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Entourage - Critique de l'épisode 6 de la saison 3

Three’s Compagny: I vote to evicte Vince

Par Jéjé, le 30 juillet 2006
Par Jéjé
Publié le
30 juillet 2006
Saison 3
Episode 6
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Cette saison d’Entourage ressemble de plus en plus à un voyage avec ma vieille super 5 : ça met du temps à démarrer, ça roule tranquillement, c’est sur le point d’accélérer, et ça cale. Ca met du temps à se relancer, ça ré-avance et bahm, ça cale encore.

Vince qui avait pris un peu d’ampleur dans les dernières minutes de l’épisode précédent en s’engageant dans un bras de fer avec l’adjoint du Grec a décidé de ne plus rentrer dans le jeu de négociation. Il ne veut même plus parler à Ari, qui non seulement doit gérer son caprice mais également la colère du président du studio qui menace le futur de son agence ; s’il ne trouve pas d’issue favorable, il ne pourra plus travailler avec son studio.
Ari fait du Ari-stressé, c’est très marrant, mais on a déjà vu ça cinquante fois et il ne faut pas trop tirer sur la corde non plus... Susan maladroite, c’était marrant trois épisodes, au bout de dix, c’est pénible, à la fin d’une saison, on a juste envie qu’elle tombe sur une table basse.
L’attitude de Vince a tout de même des retombées positives : son salaire proposé augmente à chaque appel du studio. Ari réussit malgré tout à entrer en contact avec lui et à le faire revenir sur sa décision : il doit cependant écouter les jérémiades de son client sur le fait que le méchant chef du studio lui a menti ! Il se moque de l’argent et il est même prêt à accepter l’accord initial, dont le montant a quasiment doublé parce que, vraiment, lui, Vince Chase, c’est un homme d’honneur ! Je sais bien que je fais une fixette avec la real-tv, mais là, on a vraiment l’impression d’être face au candidat complètement naïf des émissions à la Survivor et Big Brother, un candidat qui connaît les règles et les types de stratégies pratiquées et qui pourtant à décidé de jouer avec « intégrité »... Dans ce cas là, tu t’inscris à Jeopardy ou à la Roue de la Fortune, et tu arrêtes de te plaindre ! Pareil pour Vince, si tu ne veux pas jouer le jeu d’Hollywood, tu deviens prof d’arts dramatique dans un lycée public...
Je veux bien que son personnage ait été un peu fade pendant les premiers épisodes et que l’intérêt se soit concentré à juste titre sur son entourage, mais la série a atteint sa troisième saison, il est temps qu’il devienne plus que la marionnette indécise qu’il a été précédemment. Surtout qu’il est maintenant au centre de la série. Qu’il a éclipsé E.
E. qui ,pour la première fois, ne joue pas son rôle d’ange gardien du gentil demeuré, empêtré dans une histoire de partie à trois. Il bénéficie de la scène la plus touchante de l’épisode, quand Sloane et lui, aussi gênés l’un que l’autre, abordent l’éventualité d’un ‘threesome’ et de ses détails pratiques.
Mais que croyez-vous qu’il arriva ?
Après la performance, E. se réveille les bras autour de la troisième (la gentille blonde de The Comeback, dans une rôle bien plus fin, où elle incarnait la star bienveillante de la sitcom). Pitié, pitié, pourvu qu’on ne passe pas le reste de la saison à voir E.
1) se demander de laquelle il est vraiment amoureux
2) culpabiliser parce que son débile de client/ami, pour des principes d’un autre monde (celui de 7th Heaven par exemple), a décidé malgré tout de ne pas se pointer au petit déjeuner où il était sensé conclure son contrat pour Aquaman II.
Entourage semble avoir un vrai problème à trouver des intrigues dont le déroulement ne se voit pas des semaines à l’avance. Si jamais Lloyd devient l’agent de Drama, je laisse tomber la série et je reprends Blade :The Serie !

Pour en revenir au petit déj’ manqué qui met le gars de The Wire hors de lui, et qui, malgré un salaire demandé inférieur à ses dernières propositions, décide de ne plus faire le film avec Vince, cette scène me pose de gros problèmes : elle est totalement irréaliste. Comment un chef de studio peut-il mettre en péril la franchise d’un film qui a battu tous les records de recettes pour un caprice de star ? Comment est-ce possible dans une série qui depuis le début fait son maximum pour s’ancrer dans la réalité de l’Hollywood actuel ?
Il ne sert à rien de faire jouer à Penny Marshall, James Cameron et Mandy Moore leurs propres rôles, de parsemer chaque épisode d’anecdotes véridiques ou référentielles, de proposer le rôle d’Aquaman à Jake Gyllenhall (amusante référence au renouvellement chaotique du contrat de Tobey Maguire pour Spiderman II) si les comportements des personnages sont inadaptés au milieu dans lequel ils évoluent.

Maintenant, tout ce dont j’ai envie, c’est que la série plonge ses personnages dans les affres de la déchéance de Vince.
Je suis prêt à les voir souffrir !

Jéjé