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The Good Wife - Critique du cinquième épisode de la saison 7 d’une série coupée en trois

Payback: Il vaut tant que ça, Alan Cumming ?

Par Conundrum, le 4 novembre 2015
Publié le
4 novembre 2015
Saison 7
Episode 5
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Nous sommes d’accord, nous n’avons plus besoin de préfacer une critique non élogieuse de The Good Wife en disant que la série reste de bonne facture ? Malgré un renouveau bienvenu cette année, il faut se rendre à l’évidence : l’apogée créative de la série est surement derrière elle.

Les distractions issues des coulisses de la série et l’intrigue politique d’Alicia ne sont plus d’actualité, la série peut donc se reconstruire sur une base plus calme et cette saison 7 apparait comme ce que la saison précédente aurait dû fournir.

A savoir : une Alicia dans un petit cabinet, une intrigue politique qui sert à justifier la présence d’Alan Cumming dans la distribution principale de la série, et une intrigue secondaire parce que Christine Baransky et Matt Czuchry ont l’air sympa, quand même.
Et s’il y a du bon dans cette nouvelle mouture solide de la série, The Good Wife semble rester bloquée dans une formule qui met en valeur beaucoup de ses défauts.

En début de saison, Peter renvoie le fidèle Eli. Ce dernier se lance alors dans une guerre revancharde contre la dame que toutes les personnes qui ont regardé The Americans semblent aimer. L’intrigue politique a rarement été l’attrait principal d’un épisode.
De la même manière que l’intrigue judiciaire de la semaine était souvent un prétexte pour mettre en avant un thème méconnu du grand public, l’intrigue politique permettait de faire de même sur le terrain électoral. Malheureusement, cette saison, The Good Wife semble vouloir cantonner Eli, et la dame que tout le monde aime bien, dans un jeu bien répétitif de Bip-Bip et le Coyote. Et l’issue est toujours la même.

Dans "Payback", j’espérais que la présence de Marissa et son intervention auprès d’Alicia allait permettre d’amener Eli vers une porte de sortie (même temporaire) digne, mais l’épilogue cantonne le personnage à cette routine lourde. C’est d’autant plus dangereux qu’Eli n’est que très peu lié à Alicia. Ses intrigues sont plus des distractions que des histoires qui permettent à la série de former un tout cohérent.

Et l’impression d’être tiré dans tous les sens s’accentue avec la volonté de continuer à nous montrer le quotidien du cabinet historique de la série. Bien sûr que se débarrasser de Diane et Cary serait une mauvaise idée, mais les scénaristes devraient choisir de manière plus judicieuse les intrigues sur lesquelles ils désirent s’attarder.
Voir Peter Gallagher, en proxy d’un Oliver Platt trop occupé sur Chicago Med, forcer Diane à affronter Marty McFly sur le thème du suicide assisté était une excellente intrigue secondaire. Les querelles d’Howard et Cary, elles, le sont beaucoup moins. Un peu comme l’intrigue d’Eli, ce ressort comique peut être agréable le temps d’un épisode, mais l’effet de lassitude se fait trop ressentir sur une série qui n’a même pas atteint le tiers de sa saison.

A côté de ces intrigues trop faibles pour être des thèmes conducteurs de la saison, The Good Wife a doté Alicia de nouveaux associés .

Des visages neufs qui n’apportent de la fraicheur qu’en apparence. Lucca Quinn est la nouvelle partenaire d’Alicia. Elle la guide dans un univers dans lequel elle est peu familière, comme Kalinda dans les premiers épisodes de la série. Jason est l’enquêteur efficace aux manières fortes qui garde sa part de mystère, comme Kalinda dans les épisodes suivants de la série.

Mais ce n’est pas un reproche, car du nouveau, il y en a. The Good Wife était une série qui portait plus sur le jeu de haut vol entre de riches avocats. Recentrer la série avec Alicia aux services d’un public moins fortuné permet deux choses.
Le premier est d’aborder des thèmes qui touchent un plus grand public. En plus de changer de décor pour ses procès avec les audiences pour d’obtention de cautions, le recadrage de la série permet d’élargir son champ d’action. C’est très intéressant de voir comment fonctionne le NSA, en revanche, le remboursement de crédit étudiant peut parler plus à l’audience de la série.

Et puis, voir Alicia se battre pour les petites gens insuffle une volonté de justice peu présente dans la série. Encore une fois, ce n’est pas un reproche de s’attarder plus sur la logistique d’un procès que de l’éthique de sa conclusion. Mais il est rafraichissant de voir Alicia sur des affaires aux enjeux plus petits et où on la voit se battre pour une clientèle qui a vraiment besoin d’elle.
C’est peut être une fin pleine de bon sentiments, mais j’ai beaucoup aimé la petite touche où Jason récupère l’argent de la clientèle d’Alicia. Le cynisme est toujours présent dans The Good Wife mais sur les intrigues plus légères, et ce changement ne dénigre en rien à la série. C’est d’ailleurs sur le terrain d’Alicia s’en sort le mieux.

En revanche, cela ne retire pas la fâcheuse impression de suivre trois séries différentes. Les trois axes ne forment pas un tout cohérent autour d’Alicia et la faiblesse des intrigues du cabinet de Diane et Cary et celle d’Eli n’arrangent vraiment pas les choses. C’est bien dommage car avec celle d’Alicia, la série montre encore qu’elle en a encore dans le ventre en septième saison.

Conundrum