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Ma Semaine à Nous - Critique de l'épisode Semaine de la saison Semaine

N°127: Sponsorisée par les acteurs dont on a pitié

Par la Rédaction, le 29 mars 2010
Publié le
29 mars 2010
Saison Semaine
Episode Semaine
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Autant vous dire qu’il n’a pas été facile de trouver quelqu’un à mettre en page d’accueil cette semaine. Entre Tomemoria qui parle de Melrose Place, la série que tout le monde avait oublié, Conundrum qui parle de Parenthood, la série que tout le monde veut oublier et Iris qui parle de Grey’s Anatomy, la série qui sombre dans l’oubli, le choix n’était pas flagrant. On aurait pu se joindre à Blackie pour rendre hommage à Melinda Clarke et à sa délicieuse présence dans Vampire Diaries, mais voilà, point de photo promo utilisable, il a fallu se résoudre à faire comme avec Lauren Graham il y a quelques semaines : mettre en page d’accueil un acteur qu’on aime beaucoup mais qui ne réussit pas à travailler pour une vraie bonne série. Peter Krause, tiens bon, on est tous avec toi.

Who knew you’d be such a nice show to watch, bitch !
Tomemoria aime les torses poilus

S’il y a bien une série dont je me foutais de connaître la suite, fin 2009, c’était ce remake moisi de Melrose Place. Malgré l’arrivée bienvenue d’Amanda, la série m’ennuyait profondément et je m’étonnais de ne lui trouver aucune qualité. La résolution du meurtre de Sydney se fit en catastrophe, sans suspense et sans aucune classe. Pour preuve, sa fille et son copain alcoolique ont tous deux été éjectés de la série afin que la CW puisse payer Heather Locklear le plus longtemps possible. Déjà un bon point pour cette reprise : Auggie et Violet ne sont pas près de me manquer et leur sortie clichée au possible à grand coup de moto et de route en plein désert aura au moins eu le mérite de me faire exploser de rire.

A présent, et c’est là où la série m’a étonné, la reprise est d’une toute autre teneur que ses débuts. Bon d’accord, peut-être pas « d’une toute autre », mais quand même, Melrose Place est beaucoup plus marrante à regarder. Pour commencer, en deux épisodes, je me suis surpris à retenir le nom de tous les personnages alors que je leur attribuais jusque-là, celui des personnages qu’ils avaient joués dans d’autres séries. Il faut dire que je l’aimais bien en Ruby…
De plus, les scénaristes n’ont plus peur d’enchainer les rebondissements "soapesques" et de faire interagir les personnages entre eux. Terminées les intrigues fermées entre Jonah, Riley et Ella. Enfin séparés, les personnages les plus plombant de la série s’épanouissent chacun de leur côté, l’une en flirtant avec le copain d’Amanda (que j’appelle encore 4400 à cause de sa barbe, désolé Once&Again ) sous l’œil d’un appareil photo. Et Jonah s’envoie Katie Cassidy, avec qui il forme un bien meilleur couple, tout en découverte et ajustement.
J’ai vraiment l’impression que les personnages interagissent davantage qu’en 2009. Ou peut-être étais-je trop satisfait par cette scène visuellement très agréable où les garçons s’amusent au ballon dans la piscine, exposant l’un après l’autre leur torse scintillant, et ma foi assez velus pour la CW ! Moi qui étais persuadé que la chaîne forçait ses acteurs à s’épiler, Melrose Place m’a prouvé le contraire ; c’est donc encore un bon point pour elle !

Si j’avais quelques bémols à ajouter, ce serait cette intrigue de peinture dans laquelle les scénaristes ont coincé Amanda en 2009. On ne voit pas bien où ça peut mener, mais on sent l’intrigue moisie et mal gérée. Quant à ces scènes dignes d’un film porno où David se fait surprendre en train de voler une bague par une grosse bombasse qui, au lieu d’appeler la police, crier à l’aide et lui jeter de l’eau bouillante à la figure, lui propose tout de go de faire des galipettes si elle le laisse s’enfuir avec son butin, WTF ? Je ne sais pas ce que les ex-scénaristes de Smallville me réservent avec cette intrigue, mais ce mauvais goût assumé me laisse sans voix.

Un peu comme le « Oh mon Dieu, Sydney ! Ah ah je t’ai eu ! » lancé en milieu d’épisode.

Parentage
Conundrum y a cru, patate crue

Ça aurait du être bon. Vraiment bon. Le showrunner de Friday Night Lights, Lorelai, Mr Incredible, Ann et Casey MacCall, ça aurait dû déchirer. Et pourtant, Parenthood réussit l’exploit d’être encore plus insipide que Brothers and Sisters.

Et pourtant, j’étais conquis dès le pitch. Adapté d’un film (check !), plein de gens de séries des années 90 (+1) et un vrai générique (bou-yah). Je me suis même dit que la série allait être ce que Brothers and Sisters aurait dû être. Mais Parenthood n’atteint même pas le niveau du drama inégal d’ABC. Les intrigues ne sont pas assez profondes pour qu’on s’investisse, et pas assez drôles pour trouver la série charmante.

Et j’aimerais tellement dire que la distribution s’en sort bien, mais tous les acteurs ont l’air de s’ennuyer au moins autant que le téléspectateur. Le jeu de Lauren Graham était frais il y a dix ans, mais elle se révèle être uniquement la version féminine de Matthew Perry : une actrice limitée qui ne vit que sur le capital sympathie acquis sur une autre série. Pendant toutes ses scènes, je regrette vraiment le jeu beaucoup plus subtil et efficace de Maura Tierney. Pourtant son personnage est de loin le plus intéressant. C’est le seul qui est, de temps en temps, exploité en tant qu’autre chose que parent. Je sais que c’est dans le titre, mais tous les autres personnages n’existent uniquement en tant que parent. Entre le père qui se découvre un fils, un père qui réalise que son fils a un problème, et une mère qui pense négliger sa fille, les Braverman ont l’air d’avoir cesser d’exister dès qu’ils ont mis un enfant au monde. Et ça limite énormément le champ d’action. Le problème, c’est que je n’ai même pas envie d’en savoir plus sur cette famille aux problèmes communs mais tellement fades.

Au final, j’aurais dû m’en douter. Le showrunner de Wedding Bells, une tueuse de sitcom des années 90, le héros puant de The District, une actrice pas assez douée pour Bionic Woman et l’acteur principal de Dirty Sexy Money, ça ne laissait rien présager de bon.

Awesome, another Horseman…Must be thursday
Blackie retrouve sa joie de vivre légendaire

Je respire, mes séries fantastiques du jeudi sont revenues ! Je suis sûre que vous vous inquiétiez tous de mon état de santé ce mois dernier. J’ai dû me résoudre à parler de Parenthood pendant leur absence, rendez-vous compte. Donc, retour à mon bon vieux sujet préféré.

Je suis assez déçue par cette saison de Supernatural, qui fait traîner sa mythologie en longueur alors qu’il s’agit de la saison de conclusion. On se perd dans les loners où le moindre élément intéressant n’est pas creusé et où l’écriture vire parfois à la fanfiction d’un fratboy. Je n’avais pas grimacé autant depuis la saison 1. En tout cas dans mon souvenir. C’est peut-être parce que je me suis revisionné les deux premières saisons pendant le hiatus et qu’avec tout ce que je sais sur la suite je les ai revues à la hausse (surtout la 1, que j’ai pas mal décriée), mais me rappeler tout ce que j’aime dans SPN m’a permis de voir cet épisode de reprise plus tranquillement.

Beaucoup doivent regretter que ce ne soit pas reparti sur un gros évènement après un mois d’absence, et qu’on ne voit toujours pas cette fichue MORT EN PERSONNE, mais moi j’ai apprécié ce petit focus sur Bobby. Question intrigue générale, ce n’était pas très folichon et cela n’a pas fait avancer le schmilblick. S’il a quand même fonctionné, c’est parce qu’il était très chargé en émotion et qu’il y avait longtemps que SPN ne m’avait pas émue comme cela. Merci Jim Beaver.

The Vampire Diaries, par contre, y est allé très fort. Vu la bande-annonce, qui se focalisait sur la vente aux enchères des célibataires de la ville, je m’attendais à un épisode un peu mou autour de Damon.

Cette partie n’a finalement pris que cinq minutes et c’est Isobel qui s’est retrouvée au centre de l’intrigue. Ce qui fait qu’il y a eu de l’action dans tous les sens, au point que la sorcière et le frère boulet n’étaient même pas là.
Bien sûr j’ai encore bien ris aux conclusions rapides des personnages concernant le lien entre la mère d’Elena et la femme d’Alaric. Même si moi aussi je commence à croire que Ju, Tigrou et Gizz ne sont qu’une seule et même personne se cachant sous différents pseudos pour avouer ses préférences honteuses. La coïncidence est trop forte, ils s’appellent pareil et ils écrivent pour le même site !

Bref, on suit la recherche d’Isobel, tout le monde apprend les liens entre tout le monde dans cette histoire, et les rebondissements sont aussi nombreux que dans une telenovela. A côté de cela, le vampire échappé du tombeau va rejoindre ses amis. Et Melinda Clarke rend la relation de Matt et Caroline bien moins chiante rien que par sa présence. NOTRE Melinda Clarke ! S’il vous faut une excuse pour regarder The Vampire Diaries alors que vous n’en avez rien à cirer, la voilà. Moi elle m’a bien fait regarder Chuck. Elle est forte comme ça, Melinda.

La série laisse donc enfin la possibilité à ses nouveaux personnages (et ses guests de choix) de s’incruster. Pearl et Anna Belle sont toujours dans les parages, Isobel a droit à d’autres flashbacks et confirme qu’elle prendra bientôt plus de place dans le tableau, et Alaric évite de mourir bêtement. Tigrou me disait l’autre jour qu’on est généralement surpris lorsqu’un personnage meurt vraiment dans une série, alors que dans celle-ci c’est l’effet inverse. Je trouve que cela résume bien pourquoi elle nous plaît autant.

Bref Isobel est bien devenue vampire, pas trop de surprise sur ce détail. Par contre Damon ne savait rien sur le lien de sa victime avec son grand amour. Il s’est fait manipuler comme un bleu, c’est plutôt drôle qu’une centaine d’années plus tard Catherine le manipule toujours si facilement. Et je ne me posais aucune question concernant l’identité du père d’Elena, qui ne paraissait qu’anecdotique, mais elle ne l’est peut-être pas tant que ça. Puis c’est quoi ce prochain guest, ils veulent me donner des crises cardiaques ?

Ouh, que j’aime mon soap fantastique... Il n’y a que dans ces moments que je comprends un peu mes collègues de boulot hurlant chaque midi devant Les Feux de l’Amour, à résumer les cinquante épisodes précédents et spéculer sur les spoilers qu’elles ont lu, tout en arrivant à suivre l’épisode actuel (oui, j’ai des pauses déjeuner douloureuses). Sauf qu’à la rédac, on le fait par ordinateur interposé, c’est plus classe.

Suicide is painless… This episode wasn’t
Iris a un grave aveu à faire

Allez, autant l’admettre dès les premiers mots, histoire de vous épargner, à vous, une de mes éternelles introductions de 5 lignes narrant ma vie palpitante et censée apporter un peu de substance au mythe, à la légende, à l’Incarnation Du Cool que j’essaie régulièrement de vous faire croire que je suis, et de m’épargner, à Moi, cet exercice douloureux que l’on appelle "réflexion" : je regarde Grey’s Anatomy.

Je ne comprends absolument pas pourquoi, surtout quand on sait que je n’ai pas l’excuse du "mais je regarde depuis le début, je peux pas arrêter maintenant" puisque je ne m’y suis mise qu’il y a quelques mois, mais semaine après semaine, je passe 40 minutes devant les intrigues du Seattle Grace ; avec une concentration quasi-nulle et 12 fenêtres ouvertes, certes, mais 40 minutes quand même.

Le dernier épisode diffusé, ceci dit, m’a fait espérer quelque chose d’un peu meilleur, l’espace de quelques instants. Une thématique intéressante, celle du suicide assisté, a su capter mon attention pour la première fois depuis trop longtemps. Je m’attendais presque à ce qu’elle soit traitée de manière intelligente, et qu’elle m’inspire un superbe article très émouvant.
A posteriori, je réalise qu’avoir eu de telles attentes fait de moi quelqu’un de profondément désespérant.

Outre le plaisir que j’ai pu ressentir en voyant l’Insupportable Leslie Winkle de The Big Bang Theory souffrir (et quand je parle de souffrance, je fais allusion à sa maladie, et pas au fait qu’elle se coltine pour mari un Paul Rudd à Frange), et la satisfaction entraînée par le maintien de sa décision de mourir, j’ai dû assister à tellement de scènes remplies de bons sentiments que ça a complètement occulté les quelques points positifs que j’aurais pu en ressortir.

Grey’s Anatomy a su, au travers d’une série de flashbacks sur la guerre dégoulinants de clichés éculés, démontrer que Lost n’a pas été à l’origine des pires analepses de ce début de siècle, et que quelque soit le niveau auquel se plaçaient les aventures de Jack en Thaïlande, il était possible de faire plus médiocre.
En ajoutant à ça des histoires de couples qui semblent n’être là que pour convaincre chaque personne célibataire qu’elle est chanceuse, et une voix-off qui débite de grandes phrases se voulant sûrement profondes mais ne réussissant en réalité qu’à toucher le fond, un thème prometteur s’est retrouvé complètement gâché.
Et je ne sais pas qui a pu penser une seule seconde que terminer ce massacre par Christina Yang qui comprend que son ex-soldat de petit ami ne va pas bien lorsqu’elle le voit faire des pompes au milieu de la nuit était une bonne idée, mais cette personne ne devrait plus jamais être autorisée à travailler sur un script.
Jamais.

la Rédaction