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12 Monkeys - Bilan plus que positif et sans spoilers après la diffusion du dernier épisode de la série.

12 Monkeys (The Beginning) : La meilleure série de tous les (voyages dans le) temps

Par Sebargio, le 11 juillet 2018
Publié le
11 juillet 2018
Saison 4
Episode 11
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C’était il y a un peu plus d’un an, j’écrivais mon premier texte pour pErDUSA. Dans ce texte, je vous invitais vivement à regarder la série 12 Monkeys et vous affirmais que la série aurait une fin satisfaisante parce que tout avait été écrit et pensé dès le départ. J’étais sûr de moi.

J’avais raison de l’être. Mais aujourd’hui, je suis, en plus, en mesure de vous affirmer que « satisfaisante » est un euphémisme.

Happily Ever Now

Lorsque j’ai écrit ce texte, la saison 3 était sur le point d’être diffusée. Elle m’avait ensuite soufflé totalement. Montrant un niveau de maîtrise parfaite de l’histoire et du scénario. Aujourd’hui, alors que la saison 4 vient de s’achever, je suis à la fois sous le choc et sous le charme.

Soyons francs, j’ai rarement ressenti ça devant une série : ce sentiment parfait de plénitude et d’accomplissement.
Déjà, à la base, j’aime beaucoup les dernières saisons et les épisodes Serie Finale donc l’histoire était plutôt bien engagée.
Mais là c’est encore autre chose.
Le niveau supérieur.
Non seulement, comme dans tout bon finale, nous avons le plaisir de dire au revoir à nos personnages, ceux que nous avons suivis pendant plusieurs années, auxquels nous nous sommes attachés mais en plus nous avons ici la satisfaction d’avoir toutes les explications, toutes les réponses, toutes les pièces du puzzle.
La série s’achève et nous ne regrettons rien. Même pas l’envie de passer un peu plus de temps avec les personnages…
Pas la moindre petite ombre au nuage.
Rien.
Nous avons nos réponses, nous avons bouclé la boucle, le « serpent s’est mordu la queue », toutes les promesses ont été tenues : il n’est pas possible de sortir plus satisfait d’un finale que ça.

Il faut tirer un immense coup de chapeau aux scénaristes. Leur travail a été titanesque (c’est le cas de le dire) et ils et elles ne se sont pas planté·es.
Nous avons eu, dans chaque épisode, une petite pièce du puzzle. Et à la fin, ce puzzle, vu d’en haut, forme un tout cohérent. Tellement cohérent, tellement bien pensé, tellement intelligent. C’est remarquable. Vraiment. C’est du très très très haut niveau. Je ne sais pas comment elles et ils ont fait pour ne pas s’y perdre, pour ne rien oublier, pour tout expliquer.

La série se paye en plus le luxe d’être fun et de nous faire rire. Notamment, une fois de plus, par le personnage de Jennifer Goines, exceptionnelle à plus d’un titre. Il y a aussi de l’action, forcément, et de l’émotion, beaucoup d’émotion. Je pense notamment au final de 4.09 - One Minute More qui restera un des plus beaux épisodes que j’ai pu voir. Je pense aussi au montage extrêmement bien réussi du début de 4.07 - Daughters. Un parallèle éblouissant entre deux personnages. Vraiment, je suis en admiration devant la production de cette série et toute son équipe. La réalisation, le scénario, tout fonctionne tellement bien.

Et bien sûr, dans cette série il y a donc également une mythologie forte, solide, qui se base sur de la science-fiction et plus particulièrement sur du voyage dans le temps. Alors, oui, je veux bien avouer ne pas être objectif parce que c’est du voyage dans le temps et que c’est mon pêché mignon. Mais quand même, c’est rare de voir ça. C’est tellement casse gueule le voyage dans le temps…

Là, chaque pièce tombe à sa place. Je n’ai pas décelé d’incohérence majeure qui me donne envie de hurler. Oui, on pourrait émettre des réserves sur le fait que certaines actions dans deux époques différentes avancent en parallèle (à partir du moment où un personnage est parti dans le temps, les autres personnages qui sont restés dans le présent n’ont normalement pas à l’attendre ou se dépêcher d’agir), c’est vrai et je le concède mais c’est si peu à côté du reste.

On pourrait aussi se demander s’il faut regretter la complexité de l’intrigue. Il faut quand même clairement s’accrocher parce que ça n’est pas simple. Et il n’est pas simple de s’y remettre après un an d’interruption alors que la saison 3 avait été diffusée sur trois jours.
C’est définitivement une série à vigloutir. Mais pas moyen de la regarder d’un œil en twittant à côté, c’est le meilleur moyen de ne rien y comprendre et de lâcher. C’est une série exigeante, mais cette exigence est récompensée.
Il s’y passe beaucoup de choses et, encore une fois, on ne nous donne pas les pièces du puzzle dans l’ordre. C’est ambitieux, terriblement ambitieux mais ça ne se plante pas et, vraiment, la récompense est au bout, lorsque la dernière pièce est posée dans le dernier épisode.
Clairement ce n’est pas linéaire, clairement, il y a beaucoup de concepts assez complexes, les « Primaries », « Seers », « Witness », « Red Forest », « Titan »… Il est aisé de s’y perdre. Sans compter les twists. On nous laisse croire, on nous laisse penser que… Pour chaque fois être soufflé·es. Mais qu’est-ce que ça vaut le coup.

Tout ça, contribue à faire de 12 Monkeys un chef d’œuvre. Et ce n’est pas quelque chose que j’emploie à la légère.
Jusqu’à présent, lorsqu’on me demandait mes séries préférées, il y avait Alias et Veronica Mars qui revenaient spontanément.
Depuis peu, il y avait aussi Black Sails et Halt and Catch Fire.
Mais dorénavant il y aura 12 Monkeys. Quelle était la probabilité pour que la série dérivée du film que je préfère devienne ma série préférée ? Dire que je redoutais de la commencer de peur d’être déçu. De peur qu’elle ne salisse le film, qu’elle ne soit pas à la hauteur…

Il n’y a qu’une chose qui me vient à l’esprit pour résumer le tout : David Tennant en dixième Docteur prononçant le mot « BRILLIANT ».

Il y a peu de choses dont on peut être sûrs dans la vie. La plupart du temps, nous sommes déçus lorsque nos attentes sont trop grandes. Pourtant, à la fin de la deuxième saison, j’étais sûr, sûr et certain que 12 Monkeys ne pouvait pas me décevoir. C’était évident. Trop de choses allaient dans ce sens. L’assurance des scénaristes, le fait que l’on savait quasiment dès le départ qu’il fallait quatre saisons pour boucler l’histoire.
On a laissé à toute une équipe le temps et les moyens de raconter leur histoire, comme ils et elles le voulaient. Sans influence de l’extérieur, sans pressions particulières. Sans essayer de raboter parce que ça ne marchait pas assez ou de tirer sur la corde parce que ça marchait bien. Au final, je n’ai qu’une chose à dire : merci ! Merci d’avoir enfin laissé à une série le temps de vivre sa vie. Merci à Terry Matalas et aux scénaristes d’avoir pondu un truc si parfait avec une telle attention aux détails ! Vous avez touché la perfection !

Au revoir, Jennifer, Cassandra, Katarina et James.
Je vous aime d’amour.
Vous allez me manquer mais en même temps pas tant que ça : j’ai ma propre machine à voyager dans le temps.
Ça s’appelle un lecteur de Bluray, ça s’appelle aussi Netflix ou internet… Et même si le coffret n’est pas encore disponible, je vais guetter patiemment sa sortie. J’ai hâte de pouvoir tout revoir, de revoir les pièces du puzzle, sourire en connaissant la suite, la fin, voir les détails, les indices distillés tout au long des épisodes et que j’ai forcément plus ou moins manqués lors de première fois.

See you soon.
Initiate Splinter Sequence.

Sebargio
P.S. All that matters is now ! Pas le passé, pas le futur... C’est l’instant présent qui seul compte. C’est ça, au final, qui est le message de la série.