Burn It, Shred It, I Don’t Care: J’aime les titres qui disent tout
Le meurtre de Christine Purcell
On retrouve Patty et Ellen exactement là où on les avait laissées. Chez Daniel, Patty appelle son employée pour qu’elle l’aide à gérer l’affaire qui lui tombe sur les bras. Déjà, on est sous le choc : Patty pleur. Elle. Verse. Une. Larme. Dans. La. Salle. De. Bain. Qu’elle se sente coupable de la mort de Ray et de ce qu’elle a fait subir à Ellen, mais de là à pleurer sur la mort d’une inconnue, faudrait voir à ce qu’elle ne devienne pas Caroline Ingals.
Mais ceci n’est qu’un prémisse : tout est maladroit dans l’épisode. Comme si les professionnels avaient laissés les rênes aux newbies. Vous imaginez un peu ça sur pErDUSA ? Ça fait peur hein !
William Hurt, l’interprète de Daniel Purcell, est très approximatif dans son interprétation. Même si ce tempérament hystérique, colérique et disproportionné est voulu par les auteurs, le résultat n’en est pas moins limité. Ses gémissements plaintifs lorsqu’il voit le corps de sa femme se faire emmener ne suscitaient qu’un rire sarcastique. Et cette pauvre Glenn Close qui tentaient de faire passer quelque chose à ses côtés. Ça faisait mal aux yeux.
La version des faits de Purcell se tient, mais il manque des pièces du puzzle. Déjà, le fait qu’on n’ait pas assisté au meurtre ou à la découverte du corps est suspect. Les mensonges de Purcell, son double langage, sa liaison avec Claire Maddox (sans compter « le truc » qu’il enterre six mois plus tard) en font un personnage paradoxale. Paradoxale parce que l’intrigue de la saison semble reposer sur lui et les mystères qui l’entourent ont l’air solides, mais une fois encore, la performance de l’acteur empêche de rendre Purcell attachant. On se moquerait presque de son sort. La scène où Michael et lui se croisent avait le mérite d’être explicite. Rétrospectivement, je pense que cette scène ne sera pas jugée trop mauvaise, mais à la première vision, alors qu’on ne sait pas encore s’ils vont faire durer le suspense artificiel ou vite nous balancer leur révélation, on a l’impression (après des flash-back inutile et des scènes mal écrites) que l’on va encore se faire prendre pour un con.
Pour en revenir au meurtre de Mme Purcell, Patty mène sa barque comme on s’y attend. Elle manipule des contacts véreux pour obtenir ce qu’elle souhaite : le nom de la compagnie ayant commandé à Daniel son rapport sur l’Aracite. Si je n’ai pas été étonné de la duplicité du Monsieur En Costard Cravate, les intentions finales de Patty ont réussi à me surprendre. Ainsi qu’à me rassurer. Depuis qu’Ellen semble avoir une longueur d’avance, Patty apparaît plus faible que l’an dernier. Ses piques vers Ellen, jadis glaçant, suscitent aujourd’hui la moquerie. En manipulant son monde, elle maintient l’image de cette femme machiavélique que l’on avait rencontré en saison 1. De plus, cela renforce un certain suspense par rapport au double jeu d’Ellen : Patty l’a-t-elle découvert ?
Mortalité infantile et autres petits soucis
Comme Patty est un peu trop occupée cette semaine, c’est Tom qui se charge de l’affaire de mortalité infantile mise sur la table par Ellen et ses gentils amis du FBI qui divorcent par téléphone. Lentes et sans saveurs, les séquences tournant autour de Tom ne nous apportent pas grand chose. Il y a bien le léger suspense de savoir si le numéro 2 de Hewes et Associés va tomber dans le piège, mais il est en parti démoli par un flash-forward en milieu d’épisode montrant Tom associé à Ellen. Si leur complicité intrigue, l’affaire de la mortalité infantile est (sans mauvais jeux de mots) avortée.
Pourtant, si la résolution peine à convaincre et même à intéresser, elle a au moins le bon goût d’arriver très vite et de ne pas occuper un temps d’antenne trop déraisonnable.
Ce qui n’est pas le cas de Timothy Olyphant et de sa panoplie d’armes à feu. Je crois que c’est vraiment la scène où l’on se demande si on n’a pas affaire à des amateurs. Déjà, les seules coupures de journaux faisaient clichées. Elles donnaient l’impression que les scénaristes ne savaient pas comment amener subtilement une nouvelle dimension à Wes Krulik. Mais histoire de ne pas être subtiles du tout, ils nous ont assenés une armurerie exagérée et, pour bien enfoncer le clou, agressés par une musique folle furieuse, en complet décalage avec le thème musical précédent et d’une grossièreté à toute épreuve. Ce n’est pas la première fois que Damages commet des écarts dans ses choix musicaux. Peu s’en souviennent, mais les dernières secondes de la saison 1 sont à ce titre abominables et manquent de démolir son impact.
Timothy Olyphant n’est pas désagréable comme acteur. Qu’on arrête de lui filer des scènes abominables où, sans une once de crédibilité, Ellen vient lui parler de ce qu’elle a ressenti dans la chambre de Frobisher. Et puis il faudr…
6 mois plus tard
Désolé, c’était une coupure à la Damages. Sans transition, abrupte, laide… Poursuivons.
Quant à l’aventure à venir entre Wes et Ellen, elle nous laisse presque indifférent. Son seul mérite est de nous pousser à nous demander si le motif répété du verre de Whisky et le sourire complice lancé par Ellen quand elle s’empare de son petit revolver étaient intentionnels et si, de ce fait, Wes est l’homme qu’elle abat froidement.
A peu près à la même période, Tom ira chercher une arme dans un endroit glauque et Daniel fera des trous enflammés dans un jardin.
S’il est difficile d’analyser ces séquences puisqu’elles ne sont encore que de minces pièces d’un puzzle sûrement très grand, il est dommage de constater que la réalisation est tout aussi approximative que le jeu des acteurs ou l’écriture des scénaristes. Ces scènes manquent d’énergie. Tout le monde n’est pas Rose Byrne (et certainement pas les trois autres gars qui peuplent les flash-forward). Ce n’est pas le charisme de la chambre 1910 ou l’intense suspense qui se dégageait du final haché de noir sur Daniel Purcell qui auront sauvé les meubles.
Un épisode bien désagréable et qui est très inquiétant pour la suite à priori. Toutefois, Damages est une série dont les épisodes, bien qu’analysables, fonctionnent plus comme les morceaux d’un tout. Cet épisode de transition, quoique déplaisant, ne paraîtra peut-être pas si tragique plus tard.