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Cult - Avis sur le premier épisode de la série la plus populaire de la CW

Cult: Portrait de Sériephiles Tueurs

Par Blackie, le 20 février 2013
Publié le
20 février 2013
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Je crois que j’ai trouvé ma nouvelle chouchou. Et, ô surprise, elle est sur la CW ! On ne se refait pas, que voulez-vous.

Cult, c’est tellement sympa que je me mets à faire des rimes atroces sans m’en rendre compte. Cela doit être l’un des pouvoirs étranges de la télé. Un phénomène inexplicable...

Comme la sensation de soif devant Cougar Town.

C’est quoi ?

Cult est un thriller conspirationniste (et peut-être fantastique) avec une série dans la série créé par Rockne S. O’Bannon, à qui on doit la regrettée Farscape. Se collent en producteurs exécutifs le duo de The O.C. et d’autres trucs à oublier, Josh Schwartz et Stephanie Savage.
Ça promet !

Cult remplace les cascades de Mamie Gummer le mardi soir après Hart of Dixie. Un combo étrange malheureusement dû au manque de choix dans la grille, alors qu’elle irait tellement mieux avec Supernatural ou The Vampire Diaries.

C’est avec qui ?

Un beau recyclage de la maison.

Matt Davis a quitté The Vampire Diaries juste avant sa pire saison, pour être enfin un héros bien droit et non plus un sidekick alcoolo qui squatte chez des mômes. On le félicite d’avoir grimpé les échelons.

Son héros de journaliste fait équipe avec une assistante en recherches, jouée par une ancienne de Melrose Place 2.0, tandis que l’ancienne voyante de True Blood incarne une inspectrice à la Criminelle.

Dans les rôles de compositions d’acteurs hollywoodiens, on retrouve Robert Knepper (Prison Break) et Alona Tal (Supernatural). Le Dr Abbott d’Everwood vient parfois les rejoindre sur le tournage.

Franchement, ça ne respire pas le divertissement à plein nez un casting pareil ?

Ça parle de quoi ?

Ce n’est certainement pas le pitch le plus facile à décrire.

Cult, la série, suit l’enquête du journaliste Jeff Selton afin de retrouver son frère disparu. Un frangin très paranoïaque et obsédé par une série télé, dont il se sentait menacé par le fandom.

Cult, la série dans la série (que j’appellerai Faux-Cult pour des raisons de clarté), suit la flic Kelly Collins alors qu’elle tente de sauver sa petite sœur d’une secte dont elle s’est elle-même échappée. Elle affronte le leader charismatique Billy Grimm et sa horde grandissante de disciples.

Au milieu, il y a des acteurs qui tournent, des LARPers dangereux, des sites à décrypter, et en gros une réalité qui rejoint la fiction.

Et c’est bien ?

J’ai beaucoup aimé. Drum a raison, on doit être dans un revival des années 90, parce que je me suis sentie replongée dans cette époque des conspirations et de la paranoïa liée au web.

Je ne sais pas si on doit l’inspiration de départ au succès des épisodes méta de Supernatural, qui possède un des fandoms les plus virulents de la chaine. Mais il est certain que comparer des fans extrêmes aux membres d’une secte est un peu facile. Bizarrement, ce n’est pas un concept souvent exploité.

Pourtant c’est ce sujet qui créé tout l’intérêt de la série. Car autrement, elle rentre droit dans la lignée des autres productions de la chaine. Les acteurs sont tout juste corrects (Knepper s’en sort même plutôt bien), les dialogues manquent de subtilité et les raccourcis frôlent le ridicule.

Malgré tout, je marche à fond.

Parce que l’influence étrange d’une émission est une histoire avec laquelle on ne m’a pas assez matraquée pour que j’en vienne à deviner toutes les réponses en roulant des yeux. Donc je veux bien laisser passer qu’on amène un peu à la truelle chaque indice.
Et parce que rien que le principe de la secte techno-amish dans Faux-Cult me rend franchement curieuse.

Difficile de ne pas passer l’épisode à me remémorer Videodrome, et le suicide de la femme répétant la phrase choc de son programme me fait penser que les auteurs assument pleinement cette influence. Avec un peu de chance, ils y ont pris plein de notes tordues.
Faux-Cult me fait également penser à une suite inavouée de Martha Marcy May Marlene. Peut-etre que j’y projette mes références... Mais eh, y’a pire que celles-ci.

En tout cas, la façon de brouiller la séparation entre la vraie et la fausse série est plutôt drôle. Non seulement la CW colle son logo sur Faux-Cult, mais le créateur fictif Steven Rae est un pseudo de Rockne S. O’Bannon... qui apparait dans le générique de fin de Cult en temps de producteur exécutif.
Tant que ce genre de chose reste assez bien dosé pour ne pas tourner au ridicule, je trouve ça amusant.

J’ai aussi apprécié qu’on ne nous présente pas encore les personnages des acteurs interprétant Grimm et Kelly. Ce Pilote a bien assez de choses à mettre en place, et bien séparer d’entrée de jeu l’univers réel de celui fictif est la meilleure solution. Autant démarrer de façon claire, pour mieux embrouiller petit à petit.

Que Cult se plante ou non par la suite, elle a au moins le mérite de ramener sur un network un genre qui avait l’air d’avoir disparu sur les chaines câblées.

Vu que j’adore mes thrillers avec une bonne dose de fromage, je croise très fort les doigts pour celui-là.

Blackie