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Agents of S.H.I.E.L.D. - Avis sur les premiers épisodes de Marvel’s Agents of SHIELD

Agents of S.H.I.E.L.D.: Marvel réinvente l’E.N.N.U.I.

Par Blackie, le 18 novembre 2013
Publié le
18 novembre 2013
Saison 1
Episode 7
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La semaine dernière, j’ai bien cru qu’on avait enfin passé le cap. Ce moment où une série laborieuse découvre cette petite étincelle qui rompt l’indifférence totale qu’on a envers elle. J’étais même prête à écrire dessus, après des semaines à soupirer lourdement rien qu’à l’idée.

Mais ma flemme aura servi à me démontrer que mon espoir de voir Agents of S.H.I.E.L.D. s’améliorer était vain. Sa constante est dans la médiocrité, et le moindre bon élément est une exception.

Hey ! Hey ! Vous saviez que Coulson était mort ?

L’agent Phil Coulson est l’une des principales raisons pour lesquelles le public regarde Agents of S.H.I.purée ce titre est chiant à taper. Et savoir comment il a pu survivre, ou sous quelle forme, à l’attaque de Loki dans The Avengers est la réponse la plus attendue. C’est aussi la plus mal gérée, et elle symbolise parfaitement le gros problème de la série.

Il ne s’est pas déroulé un seul épisode sans que la mort de Coulson ne soit mentionnée, durant deux minutes maximum et avec la plus grande platitude. Répéter quinze fois la même chose ne donne pas l’illusion que le mystère avance, juste d’être pris pour des andouilles qu’on fait poireauter. Et le pire, c’est que je reste là à attendre.

Clark Gregg est un excellent acteur qui a réussi à créer un personnage fascinant en à peine quelques minutes d’apparition par film. Et on sait tous qu’il peut maintenir ce niveau chaque semaine à la télé (tu nous manques, Vieille Christine !). Il n’a y a donc que l’écriture à blâmer pour ce type robotique qui n’est que l’ombre de Coulson, en tête d’une équipe tout aussi fade. Ce qui est un tout petit problème lorsqu’on essaie de nous vendre l’exceptionnalité de ce groupe.

Comment ca, c’est pas la meme equipe ?

Comme dans Supercopter !

Il est évident qu’on tente de nous proposer un équilibre classique entre formule et feuilleton, avec des aventures variées tout en maintenant la menace principale de l’organisation Centipede. Ce qui m’irait très bien. Celle-ci n’est apparue que deux fois en point central de l’intrigue, mais il y a du potentiel. Les missions de la semaine, par contre, pêchent horriblement, car elles consistent toutes à trouver ou stopper un objet sans aucun but dramatique. En passant la majorité du temps enfermé dans un avion.

Seuls les personnages possédant un pouvoir amènent un semblant de fantastique, mais leurs résolutions trop rapides font qu’on ne s’attache ni à eux ni au moindre impact qu’ils peuvent avoir sur l’équipe.

On mise trop sur l’univers dans lequel la série s’inscrit plutôt que sur sa particularité. Il ne s’agit ni du SHIELD des films (il suffit de comparer avec la bande-annonce du prochain Captain America pour voir les directions totalement différentes suivies), ni même de suivre le SHIELD. Il s’agit ici d’un tout petit groupe qui agit plus ou moins dans son coin. Si on ne s’attache pas à chacun de ces individus, et que ce qui se passe autour n’arrive pas à compenser ce manque, la série n’a pas le moindre intérêt.

Si l’épisode précédent "Fzzzt" fut le plus réussi à ce jour, c’est que l’histoire s’était vite retournée sur l’un des membres de l’équipe. Et par là, j’entends que Simmons était devenue la mission, et non pas une excuse au milieu comme ce fut le cas avec Skye plusieurs fois. La vulnérabilité de la biochimiste et le développement de son amitié avec Fitz furent parfaitement dosés, créant enfin quelques émotions un peu sincères. Même leur simple envie d’aventures est une motivation à laquelle il est facile de s’identifier. Ajoutez le manque de mystère artificiel, comme on en case à la moitié d’entre eux, et Fitz-Simmons sont les seuls à m’inspirer un peu sympathie...

Après sept épisodes, je ne sais toujours quasiment rien des autres et leur mort me laisserait aussi indifférente que celle d’un figurant de The Walking Dead. May et Ward sont des mannequins inexpressifs, qui ne servent à rien d’autres qu’aux bastons. Rien ne donne envie de les connaître. Sérieusement, vous n’avez pas envie de filer des claques à Ming-Na Wen pour qu’elle se réveille ? A la rigueur, les débuts de moquerie concernant Ward, qui rappellent celles envers Angel, valent quelques sourires.

Skye a le problème inverse : au tout début rafraîchissante par sa légèreté, elle a pris trop de place mais sans évoluer et devient un personnage infantile énervant, qui hacke toujours en trois secondes avec son téléphone tout en faisant des blagues. Vu ses magouilles idiotes dans cet épisode, j’attends toujours qu’on me démontre réellement son génie. On frôle le NCIS et ses hacking magiques avec deux personnes sur un même clavier.

Vive le piston

Maurissa Tancharoen et Jed Whedon sont des gens biens. Ils sont mignons et ils chantent des chansons rigolotes. Mais soyons honnêtes, ce sont des scénaristes inexpérimentés à qui Marvel n’aurait jamais confié un si gros projet, surtout après leurs déboires à gérer Dollhouse. Il fallait surtout estampiller AoS du nom de Joss Whedon, et on s’est tous bien fait avoir alors qu’il supervise à peine de très loin.

Pour l’instant, Jed et Mo ne savent même pas s’entourer de meilleurs scénaristes. Si on veut une meilleure série, c’est bien simple, il va falloir faire du ménage autant derrière que devant la caméra. .
Avant de créer des mini-événements autour des liens avec les films, qui la bloque dans un contexte plutôt que de l’aider à se développer, Marvel ferait mieux de se préoccuper d’avoir un univers télé qui fonctionne par lui-même.

Blackie
P.S. Il y a quelques semaines, je me suis retrouvée dans le métro à coté de Mark Ruffalo. Cinq longues minutes. A New York. En compagnie de Hulk. Ben purée, c’était infiniment plus passionnant que la totalité de ce machin !