortel, Gwen voudrait être avec son bébé, Rex est le superactionhero de type alpha diminué, Esther est la douce analyste obligée d’assumer un rôle d’action hero pour lequel elle ne pense pas être taillée.

Or, partir de maintenant, tous semblent avoir passé un cap, sont complètement remontés et motivés pour gérer la question Miracle Day, ensemble, au sein de l’équipe Torchwood. Qui devrait donc pouvoir enfin devenir pertinente et efficace.

Par Mad_Dog • 21 août 2011 à 13h31

4.07

C’est un épisode de transition, on va difficilement pouvoir s’extasier, même si le flash-back de Jack est plutôt sympathique et bien filmé. D’ailleurs c’est amusant de voir au fond les similitudes entre Jack et le Docteur : un passé long et totalement flou (voire même assez foutraque, d’ailleurs), un énorme pouvoir, et un rapport difficile avec les gens qui le suivent : le "Your Killing Me" n’est pas loin de ce que disait le Docteur à propos de ses compagnons après l’amnésie de Donna. Au passage, j’ai souris en me disant que le pseudopode que l’on voyait se tortiller appartient à la "Trickster’s Brigade" (c’est à dire à un ennemi de Sarah Jane Smith, qui aime visiblement bien envoyer ses sous-fifres dans les autres séries.)

Mis à part ça, ça rejoint ce qu’on disait sur le fait que Gwen semble être un boulet en ce moment : elle fonce droit dans le piège, ne pense pas à un plan B, et se fait sauver les fesses par le reste de l’équipe de Torchwood en loosedé. (Et son ex-collège, Andy-simple flic devient de plus en plus un super-héros, mais bon...)

Par Sullivan • 6 septembre 2011 à 07h09

4.07-09 :

C’est un gros yo-yo cette deuxième partie de saison.

Le 4.07, de loin le meilleur épisode de la saison, même s’il conserve quelques petits défauts dans l’écriture de l’évolution du personnage d’Angelo. Malheureusement, c’est immédiatement suivi par un épisode atroce qui, passé l’excellent twist du début (on s’attendait tous à revoir Angelo fringuant, on a droit à un vieillard aux portes de la mort) n’a strictement rien à proposer à part un peu de technobabble qui aurait pu être réglé en cinq minutes.

Là-dessus, nouveau mini-reboot de la série qui reprend deux mois plus tard. Ce m’a renforcé dans mon sentiment sur Miracle Day. Je pense que le principal problème de cette saison, c’est qu’elle est trop courte. Du coup, les événements vont trop vite (passer en cinq épisodes de la situation de départ aux camps de crémations sur tout le globe, par exemple) au détriment de la crédibilité immédiate (je ne pense pas que dans l’histoire racontée ces événements couvre cinq semaines, mais bien plus). Du coup, la série est obligée de coller aux éléments principaux de son intrigue, ce qui lui donne un coté disjoint et artificiel.
Et là je me rappelle que le Pilote a au départ été écrit pour la Fox, et que si la chaîne avait marché dans le projet, on se serait retrouvé avec une saison de Network de 22 épisodes (certes en admettant qu’ils ne soient pas annulés avant) et que cette histoire un peu calmée, avec des stand-alones permettant d’étudier les conséquences du Miracle sur le monde un peu plus en détail que des scènes de deux minutes en passant, qui ont elles-même disparu de la deuxième partie de la série pour être remplacé par des petites infos dans les dialogues ou en voix-off, aurait bien mieux fonctionné que là.

Bref, l’épisode 9 nous amène finalement aux origines du miracle et revient au coté fantastique / SF finalement très peu présent cette année au-delà du postulat de départ. On a aussi une forme de défaite morale des héros, avec Rhys qui considère de travailler pour le transport des Category 1, et surtout le père de Gwen finalement reconnu comme mort et amené aux fours, qui confirme la grille de lecture donnée par Rorschach plus haut : au-delà de l’horreur viscérale qu’ils provoquent, les crémations sont inévitables dans le monde de Miracle Day.

Il ne reste plus que le final. La route me semble malheureusement trop prévisible, je doute que s’approche du final étourdissant et bouleversant de Children of Earth.

Par Jéjé • 11 septembre 2011 à 23h34

4.10

Il ne reste plus que le final. La route me semble malheureusement trop prévisible, je doute que s’approche du final étourdissant et bouleversant de Children of Earth.

Bien sûr, Miracle Day reste moins fort que Children of Earth, mais quand même... Russell T. Davies sait terminer ses histoires !
La saison aura été un peu bancale, parfois écrite à gros traits, mais elle aura quand même conserver ce souffle épique que j’adore chez lui. Particulièrement dans ce final.
Pas si prévisible que ça, en plus !
J’ai adoré que Esther se fasse shooter et que ce soit Gwen qui doive décider toute seule comme une grande du sort de l’humanité.
J’ai adoré les touches d’humour en plein climax final... Quand Jack délivre son speech prêt à s’ouvrir les veines devant The Blessing et que les méchants éclatent de rire des deux côtés de la Terre, c’est juste hilarant et ça ne casse en rien la tension dramatique. Au contraire.
C’était vraiment chouette ! Même si, sur 22 épisodes, comme tu le dis Sullivan, la saison aurait été (peut-être) mieux rythmée.

Les deux petits cliffhangers ne m’intéressent pas tant que ça, en revanche. Même si je serai ravi de retrouver Lauren Ambrose s’il y a une saison 5. Et de retrouver les "trois familles" !

Par Sullivan • 12 septembre 2011 à 17h43

Torchwood MD 6.10

En ce qui me concerne, cette fin de saison a confirmé mon pire cauchemar : un épisode passé à pipeletter autour du vagin géant, avec des méchants en carton-pâte pas fichus de se mettre à trois ou quatre pour attraper les héros et les évacuer de là. Sans parler de l’impression qu’en fait, tout le budget est passé dans le premier épisode de la saison.

Aucune nouvelle révélation d’importance. Le concept selon lequel il n’y a pas de méchant, c’est l’humanité globalement qui est en cause, n’est pas poussé jusqu’au bout puisque l’idée des trois familles le détruit. Mais en même temps, on apprend rien de plus sur eux, et leurs plans de domination mondiale seraient déjà limite comme motivation dans un loner de Doctor Who.
Quant aux petites révélations qu’on a, elles ne font aucun sens. Le Vagin — pardon, le Blessing a diffusé le patern du sang de Jack (recyclage du postulat de The End of Time) et rendu tout le monde immortel. Or l’immortalité n’a rien à voir avec son sang — il dit lui même que son sang est complètement normal — et l’immortalité des Humains dans cette saison n’a rien à voir avec la sienne, puisque lui peut se reconstruire même quand il est éparpillé en morceaux comme au début de Children of Earth. Et je vois pas pourquoi la diffusion du patern pourrait avoir une conséquence inverse sur lui.

Bref, cette conclusion ancre MD dans le territoire du navet Z aux multiples aberrations structurelles. En fait, le climax de la saison est situé à son milieu, et la mort de Vera est celle qui a de l’impact. J’aimais plutôt le personnage d’Esther, parce que dans une période ou tous les personnages sont écrits comme des super-héros, c’était intéressant de voir qu’une fois cette analyste habituée à être le cul vissé devant son ordinateur sur le terrain, c’est l’enfer pour elle. Mais comme il n’y a pas d’évolution, au bout d’un moment elle finit par vraiment passer pour une idiote. Au final, elle meurt, non pas tuée pour un acte héroïque, mais pour flaire fléchir le héros, comme une vulgaire potiche. Comme j’étais exaspéré à ce stade de l’épisode, je n’ai ressenti aucune émotion, mais sinon j’aurais ricané un peu comme quand Elodie Bouchez y passait dans Alias.

Donc MD, postulat de départ fascinant, énormément d’idées exploitées de façon confuse et peu assurée, et une deuxième moitié de saison qui fait une plongée dans le nanar le plus ridicule. J’espère bien que RTD va arrêter la SF et retourner écrire des gens normaux dans leur cuisine. Si Starz veut une saison 5, ils n’ont qu’à filer le bébé à Jane Espenson.

Page précédente
0 | 50 

Dernière contribution
12 septembre 2011 à 17h43
par Sullivan

62 réponses
Page : 1, 2