Critique des meilleures nouvelles séries télé (et des autres)
Regarde critique sur les séries TV actuelles

Damages - Critique de l'épisode 3 de la saison 2

I Knew Your Pig : That’s a sow

Par tomemoria, le 29 janvier 2009
Publié le
29 janvier 2009
Saison 2
Episode 3
Facebook Twitter
Ce nouvel épisode avait un grand défi à relever. Non pas faire mieux que le précédent, rien de plus facile. Suffit de savoir quel genre de musique choisir et ne pas canarder la narration de flash-back superficiel. Non, le défi de cet épisode était de gommer les erreurs du précédent. Proprement et sans pâté. De faire en sorte qu’on les oublie, comme si elles n’avaient jamais existée. Si les gros flingues de Timothy Olyphant suivront sûrement la série jusqu’à sa mort (Tu connais Damages ? C’est une série super sympa avec Gleen Close mais alors par contre, y a une scène dans un épisode, trop merdique quoi ! Attends je te raconte…), l’épisode de cette semaine met en place les intrigues et développe les relations qui unissent les personnages de manière assez subtile.

Not like this

Faisant suite à cette scène criante de subtilité que j’ai envie de baptiser « cette putain de scène de l’ascenseur », la paternité de Daniel Purcell est abordée et conclue dans cet épisode. Oui, comme on l’avait tous deviné, Daniel est le père de Michael. Et le petit de Patty a bien baissé dans mon estime puisqu’il est la seule personne sur Terre à ne pas avoir deviné. Je pensais que c’était un gamin intelligent, ce Michael.
L’intérêt ne vient donc pas de la surprise (et les scénaristes assument leur révélation à demi-mot de la semaine dernière), mais de l’approfondissement de Patty et Daniel. Au lieu de fixer leur narration vers un futur trouble, les scénaristes (que j’appellerai dorénavant Kessler.2 et Zelman, habituez-vous) s’attardent sur le passé des deux parents. Un choix intelligent et étonnant : ils évitent de montrer leur rencontre et leur aventure pour mieux s’intéresser au moment où Daniel a appris l’existence de son fils.
Il avait choisi de dénoncer les actions de l’IBC Global, mais de manière officieuse. Patty et lui s’étaient entendus pour qu’une lettre envoyée à la crèche de sa fille dénonce les torts de la firmes. Pour le remercier de ce service, Patty a choisi de lui révéler l’existence de leur enfant à grands coups de photographies. Délicat… mais très fidèle au personnage. Après tout, ne sachant pas très bien comment dire à Ellen de se taire, Patty s’était dit que ce serait plus simple de l’assassiner.

Ellen, d’ailleurs, ne fait pas grand chose cette semaine, si ce n’est servir au spectateur de guide parmi les différentes affaires. Elle tente de s’incruster dans le dossier Purcell mais se fait rembarrer. Du côté du F.B.I., refroidis par l’attitude de Tom la semaine dernière, les deux agents qui divorcent par téléphone sur leurs horaires de travail décident de lever le pied (ils allaient tellement vite avant ) sur l’affaire Hewes, afin de s’assurer que leur opération n’est pas compromise. Ellen se retrouve donc un peu toute seule contre Patty. Mais c’est finalement comme ça qu’on l’aime. Ces petites réunions avec les réalisateurs de la série (Mario Van Pebbles quoi), ça commençait à lasser. Mieux vaut une Ellen livrée à elle-même, mais dont les initiatives nous parlent plus. A ce titre, retrouver M. Nye, l’avocat qui l’avait défendue avant que Patty ne revienne de sa cure de cimetière l’an dernier, était très agréable. Ainsi, si Ellen n’a pas grand chose à faire ni présentement, ni dans le futur, ses scènes permettent de suspendre certaines intrigues ennuyeuses et c’est très bien. Seul bémol : ce passage sorti de nulle part où Michael vient lui demander de l’aide pour sa lettre de motivation (curieusement, ça passe mieux dans FNL… Et oui, je n’ai pas oublié que j’ai encore deux reviews qui m’attendent). C’était un peu la petite sœur de la « putain de scène de l’ascenseur ». C’est dommage qu’ils ne sachent pas comment caser intelligemment Michael. Je suis sûr qu’en réfléchissant un peu, sa présence peut être crédible. Il pourrait faire un stage au cabinet ou je ne sais quoi mais quelque chose qui passe mieux que ses apparitions soudaines et invraisemblables (Ellen et Michael n’ont eu qu’une scène mémorable en commun, et elle n’a toujours pas de sens à l’heure actuelle).

Nous vous informons que Katie Connor, sœur de feu David Connor, sort avec un nouvel homme et qu’elle est sûrement dans le déni. Merci de vous soucier d’elle, elle est quand même au générique.

Big Fish

J’ai sans doute ressenti le même genre d’excitation que Patty lorsqu’en début d’épisode, Tom la briefe sur Ultima Natural Resources, leur nouvel adversaire : 200 procès attentés, un seul de perdu qui leur a coûté cent millions de dollars (soit seulement deux jours de bénéfices)… Miam-miam, un gros poisson invincible à se mettre sous la dent.
La série n’a jamais expliqué ce qui poussait Patty à vouloir détruire Arthur Frobisher à ce point (et vu où on en est, l’explication ne viendra sûrement jamais). Mais peut-être n’y a-t-il rien à expliquer. Patty est comme ça. Elle aime s’emparer d’une affaire que personne ne semble pouvoir résoudre, écraser les puissants de ce monde, ceux qui jouent avec la vie des gens et récoltent des milliards. Pas parce qu’elle est charitable, non. Simplement parce qu’écraser des gens aussi puissants la grise plus que tout. L’image de la grande défenseuse des opprimées, de cette héroïne des temps modernes, fort sympathique à la télé, la réjouit.

Mais pour l’heure, elle doit surtout se dépêtrer avec le meurtre de Christine Purcell pour pouvoir se servir de Daniel. La première scène, où Claire Maddox questionne son amant, contraste avec celle de la semaine dernière : on va droit à l’essentiel, un flash-back muet met le doute dans notre esprit. C’était agréable que la série n’en fasse pas des tonnes.
De même, Kessler.2 & Zelman se sont bien débrouillés pour nous faire douter de l’innocence de Daniel, notamment grâce aux questions pertinentes de l’inspecteur chauve. Je l’aime bien lui. Ça m’étonnerait que son rôle soit plus important que celui des flics de l’an dernier (hormis l’assassin de David bien sûr… d’ailleurs, ça ennuierait quelqu’un de me dire ce qu’il devient ?), mais j’aime que ce soit un homme intelligent qui comprend vite que Daniel est, comme Kessler.2 & Zelman aiment si souvent le dire, « full of shit ». D’ailleurs, le jeu sobre de l’acteur met d’autant plus en évidence les quelques lourdeurs (certes moins énormes que la semaine dernière) de William Hurt. Je continue de penser que cet acteur ne convient pas à un rôle aussi complexe que celui de Daniel Purcell.

D’autre part, on commence à avoir de plus en plus de scène du côté des « méchants », ce qui est très agréable. On constate donc que si, UNR a orchestré l’assassinat de Christine, Claire Maddox l’ignore, ce qui renforce notre sympathie pour le personnage qui semble honnêtement tenir à Purcell. C’est en tous cas ce que laisse croire la scène dans le taxi. La comédienne joue correctement et il est fort probable qu’on tienne un nouveau personnage tout aussi intéressant que les précédents.
Quant aux scènes avec Kendrick et Sutry, sans parler du journaliste Josh Reston, il se dégage d’elles une ambiance intrigante et inquiétante. Suivre ce nouveau personnage dans son enquête en West-Virginia sans que l’on nous mâche le travail en nous disant d’emblée de qui il s’agit et pour qui il travaille donnait l’impression que Zelman & Kessler.2 ne nous prenaient plus pour des débiles. Et rien que pour ça, ils marquent des points. Reston travaille, semble-t-il, en collaboration avec Daniel et risque fort de rencontrer Patty dans les prochains jours.

Car face au manque de coopération du père de son enfant, Patty se voit forcée d’user les grands moyens. Elle fait en sorte de le mettre sous les barreaux pour qu’il accepte de lui dire tout ce qu’il sait. Une manipulation classique mais efficace. Du fait des flash-back mettant en évidence leur complicité d’antan, la traîtrise de Patty parvient à surprendre. Et ce, même si Purcell exprimait les motivations de son avocate à hautes voix. Une affaire rondement menée en somme.

Enfin, l’épisode s’achève sur une révélation quant au meurtre de Christine. L’homme que Daniel a décrit existe bien et il a bien pris le ruby de Christine pour le vendre dans un monte-piété. Qui est-il ? Pour qui agit-il ? Toutes ces questions se posent en même temps que notre confiance en la série renaît de ses cendres.

tomemoria
P.S. On reste dans cette lignée, on accélère le rythme, on fait gaffe aux bourdes musicales et Damages sera comme au bon vieux temps. On y croit !