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Ma Saison à Moi - La Saison à Ju - Edition 2008/2009

Saison à Ju: Edition 2008/2009

Par Ju, le 19 juillet 2009
Par Ju
Publié le
19 juillet 2009
Saison La
Episode La
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J’aime à penser que dans 500 ans, quand mes textes seront lus à haute voix dans les salles de classe par des enfants-cyborgs, on se souviendra de moi pour mon style aérien, mon sens du mot juste, et ma simplicité. Et pas uniquement pour le rôle crucial que j’aurais joué dans la création du vaccin contre la calvitie.

Quand chacune de mes phrases sera le sujet d’analyses prétentieuses, quand les lettrés trouveront du sens à la moindre de mes virgules et à la moindre de mes fautes d’orthographe, j’espère qu’ils n’oublieront pas pour autant la valeur historique de la chronique défilant devant leurs yeux. C’est justement dans cette optique historique, et en toute modestie, que j’espère faire du texte globalement inoffensif qui suit la référence absolue témoignant des qualités, et de la richesse, de la saison télévisuelle qui s’est achevée il y a peu de temps, en l’An Zéro après Michael Jackson.

En d’autres termes, dans six mois, quand je serai touché de plein fouet par les émissaires de ma propre vieillesse, j’espère me souvenir de la saison 2008/2009 pour les raisons suivantes.

Une saison sans nouveautés... ou presque

S’il y a bien une chose que je retiendrais de la saison passée, c’est qu’elle ne me semble pas avoir eu de personnalité propre. Ce qui fait la personnalité d’une saison, en général, c’est la qualité de ses pilotes, ses nouveaux succès. Là, pendant un an, j’ai plus eu l’impression d’assister à la deuxième partie de la saison précédente qu’à autre chose, comme si on avait tous subit les conséquences de la Grève des Scénaristes pour une année de plus. À cause de la grève, très peu de pilotes ont vu le jour, et la poignée de nouvelles séries auxquelles on a eu le droit manquait terriblement d’originalité.

À une petite exception près.

Perdue au milieu de l’été 2008, sur un network (ABC Family) dont le principal trait semble être la niaiserie, The Middleman était ma série toute neuve préférée de la saison passée, mon petit bonheur complètement décomplexé, drôle, original, et rassemblant environ trois téléspectateurs chaque semaine devant leur télé. Une vraie bonne série, un succès créatif à nuancer de deux éléments. Le premier, c’est qu’une diffusion pendant l’été, quelques mois à peine après la grève, veut forcément dire que The Middleman n’appartient pas vraiment à la saison 2008/2009. Le deuxième c’est que tout ça n’a aucune importance puisque la série a été annulée. Sans surprise.

TOP 10 DES MEILLEURS ÉPISODES DE LA SAISON
N°10 – The Middleman – 1.07 – The Cursed Tuba Contingency
En une phrase : Lacey et le Middleman se font une toile.

Mais c’était foutrement bien, nom d’un Petit Poney. C’était neuf. Et la fraicheur ça faisait vraiment du bien, dans une saison qui m’a donné l’impression de durer deux ans. La faute à la plupart des nouvelles séries lancées à la rentrée 2007, qui se sont vues reconduites simplement parce qu’il n’y avait rien pour les remplacer.

Une saison de survivants

Parmi ces séries reconduites sans raison et annulées quelques épisodes plus tard dans l’indifférence générale, Dirty Sexy Money, Pushing Daisies, et surtout Life. Et pour l’une d’entre elles, c’est une bonne chose, car sans ce renouvellement inespéré, je n’aurais sans doute jamais eu le courage de rattraper mon retard sur Life, un cop show soigné, drôle, avec des acteurs charismatiques, que je suis content d’avoir eu l’occasion de découvrir avec un peu de retard.

TOP 10 DES MEILLEURS ÉPISODES DE LA SAISON
N°9 – Life – 2.12 – Trapdoor
En une phrase : Les aventures de Charlie Crews et de Garrett Dillahunt, trafiquant russe.

Je ne suis pas sûr que la deuxième saison ait été aussi bonne que la première, elles sont trop différentes pour pouvoir les comparer facilement, mais l’alchimie entre Sarah Shahi et Damian Lewis était toujours là, et l’originalité toujours suffisante pour me faire regarder une série policière. Un exploit en soi.

Une autre série qui s’est vue donner une seconde chance est Terminator : The Sarah Connor Chronicles. Et là, l’annulation fait déjà beaucoup plus mal, car sous ses airs bêtes et malgré ses errances, Terminator était la meilleure série de science-fiction de la saison passée. C’est celle qui faisait preuve du plus d’honnêteté face à l’histoire qu’elle racontait, et aux conséquences que ça impliquait. C’est elle qui possédait le propos le plus intelligent sur les dérives de la technologie. Et contrairement à une autre série que je ne citerai pas, sans aucune condescendance.
Après des épisodes indépendants réussis en début de saison, puis un passage à vide, Terminator a fait preuve d’une montée en puissance assez épatante, et sans concession, sur ses six derniers épisodes, pour une fin de toute beauté.

TOP 10 DES MEILLEURS ÉPISODES DE LA SAISON
N°8 – Terminator – 2.21 – Adam Raised a Cain
En une phrase : Les aventures de la petite Savannah et de Garrett Dillahunt, robot tueur.

L’annulation fait donc très mal, puisque Terminator faisait partie de ces trop rares séries qui ont su profiter d’une deuxième saison miracle pour vraiment s’améliorer. C’est déjà tellement rare qu’un network laisse le temps de s’installer à une série...

La dernière série survivante de la grève dont je voudrais parler, c’est The Big Bang Theory, qui a su transformer une première saison réussie en un vrai succès créatif et, encore plus rare, un vrai succès public. Le renouvellement était moins surprenant, puisque la série s’était assez bien débrouillée durant la grève, mais il faut quand même noter que Big Bang est une des seules séries issues de la saison précédente qui aura su augmenter très nettement son nombre de téléspectateurs d’une année à l’autre.

TOP 10 DES MEILLEURS ÉPISODES DE LA SAISON
N°7 – The Big Bang Theory – 2.11 – The Bath Item Gift Hypothesis
En une phrase : Sheldon, Penny, Noël.

L’ingrédient qui manquait sûrement à la première saison, c’est un peu de cœur. Et pas dans le sens gnangnan du terme, comme avec la relation Penny/Leonard qui n’intéresse personne. Juste avec des personnages qui apprennent à vivre avec les manies des autres, et même à les apprécier. Le duo Penny/Sheldon, répétitif et poussif en première saison, est devenu la plus grande source de rires dans la seconde, à mesure qu’ils apprenaient à se supporter, et l’aspect le plus réussi de la série. Et ça n’a jamais été aussi évident que dans l’excellent épisode de Noël.

Une saison de renouveau créatif

Mais il n’y a pas que les jeunes séries qui ont su trouver leur identité cette année. Il y a aussi des séries un peu plus anciennes, un peu fatiguées, qu’on avait beaucoup, voire tellement beaucoup, aimé à une époque et qui nous avait déçus depuis.... pour finalement effectuer un retour très en forme, à la surprise générale.

Tout le monde le sait, Scrubs était devenue méconnaissable et complètement pathétique ces deux dernières années. Par miracle, et sans doute par excès de fierté, Bill Lawrence a su retrouver tout ce qui faisait le charme de sa série pour sa dernière saison. Ou au moins, ce qui aurait dû être sa dernière saison, et qui ne sera finalement que l’adieu à son acteur principal. Ce n’était peut-être pas aussi émouvant que le départ de Michael J. Fox de Spin City, mais c’était quand même franchement bon.
Je n’ai pas particulièrement hâte, pas contre, de découvrir la suite/série dérivée qu’ils nous préparent pour la saison prochaine. Surtout sans Eliza Coupe.

Autre saison surprenante, la cinquième de The Office, très réussie, et qui est arrivée à ne pas trop souffrir de l’absence d’Amy Ryan. Faire disparaitre Jan était une excellente idée, faire disparaitre le triangle Andy/Angela/Dwight encore plus (même si ça aurait sans doute mérité d’être fait plus rapidement), mais le vrai plus de cette saison, c’est d’avoir enfin permis à Michael Scott d’évoluer un peu.

TOP 10 DES MEILLEURS ÉPISODES DE LA SAISON
N°6 – The Office – 5.23 – Broke
En une phrase : Les négociations selon Michael Scott

L’arc de la « Michael Scott Paper Company » était une vraie réussite. Les scénaristes ont réussi à rendre Michael drôle sans jamais retomber dans les pires excès (« Survivor Man », le summum de la bêtise), et à rendre le personnage beaucoup plus sympathique, tout en instaurant une nouvelle dynamique à la série. Le changement était temporaire, mais tout porte à croire que l’évolution apportée au personnage est là pour durer.
Au final, la douzaine d’épisodes diffusés en 2009 était sans doute parmi les plus brillants de la série depuis la saison 2.

Un retour en forme inespéré. Un peu comme celui de Friday Night Lights.

TOP 10 DES MEILLEURS ÉPISODES DE LA SAISON
N°5 – Friday Night Lights – 3.13 – Tomorrow Blues
En une phrase : Célébration d’un mariage à Dillon, Texas.

Le choix d’un épisode de Friday Night Lights à mettre dans le top n’était pas facile, et pas uniquement parce que toute cette excellente saison forme dans ma tête une masse indiscernable de Touchdown, QB1, et de larmes. Des larmes viriles. La saison 3 est de très grande qualité, une réussite qu’on apprécie encore mieux après la catastrophe (toute relative) qu’était la seconde saison, et le final illustre à merveille ses qualités.
Très clairement, une saison plus courte a été très bénéfique à des scénaristes qui ont eu beaucoup de choses à raconter en très peu de temps. On en revient au meilleur du drame (en reprenant des ficelles de la première saison, mais pas uniquement), l’adieu à la majorité des acteurs s’est fait avec une grande classe, la ville de Dillon était rarement apparue aussi vraie, et Landry n’a tué personne. Que demander de plus ?

Difficile en tout cas de ne pas être impatient de découvrir ce que la FNL nous réserve pour ses deux dernières saisons.

Une saison de HBO

Très récemment, une fois la saison finie et avec un planning série en mode vacances, je me suis enfin décidé à ouvrir les trois coffrets DVD qui trainaient sur mon étagère depuis des mois, et j’ai commencé à regarder Deadwood.

Quelle bonne idée. Quelle excellente série. Quel dommage de ne pas avoir eu de quatrième saison. C’est du grand HBO, du niveau de Rome et de Carnivale. Et c’est quand même autre chose que True Blood.
En bonus, c’était aussi l’occasion pour moi de revoir Garrett Dillahunt, qui non content de jouer le Nemesis de Charlie Crews dans plusieurs épisodes de Life, et d’être absolument génial dans trois rôles différents de Terminator, apparait également dans Deadwood. Dans deux rôles complètement différents.

Apparemment, c’est son truc.

En tout cas, le type est vraiment bon, et il restera sans doute comme mon Acteur Préféré de la Saison.

Avec Ralph Richeson. Et Kiernan Shipka.
Qui sont des vrais gens, et pas des noms que je viens d’inventer.

L’autre série de HBO qui m’a vraiment marqué cette année, c’est Flight of the Conchords, que j’ai commencé à regarder complètement par hasard avant le début de la saison 2. Sans même savoir qu’il y aurait des chansons. Et quelles chansons.

TOP 10 DES MEILLEURS ÉPISODES DE LA SAISON
N°3 – Flight of the Conchords – 2.06 – Unnatural Love
En une phrase : La chorale des Ex.

Flight of the Conchords est un OVNI. Un truc qui n’aurait pu voir le jour que sur HBO. Et il n’aura fallu que quelques épisodes à Bret McKenzie et Jemaine Clement pour devenir mes idoles. Après un visionnage expéditif de la première saison, et avant une dégustation de la seconde, beaucoup de vidéos sur Youtube, et des chansons apprises par cœur.
La série est drôle, les chansons en général de haut niveau, et les deux acteurs/chanteurs/compositeurs/kiwis bourrés de talent.
Unnatural Love, mon épisode préféré de FotC, est un petit bijou, le parfait exemple de ce que donne la série quand elle est à son plus haut niveau d’humour, de musique, de mise en scène des chansons, et de blagues xénophobes sur ces saletés d’australiens. Immanquable.

Une saison. Deux belles ordures.

Les deux meilleures séries de la saison ont pour personnage principal un mec détestable sans cheveux. Vous voulez me faire croire que c’est une coïncidence ?

TOP 10 DES MEILLEURS ÉPISODES DE LA SAISON
N°2 – Breaking Bad – 2.09 – 4 Days Out
En une phrase : Walt et Jesse « cuisinent » en plein désert.

Walter White est une ordure. Si la première saison de Breaking Bad pouvait encore nous faire douter, la seconde est beaucoup moins ambiguë. Je n’en dirais pas plus, de peur de spoiler quelqu’un désirant découvrir la série. Un seul conseil : allez-y, la saison 2 est magistrale de bout en bout... ou presque. Les deux dernières minutes me restent un peu en travers de la gorge, c’est vrai, mais pas suffisamment pour retirer quoi que ce soit au bijou de AMC.
Bryan Cranston est un acteur brillant, ça on le savait, et c’est donc Aaron Paul qui m’a le plus surpris cette année. Jesse Pinkman, son personnage, touche le fond, la série joue à la perfection la carte de la dépression (et m’a pas mal rappelé The Wire...), et celui qui n’aurait pu être que le faire-valoir de Cranston s’est révélé être un acteur assez exceptionnel. Il faut quand même dire qu’il a été très bien servi par d’excellentes intrigues, il suffit de voir Peekaboo ou encore tout l’arc avec la surprenante Kristen Ritter pour s’en rendre compte.

Pendant ce temps, Vic Mackey est une ordure. Et là aussi, la septième saison de The Shield ne laisse pas place au doute. Une dernière saison magnifique qui vient clore une intrigue débutée littéralement dans le tout premier épisode. Une dernière saison éprouvante pour les personnages comme pour les gens, chez eux, devant leur écran, qui se rapprochent un peu plus de l’arrêt cardiaque semaine après semaine.
Quand il devient impossible de ne pas faire une crise d’angoisse devant une scène aussi anodine que Shane qui joue du piano, c’est qu’on est en train d’assister à quelque chose de plutôt brillant, et de vraiment stressant.

La dernière saison de The Shield c’est l’illustration parfaite de l’avantage que possède la télévision sur le cinéma, à savoir la possibilité de raconter une histoire sur la durée. Une histoire complète, sur plusieurs années, des heures et des heures d’épisodes, des milliers de lignes de dialogues... Tout ça pour en arriver à 40 secondes de silence dans l’avant-dernier épisode de la série. Quarante secondes où Michael Chiklis nous dit tout sans prononcer le moindre mot.

TOP 10 DES MEILLEURS ÉPISODES DE LA SAISON
N°1 – The Shield – 7.12 – Possible Kill Screen
En une phrase : Quarante secondes de silence.

Le meilleur épisode que j’ai pu voir à la télévision depuis très, très longtemps.

Ju
P.S. Putain de chauves. Si seulement il existait un vaccin contre leur terrible condition. Peut-être seraient-ils de meilleure humeur... Et pour parler d’autre chose, oui, je sais, il en manque un. Mais pour ma défense, j’ai eu l’impression d’en avoir déjà suffisamment parlé.