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Archer - Pourquoi regarder la série d’espionnage de Sterling Archer

Archer: 5 Bonnes Raisons de Regarder Archer

Par Ju, le 9 novembre 2011
Par Ju
Publié le
9 novembre 2011
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Vous connaissez la règle de pErDUSA qui veut qu’on ne parle jamais de séries d’animation ? C’est une règle immuable, sans fondement, et à mon avis probablement imaginaire, que tout rédacteur se doit de respecter. Alors vous pensez bien que si je vous parle aujourd’hui d’Archer, une comédie dont j’ignorais tout il y a encore deux semaines et dont la saison 3 commence on-ne-sait quand sur FX, c’est qu’il doit y avoir une bonne raison.

La raison est simple : après deux saisons dévorées en quelques jours, je me sens moralement obligé de vous conseiller bien amicalement de regarder Archer.

Et voici pourquoi.

1 Archer, c’est un peu James Bond

De façon totalement superficielle, Archer est un hommage aux premiers James Bond. Le personnage principal de la série est Sterling Archer (nom de code : Duchess), un espion travaillant pour l’agence ISIS. Il parcourt le Monde avec sa partenaire, Lana Kane, pour des missions aussi exotiques que dangereuses allant de la récupération de données confidentielles à la protection de leurs clients.

Ça, c’est pour l’accroche.

En creusant un tout petit peu, la réalité est moins glamour. Archer est James Bond en vrai : un macho alcoolique au code moral douteux. Et en dépit de ses qualités bondiennes (dont il n’aime pas trop qu’on parle), la série nous présente Archer comme un fils à maman qui passe beaucoup moins de temps à risquer sa vie qu’à errer dans les couloirs de son bureau entre deux missions exotiques et dangereuses.

Car en réalité...

2 Archer, c’est un peu The Office

Le plus gros des épisodes d’Archer ne quittent pas les bureaux d’ISIS, où travaillent d’ailleurs la plupart des personnages principaux de la série : Cheryl la secrétaire, Pam des Ressources Humaines, Cyril le comptable, et mon préféré, le « docteur » Krieger.

Non seulement Archer est une série nous montrant les difficultés de travailler avec un con arrogant comme James Bond, elle nous présente aussi l’influence néfaste qu’il peut avoir sur ses collègues. ISIS est une boite où vraiment tout le monde couche avec vraiment tout le monde, où ça boit à longueur de journée, où ça renifle de la colle pour se détendre, où ça boit encore un peu, où tout le monde a un terrible passé qui finit toujours par refaire surface, et où personne ne travaille.

En gros, Archer nous montre ce que serait The Office si elle était diffusée sur FX. Et si tous les personnages étaient aussi égocentriques et contents d’eux que Jim et Pam. Un peu comme dans une autre comédie bien connue...

Car en réalité...

3 Archer, c’est un peu Arrested Development

Vous me connaissez, je n’irais pas dire des choses pareilles si je n’avais pas des arguments en béton. On ne compare pas une série à la Meilleure Comédie de Tous les Temps sans un minimum de préparation.

Quand je dis qu’Archer a quelque chose d’Arrested Development, je ne parle pas uniquement de Jessica Walter. Et pourtant, ça suffirait presque. Dans Archer, Jessica Walter joue Malory Archer, la mère du héros, et une copie conforme de Lucille Bluth, son personnage d’Arrested.
Malory est une mère abusive, cruelle, étouffante, et alcoolique. En un mot : c’est du pur bonheur de la retrouver dans ce qu’elle fait de mieux, et il ne faut pas se forcer beaucoup pour imaginer entendre « Buster ! » à la fin de toutes ses répliques. Regardez la photo ! C’est Lucille et Kitty ! (car oui, la géniale Judy Greer joue Cheryl, la toute aussi géniale secrétaire).

Mais les rapprochements avec Arrested ne s’arrêtent pas là.

Comme la série de Mitch Hurwitz et ses traces de peinture bleue aussi inutiles qu’indispensables, Archer joue à fond sur la continuité. Rien n’est jamais oublié : les détails a priori sans importance comme les préférences sexuelles des personnages réapparaissent souvent au premier plan des épisodes suivants, des allusions innocentes se révèlent être des indices importants sur le passé des personnages, et plusieurs arcs récurrents sont mis en place sous couvert d’épisodes indépendants.

En plus, c’est important d’avoir des arcs récurrents dans une série.
Sans eux, il serait beaucoup plus difficile de se rendre compte que...

4 Archer, c’est beaucoup d’Amour !

Ce point est difficile à expliquer, et je regrette déjà d’aborder le sujet.

Archer étant une série d’animation, il est très difficile d’établir une quelconque empathie avec les personnages. Encore plus quand les personnages en question sont tous plus odieux et bizarres les uns que les autres.
Pourtant, au bout d’un certain nombre d’épisodes, quelque chose se passe. Ils tissent des liens entre eux, des liens qui (continuité oblige) ne sont jamais oubliés. Et d’un seul coup, sans qu’on comprenne trop pourquoi, on s’attache à eux et la série arrive à être touchante.

Je sens que je vous perds.

Le plus simple c’est de vous donner un exemple (qui finira de vous convaincre que j’ai complètement craqué) : mon arc préféré de la série démarre lorsqu’un des personnages apprend son cancer du sein. Ce qui suit, c’est une histoire violente, dégueulasse, et à mourir de rire, sans que jamais la douleur du personnage ne soit mise de côté. Le résultat est épatant de justesse.

Vous savez. Pour une intrigue violente et comique abordant un sujet aussi joyeux que le cancer du sein. Dans un dessin animé.

5 OK ! Je commence par où ?

Il faut absolument commencer par le premier épisode.

Malheureusement.

Les dix épisodes de la saison 1 ne donnent pas une idée très claire du potentiel d’Archer. Il est évident que les scénaristes se sont cherchés sur ces premiers épisodes, et qu’ils ne savaient pas jusqu’où ils pouvaient aller. Il y en a bien plusieurs qui sont très réussis (Skorpio, Skytanic...), mais ce n’est vraiment qu’à partir de la saison 2 que la série devient excellente.

Malgré ça, il faut quand même commencer par le début, car comme je l’ai dit plus haut, Archer aime sa continuité, et des détails introduits dans la première saison sont revisités dans la seconde de façon trop hilarante pour oser passer à côté. De la même façon, je ne suis pas sûr que la transformation de certains personnages serait aussi drôle si on n’avait pas vu où ils avaient débuté.

Commencez par le début. Si vous n’accrochez pas tout de suite, attendez au moins jusqu’au troisième épisode. Si vous n’accrochez toujours pas, je ne peux plus rien pour vous.

Ju