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Jane the Virgin - Avis sur les premiers épisodes de la série la plus divertissante de l’année

Jane the Virgin: La Meilleure Série de la Rentrée

Par Ju, le 9 novembre 2014
Par Ju
Publié le
9 novembre 2014
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Quand on parle séries, en société, avec des collègues ou dans la direction de gens qui font semblant de ne pas vous entendre dans le métro, il y a certaines choses qu’on ne dit pas. Par souci de simplicité. Parce qu’on n’a pas envie de passer quinze ans à se justifier. Parce qu’on a déjà loupé notre station et que cette dame n’a vraiment pas besoin de savoir que Jane the Virgin est la meilleure nouvelle série de la saison.

Parce que, bêtement, on a un peu honte.

J’ai donc dû faire un petit travail sur moi-même avant de réussir à regarder Jane the Virgin. Malgré les très bons retours sur le pilote, j’étais persuadé que la série n’était pas pour moi et qu’il y avait peu de chance que j’y trouve un quelconque intérêt (en dehors de l’amusement certain provoqué par le côté complètement overzetop de l’histoire).

J’avais tort.

J’ai bien fait de me lancer, vous devriez vous y mettre aussi, et avec ça je pense avoir tout dit.

Mais s’il faut encore vous convaincre...

Qu’est-ce que c’est ?

Jane the Virgin est une des deux nouvelles séries de la CW pour cette rentrée (avec Les Aventures de Truc Flou, l’Homme Qui Court Trop Comme un Fou). L’une comme l’autre ont déjà été commandées pour des saisons complètes.

C’est une adaptation de « Juana la Virgen » (ou, plus exactement « Rrrrrrouhana la Birrrren »), une telenovela vénézuélienne dont les 152 épisodes ont tous été diffusés en 2002. (J’adore ce mode de diffusion.)

Et c’est un chef-d’œuvre.

De quoi ça parle ?

Jane Gloriana Villanueva est une jeune femme de 23 ans qui a décidé de rester vierge jusqu’à son mariage. Un jour, elle est victime d’une insémination artificielle malencontreuse et tombe enceinte.

Jusque-là, rien d’anormal.

L’histoire se complique légèrement quand on apprend que le père, Rafael, est à la fois un ancien flirt de Jane et le patron de l’hôtel dans lequel elle travaille, que la femme de Rafael, Petra, est une dangereuse manipulatrice liée à une affaire criminelle sur laquelle enquête le fiancé de Jane, Michael, qui est inspecteur de police.

En parallèle, la mère de Jane, Xiomara, lui cache un gros secret sur l’identité son père...
Et sa grand-mère, Alba, ne parle qu’espagnol.

C’est avec qui ?

C’est avec ce génie comique absolu...

... Jaime Camil, qui interprète Rogelio de la Vega, l’acteur principal de « The Passions of Santos », la telenovela préférée de trois générations de Villanueva.

A part lui, la distribution de Jane the Virgin comprend d’autres acteurs et actrices. Gina Rodriguez, par exemple, est excellente dans le rôle de Jane.

Mais pas autant que Jaime Camil.

(Qui est un génie comique absolu.)

Et c’est bien ?

Vous vous souvenez, il y a cinq minutes, quand je vous disais que Jane the Virgin est la meilleure série de la rentrée ?

C’est toujours le cas.

Jane the Virgin est, avant tout, pour moi, une série très drôle et très bien écrite. Ce qui frappe le plus, quand on commence à la regarder, c’est de voir à quel point la série est sûre de ce qu’elle est, dès le premier épisode.
Elle possède un vrai ton, une vraie personnalité, qui sont apparents dès les premières minutes du pilote, et qui ne faiblissent pas une seule seconde dans les quatre épisodes diffusés jusqu’à aujourd’hui.

Les ressorts de l’intrigue sont (bien sûr) énormes et les situations (parfois) ridicules, mais les aventures de Jane et de sa famille sont racontées avec une telle confiance qu’il est difficile de ne pas tomber sous le charme. La série est remplie de second degré, certes, mais elle respecte toujours ses personnages et s’efforce toujours à les mettre au premier plan.
On se retrouve donc avec une vraie comédie qui arrive quand même à nous faire ressentir des choses pour ses personnages. Ce qui fait qu’on reste toujours autant investi dans ce qui leur arrive au quinzième rebondissement qu’au premier.

A mon avis, c’est cet équilibre parfait entre ridicule et sérieux qui est vraiment remarquable dans Jane the Virgin, et c’est ce qui la fait sortir du lot.

On a donc des histoires complètement barges racontées avec enthousiasme par un narrateur omniscient (qui nous accueille, dans le quatrième épisode, par un magnifique « Holaaaa ! It’s me again ! »). On a des intrigues vues et revues abordées avec humour et second degré sans pour autant en sacrifier le suspense. Et on a des scènes drôles en elles-mêmes, rendues encore meilleures par des explications insérées à l’écran.

Jane the Virgin est une série moderne.

Jane the Virgin est une série dotée d’une vraie voix.

Jane the Virgin n’est pas la série à laquelle on pouvait s’attendre. Elle est meilleure que ça, surprenante, hilarante, touchante, et portée par de bons acteurs (et un génie comique absolu).
J’ai été complètement pris de court par ses quatre premiers épisodes, et j’ai hâte de regarder le reste de la saison et de découvrir si j’ai raison de crier au génie à propos d’une série où une grand-mère nous décrit la plus grande méchante de sa telenovela (une femme qui porte un bandeau sur l’œil alors qu’elle n’en a pas besoin) dans le même épisode où on rencontre celle qui sera probablement la grande méchante de Jane, une femme en fauteuil roulant qui n’en a sans doute pas besoin non plus.

Jane the Virgin n’est sûrement pas faite pour tout le monde mais, dans le doute, essayez au moins le premier épisode. Ça serait vraiment dommage de passer à côté simplement parce que vos collègues n’ont pas osé vous dire qu’ils adorent.

Ju