Critique des meilleures nouvelles séries télé (et des autres)
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Ma Semaine à Nous - Critique de l'épisode Semaine de la saison Semaine

N°126: Sponsorisée par les boulangers de France

Par la Rédaction, le 22 mars 2010
Publié le
22 mars 2010
Saison Semaine
Episode Semaine
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Il est des moments importants dans une année télévisuelle : le jour où on découvre une nouvelle série qui nous intrigue, comme Gizz et Justified, le jour où l’on est surpris par la direction prise par une série que l’on aime, comme Tigrou et Ugly Betty, le jour où une formidable série reprend, comme Ju et Breaking Bad et enfin le jour où une émission de real-tv de compétition s’arrête en France, comme Jéjé et The Amazing Race.
Il faut savoir profiter de ces moments uniques. Et saisir l’occasion de mettre Timothy Olyphant en page d’accueil pour une autre raison que son rôle dans Damages.

Titre français : « C’est lui qu’a commencé » !
Gizz veut se réconcilier avec le cow-boy en lui

Cette semaine débutait sur FX la nouvelle série de Graham Yost, Justified. Le pitch : Timothy Olyphant est un US Marshall de la vieille école, qui se retrouve muté dans son patelin natal à cause de ses méthodes.

Au final, un pilote sympathique, qui brille surtout par le face à face de ses deux acteurs, Olyphant et Goggins. Ce qui est plutôt dommage. Même si leur querelle n’est pas terminée, et que Goggins sera bientôt de retour, leur confrontation déroulée sur cet épisode avait plutôt des airs d’intrigue fil rouge, qui aurait mérité de s’étaler sur une saison entière, avec la même conclusion. Telle que la série vient de démarrer, le personnage de Goggins perd de la force qu’il aurait pu avoir, avec une montée en tension et un conflit beaucoup plus subtil et progressif. La série aurait donc mérité une meilleure introduction, et de planter des bases plus solides qu’un personnage principal un peu monolithique ("he pulled last" sera inscrit sur sa tombe), ce qui transparait jusque dans le titre de la série, et des personnages secondaires caricaturaux d’une histoire de retour au village (je pense surtout à toi, Natalie Zea).
L’autre regret concerne la localisation du tournage. Si ce pilote a été tourné en Pennsylvanie (que nous autres étrangers pouvons prendre pour le Kentucky de l’histoire), les suivants seront tournés en Californie, et ne facilitera peut-être pas l’immersion dans l’univers. À suivre.

La série a en tout cas bien démarré, enregistrant la meilleure audience pour un series premiere depuis The Shield, ce qui montre que je raconte vraiment n’importe quoi au sujet des défauts de ce pilote. Allez, je donne sa vraie chance à l’épisode de la semaine prochaine avant mon jugement immuable et universel.

Et en exclusivité, la liste des prochains guests de la série !

That’s gay !
Tigrou ne peut pas s’empêcher de parler de Greek

Je vais commencer par une remarque d’une platitude épouvantable : Depuis plusieurs années maintenant, les homos sont partout à la télévision. Peu nombreuses sont les séries – ou en tous cas les drama - qui ne comptent pas au moins un gay ou une lesbienne (plus ou moins important et plus ou moins assumés) parmi leurs personnages. Mormons, septuagénaires, préados, membres de minorités ethniques, personnages de séries diffusées par ABC Family… personne ne semble être à l’abri de l’épidemie !

On ne peut que s’en réjouir : la « révélation », autrefois choquante, de l’homosexualité d’un personnage, est devenue dans la plupart des séries un rebondissement banal, attendu, presque ennuyeux.

Alors pourquoi est-ce que j’ai eu envie d’applaudir devant mon écran quand Ugly Betty, une série transgressive sur le sujet, a enfin « confirmé » que Justin en était ?

Peut-être parce que, malgré tous les progrès qui ont été faits depuis les années 90, voir un ado (qu’on a connu quand il avait moins de 12 ans qui plus est) en embrasser un autre de façon explicite sur un grand network reste inhabituel. Peut-être parce que j’avais peur que, comme beaucoup avant lui, l’acteur qui joue Justin refuse de tourner cette scène sur les conseils de son agent.

Peut-être aussi parce qu’Ugly Betty a su gérer cette intrigue habilement, en n’en rajoutant ni dans le misérabilisme (Justin pourrait difficilement avoir une famille plus ouverte sur le sujet), ni dans l’angélisme (et pourtant il a du mal à s’accepter). Peut-être parce que la scène était bien faite, avec deux astuces fort sympathiques (l’utilisation du gris et le discours qu’Hilda adresse à Betty – et indirectement à Justin - sur l’acceptation de soi) qui permettaient de clarifier les sentiments de Justin sans discours maladroits.

Toujours est-il que cet épisode m’a surpris et touché, et m’a fait réaliser à quel point Ugly Betty – une série hilarante et engagée - va me manquer. Même si je ne suis pas sûr que la série aurait tourné cette scène si elle avait été renouvelée.

Puisqu’on parle d’homosexualité, j’aimerais aussi dire un mot sur Greek, une série qui m’étonne à chaque fois par la manière à la fois juste, surprenante et originale dont elle aborde le sujet. Au lieu de rester sur les terrains classiques (j’apprends à m’assumer, je veux me marier, je veux des enfants), la série explore régulièrement – et toujours avec humour et subtilité - des aspects moins abordés (et du coup plus intéressants) des relations homosexuelles : quand Calvin regrette que son copain soit « pretty » plutôt que « handsome », quand il s’interroge sur sa relation avec la « communauté » en se confectionnant une playlist Lady Gaga, quand il remet à sa place un hétéro qui joue les vierges effarouchées après l’avoir utilisé comme faire-valoir en le draguant de manière éhontée… Ou même quand, sur le ton de la blague, un personnage explique l’importance que peut revêtir le « baseball » dans une relation gay.

Mais peut-être ce n’est pas lié à Greek. Peut-être que, maintenant que les homos sont partout, le traitement de leurs relations est simplement destiné à évoluer, la présence d’un personnage gay étant devenue trop banale pour démarquer la série auprès du public visé. Après tout, même Brothers & Sisters m’a surpris plus tôt dans l’année en abordant avec humour la compétition qui peut exister entre deux amants du même sexe lorsque – pour des histoires de salaire et de tango - Kevin et Scotty se sont disputés pour savoir qui des deux était « l’homme, le vrai ». Et avec sa nouvelle saison qui commence, United States of Tara semble bien décidée elle aussi à se démarquer un peu sur le sujet.

Et comme je n’ai pas de conclusion, je vous laisse en compagnie de l’excellent Brian Safi, dont les sketches aussi drôles que biens vus sur la représentation des gays dans les médias suscitent régulierement mon admiration. Amusez-vous bien !

Un amnésique dans le déni (qui s’assume)
Ju a la mémoire qui flanche

J’ai trop hâte.

C’est ce dimanche soir qu’est diffusé le premier épisode de la troisième saison de Breaking Bad, et je meurs d’impatience. Breaking Bad n’est ni plus ni moins que la meilleure série dramatique actuelle. Voilà, c’est dit.

Le problème, parce qu’il y en a toujours un dans ce Monde des Séries décidément bien imparfait, c’est que je me souviens à peine de la fin de la saison précédente. Apparemment, pour ma mémoire, mai 2009 remonte à une éternité.

Alors bien sûr, je me rappelle très bien du cliffhanger sur lequel s’achevait le dernier épisode. Un choix scénaristique moitié douteux, moitié décevant, en guise de conclusion à une saison quasiment parfaite, ça ne s’oublie pas. Je suis d’ailleurs très curieux de découvrir la façon dont Vince Gilligan va poursuivre (ou pas) cette intrigue introduite comme un cheveu sur la soupe à la toute dernière minute.
Par contre, le reste, c’est là que ça devient plus difficile... Je suis presque sûr que le bébé est né, quel que soit son sexe, et que Jesse est parti en désintox (pour une raison qui me hante encore), mais ne me demandez pas où en est la carrière criminelle de Walt, et encore moins si sa belle-sœur a la moindre intrigue en cours.

Oh, je me souviens aussi que Walt est une belle ordure. Et ça, j’en suis sûr.

Quelque part, ce qui me rassure, c’est que cette perte de mémoire peut aussi être prise comme une excellente chose : elle va me permettre de combiner les avantages d’une toute nouvelle série avec ceux d’une ancienne.
D’un côté, je vais pouvoir suivre avec plaisir des personnages auxquels je me suis attaché après des heures passées en leur compagnie. De l’autre, je vais pouvoir ressentir le bonheur de la découverte d’une toute nouvelle série dont j’ignore tout ou presque.

Dans la vie télévisuelle aussi, il faut savoir positiver.

Alors, pour fêter cette nouvelle saison de Breaking Bad, faites comme moi. Evitez tout résumé des épisodes précédents. Ne vous creusez pas la tête pour vous rappeler de où on en était resté. Contentez-vous de vous laisser porter par un putain de chef-d’œuvre.

J’ai trop hâte.

Débat sur l’identité nationale : la contribution de CBS
Cocorico, dit Jéjé

En lisant sur People.com (site sur lequel je suis arrivé complètement par hasard) que The Amazing Race faisait cette saison escale en France, j’ai bien du me résoudre à reprendre l’émission.
Et grand bien m’en a pris.

Dès le début, j’ai pu boire mon petit lait.
"Teams must now drive themselves to Sainte Menehould. Find Boulangerie Defontaine and buy a fresh baguette to receive their next clue."
Avec cet objectif pour les équipes, je savais déjà que j’étais devant mon heure de télévision la plus satisfaisante de toute la semaine.
Surtout qu’à partir de ce moment-là, une petite musique à l’accordéon a accompagné tout l’épisode avec des accords qui finissaient toujours par reprendre ceux de la Marseillaise. Existe-t-il un meilleur endroit que les séries télé américaines pour entendre notre hymne national (hormis le Casablanca de Michael Curtis) ? Mais oui, laissez-vous aller à votre tendance nationaliste (dans le cadre uniquement du visionnage de séries télé, bien sûr...) et avouez que vous avez eu un pincement au coeur en voyant Brenda et Donna aux prises avec un chauffeur de taxi parisien acariâtre ou bien en contemplant Lorelai Gilmore déambuler dans les rues de la capitale remplies de DS...
Moi, je n’y peux rien, j’adore toute référence à la France à la télé américaine.

Petit florilège des meilleures réflexions sur la baguette de cet épisode :

"I don’t know what a french bagou-wet is !"
"We only have 20 $. I hope those baguettes aren’t too expensive."
"This Bagel Place must be somewhere."
"Oh my God, this baguette is so freaking good right now. I’m happy there’s no crazy crap in it."

Bienvenue dans la France d’Eric Besson

Après une épreuve dans les tranchées de Verdun et une autre sur les vélos archaïques du début du Tour de France, les candidats doivent rejoindre un petit bled. C’est là que s’est produit la chose la plus grandiose de l’épisode.
Pour ceux qui n’auraient jamais vu un épisode de The Amazing Race, il faut savoir qu’à la fin de chaque épisode, les concurrents sont accueillis par un autochtone qui leur souhaite la bienvenue en citant le nom de l’endroit où ils sont, suivi du nom du pays.
Et bien, j’ai beau avoir repassé encore et encore cette petite partie de l’épisode, je n’ai pas réussi à comprendre le nom du village ! J’ai mieux saisi pendant tout l’épisode les noms français prononcés par les candidats avec leurs accents des divers états américains que ce nom-là formulé par un français.

"Welcome to... Fage-Le-Moulin ? Vague-Le-Moulin ? Forge-Le-Moulin ?"

Grand jeu-concours : quel est le nom de ce village ?
la Rédaction