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Hello Ladies - Avis sur le premier épisode de la nouvelle série HBO de Stephen Merchant

Hello Ladies: Goodbye, Loser.

Par Feyrtys, le 8 octobre 2013
Publié le
8 octobre 2013
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Hello Ladies comble le vide laissé par la terrible fin d’Entourage en redonnant la parole à la population la moins représentée dans les programmes télé : l’homme blanc hétérosexuel qui cherche à mettre dans son lit des femmes trop belles pour lui.

Je n’ai rien contre les séries qui se moquent de leur protagoniste.

Passé le léger malaise des premières scènes de The Comeback, je me suis rapidement prise d’affection pour Valerie Cherish. Comme tout le monde, j’ai supporté David Brent et Michael Scott parce que les personnages secondaires et les situations de The Office étaient drôles, pour finir par m’attacher à Michael Scott malgré ses innombrables défauts.
Quand Larry David met en scène un personnage égoïste, méchant et persuadé d’avoir tout le temps raison dans Curb your enthousiasm, on passe autant de temps à le détester qu’à rire de son comportement. Louis CK manie l’autodérision avec brio : on plaint Louie autant qu’on a envie de le voir heureux.

Ce n’est malheureusement pas le cas du personnage de Stephen Merchant dans le pilote d’Hello Ladies.

C’est quoi ?

Hello Ladies est une comédie de HBO, imaginée par Stephen Merchant, co-créateur et scénariste de la version originale de The Office et d’Extras, et basée apparemment sur son one-man show.

C’est avec qui ?

Stephen Merchant, donc, Christine Woods de Perfect Couples, Nate Torrence de tout un tas de séries et Marshall, d’Alias.

Ça parle de quoi ?

Stuart n’est ni beau, ni talentueux, ni drôle. Il rêve de trouver l’amour à Los Angeles, mais seulement si l’amour fait 1m75, qu’elle est blonde, mince et qu’elle a des gros seins. Il est webmaster, une profession visiblement très bien payée, puisque cela lui permet d’être propriétaire d’une grande maison décorée comme dans un catalogue Ikea et d’un studio qu’il sous-loue à Jessica, une femme sublime qui couche forcément avec un type qui ne la respecte pas.

Stuart a un ami, Wade, plus moche et plus malheureux que lui, qui lui sert donc de faire-valoir. Sauf que Wade est bien plus attachant et drôle que Stuart, surtout quand il se présente aux filles en précisant que son nom est le même que le jugement de la cour suprême qui a autorisé l’avortement aux États-Unis (la seule bonne blague de l’épisode).
Wade a un ami en fauteuil roulant, Kives, qui remporte plus de succès que Stuart auprès des femmes, ce qui en fait son arch-nemesis.

Et c’est bien ?

Pas vraiment, non. Ce pilote est même assez raté.

On sent bien que Stephen Merchant a fait des efforts pour mettre en place sa comédie et donner le ton, mais il manque un élément essentiel à Hello Ladies : quelque chose qui nous donne envie de suivre la vie pathétique de Stuart.

À vouloir faire évoluer en tant que personnage principal un type qui respire le désespoir, le manque de confiance en lui et l’égoïsme, on prend le risque de le rendre tellement détestable que les spectateurs se mettront naturellement du côté des alpha males qui le maltraitent et des femmes qui l’ignorent. On ne peut pas dire que ce soit un bon départ, surtout que Stephen Merchant apparaît dans quasiment toutes les scènes de l’épisode.

Toutes les humiliations que ce personnage subit, et elles sont nombreuses, sont des conséquences directes de son comportement. Et ce n’est pas le fait de le voir dans les allées d’un supermarché vide et se faire réchauffer un plat au micro-ondes deux soirs d’affilée qui va me donner envie de le voir trouver chaussure à son pied. En particulier quand il semble vouloir remédier à sa solitude en draguant très, très lourdement des filles qui ne jouent absolument pas dans la même ligue que lui.

Mais surtout, le pilote d’Hello Ladies ne réussit absolument pas à nous convaincre que quiconque autour de Stuart, que ce soit Jessica ou Wade, puisse vouloir passer du temps avec lui. J’en ai donc conclu qu’il n’y a vraiment pas de raison que je fournisse moi-même cet effort.

Feyrtys