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Friday Night Lights - Critique de l'épisode 12 de la saison 2

Who Do You Think You Are ?: What TV Show do you think you’re writing for ?

Par Feyrtys, le 29 janvier 2008
Publié le
29 janvier 2008
Saison 2
Episode 12
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J’ai tendance à l’oublier, mais l’année dernière à la même époque, j’étais persuadée que Friday Night Lights serait annulée et que jamais nous n’aurions le plaisir de retrouver les Dillons de Panthers pour une seconde saison. Quand la série a été miraculeusement reconduite, là encore, j’étais sûre qu’au bout de six épisodes, NBC mettrait le holà et remplacerait ce petit bijou par une émission douteuse de la boîte de production de Ben Silverman. C’est avec des épisodes comme celui-ci que je me dis qu’il aurait peut-être mieux valu…

Je sais, je suis devenue assez dure avec la série. Comme pour Battlestar Galactica, qui m’avait déçue au plus haut point pendant sa troisième saison, j’ai tendance à ne rien pardonner et à ne rien laisser passer. Mais je sais également reconnaître un bon épisode quand j’en vois un, même au milieu d’une saison décevante. Il y en a eu quelques excellents épisodes dans cette seconde saison de FNL, mais le 2.12 n’en fait pas parti, malheureusement…

Comme je suis en retard sur la diffusion et que j’ai très envie de voir le 2.13, je vais aller vite : c’était maladroit, bourré de clichés et en plus, ils ont ramené Logan de Gilmore Girls et Weevil de Veronica Mars. Ça aurait pu bien se passer… si seulement je trouvais Matt Czuchry un tant soit peu talentueux. Et qu’il savait jouer autre chose que le gentil blondinet qui s’en sort en souriant de toutes ses dents. De la même façon, Francis Capra avait un rôle sympa dans Veronica Mars, mais je le trouve mou et peu convaincant comme acteur. Du coup, de les voir ensemble en guest star dans FNL me fait très peur. FNL a déjà suffisamment de personnages comme ça, on voit très peu Jason depuis plusieurs épisodes, ce n’est vraiment pas la peine d’en rajouter…

Mais s’il n’y avait que cela… Logan et Weevil ne sont pas les pires. C’est le reste. Les intrigues éculées. Le sentiment bizarre que les conclusions sont hâtives, les dialogues sans imagination, les personnages coincés dans des histoires dont tout le monde se fout. Sincèrement, qui peut bien se retrouver dans l’histoire, telle qu’elle est traitée dans cet épisode, du Coach et de Tami ? Si seulement le traitement avait été original, subtil, ou même simplement drôle, je n’aurais rien eu à redire. Après tout, Eric et Tami arrivaient jusque-là à rendre leur vie banale assez passionnante. Mais depuis l’arrivée de ce bébé, c’est comme si on nageait dans les clichés un peu lourds… Cet épisode ne fait pas exception. En plus, ils ont choisi un monstre pour le rôle de Gracie. A chaque fois que je la vois à l’écran, j’ai peur.
Kyle Chandler et Connie Britton ont beau se démener, ils n’arrivent pas à faire rendre cette histoire de crèche et de reprise de travail intéressante.

Tout comme cette histoire entre Carlotta et Matt. J’étais sceptique à l’arrivée de l’aide-soignante jeune et sexy, et même si j’avais trouvé quelques moments touchants, le tout me laissait quand même dubitative. Surtout pour une conclusion aussi… conventionnelle. Matt a le cœur brisé, et… c’est tout ? Ce n’était de toute façon pas de l’amour, une explosion d’hormones tout au plus. Je n’ai pas été convaincue par les arguments de Matt. Et je n’ai jamais aimé Carlotta. D’accord, la dernière image de Matt seul dans la chambre est poignante, mais c’est une maigre consolation par rapport au temps passé sur cette histoire. En gros, bon débarras ! Passons un peu à autre chose. Revenons à Matt et à Landry, car leur amitié me manque cruellement.

Revenons aussi à l’amitié entre Jason et Tim, et Jason et Herc. Revenons aux bases de la série, à ce qui nous donne le sentiment de voir des vrais personnages évoluer dans un environnement réaliste et universel à la fois.
Ne laissons plus Lyla, la Crazy Christian, nous faire des discours abrutissants sur sa religion.
Je n’ai jamais douté des sentiments de Tim à l’égard de l’ancienne cheerleader, mais dans la première saison, on ne l’aurait jamais vu un bouquet de fleurs à la main pour se déclarer. Et jamais de la vie aurait-il pris Lyla sur le fait en train d’en embrasser un autre. C’était digne d’une mauvaise série. Que pourrait-il arriver à Tim à présent ? Une leucémie ? Une vilaine MST ? Punir ses personnages, ça va deux minutes, encore faut-il que ce soit raisonnable. Ca commence à faire beaucoup.

Je ne pourrais même pas parler de la rencontre entre les familles de Noelle et de Smash. Tout a l’air de bien se passer, et d’un seul coup, tout le monde se met d’accord pour se comporter comme des racistes des années 50 ? Ca ne tient pas la route. Passé le "what the fuck ?" du repas, on se demande comment des parents peuvent tenir des discours aussi choquants à des adolescents dont on sait parfaitement que la "logique" et le "bon sens" auxquels ils font référence ne sont pas leurs points forts (d’autant plus que ce bon sens est très douteux). J’aurais imaginé des scènes là encore plus subtiles. Après deux épisodes formidables sur le racisme l’année dernière, c’est tout ce qu’ils ont trouvé pour traiter à nouveau le sujet ? La scène au cinéma n’était pas complètement ratée, et l’actrice qui joue la sœur de Smash était parfaite, mais j’ai eu l’impression que cette scène n’avait d’autre but que le coup de poing asséné par Smash. Je n’y ai pas cru une seule seconde. Je n’ai pas cru à l’attitude des jeunes blancs arrogants, et je n’ai pas cru à la réaction de Smash. Ses larmes dans la voiture m’ont beaucoup plus convaincue, mais elles venaient trop tard. Quant à maman Smash, que j’aimais beaucoup jusque-là, je la trouve bien naïve de penser qu’elle va pouvoir empêcher son fils de sortir avec Noelle. Mais bref. Il est toujours possible que l’intrigue évolue vers quelque chose de plus profond.

Un peu comme l’histoire de Santagio et de Buddy. Très, très mal partie, elle a été en partie sauvée par le grand Buddy Garrity. Jamais je n’aurais pensé écrire ça, mais c’est vrai, Buddy est grand dans cet épisode. Peut-être un peu trop… Est-ce bien le même type qui, l’année dernière, avait eu des réflexions à la limite du racisme lors de la réunion avec les représentants du lycée rival constitué en majorité de jeunes noirs ? J’en arrive à me dire que non. Mais les explications ne manquent pas : la solitude ne sied pas à Buddy et son divorce lui a permis de se remettre en question. L’arrivée de Santiago a tout changé, et il est passé d’homme obsédé par sa concession et par son équipe à un homme plus humain, moins matérialiste. Santagio et Buddy représentent une seconde chance l’un pour l’autre. Leur relation est intéressante, et il n’y avait pas vraiment besoin d’introduire les anciens "mauvais amis" pour mettre cela en avant.

Rendez-nous Tyra et Julie ! Rendez-nous Tyra et Tim ! Tim et Jason ! Jason tout court ! Matt et Landry (qui ont eu une toute petite scène de rien du tout, c’est pas juste !) ! Et surtout, rendez-nous Tami et les élèves ! Elle est censée avoir repris son travail et on la voit davantage avec son monstre qu’avec les lycéens… Il y a quelque chose qui ne va pas. Ca commence à se voir.

En bref, redonnez-nous des relations amicales, des relations basées sur la confiance, des relations amoureuses réalistes (non, les aide-soignantes du Guatemala ne sont pas toutes des bombes sexuelles prêtes à dépuceler des gamins d’à peine 16 ans) et arrêtez d’essayer de faire passer FNL pour une série qui utilise les mêmes ressorts éculés que les autres. Ca ne lui va pas bien.

Feyrtys