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Black Sails - Avis sur la première saison de la série de pirates de Starz

Black Sails: Bureaucrates des Caraïbes

Par Ju, le 5 mars 2014
Par Ju
Publié le
5 mars 2014
Saison 1
Episode 6
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Je vous assure qu’il y a une bonne raison au fait qu’on ait presque attendu la fin de la première saison de Black Sails avant d’en parler. Une excellente raison. Ce genre de raison qui fait que cette critique devait absolument tomber pendant les deux semaines qui précèdent le final, mais avant l’interminable attente de la saison 2.

Cette raison existe vraiment. Elle est dans ma tête. Promis. Et vous ne pouvez pas me tuer (ou quitter cet article) avant que je vous la révèle. En fin de critique.

...

Oh, c’est bon, on s’amuse. Il n’y a pas de raison que seuls les pirates puissent avoir des idées idiotes et des plans rigolos !

Black Sails, qu’est-ce que c’est ?

Black Sails, c’est la nouvelle série de Starz (hé hé hé) qui parle de pirates. « Nouvelle », à six épisodes près. Lancée en janvier, le dernier épisode de cette courte première saison sera diffusé dans dix jours. Mais, promis, je ne rentre pas trop dans les détails dans la suite, au cas où vous voudriez vous lancer.

Black Sails, c’est aussi une série produite par Michael Bay. Et, dernière chose notable au cas où vous n’auriez pas immédiatement fermé votre fenêtre à la lecture de la phrase précédente, l’histoire reprend une partie des personnages de « L’Ile au Trésor » de Stevenson et se déroule quelques temps avant.

Oui, c’est un « antépisode ».

De quoi ça parle ?

Au début du 18ème siècle, Black Sails raconte l’histoire de pirates très bavards qui décident d’aller piller un galion espagnol rempli d’or. Mais pas avant d’avoir préparé leur expédition dans les moindres détails. Tout doucement. Pendant toute une saison.

Black Sails, c’est l’histoire de pirates qui élisent leurs capitaines, discutent, marchandent, papotent, et négocient. Oh, et dans un épisode, ils nettoient leur bateau.

C’est avec qui ?

Des acteurs anglais, principalement, quelques australiens, et Jody de Shameless.

Du côté des personnages de « l’Ile au Trésor », Toby Stephen est donc le Capitain Flint, Luke Arnold est John Silver, et Tom Hopper est Billy Bones. Du côté des pirates ayant vraiment existés (oui !), Toby Schmitz est Jack Rackham, Clara Paget est Anne Bonny, et Jody de Shameless est le Capitaine Vane.

Enfin, du côté des femmes, Hannah New est Eleanor Guthrie, Jessica Parker Kennedy est Max, et Louise Barnes est chiante comme la mort.

Et c’est bien ?

C’est pas mal. Des fois c’est très bien. Des fois non.
Car malheureusement, Black Sails est une série hyper inégale.

Personnellement, la marque « Starz » ne m’inspire pas franchement confiance. N’ayant jamais regardé Spartacus, mes points de comparaisons sont le pilote de Magic City et les six épisodes de Da Vinci’s Demons (dont la saison 2 commence très bientôt, et Leonard a des cheveux longs ! ... joie ?).

Malgré ça, et malgré le nom de Michael Bay (on commence heureusement à bien connaitre la ficelle des « producteurs très connus qui prêtent leur nom à une série télé en échange d’une grosse somme d’argent »), Black Sails m’intriguait.
Et le pilote m’a vraiment séduit.

En dehors de son esthétique soigné (c’est très beau, les paysages d’Afrique du Sud et la lumière contribuent énormément au charme de la série), c’est vraiment la qualité d’écriture du premier épisode qui m’a agréablement surpris.

Pour faire simple, ce pilote fait exactement ce que tout pilote réussi doit faire, à savoir présenter des personnages qui marquent, leur donner le maximum de personnalité en un minimum de temps, proposer une histoire complète et divertissante, et surtout poser des enjeux et soulever des questions qui donnent envie de revenir en deuxième semaine.

Le pilote de Black Sails fait tout ça, très efficacement. Les pirates sont tous plus cools les uns que les autres (mention spéciale à Rackham, Anne Bonny, et Jody de Shameless), mais c’est surtout la qualité de l’intrigue qui marque. En un seul épisode, on nous propose donc une histoire complète et satisfaisante (Flint doit gérer la rébellion potentielle de son équipage), tout en étant le premier chapitre d’une histoire plus longue qui durera toute la saison (l’attaque du galion espagnol), tout en proposant, en plus, une direction générale pour la série (la civilisation qui avance et la volonté de Flint de conduire une véritable Nation Pirate). Tout ça, avec un abordage en bonne et due forme, des trahisons, et une baston bien sanglante.

Malheureusement, les trois épisodes suivants sont nettement moins réussis.

Parce que Black Sails a la volonté (louable) de poser ses enjeux et présenter ses personnages avec soin, elle s’embourbe dans des intrigues qui donnent l’impression de jouer la montre. On passe donc un épisode entier sur des négociations qui, une fois conclues, sont immédiatement annulée par un rebondissement facile. Et on passe un autre épisode à regarder des pirates nettoyer leur bateau sur la plage.

J’ai également beaucoup de mal avec l’intrigue parallèle consacrée à Miranda Barlow, une femme mystérieuse, trop mystérieuse, genre on s’en fout, qui semble avoir une influence considérable sur le Capitaine Flint. Peu importe la façon dont son intrigue se conclura d’ici la fin de saison, je ne pourrais jamais être satisfait d’avoir passé autant de temps avec elle, loin des pirates beaucoup plus fascinants de la série.

Un pilote très réussi, donc, trois épisodes très moyens qui le suivent, et une série qui a enfin semblé prendre ses marques ces deux dernières semaines. Tout ça grâce à une mission un peu plus intéressante (l’attaque d’un bateau, mené par un adversaire charismatique, pour lui voler ses armes) qui pose de vrais problèmes à Flint et son équipage, et qui nous permettent d’assister à de vrais actes de pirateries, plein de rebondissements et de coups tordues. D’un coup, en pleine mer, la série revit.

Reste à voir si cette belle amélioration se confirmera dans les deux derniers épisodes de la saison (et dans la saison 2), ou si Black Sails est repartie pour un tour à nous raconter les aventures bureaucratiques des pirates les plus tatillons et bavards des Caraïbes.

Ju