VITE VU — Les Séries du FIPA 2012
Retour sur la programmation Séries du 25e FIPA
Par Emilie Flament • 30 janvier 2012
Le 25ème Festival International de Programmes Audiovisuels se déroule du 23 au 29 janvier 2012 à Biarritz. Comme l’an dernier, Le Village y est présent pour vous faire part de ses découvertes, de ses coups de cœur et peut-être de ses coups de gueule.

Émilie, envoyée spéciale du Village à Biarritz pour le 25e Festival International de Programmes Audiovisuels revient pour nous sur les séries projetées dans le cadre de la sélection de l’événement.

« Kaboul Kitchen »

France, 12 x 30 min, écrit par Allan Mauduit, Marc Victor et Jean-Patrick Benes et réalisé par Frédéric Berthe, Jean-Patrick Benes, Allan Mauduit.

J’attendais cette série avec un mélange de doutes et d’impatience : est-ce qu’elle allait être à la hauteur de mes attentes ? Et bien OUI ! « Kaboul Kitchen » est une dramédie drôle et piquante. Les dialogues sont rythmés et ponctués de répliques percutantes. Les personnages sont poussés à l’extrême mais restent cohérents. Le casting, composé de Gilbert Melki, Benjamin Bellecourt, Stéphanie Pasterkamp et Simon Abkarian, est excellent.

Inspirée d’une période de la vie de Marc Victor, créateur de la série, l’histoire tourne autour de Jacky, propriétaire d’un resto/bar (avec piscine !) pour expatriés au cœur de Kaboul, d’Axel, son associé / créateur de la seule boîte de communication de la ville, de Sophie, sa fille qui débarque pour faire de l’humanitaire et qu’il n’a pas vu depuis 13 ans, et du colonel Amanullah, héros militaire afghan / trafiquant de drogue / nouvellement politicien...
Succès partagé par le public du FIPA si on en croit les réactions de la salle lors de la projection, et pourtant le FIPA, son jurys et les retraités biarrots (souvent nombreux aux projections) ne sont pas des habitués des comédies. On rit beaucoup, même si parfois on se demande si certains éléments pas très reluisants ne sont pas plus proches de la réalité que de la caricature. A découvrir sur Canal + à partir du 13 février.

« Les Hommes de l’Ombre »

France, 6 x 52 min, écrit par Dan Franck et Régis Lefebvre et réalisé par Frédéric Tellier.

La série a fait l’ouverture du Festival, 2 jours avant la diffusion sur France 2 et ses 19,2% de parts d’audience.

Vu le dossier qui est consacré à la série sur Le Village, est-ce bien nécessaire de revenir sur le sujet ?
Surtout que je suis totalement d’accord avec l’opinion de Sullivan : c’est une très bonne série, rythmée, avec un fond politique, cohérent tout en restant grand public, et un duo de personnages masculins forts, bien interprétés.

« Bron (The Bridge) »

Suède, 10x58 min, écrit par Hans Rosenfeldt et réalisé par Lisa Siwe et Henrik Georgssen.

La nouvelle série proposée par l’équipe de « Wallander » est en fait une coproduction nordique, même si elle concourt sous le drapeau suédois. On y retrouve l’ambiance des séries policières danoises/suédoises (l’obscurité, le froid...) avec cette fois un duo d’enquêteurs. Un corps est abandonné sur un pont... mais à l’exact endroit où passe la frontière entre la Suède et le Danemark... et le corps est en fait la juxtaposition de deux demi-corps, celui d’une suédoise et celui d’une danoise... L’enquête se corse et force deux inspecteurs, issus de chacun des pays, à coopérer.

Elle, belle blonde, est extrêmement intelligente mais complètement inapte émotionnellement. Lui est plutôt un ‘‘brave gars’’. Marié 2 fois, 5 enfants, c’est un bon flic pour qui l’humain est primordial. Elle a un côté ‘‘robot’’, ne comprenant pas qu’on n’applique pas les règles à la lettre, ni qu’on puisse se sentir attaqué lorsqu’elle émet un jugement de valeur sur quelqu’un. Un duo qui n’est pas sans rappeler la série US « Bones ».
Avec une caractérisation réussie, une enquête qui s’annonce complexe et un visuel soigné, « Bron » ne réinvente pas le genre mais semble être solide. Les nordiques seraient-ils en train de s’approprier le genre ?

« Homeland »

USA, créée par Howard Gordon, Alex Gansa et Gideon Raff, 12 x 50 min.

L’adaptation de la série israélienne « Keshet » est l’un des succès de la rentrée 2011 aux USA. Globalement acclamée par la critique américaine comme étrangère, la série d’espionnage se rapproche plus de « Spooks » que de « 24 ».

Lors d’une opération qui tourne mal, l’agent Carrie Mathison apprend d’une de ses sources sur le point d’être exécutée qu’un américain, otage d’Al-Quaida, a été ‘‘retourné’’. Peu après, un marine américain, Nicholas Brody, présumé assassiné par les terroristes depuis 8 ans, est libéré lors d’une opération. Carrie est persuadée que ce nouvel héros de l’Amérique s’apprête en réalité à commettre un attentat de grande ampleur.
Oscillant constamment entre doutes et certitudes, les 12 épisodes sont assez captivants, malgré quelques lenteurs. Très psychologique, la série fait la part belle aux 2 protagonistes, permettant aux interprètes principaux (Claire Danes et Damian Lewis) de montrer la finesse de leur jeu.

« De Ronde »

Belgique, 9 x 50 min, réalisé par Jan Eelen et co-écrit par Jan Eelen et Youri Boone.

« De Ronde » est un assemblage d’une multitude de portraits croisés au cours d’un journée, le dimanche de Pâques qui est aussi le jour de départ du Tour de Flandres, la très populaire compétition cycliste. Et c’est là que réside l’idée géniale de cette série : le Tour de Flandres... Comme en France, c’est un des éléments les plus populaires et les plus rassembleur du pays. Toute la population, quelque soit les classes sociales, l’âge ou même leur intérêt pour le cyclisme, peut être ‘‘impactée’’ par cette manifestation. Tout tourne donc autour de cet première étape : ceux qui le vivent de l’intérieur, ceux qui le regardent à la TV, ceux qui font cette émission de TV...
Mis à part ce point de vue bien trouvé, la série manque de rythme et ne se démarque pas visuellement.

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« El Precio de la Libertad »

Espagne, 2 x 80 min, écrit par Luis Marias et réalisé par Ana Murugarren.

Cette biopic est une adaptation des mémoires de Mario Onaindia, membre de l’ETA dans les années soixante, condamné à mort sous Franco puis gracié à la mort de ce dernier, qui a par la suite milité pour l’abandon de la lutte armée.
Avec pour seule originalité sa narration chronologiquement éclatée, cette mini-série ne sort pas du lot, mais est néanmoins une fiction de bonne qualité. Quim Guitérrez qui incarne Onaindia y est très convainquant.