Car oui, toutes les critiques de Breaking Bad sont absolument identiques.
On peut mettre ça sur le compte de la futilité des critiques épisodiques, ou sur l’impossibilité de parler (rapidement, sans trop se forcer) d’un même sujet de façon originale, mais le résultat est le même : cela fait deux jours qu’apparaissent partout des articles consacrés au premier épisode de la saison 6 de Breaking Bad (ou au neuvième de la saison 5, si vous suivez les considérations bassement financières d’AMC... ce qu’on va faire ici, aussi, mais juste par souci de clarté, pour faire comme tout le monde), et je n’en peux plus de lire les mêmes points, abordés partout, de la même façon.
Alors certes, personne ne m’oblige à les lire, ces critiques. Mais je continue à penser que la moindre des choses serait de prévenir, en début d’article, que ce qui suit est probablement parfaitement identique à ce qui a été écrit ailleurs. Comme un spoiler alert, mais pour l’originalité.
Car je vous promets, si j’ouvre encore une page où quelqu’un m’explique gentiment que l’épisode débute par un « flash forward » dans la maison abandonnée des White, ou qu’il se conclut sur le « face-à-face tant attendu entre Hank et Walter », je risque de craquer... Merci, je sais ! Moi aussi j’ai vu l’épisode ! Ce n’est vraiment pas la peine de me rappeler que la piscine est vide !
Partant de cette observation, imaginant que je ne suis pas la seul à me foutre royalement du fait que tout le monde a pensé la même chose du même épisode que tout le monde a vu, et croyant sincèrement que, de toute façon, ses moindres détails ont tous été décortiqués dans les 24 heures suivant la diffusion, j’ai décidé d’écrire autre chose.
J’ai décidé de me plaindre, déjà, ça c’est fait. Et j’ai décidé d’innover (très peu) pour vous proposer « Une Critique Pas Comme Toutes les Autres Critiques Disponibles Partout Ailleurs ». Et pour cela, j’ai opté pour une approche à la Walter White : j’ai suivi la Méthode Scientifique.
Dans la suite de cet article, vous trouverez donc principalement des captures d’écran de l’épisode. L’idée, c’est que nous puissions en apprécier ensemble les meilleurs moments, en pensant tous « Ah, oui, c’était chouette ça ! » devant les mêmes photos. Et sans que j’aie besoin de vous décrire l’état de remplissage de la piscine dans de longs paragraphes qui n’intéresseraient personne, moi le premier.
Elle est vide.
Avec chacune de ces photos (qui font donc office de résumé de l’épisode), j’ai ajouté des notes, précises, qui n’ont rien d’arbitraire du tout. C’est une simple échelle de note, propre, entre -10 et +10, qui permettront de juger de la qualité de l’épisode de la façon la plus scientifique possible.
Ou, vous savez, il s’agit juste d’un peu de remplissage rigolo, parce que c’est vraiment saoulant de lire toujours la même chose partout sur Breaking Bad.
Graffiti
+3 points : Pour le contraste des couleurs.
+8 points : Pour l’utilisation de l’espace.
-5 points : Pour la calligraphie.
-6 points : Pour la peinture qui coule, preuve d’un travail bâclé.
Pauvre Jesse !
-8 points : Parce que je ne me souviens plus de la dernière fois où Jesse n’était pas en train de nous faire une dépression nerveuse sur son canapé. C’était en saison 4 ? Avant ?
+9 points : Parce que la dépression nerveuse de Jesse nous a permis d’écouter Badger nous raconter son épisode de Star Trek, avec ses Baies de l’Espace (malheureusement supprimées de son script parce qu’elles sont tirées de Voyager) et ses tartes qui gèlent dans le vide interstellaire (parce que c’est de la science, bitch).
"Hello, Carol."
+7 points : Pour cette réplique géniale, point final à un prégénérique silencieux.
+0 points : Pour les lunettes, sobres, modernes, mais qu’on voit partout.
+2 points : Parce que je ne suis pas sûr qu’il s’agisse d’une fausse barbe. Et pourtant, c’est un peu ma spécialité, les fausses barbes dans les séries télé.
Montage
-5 points : Parce que j’aurais pu me passer d’un énième montage musical, dès le premier épisode de la nouvelle saison de « La Série des Chauves et des Montages Musicaux ».
+1 points : Parce que cet énième montage musical était court.
+5 points : Parce que cet énième montage musical, court, se terminait sur ce très beau rappel et la tête parfaite de Dean Norris.
Leaves of Grass
+0 points : Pour... on s’en fout, je viens de regarder l’épisode de Mythbusters consacré à Breaking Bad.
Pour ceux qui ne connaissent pas, il s’agit d’une émission de télévision où deux doux-dingues cherchent à prouver scientifiquement la véracité (ou non) de plein de trucs (des scènes de films, des vidéos, des mythes, des rumeurs...).
Pour l’épisode sur Breaking Bad, ils sont retournés en saison 1 et ont cherché à faire fondre un corps, une baignoire, et un plafond avec de l’acide, et ont tenté également de faire exploser un bureau en jetant violemment des cristaux au sol. Tout ça, sous l’œil d’Aaron Paul et Vince Gilligan.
C’est sans doute un peu long (50 minutes), mais c’est plutôt divertissant. Je vous le conseille, en accéléré, si vous avez un peu de temps.
Chimiothérapie
+4 points : Pour la façon à la fois sobre et efficace dont on nous révèle le retour du cancer de Walt, après que la possibilité ait été établie dans le final de la saison 5 (ou dans l’épisode précédent de la même saison, diffusée il y a un an, si cela ne vous dérange pas d’être pris pour un demeuré par AMC).
+5 points : Pour la façon dont Walt utilise le retour de son cancer dans sa rencontre finale avec Hank, ce salopard.
Face-à-face
+3 points : Parce qu’on n’aura pas trop eu à patienter pour une scène qu’on attendait tous.
+3 points : Parce que cette scène qu’on attendait tous arrive uniquement à cause de Walt, qui ne peut pas s’empêcher de la ramener.
+6 points : Parce que cette scène nous amène à une conclusion assez fine, que j’ai trouvée plutôt inattendue : « Quel intérêt pour Hank de faire arrêter Walt, au risque de détruire leurs familles, alors qu’il sera mort six mois plus tard ? À quoi bon ? »
Schraderbräu
+10 points : Rien à dire.
Score final pour "Blood Money" ?
*roulement de tambour*... 42 piscines vides, preuves qu’on est dans le futur, dans un flash-forward, où la maison abandonnée des White porte toute la symbolique de... bref, plus que sept épisodes !
