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Lost - Critique de l'épisode 7 de la saison 3

Not in Portland: Non non, cette série n’a pas été annulée en 2006...

Par Ju, le 8 février 2007
Par Ju
Publié le
8 février 2007
Saison 3
Episode 7
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Vous n’aurez aucun mal à le croire, mais il est particulièrement difficile de ne pas succomber à la pression de ses pairs quand on bosse à pErDUSA. A force d’entendre « Fuck you, Lost ! » ou « Lost c’est trop nul, même 24 c’est mieux » à longueur de journée, alors qu’on est quand même censé écrire chaque semaine des pages et des pages d’analyses critiques aussi fines que pertinentes, on peut vite tomber dans la facilité et penser comme tout le monde. Une histoire de moutons. Comme il est aisé d’être méchant, odieux et provocateur ! Demandez à Tigrou.

Mais non, ce qu’il faut faire c’est tendre l’autre joue. Ce qu’il faut faire, c’est être gentil, aimable, et généreux. Ce qu’il faut faire c’est donner une nouvelle chance à Lost et ses scénaristes sympatoches. Ce n’est peut-être pas facile, mais c’est à cela, et à cela seulement, qu’on peut reconnaître les grands hommes.

Tout ça pour dire : Fuck you, Lost !

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Allons y franchement, cet épisode signé Carlton Cuse (le loser de Lost) et Jeff Pinkner (le loser d’Alias) était bien pathétique. Reprendre la saison après cette pause de 8 mois avec un tel épisode, c’est... quoi ? Ils ont diffusé des épisodes inédits depuis le mois de mai ? Vous êtes vraiment sûrs ?
Pourtant il était dans la parfaite continuité du final de la saison 2, cet épisode.
Après avoir été kidnappés dans le dernier épisode par Les Autres, Sawyer et Kate arrivent à s’échapper, tandis que Jack tente de son côté de leur faire gagner du temps dans leur évasion. Voilà. Ils ont vraiment réussi à coller 6 épisodes au milieu de cette intrigue ?
J’ai beau chercher, je ne vois pas...

Mais passons, car j’ai deux gros reproches à faire à cet épisode.

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When there is nothing left to burn...

Ah, Lost, comme tes flash-beurks m’avaient manqué tellement si fort !
Je l’ai déjà dit et je le redirai sans doute, mais à mon avis un épisode doit comporter au plus quatre flash-backs pour ne pas faire sombrer le téléspectateur dans l’ennui. A la limite, un cinquième flash-baaaah peut être acceptable si ils se passent sur LildeLost et pas dans la jeunesse catholique de Charlie.
Combien de flash-trucs dans cet épisode ? Sept !

On plonge dans le passé de Juliet à sept reprises au cours de l’épisode. Juliet, nouveau personnage préféré des scénaristes après Eko et Anna Lulu, est donc une super spécialiste de la fertilité qui peut mettre enceinte les souris mâles. C’est plus utile qu’on peut le croire. Juliet est tellement douée qu’elle arrive à rendre sa sœur enceinte. Et c’était pas facile facile, car sa sœur était un peu cancéreuse. Ou alors c’était un homme. Ou une souris. Ils sont un peu ambigus sur ce point, les scénaristes. Le fait est qu’elle était tellement douée que le Chasseur de Tête à la solde de Les Autres lui offre un poste. Et tue son ex-mari pour elle. Mais on s’en fout.
Les flash-barfs de Juliet prennent du temps. Les flash-bêêêêê de Juliet cassent énormément le rythme d’un épisode qui n’avait vraiment pas besoin de ça. Pourtant, j’ai deux compliments à leur faire.

Le premier est que le processus de recrutement de Les Autres est rigolo. Ils font passer des gens sous des bus et viennent vous démarcher à la morgue. Ils ont un sens de l’à-propos remarquable, ces Les Autres.
Le deuxième bon point est plus trivial, presque champêtre : c’est toujours avec plaisir que je retrouve Ethan. Le cousin de Tom Cruise. Chef Suprême de Les Scientologues (les « Les Autres » du Monde Réel). Meilleur ami de JJ Abrams. Qui d’ailleurs devait réaliser cet épisode, mais il devait être occuper à autre chose. Genre dévorer le placenta de Katie Holmes. Ce qui (coïncidence ?) nous ramène au métier de Juliet.
Trop forts, ces Les Scientologues.

Un grand merci au cousin de Tom Cruise, donc, sans qui il me serait beaucoup plus difficile de parler régulièrement de ce culte si précieux.

J’ai quand même un reproche (en dehors du fait que c’était long et chiant). Le truc le plus ridicule du truc-dans-le-passé-de-la-semaine est sans doute le bus. Car le vilain ex-mari de Juliet est écrasé par un bus. Et on le voit venir. Genre beaucoup.
Déjà, parce qu’ils ont déjà fait le coup dans le première saison avec « They took my son ! » et que c’était beaucoup plus réussi à l’époque.
Ensuite, et surtout, parce qu’ils nous l’annoncent quelque minutes plus tôt quand Juliet annonce (sur le ton de la conversation à un recruteur très bizarre qui se trimballe avec des photos montages de gens qui « marchent » dans un parc) que la seule façon dont elle pourrait travailler pour les gens photos montés serait que son ex se fasse écraser par un bus.
Enfin, nous montrer le bus quelque seconde avant que le mec traverse sans regarder, c’est mettre KO Madame Subtilité une bonne fois pour toute.

Quand je pense que j’ai fait tout un paragraphe sur ce truc inutile juste pour pouvoir écrire « gens photos montés »... J’aurais pu me contenter de « Le bus ? Prévisible ! ».

Comme tout ce qui se passe sur Lildelost.
Enfin, sur la petite île mitoyenne à Lildelost.

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... you’ve got to set Lost on fire

Malheureusement pour Jack, il semblerait que tous ces mois passes dans une salle d’opération à attendre que la saison reprenne lui ait fait perdre ses... testicules : Jack est une petite chochotte qui n’a même pas osé tuer Ben ! Regardez moi, je suis Jack, et je ne tue pas les gens !
Par contre, Jack est une drama queen : il faut d’abord que l’opération soit sur le point d’échouer pour qu’il se dise que, peut-être, si le suspens est assez fort et que ça le fait suffisamment passer pour un héros, c’est le bon moment pour recoudre ce pauvre Ben et lui sauver la vie.
Gros con.

Heureusement, il n’y a pas que Jack sur Lil’deLost. Il y a aussi Sawyer (yeah !), Kate (trop bien !), la fille de Rousseau (youhou !) et son lance-pierre (yeahbutwhat ?!?). Il y a aussi des méchants tragiques comme Picket (il meurt !), Aldo (le Maton Rigolo), Karl (un mec trop cool !) et le gros Tom !
Tout ce beau monde, pas étonnant que tout ce qui se passe sur l’île soit aussi... quelque chose !

Mais voyons plus en détail ce qu’il se passe dans la vie de nos personnages. Mais très vite, hein, parce qu’on a tous mieux à faire :
- Sawyer continue de donner des surnoms aux gens. C’est lourd. Depuis longtemps. Mais Carlton Cuse trouve ça fantastique, et ça lui évite d’avoir à penser à son scénar quand il est en train de chercher des surnoms « rigolos ».
- Kate est toute jolie et toute sale, et elle parle encore en pleurant dans un talkie-walkie.
- La fille de Rousseau est également la « fille » de Ben. Ou pas.
- Son lance-pierre va bien, merci pour lui.
- Picket est toujours aussi unidimensionnel, et ça ne risque pas de s’arranger maintenant qu’il est mort.
- Aldo n’est pas très important, mais il a un super prénom.
- Karl est le petit ami de la Fille de Rousseau. Ils s’aiment très fort. Quand ils seront grands ils vivront dans une grande maison au bord de la plage, ils nageront avec les dauphins, et ils auront deux enfants, un garçon et une fille. Si ils en sont si sûrs, c’est parce que vraiment, ils s’aiment très fort. En attendant, Les Autres lavent le cerveau de Karl. Et c’est pas cool. En plus, c’est pompé sur Orange Mécanique, me dit la rédac’ cheftaine.
- Tom est en passe de devenir mon membre de Les Autres préféré. Il est humain. Et dans Lost, ça fait bizarre.

Voilà voilà, Kate et Sawyer s’échappent en pirogue (si si) avec Karl.
Parce qu’on avait vraiment besoin d’un nouveau personnage inutile.

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Ma Scène Préférée de la Semaine Qu’Elle est Bien

En pleine opération... enfin, pendant que Jack était censé l’opérer, Ben se réveille. Ok, Michael Emerson doit justifier un minimum son salaire, mais c’était quand même ridicule de le voir se réveiller comme un fleur et lancer des remarques sarcastiques depuis sa table d’opération. Le sarcasme, c’est cool. Et la justification est drôle : Jack est un Gros Con, pas un anesthésiste !
Emerson est toujours bon, et flippant, et ça c’est toujours bien. Les bons points, dans Lost, c’est précieux. Profitons en !

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Ma Jolie Conclusion

Certaines vérités sont indéniables. C’est pour ça qu’on les appelle comme ça.
Prenez par exemple « Les anarchistes posent des bombes ». C’est vrai. Quelle personne raisonnable viendra vous dire le contraire ?
Tout au long de cette review, j’ai essayé de vous faire partager mon opinion sur l’épisode en vous disant que j’avais deux regrets principaux : tout ce qui se passe sur l’île est chiant, et tout ce qui se passe dans les flash-backs est nul. A partir de là, je défie quiconque de me dire que tout ce qui ne rentre pas dans ces deux catégories n’est pas exceptionnel. C’est la logique même !
Du Lost de très, très grand niveau.

Le meilleur dans tout ça, c’est qu’il n’y a aucune raison que ça s’empire. Encore 15 épisodes, à la suite, sans aucune pause. Le retour de Paolo, Nikki, Claire, Charlie et tous leurs amis. Des flash-backs à foison qui vont nous en apprendre énormément sur le passé de nos personnages favoris et nous offrir un regard neuf sur tout ce que l’on croyait savoir d’eux.
J’ai. Trop. Hâte.

Ju
P.S. La semaine prochaine, je vous expliquerai ma nouvelle théorie : tout est plus drôle en espagnol.
Et on parlera un peu de Lost.