VITE VU - Edition de janvier 2010
On a vu. On a aimé. Ou pas. On vous dit tout. En bref !
Par Sullivan Le Postec & Emilie Flament • 1er janvier 2010
Sont abordés dans ce numéro : « Whitechapel », « Code 9 », « Small Island », « Caméra Café, la boîte du dessus ».

Jack is back

Arte a diffusé récemment « Le Retour de Jack L’Eventreur », série britannique de 3 épisodes. « Whitechapel » [1] suit une équipe d’enquêteurs du quartier de Whitechapel : Joseph Chandler (Rupert Penry-Jones), un cérébral, inexpérimenté, pas franchement à l’aise sur le terrain, se retrouve parachuter grâce à ses relations à la tête d’un groupe de policiers plutôt terre à terre. Sa première affaire de meurtre le confronte à un copycat de Jack L’éventreur.

Par Emilie Flament.

Si, au départ, les personnages sont un peu caricaturés (Chandler accumule les TOC, Miles et le reste de l’équipe sont des rustres qui réfléchissent moins qu’ils ne mangent de junk food), la série prend vite un bon rythme, réussissant à créer une ambiance angoissante et rendant le coté mystique des meurtres de L’Eventreur malgré la présence des technologies actuelles (CCTV, ADN, etc…) et la connaissance des crimes passés. Le cast, mené par Rupert Penry-Jones ([MI-5]), Phil Davis (Bleak House, Collision) et Steve Pemberton (Psychoville), est excellent et on a plaisir à retrouver Penry-Jones dans un autre style que celui de l’impétueux Adam Carter.

La série a été reconduite pour une seconde saison, centrée sur un copycat des frères Kray (jumeaux à la tête du crime organisé du East End dans les années 50 /60). Elle sera produite au début de l’année 2010 pour ITV. Il semble qu’Arte va devoir revoir le titre français du programme !

En attendant, pour ceux qui l’aurait manqué, une rediffusion est prévue, toujours sur Arte, le samedi 2 janvier à 0h05 (donc techniquement le 3 janvier !). A vos enregistreurs !

Code 9

La spin-off de [MI-5], « Spooks : Code 9 » [2], arrive en France.

Par Emilie Flament.

JPEG - 62.6 ko

La série suit un groupe de 6 jeunes agents du MI-5 dans un Londres post-attaque nucléaire, en 2013.Très mal accueillie par les critiques et par le public, la série a été annulée au bout d’une saison de 6 épisodes. Créée pour attirer un public plus jeune que celui de «  [MI-5] », la série n’a quasiment rien en commun avec sa grande sœur. Les scénarii sont pauvres, le faible budget flagrant et le casting pas vraiment convaincant. Comme quoi, même les anglais peuvent faire des très mauvaises séries dans un but purement commercial !

Mélo mon amour

Si cela n’avait pas été pour remplir cette rubrique, il est bien probable que « Small Island » [3] ait finie sur la pile des programmes que j’aurais bien regardé, mais à qui j’aurais toujours toujours préféré autre chose. Je ne regrette pas de m’y être mis.

Par Sullivan Le Postec.

Cela faisait une éternité que je n’avais pas vu un bon gros mélo. Cela m’avait manqué. « Small Island », mini-série de 2x90’ diffusée en décembre sur BBC1, a fait remonter mes souvenirs des « Oiseaux se cachent pour mourir » et de la grande époque de la saga de l’été, à partir du moment où elle était montée suffisamment en gamme visuellement pour être regardable, et avant que le genre n’entre dans la crise qui allait éventuellement le conduire à partir en sucette – en gros, la période « Les Coeurs Brûlés » (1992) / « Terre Indigo » (1996).
Tout y est, dans « Small Island » : l’arrière plan historique, les histoires d’amour tragique, le coureur qui ne sait pas s’arrêter quand il trouve l’amour, le mari brave mais faible qu’on arrive jamais à aimer, et les portraits de femmes fortes en lutte, parfois maladroitement, contre l’adversité. Sans oublier l’époux qui revient juste au moment où la grossesse illégitime arrive à son terme, les destins qui s’entrecroisent en dépit de toute vraisemblance ou encore les métaphores sur l’ouragan après lequel plus rien n’est comme avant...

JPEG - 33.2 ko

Son originalité, « Small Island » va la chercher dans l’origine de trois de ses cinq personnages principaux. Nés en Jamaïque, sur leur petite île, ils rêvent de la grande, celle où les maisons ont leur sonnette, une ampoule électrique dans chaque pièce et une cheminée où craque un feu.
Hortense est née d’une union illégitime. Élevée par le cousin de son père, ce foyer lui offre la possibilité d’une éducation et elle devient maîtresse, tout en rêvant d’Angleterre. Elle a grandit aux cotés de Michael qui ne voit en elle qu’une sœur et ne sait même pas la passion qu’elle lui voue. Parti faire la guerre, Michael vit une passion sans lendemain avec Queenie dont l’effort de guerre est d’héberger des soldats alors que le mari qu’elle a épousé sans passion, pour pouvoir rester à Londres et ne pas retourner dans son Yorkshire natal qu’elle déteste.
Queenie se prend d’amitié pour un autre soldat Jamaïcain, Gilbert. Acceptant qu’elle ne reverrait plus Michael, porté disparu, Hortense propose à Gilbert un mariage arrangé en échange duquel il doit la faire venir le rejoindre à Londres dès que possible. Sur place, Hortense découvre qu’il y a un monde entre ses rêves – ses illusions, plutôt – et la réalité.

Adaptée d’un roman récent d’Andrea Levy (« Hortense et Queenie » dans sa traduction française), « Small Island » impose des caractères forts avec une certaine radicalité dans l’écriture. Quitte à ce qu’un personnage tel qu’Hortense puisse par moments être absolument détestable dans sa façon de se venger sur son entourage de ce que la vie broie ses rêves, et de confondre la bonne éducation et l’emmurement. Dommage qu’une narration non chronologique totalement dispensable perde le spectateur dans ses allers et retours dans le temps et complique son attachement aux personnages. « Small Island » dépeint aussi avec autant de dureté que de réalisme le douloureux réveil des personnages Jamaïcains qui, après la guerre, se croient accueillis en Grande Bretagne mais se heurtent à un racisme violent et à une situation de quasi-ségrégation. La classicisme de la mise en image, qui sied au genre, n’empêche pas une photographie très élégante de faire impression, sans compter que la réalisation est parfois bien plus contemporaine qu’elle n’en a l’air, ce qui signifie aussi qu’elle sait se faire discrète pour mieux mettre en valeur ses personnages et notamment le tragique personnage de Queenie, qui saura peut-être, aidé des violons de rigueur, vous tirer quelques larmes lors de son sacrifice final...

Caméra Café 2

Une nouvelle version de la shortcom sera lancée en janvier sur M6.

Par Emilie Flament & Sullivan Le Postec.

JPEG - 37.7 ko

« Caméra Café, la boîte du dessus » [4] suivra, sur le même principe que sa grande sœur, les employés de la société de l’étage du dessus. Adieu donc Hervé (Bruno Solo) et Jean-Claude (Yvan Le Bolloc’h)… Bonjour Franck (Arnaud Ducret) et Rémy (Yannick Choirat) ! Le pari d’imposer deux inconnus pour remplacer Le Bolloc’h est Solo est courageux. A moins qu’il ne soit suicidaire.
Sans compter qu’entre la série initiale et les 2 films qui en découlent, cette nouvelle version ne semble pas proposer de réelles nouveautés. On a la désagréable sensation qu’on cherche à nous servir du réchauffé encore moins cher, mais bon… Wait and See !
L’épisode disponible sur internet ne nous a guère rassuré : la vision caricaturale du plouc de province sur laquelle repose « Caméra Café » ne s’est-elle pas terriblement démodée ?

Dernière mise à jour
le 1er janvier 2010 à 03h49

Notes

[1« Whitechapel »
« Le Retour de Jack L’éventreur »
Saison 1, 3 épisodes
Scénario : Ben Court et Caroline Ip. Réalisation : SJ Clarkson. Production : Sally Woodward Gentle et Marcus Wilson
Diffusion : Arte. Première diffusion le 18 décembre 2009, rediffusion le 2 janvier 2010 à 0h05

[2« Spooks : Code 9 »
« Code 9 »
Saison 1, 6 épisodes
Créée par : David Wolstencroft
Diffusion : Série Club à partir du 28 décembre - multi-diffusion

[3« Small Island »
Ruby Television / BBC1 - Décembre 2009.
D’après le roman d’Andrea Levy
Ecrit par Paula Milne and Sarah Williams
Réalisé par John Alexander.

[4« Caméra Café, la boîte du dessus »
Saison 1
Créée par : Bruno Solo, Yvan Le Bolloc’h, Alain Kappauf
Diffusion : M6 dès le 18 janvier