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Glee - Tigrou pour la présidence de l’anti Glee Club

Bad Reputation: Glee, la série des réacs fachos qui se croient progressistes

Par Tigrou, le 10 mai 2010
Par Tigrou
Publié le
10 mai 2010
Saison 1
Episode 17
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Décidément, je n’aime vraiment pas Glee.

Comme l’intégralité des gens ayant une once de goût (et des oreilles en état de fonctionnement), je trouve la série moche, ridicule, idiote et mal chantée. Mais après tout, si certaines personnes aiment voir des adolescents sans talent s’abimer les cordes vocales sur des chansons connues remixées avec paresse, c’est leur problème.
Ce que j’ai du mal comprendre, par contre, ce sont ces gens qui veulent à tout prix valider leur (mauvais) gout pour la série en lui attribuant des qualités dont elle est totalement dénuée.

Là encore, si des gens veulent trouver la série intelligente, ça ne regarde qu’eux (et leur psychologue). Mais je ne peux plus entendre Glee est une série féministe, gay-friendly, ou anti-norme.

Les gens qui osent dire ça n’ont pas pu voir les mêmes épisodes que moi.

Car oui, si on s’attache uniquement à la forme, on peut trouver ces qualités à la série. Mais il suffit de regarder un peu plus en profondeur pour repérer un message bien plus nauséabond.

Prenons l’épisode spécial Madonna, par exemple. Parce qu’une des héroïnes y fait un discours de 30 secondes expliquant à son copain que les filles sont des êtres humains (!!) et que ce n’est pas poli de regarder leurs seins quand on leur parle (!!!), une partie de la blogosphère américaine a décidé d’en faire l’un des plus grands moments de féminisme vu à la télévision ces 10 dernières années.

Et peu importe si, dans le même épisode, la série établit sur la musique de Like a Virgin un parallèle puant entre les « bonnes » filles qui attendent l’amour pour coucher (Rachel et Emma, les héroïnes, sont vierges toutes les deux de se « donner » (sic) à leur copain du moment car elles ne sont pas sûres à 100% d’être amoureuses) et les « salopes » qui couchent avec n’importe qui (la méchante cheerleadeuse qui piège le pauvre Finn en lui proposant de le dépuceler).

Peu importe si cet épisode rappelle lourdement aux adolescentes que ce sont elles qui doivent être responsables pour leur copain. Car, Ryan Murphy le sait, les mecs sont tous comme Finn : des vrais chiens guidés par leur pénis et incapables de résister aux fille perdues qui leur proposent du sexe (mais qui le regrettent après coup quand ils réalisent – après l’orgasme – que la fille en question est « facile » )

Après tout, les dialogues nous garantissaient que les filles étaient « empowerées » par Madonna, alors peu importe les sous-textes de l’épisode.

Il vous faut un autre exemple ? Le Glee de la semaine dernière n’est pas mal non plus dans son genre. Dans cet épisode, Mercedes se trouve grosse et moche. Elle n’est pas la seule : pour les besoins de l’intrigue, son insupportable copain gay la traite de grosse, et lui suggère de perdre du poids pour ne pas être une paria. Elle décide donc de devenir anorexique pendant 15 minutes. Pour être mince, belle, et devenir cool.

Heureusement, Quinn (le seul personnage que je supporte encore dans la série) vient la remettre dans le droit chemin. Car depuis qu’elle est enceinte, elle a réalisé qu’une femme doit manger… pour le bien de son bébé ! (Et, comme elle le dit très justement : si c’est bon pour mon bébé, c’est bon pour moi).

En prévision de ses futures grossesses, Mercedes se remet donc à manger normalement, et conclut l’épisode en chantant « Beautiful » de Christina Aguilera devant toute l’école (un choix musical aussi original qu’audacieux de la part des scénaristes de la série).

Bien sur, la série ne s’est interrogée à aucun moment de l’épisode sur ces normes de beauté qui étouffent les filles (et les garçons dans une moindre mesure) dans nos sociétés contemporaines. Elle n’a absolument pas remis en cause l’idée que, chez une femme, une silhouette forte est forcément moins attirante qu’une silhouette de mannequin. Les scénaristes étaient bien trop occupés à nous expliquer qu’il faut s’accepter tel que l’on est, même quand on est gros donc moche (sic). Le pire, c’est qu’ils étaient sans doute très fiers de leur tolérance incroyable !

Dire que Glee est une série féministe ou anti-norme, c’est ne voir que la forme et passer outre un fond au mieux très maladroit, au pire carrément réac.

Non, décidément, je n’aime vraiment pas cette série prétentieuse et puante.

Tigrou