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Ma Semaine à Nous - Critique de l'épisode Semaine de la saison Semaine

N°124: Sponsorisée par les ours roses

Par la Rédaction, le 8 mars 2010
Publié le
8 mars 2010
Saison Semaine
Episode Semaine
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Nos séries sont de retour, et ça fait du bien. Nous avons même eu droit à une "nouvelle", Parenthood, dont la médiocrité a donné envie à Blackie d’en parler. Tomemoria, de son côté, a regardé Breaking Bad et nous livre son analyse des mystérieux flashback de sa saison 2. Ju en a donc profité pour se moquer de lui et d’un certain Pierre S. Tigrou s’est quant à lui enfin décidé à regarder un vrai bon drama, Mad Men. Mais uniquement parce qu’Abed a réussi à le séduire en Don Draper. Comme Mercy l’autre jour, Parenthood a au moins cet intérêt que l’on peut remettre Lauren Graham en page d’accueil. J’espère que ça la consolera de jouer dans une aussi mauvaise série.

Mothers & Fathers
Blackie a comme une impression de déjà-vu

Chouette, les Jeux Olympiques sont finis ! Chouette, il y a les nouvelles séries de mi-saison !
Oui ben ne vous réjouissez pas trop vite en ce qui concerne Parenthood.

Celle-ci démarre par une image bien familière, histoire de rassurer le spectateur : celle de Peter Krause faisant son jogging dans une jolie banlieue. Comme la musique est plutôt pop et entraînante, on se dit quand même que personne ne va mourir dans l’immédiat et que le ton est à la légèreté. Puisqu’on y est, autant continuer dans cette voie en nous montrant Lauren Graham en très jeune maman célibataire d’une adolescente casse-couilles. Mais attention, elle a vingt ans de plus cette fois, pas seize, et la fille est jouée par une bonne actrice, donc c’est pas trop pareil non plus !

Peter et Lauren font partie d’une grande famille composée des grands-parents, de plusieurs frères et sœurs, de leurs conjoints respectifs, et des petits-enfants, interprétés par une floppée d’acteurs bien sympas mais n’ayant plus de boulot à la télé ou au cinéma. Tous aiment se réunir autour d’une grande table ensevelie de nourriture et gueulent en même temps. C’est une famille où tout le monde aime se parler, constamment, surtout au téléphone. Là, on se rend compte que mis à part la concentration sur les relations parents-enfants plutôt que celles entre frères et sœur, on est bien devant une réplique exacte de Brothers & Sisters par NBC.

On a le couple face à un enfant malade, la mère divorcée qui a du mal à gérer la rébellion de ses enfants tout en se trouvant des rencards, l’enfant caché, la mère surbookée. C’est le même type de personnages vus et revus, le même type de situation trop dure qui les fait gueuler et tourner dans tous les sens. Sauf que le résultat est encore plus chiant que la version Walker. Au moins les réflexions politiques très profondes de B&S sont drôles comparées à la grande leçon « la vie est une guerre » qu’on nous sert ici. Si je vous dis qu’en plus leur nom de famille est Braverman, je crois que cela résume bien le pathos général.

Le capital sympathie d’un cast peut faire beaucoup pour motiver à rester devant son écran, mais celui-ci n’a pas réussit à surpasser l’ennui mortel que m’a procuré ce Pilote. Ce qui me fait le plus mal, c’est que cette nullité a été écrite par Jason Katims, à qui j’en veux déjà cette année d’avoir fait un peu n’importe quoi sur Friday Night Lights. Mais même au plus bas, FNL est infiniment supérieure à Parenthood. Vraiment, je ne comprends pas comment il a pu pondre ce truc.

Peut-être que Parenthood a besoin de temps pour trouver sa propre voie et rendre ses intrigues plus captivantes. Cela arrive souvent. Si c’est le cas, faites-moi signe dans une dizaine d’épisodes, parce que je n’ai pas le courage de perdre mon temps devant un énième soap familial qui n’offre rien pour se détacher du lot.

Walter Bear
Tomemoria est d’humeur analytique

Puisque la saison 3 commencera dans deux semaines, j’ai décidé de découvrir Breaking Bad histoire de pouvoir en faire des review. En effet, aux vues des tableaux de notes, cette série était si bien écrite, réalisée et interprétée qu’elle était propice à l’analyse. Je n’ai pas été déçu. Loin de là. Et c’est avec impatience que j’attends de pouvoir écrire sur la prochaine saison.

Toutefois, comme les autres rédacteurs, j’ai été déboussolé par les dernières minutes de la saison 2. Plusieurs épisodes précédents commençaient par des flash-forward court et sans paroles, où un ours en peluche rose se noyait dans une piscine, avant d’être repêché et emmené dans un sac en plastique, entouré d’un décor apocalyptique laissant présager une tragédie à venir. Hier soir, quand le season finale s’est achevé sous mes yeux, j’ai eu l’impression d’avoir assisté à un gros fouttage de gueule. L’incident est en réalité un crash d’avions, dont Walter, le personnage principal, n’est que très indirectement responsable. Sans entrer dans les détails, cette scène manque de réalisme, donc de crédibilité. La série nous avait pourtant habitués à autre chose, s’appuyant sur des lois de la chimie pour servir son propos. J’étais en colère car je me sentais manipulé. Aucune tragédie n’attendait les protagonistes. Les corps dans les sacs en plastiques devant la maison de Walt sont ceux d’anonymes. Pourquoi avoir insisté toute la saison sur cet événement ? A quoi bon cet incident si, jusqu’à preuve du contraire, il n’aura qu’un impact minime sur la suite de la série ? Puis, après réflexion, je pense avoir compris le sens de ces flash-forward.

Leur principal problème est qu’ils sont entièrement symboliques, ce que la série n’a que rarement fait, cantonnée à un réalisme brillamment maîtrisé. Que voit-on dans ces flashs ? Un ours en peluche rose. Pas la peine d’être un génie pour voir le parallèle entre l’ours rose et Walter, également vêtu de rose dans les dernières séquences, et qui avait déjà été relevé par anne sur le forum l’an dernier. A partir de ce parallèle, on peut établir que cet ours est Walter.
Les flashs nous présentaient déjà son œil, flottant à la surface de la piscine avant d’être aspiré par le système de filtrage d’eau. Ainsi, l’ours se retrouve borgne. Walter serait-il le seul borgne dans un royaume d’aveugles ? A la fin de la saison 2, il est le seul protagoniste à connaître toute la vérité, son partenaire ignorant qu’il est responsable de la mort de sa petite amie. Je pencherais pour une interprétation plus sombre. Walter a perdu de vue le sens du mot « justice ». Ce qu’il a traversé depuis la découverte de son cancer l’a transformé en un manipulateur, un parrain de la drogue et pire que tout en meurtrier. Que ce soit d’un assassin ou d’une jeune fille noyée dans son vomi, Walt a franchi la ligne depuis bien longtemps. Et il en a conscience, d’où la présence de l’autre œil, toujours accroché à la peluche. Il sait qu’il a mal agi. Lorsque Jane a commencé à s’étouffer dans son propre vomi, il a d’abord voulu la sauver. Puis il s’est arrêté, figé par le danger que cette fille représente, non seulement pour lui, mais aussi pour Jesse, qu’il considère comme sa famille. L’ours ne discerne plus vraiment la justice. Mais il n’est pas aveugle non plus.

Puis il est repêché, mis dans un sac en plastique et emmenés à l’extérieur, où deux cadavres, eux aussi dans des sacs en plastique, sont étendus devant la voiture de Walt aux vitres fracturées. Là aussi, il est facile de comprendre que cette voiture est une métaphore de la cellule familiale, très abimée en fin de saison. Les vitres sont brisées à jamais. Elles n’ont peut-être pas encore cédées (Skyler s’est approchée de la vérité, mais n’a pas encore tout découvert), mais qui sait si la voiture est encore en état de marche ? L’incident a laissé le véhicule endommagé et c’est d’un œil impuissant que l’ours contemple son œuvre.
Les deux morts anonymes sont également des dommages collatéraux des choix de Walter. C’est le père de Jane qui était responsable des deux avions. La perte de sa fille l’a trop bouleversé pour qu’il exécute son travail correctement. Au-delà de l’artifice de scénario jugé, à raison, trop simple, on distingue la volonté de pointer Walter du doigt. Ces morts relèvent de sa responsabilité. L’effet boule-de-neige, peut-être inadéquat à cette série, permet au moins de comprendre au final la raison des flash-forward. Ils n’ont jamais voulu nous avertir d’un événement apocalyptique à venir. C’était au présent qu’ils se référaient. L’événement était la lente descente en enfer de Walter, sa transformation progressive auquel nous avons assisté depuis le début de la série. La magnifique chute libre de l’ours le souligne à merveille. Et c’est à nouveau en noir et blanc que se conclut cette saison deux, alors que l’ours rose, après sa longue chute, s’apprête à toucher le fond, sous les yeux d’un Walter sans voix.

Pierre Sérisier is My Master Now
Ju est d’humeur moqueuse

Alors que Survivor est dans sa vingtième saison, je n’avais vraiment aucune raison d’arrêter de regarder. Non seulement d’anciens candidats reviennent, mais en plus ça me permettra peut-être d’en écrire une critique au cours de la saison si un épisode se révèle être propice à l’analyse, ou encore de parler un peu de ma petite personne dans cette introduction. Parce que c’est vraiment ça qui intéresse les gens, avouons-le, m’écouter parler de moi ou de ce que je vais écrire.

Toutefois, comme d’autres, j’ai été déboussolé par l’élimination de cette semaine. Ce n’est pas du tout le sujet de mon texte, mais je pensais que ça vous intéresserait de partager mes états d’âme. Ce dont j’ai plutôt envie de vous parler, c’est de l’épreuve de confort de cette semaine, et surtout de toute la symbolique qui s’y cache.

A première vue, c’est une épreuve de Survivor tout ce qu’il y a de plus classique. Des corps huilés qui s’élancent sur une piste glissante dans le but à la fois hilarant et émoustillant de récupérer des balles de couleur. La photo parle d’elle-même.
Mais la photo nous dit-elle vraiment tout ? Quelle est la vraie symbolique dissimulée derrière cette épreuve ? Plus j’y pensais, plus je me repassais la scène au ralenti, encore, et encore, et encore, plus la vérité m’est apparue comme évidente. Oui, après mûre réflexion, je pense avoir compris le sens de cette scène de glisse pseudo-érotique. Vers quoi s’élancent Jerry et Amanda ? Des balles de couleur. Des balles. Pas la peine d’être un génie (que je suis de toute façon, mais ça ne m’est d’aucune utilité ici) pour voir le parallèle entre ces balles et le terrible machisme qui règne sur cette saison. A partir de ce parallèle, on peut établir qu’Amanda va devoir retrouver ses couilles pour ne pas être éliminée très vite.

Ne te décourage pas, petite Amanda, accroches-toi à tes rêves !

Je ne crois pas que ce soit la peine d’aller plus loin dans mon analyse, les faits parlent d’eux mêmes. Quatre épisodes, quatre éliminations, trois femmes dégagées. Du côté des « Héros », c’est encore plus évident, avec trois femmes éliminées à la suite pour une équipe se résumant maintenant à sept gros machos pour seulement deux gonzesses qui portent super bien le bikini.
Alors après ça, je pourrais très bien continuer mon exercice de masturbation intellectuelle sur deux paragraphes supplémentaires pour vous prouver que l’arrachage violent de balles (de couleur) représente évidemment ce que l’intrigue des prochains épisodes nous réserve, mais je ne crois pas que ce soit utile.

Ou alors, je me trompe. C’est possible. Peut-être que j’accorde bien trop d’importance à un simple détail visuel. Parfois, des balles de couleur ne sont que des balles de couleur. Et parfois, un ours en peluche rose n’est rien d’autre qu’un putain d’ours en peluche rose.

Par contre, les chiffres suspendus au-dessus des têtes d’Amanda et Jerry représentent bien évidemment l’inexorable passage du Temps et les années qui séparent les candidats old school, comme Jerry, de la nouvelle génération représentée par Amanda.
Pas la peine d’être un génie pour s’en rendre compte.

Pride and prejudice. That’s two sins, how about a third ?
Tigrou n’en finit pas avec la fac

Ca y est ! Apres des années de tergiversations et d’hésitations, je me suis enfin mis à regarder Mad Men hier.

Pas à cause du lobbying de pErDUSA. Ni à cause des Golden Globes. Ni à cause des qualités évidentes de la série. Non, je me suis mis à regarder Mad Men, parce que Community a fait une référence à Don Draper dans son épisode de cette semaine. Eh oui !

Il faut dire que Community a fait très fort cette semaine, nous offrant un épisode encore plus absurde et hilarant que d’habitude. Et Jeff tout nu. Qui se penche. Avec une queue (de billard) dans les mains. Elle était facile, je sais.

Des 3 sitcoms de la rentrée que je regarde, à savoir Modern Family, Cougar Town et Community, cette dernière est de loin ma préférée. Et je ne dis pas ça pour dénigrer les deux autre. En une quinzaine d’épisodes Modern Family et Cougar Town ont su construire deux « familles » de personnages attachants et drôles, et les deux séries me font régulièrement éclater de rire. Chose plus difficile : j’aime suffisamment l’atmosphère de ces séries même leurs épisodes moins drôles me fassent passer un bon moment.

Pourtant, malgré tout le plaisir que j’ai à regarder ces deux séries, il ne fait aucun doute que Community est deux ou trois crans au dessus dans mon échelle de valeur. D’abord, parce que l’humour y est plus exigeant. Tellement exigeant que j’estime passer à coté d’environ 63% des références culturelles de la série (maintenant que je regarde Mad Men j’espère baisser ce taux de non saississage des blagues à 58%)… Tellement exigeant aussi que, quand j’en saisis une, je ne me contente pas de rigoler : j’ai l’impression de rigoler SEUL avec les scénaristes. Et pour un snob, quel plaisir !

L’autre gros atout de Community, c’est son univers. Alors que Cougar Town et Modern Family se centrent sur quelques personnages, dont on a déjà l’impression d’avoir bien fait le tour en moins d’une saison, et dont les ressorts comiques – s’ils sont efficaces – varient peu d’un épisode à l’autre, Community semble décidée à construire un véritable petit monde, truffé de personnages secondaires truculents capables de venir en renfort de l’intrigue. En cela, la série me rappelle les meilleures années de Gilmore Girls ou de Scrubs, ou encore Greek.

Une série plus exigeante et demandant plus d’investissement de la part du téléspectateur était condamnée à faire moins d’audience… L’annonce officielle de son renouvellement, qui est tombée cette semaine, est donc une excellente nouvelle ! Je laisse le mot de la conclusion à Ju : "Et c’est pourquoi Alison Brie ferait une épouse parfaite".

la Rédaction