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Arrested Development - Avis sur le début de la nouvelle saison d’Arrested Development, sur Netflix

Arrested Development (Indian Takers) : Coïncidence !

Par Conundrum, le 28 mai 2013
Publié le
28 mai 2013
Saison 4
Episode 3
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Arrested Development était une série très spéciale. Elle a eu une empreinte unique qui venait d’un scénariste dont on attendait rien du tout, et a libéré un commando SWAT de comédie en guise de distribution.

Elle était diffusée lors de cette courte époque où la FOX savait nous plaire avec les débuts de 24, The O.C., Wonderfalls et Firefly.

Contrairement aux deux premières, elle n’est pas restée assez longtemps à l’antenne pour avoir le temps de nous décevoir. Contrairement aux deux dernières, elle a bénéficié d’un nombre substantiel d’épisodes permettant une intégrale satisfaisante. C’est pour cela que je ne voyais pas d’un bon œil l’annonce d’un film et encore moins d’une nouvelle saison.

Les films adaptés ou suites de séries ne m’ont jamais laissé un bon souvenir. Tout comme des adaptations de séries en livres ou comic book, le charme d’une série se retranscrit mal dans un autre média, cinéma inclus. L’annonce d’une nouvelle saison aurait du me satisfaire, mais, là aussi, la carrière post-Arrested de Mitch Hurwitz me laissait craindre qu’Arrested Development était peut être plus l’exception que la règle. Je craignais qu’une saison décevante ternisse l’image que j’avais de la série.

Et après trois épisodes, mes craintes étaient fondées. Je ne suis pas ressorti particulièrement satisfait de ces épisodes. Sept ans, c’est très long. Et c’est particulièrement vrai pour Arrested Development. La série au rythme et à l’humour si particuliers avait tellement marqué les esprits que la nostalgie a peut-être sublimé son image. Se remettre dans le bain après une si longue période n’est pas chose facile, et le choix de revoir complètement la structure de la série pose problème.

Chaque épisode de cette nouvelle mouture se concentre sur un personnage. Si, au final, la plupart des personnages semblent apparaître dans chacun d’entre eux, on ressort des premiers épisodes un peu déboussolés. Si toute la distribution est talentueuse, je dois avouer que je n’aimais pas tous les personnages de la même manière. Un excellent second rôle peut ne pas être un bon héros d’épisode.
J’ai beau aimer Buster, j’attends avec plus d’impatience l’épisode de GOB que le sien. Et étrangement, si l’épisode de Michael m’a vraiment déçu, j’ai pris plus de plaisir devant celui de Georges Sr. D’un côté, j’ai de grandes attentes pour certains personnages, et de l’autre, j’espère juste passer un bon moment devant l’épisode.

Lindsay a un peu changé la donne pour moi. Elle est l’un de mes personnages préférés et son épisode ne m’a pas déçu. Les deux épisodes précédents ont à la fois mis les bases de ce que je suis en droit d’attendre de la série (quelque chose qui y ressemble, mais pas exactement comme la série originale) et a revu mes attentes à la baisse.
Le premier bon point est ce nouveau générique dont le texte et l’orchestration musicale est revue à chaque épisode. Cette petite touche personnalise chaque épisode et conditionne le téléspectateur. Je n’ai plus l’impression de regarder un bonus du DVD du film hypothétique, mais une sorte de série dérivée.

Mieux encore, la complexité de la mythologie récompensait le téléspectateur fidèle lors de la diffusion de la série sur la FOX. Dans la version Netflix, elle relie savamment les épisodes les uns aux autres. Elle permet au téléspectateur de comprendre la chronologie des événements sans qu’on lui prenne la main, elle le responsabilise en laissant choisir comment découvrir sa série. Enchaîner les épisodes à en avoir mal à la tête, permet de mieux la comprendre. A l’inverse, prendre son temps permet de louper quelques gags à découvrir lors d’un second visionnage. La donne Netflix est complètement intégrée à la structure de la série.

Mais si Lindsay était le meilleur des trois premiers opus à mes yeux, c’est principalement grâce au personnage. Michael était le héros de la série et l’écriture de l’épisode n’était clairement pas à sa hauteur. Il y avait trop de nouveauté auxquelles il fallait s’acclimater pour pleinement apprécié l’épisode. Le rythme un peu trop lent de la version Netflix perturbe beaucoup.
George Sr était un bon élément de la série, mais il n’en a jamais été l’attrait principal. Je n’ai pas trop vu l’intérêt de voir un épisode centré sur son personnage. S’il m’a plus plu que le précédent, c’est que mes attentes étaient moindres.

Lindsay, en revanche, était un le type de personnage qui bénéficie le plus de cette nouvelle structure. Et si j’ai trouvé qu’il y avait des gags un peu faciles pour Arrested Development (la négociation à l’indienne des achats de contrefaçon par exemple), c’est celui qui se rapprochait le plus de ce que j’attendais de la série, et ce, principalement grâce à une petite blague : le petit air musical « Coincidence ! » lorsque Lindsay pense avoir une révélation.

C’est le premier moment marquant d’Arrested Development version Netflix. Les éléments les plus marquants de la version originale étaient des petits moments comme les Chicken Dances. Cette saison 4 a des rappels évidents aux trois premières comme le « loose seal » de la pièce de théâtre de Michael sur le procès du Capitaine Crochet, mais c’est l’un des premiers moments (semi-)originaux de cette saison qui m’aura fait décocher un beau sourire et qui a marqué mon esprit. Au final, je me suis même fait au rythme lent de ces épisodes.

Il n’y plus la frénésie qui découlait d’une comédie de network qui devait capter et garder l’attention du téléspectateur. Avec Netflix, Arrested Development a un public qui veut être présent. La série peut se permettre de prendre un peu plus son temps, si au final, on en ressort récompensé. Bien plus que ses saisons précédentes, Arrested Development a été écrit pour son public, celui qui va la découvrir comme un visionnage de DVD et non plus comme une série de network.

On ne regarde plus la série telle qu’on l’a connue, mais une expérience sérielle dans le même univers. La machine a du mal à se lancer mais pour la première fois, j’ai hâte de découvrir le reste de la série et je suis curieux de voir ce que le tout va donner.

Ceci étant dit, je suis quand même un peu plus impatient de voir le dernier épisode d’Orphan Black ce week end.

Conundrum