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The Good Wife - Retour sur un épisode raté mettant en avant les défauts de la saison 6

Dark Money: Non, Non et Non !

Par Conundrum, le 8 mars 2015
Publié le
8 mars 2015
Saison 6
Episode 13
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Une baisse de régime, ça s’excuse. De temps à autre, The Good Wife peut se permettre de nous donner un épisode un plus faible qu’à l’accoutumée.

On peut difficilement chanter les louanges d’une équipe de production capable de fournir une salve d’épisodes assez suffisante pour nous tenir compagnie du début de l’automne jusqu’aux portes de l’été sans accepter des épisodes un peu décevants. Ce n’est pas très grave, surtout que même dans un opus moins bien exécuté il y a souvent un ou deux éléments réussis.

"Dark Money" n’était pas un de ses épisodes.
C’est un épisode mauvais, très agaçant qui inquiète pour la suite.

Depuis la séparation des cabinets, The Good Wife est en changement constant, le statu reste difficilement quo d’épisode à épisode. Le problème est que la série semble être coincée dans un stade où elle lutte à impliquer Alicia dans la vie du cabinet, à rendre l’intrigue politique intéressante, et à nous faire apprécier à nouveau Kalinda. C’est ce genre d’épisode qu’on ne veut pas voir, ceux qui agacent, ceux où on murmure « Non, non et non ! » pendant l’épisode.

Non aux scripts piqués dans la poubelle de David E. Kelley !

The Good Wife est une série judiciaire réussie car elle ne s’attelle pas aux faits, ou à établir une forme de justice éthique, mais à la bataille juridique entre défense et accusation. C’est une vision sportive, peut-être cynique, mais très pertinente du système judiciaire américain qu’on nous propose.
De temps à autre, la série fait appel à Colin Sweeney, un homme trouble qui a probablement tué sa femme pour confronter Sainte Alicia à la réalité de son métier : il se peut qu’elle doive aider des clients coupables à s’en sortir impunément.

Colin Sweeney a toujours été un personnage qui a plus eu sa place dans The Practice que dans The Good Wife. A petites doses, on peut tolérer le personnage, surtout quand il est incarné par un acteur de Murder One. Oui mais voilà, on ne peut pas nous ressortir la même intrigue d’année en année sans qu’on se lasse, surtout dans un cas aussi ridicule que celui qu’on nous propose cette semaine.Voir Dylan Daker jouer un double rôle, celui de Sweeney et d’un acteur qui lui ressemble fortement, était particulièrement lourd et malvenu. The Good Wife devrait éviter de moquer des dramas qui tirent leurs intrigues des journaux quand la série nous fournit un épisode aussi faible.

Non à Kalinda, Nounou d’Enfer !

Kalinda, c’est comme l’appendice de notre corps humain. Elle est devenue l’élément qui ne sert plus à grand chose et dont on doit se débarrasser quand sa présence devient douloureuse. On est heureusement loin de son intrigue avec son mari, cette semaine, on était pas loin de la crise d’appendicite. Toute la première partie de la saison avait recalibré son personnage dans une situation intéressante où elle se retrouvait endetté envers Lemond Bishop. Et cette semaine, Bishop lui demande de lui rendre la pareille en lui demandant …d’être la baby-sitter de son fils ?

Sérieux, les King ? Sérieux ?!?

Et alors que cette idée pouvait être difficilement plus décevante qu’elle ne l’était, tout l’épisode aurait pu littéralement être tiré d’un épisode spécial d’Une Nounou d’Enfer : le gamin Bishop demande à Kalinda de ne pas dire à son père qu’il s’est fait battre à l’école. C’était ça le prix à payer pour aider Cary à ne pas aller en prison ? Non, la seule manière de sauver cette intrigue est d’assumer totalement cette idée soit en instaurant un générique aussi réussi que celui d’Une Nounou d’Enfer ou de recaster le rôle de Kalinda par Fran Dreschser.

Non à Alicia, la sainte des hypocrites !

Hmm, la vie est bien rude pour Alicia. Cette semaine, elle rechigne à faire son travail et aider un de ses clients dont elle avait besoin des fonds il y a à peine une saison.

Maintenant, que sa carrière politique est lancée, Sweeney est devenu un fardeau. Et si un riche criminel est un homme à éviter, en revanche, un riche homme politique qui aime beaucoup les femmes et très peu les gays est une excellente connaissance à avoir. C’est une ironie bien trouvée de l’épisode mais la volonté des scénaristes à vouloir établir une relation spéciale entre Alicia et Sweeney passe par faire passer Cary et Diane pour des incapables. Non seulement, Colin ne leur fait pas confiance, mais encore une fois, alors qu’elle travaille en diagonale sur le dossier, c’est Alicia qui trouve l’élément clé à la victoire du cabinet.

L’intrigue politique est encore moins finaude. Alicia, et Frank Prady par la même occasion, semble découvrir qu’un riche homme très riche peut être un connard fini. C’est parce que dans le monde The Good Wife, NBC ne diffuse pas Celebrity Apprentice qu’ils ne s’en sont jamais rendu compte ?
Faire des compromis, fermer les yeux sur la provenance de fonds dont on a besoin est bien évidemment une intrigue qui peut être intéressante. Ici, elle est tellement mal amenée que la scène de débat dans la cuisine il y a quelques épisodes devenait digne d’un prix Humanitas.

L’hypocrisie d’Alicia n’est pas un élément nouveau de la série, mais quand il se finit par une Alicia qui pleure (?) dans les bras de sa fille (?!?) par elle a aidé un criminel (blurg) et accepter les fonds d’un homophobe misogyne (argh), ça pose vraiment problème.

"Dark Money" était un épisode très faible de The Good Wife. C’est le genre d’épisode qui impose que la série nous rassure rapidement. L’intrigue politique traine en longueur, Diane et Cary semblent ne rien avoir d’intéressant à faire, et il n’y a pas eu de réelle confrontation au cabinet sur le choix d’Alicia.
J’espère juste que "Dark Money" était un épisode particulièrement faible et pas le début de la période on où va se dire « La Brave Epouse, c’était mieux avant ! ».

Conundrum