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Friday Night Lights - Critique de l'épisode 7 de la saison 2

Pantherama !: Dillon’s Full Monty

Par Feyrtys, le 30 novembre 2007
Publié le
30 novembre 2007
Saison 2
Episode 7
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Un épisode digne de la saison 1, enfin ! Ça faisait longtemps que je l’attendais. Peut-être parce qu’on n’a pas entendu parler de Landry, peut-être parce que j’adore la famille de Smash, peut-être que le nouveau professeur d’anglais et de journalisme est John from Cincinnati, peut-être parce que Buddy se rachète un peu, et peut-être parce qu’un striptease de jeunes et beaux sportifs ne gâche rien… En tout cas, le résultat est là : j’ai adoré cet épisode, de bout en bout.

Ce qui aurait pu me faire grincer des dents un peu plus tôt ne m’a finalement pas gêné : je pense notamment à l’introduction peu subtile du personnage de Carlotta et à la façon dont la série nous mettait sur la voie toute tracée, sur l’autoroute même, de son histoire avec Matt. Ca paraissait évident qu’il allait se passer quelque chose, et cette évidence me déplaisait. Mais lorsque le rapprochement a fini par arriver, dans cet épisode, je n’ai pas cherché à me cacher sous un coussin en geignant "aaaaah mais noooooooooon ! non ! non !". J’ai plutôt pensé que c’était mignon et touchant. Mignon et touchant ! Alors qu’elle est plus vieille que lui et qu’elle s’occupe de sa grand-mère à plein temps !
De la même façon, l’introduction du nouveau personnage du jeune professeur au comportement plus que suspect avec ses élèves aurait pu me faire pousser des cris d’horreur et me faire dire que la série avait encore choisi des clichés plus éculés les uns que les autres pour faire avancer l’histoire, mais il n’en est rien. Oui, le jeune professeur qui ne pose pas de limites claires avec ses élèves et qui se fait appeler par son prénom est surutilisé à la télévision, mais dans cet épisode, le tout est fait avec une relative subtilité. Le strip-tease de l’équipe de foot, lui, n’est pas subtil du tout, mais amené avec légèreté et humour. En gros, cet épisode est une vraie réussite. Espérons que ça dure !

Ce qui m’a complètement séduite dans cet épisode, c’est le temps passé avec Smash et sa famille. J’adore la famille Williams. La mère, les sœurs (que j’adorerais connaître un peu mieux !!), le fils prodigue ; il y aurait de quoi faire un spin-off de leur vie !
Les recruteurs des universités sont à Dillon cette semaine et leur but est d’attirer à eux les meilleurs joueurs de l’équipe des Panthers. On est prévenu : leurs procédés sont rarement transparents et les pots-de-vin sont de mises.

On entre ainsi un peu plus dans le système universitaire américain et son aspect le plus discutable : l’accord de bourses d’études qui ne servent finalement pas à étudier mais à jouer. Alors que le lycéen moyen devra prouver sa valeur auprès des universités les plus prisées et passer par un processus très compétitif pour avoir le privilège de s’endetter à vie pour faire des études, le sportif un peu doué dans son domaine a le luxe de pouvoir choisir entre plusieurs offres toutes plus alléchantes les unes que les autres. How fucked up is that ? Sauf que le sportif ne va pas à l’université pour apprendre, il y va pour jouer… Les mêmes privilèges obtenus au lycée (devoirs faits par d’autres, système scolaire qui ferme les yeux sur cette tricherie, professeurs largement moins exigeants avec eux…) se transposent à l’université, et un bon sportif se verra obtenir un diplôme sans avoir jamais été en cours.

Smash est forcément ravi de toute cette attention pour sa personne, et ne pense qu’à une chose : l’argent et le succès promis par ces recruteurs. Sa mère, elle, commence à s’inquiéter pour l’avenir de son fils et aimerait assez qu’il décide de rentrer dans une université qui pourrait lui apprendre quelque chose. Je la comprends mais en même temps, j’ai envie de lui dire qu’il est un peu trop tard. Après avoir encouragé son fils pendant des années à exceller dans le football, il aurait fallu qu’elle lui parle aussi de son avenir et de ses choix. La NFL n’est pas un but raisonnable pour un gamin surexcité de 17 ans qui pense que le monde lui appartient parce qu’il court vite et qu’il sait rattraper un ballon. La NFL, c’est un peu le rêve inaccessible, comme celui de devenir acteur célèbre d’Hollywood, chanteur à succès ou "kingpin" dans le monde la drogue (oui, je suis en train de regarder The Wire saison 4, c’est pour ça que je me permets de rajouter ce statut hautement prisé)… Mais c’est le rêve qui fait avancer des millions de jeunes américains.

Quoi de plus pernicieux et destructeur que ces rêves impossibles ? Quoi de plus largement accepté par la société qui ne mesure le bonheur qu’en termes de succès ? Pour combien de star du football avons-nous des vies ruinées par une blessure, par un rejet, par un talent qui ne suffit pas ?

Pourtant, c’est ainsi que ça fonctionne. Dans un pays où l’accès à une éducation reconnue par le monde du travail est réservée à des nantis, ceux qui n’ont pas les moyens de s’endetter n’ont d’autres choix que de récupérer des bourses d’étude, soit en faisant partie des meilleurs élèves, soit en faisant partie des meilleurs sportifs… Pour les élèves moyens, pour tous les autres, il ne reste pas grand chose. La compétition ne prévoit rien pour les perdants.
Espérons que Smash revienne un peu sur terre et se rende compte de ce qu’il est en train de gâcher en acceptant de jouer pour des universités qui se ficheront pas mal qu’il apprenne quoi que ce soit pendant quatre ans. Espérons que les mots de Coach Taylor porteront leurs fruits.

Voilà, j’ai beau eu envie de parler de cet épisode quand je l’ai vu, je ne sais pas quoi rajouter. C’était bien, vraiment bien ! Quand on ne parle pas du meurtre, quand on introduit de nouveaux personnages avec intelligence, quand on saupoudre le tout d’humour, quand on traite de sujets intéressants sans donner de leçon et en montrant la réalité d’une situation, on a comme résultat un épisode excellent comme on en a eu pendant toute la saison 1 !

Je veux que ça dure !!

Feyrtys