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Ma Semaine à Nous - Critique de l'épisode Semaine de la saison Semaine

N°143: Sponsorisée par le Pouvoir de l’Ancienneté

Par la Rédaction, le 21 novembre 2010
Publié le
21 novembre 2010
Saison Semaine
Episode Semaine
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Vous le savez, Ma Semaine à Nous est une chronique écrite avec une précision thématique irréprochable, et chaque texte a sa place dans la grande fresque narrative que nous dressons ici semaine après semaine. En toute modestie. Le thème du jour : un truc en rapport avec des vieux et des jeunes. On parle aussi de Rubicon et It’s Always Sunny in Philadelphia.
Et pour faire plaisir à Iris, Danny DeVito est à l’honneur cette semaine.

Truxton
Conundrum rend hommage à Rubicon, une dernière fois

Je regarde de moins en moins de séries. Je n’ai même pas réussi à commencer une seule nouvelle série de cette rentrée. Ce n’est pas un constat aigri ou une variation d’un trentenaire à la "C’était mieux avant !", c’est juste que peu de séries m’intéressent. Je commençais sérieusement à m’en inquiéter en me disant que lorsque celles que je suis en train de suivre actuellement seraient annulées, je n’aurais rien pour assurer la relève.

Mais j’avais ma nouvelle série qui me fascinait, celle que je regardais deux fois par semaine, celle à laquelle je pensais très souvent, celle dont j’aimais parler avec ceux qui la suivent avec moi, ravi de participer à une conversation séries qui ne tourne pas autour d’un How I Met Your Mother ou d’un Dexter : Rubicon.

Alors que pErDUSA se met aux couleurs de The Walking Dead, à ce jour, je ne comprends toujours pas l’annulation de Rubicon. Pour tout vous dire, c’est une comme si mon cœur s’était cassé le gros orteil ET son ongle : ça fait mal. Et un peu comme Iris, quand j’ai mal, il faut que j’en parle. Et que j’en reparle. Et que j’en re-reparle.

Je ne dis pas que Rubicon était une série parfaite ou qu’elle était exempte de défauts, mais je pense qu’elle avait une qualité que peu de séries ont : elle essayait quelque chose de différent. Beaucoup de séries du câble veulent jouer la carte de l’originalité par leurs thèmes, et se contentent de cela. On y ajoute un acteur ou une actrice plus ou moins fédérateur et on obtient des séries sans substance à la Weeds, Damages, The Big C ou Californication.

Rubicon allait à contre-courant de ces séries. Ce n’est ni par son thème, ni par ses acteurs que la série se démarque. C’est par la manière dont elle aborde son sujet qu’elle impressionne. J’ai lu une critique qui expliquait que l’échec de la série était principalement dû à l’absence de gratification hebdomadaire du téléspectateur. Ce que je peux aisément comprendre. Il n’y a pas de révélation spectaculaire dans Rubicon . A l’époque, j’ai même été légèrement perturbé de la fin du deuxième épisode de la saison qui lançait un des principaux arcs de la saison. J’avais l’impression qu’il n’y avait même pas de conclusion.
Mais petit à petit, j’ai compris qu’il ne fallait pas attendre de Rubicon ce qu’on était en droit d’attendre de Damages ou 24 à la belle époque. Ce n’était pas une série dont l’intérêt résidait uniquement dans sa conspiration. De ce côté là, la série ne révolutionne rien du tout. Elle ne s’attardait pas à avoir des ‘haltes suspense’ avec des intrigues périphériques pour créer artificiellement du suspense. Bien au contraire, elle prenait son temps pour dérouler sa trame.

Rubicon , c’était une série qui montre comment des hommes et des femmes survivent dans un travail qui les oblige à mentir à leurs proches et à prendre des décisions qui changent des vies. La vie de famille de certains n’y survit pas, d’autres trouvent refuge dans l’alcool et la drogue, et d’autres sont fait pour cela. Et ce n’est pas dans la conspiration que le téléspectateur trouvera sa gratification, c’est dans le traitement de ces personnages principaux.

Avec sa conclusion, Rubicon nous a démontre ce qui faisait la force de la série. La conclusion de l’arc principal de la conspiration laisse un léger goût amer, mais en revanche, la série conclut parfaitement l’évolution de ses personnages principaux. Will réalise qu’il ne peut pas continuer à lutter seul, Tanya cesse de se voiler la face et admet qu’elle n’a pas les épaules assez larges pour son poste, Grant a enfin la promotion tant désirée, Kale admet sa défaite mais continue la guerre, et l’ambition de Truxton le mène à sa perte.

Au final, on ne regarde pas Mad Men pour le monde publicitaire des années 60 ou Breaking Bad pour l’art de faire des drogues dures. Tout comme les deux autres séries phares d’AMC, Rubicon n’était pas une série à regarder uniquement pour sa conspiration.
Je la regardais aussi pour une Maggie Gyllenhaall belle et une Ellen Page moche, pour des gens qui ont des noms qui en jettent, pour un acteur aux cheveux tellement hypnotisants qu’ils vous font oublier sa difformité nasale, pour une belle vue de New York, pour voir des gens réfléchir, mais surtout parce qu’elle ne cherchait pas à m’épater chaque semaine. Elle y arrivait juste.


Les Liens de la Semaine
Ce n’est pas pErDUSA, mais c’est bien quand même !

Chaque semaine, retrouvez notre sélection du meilleur des entretiens, analyses, ou critiques du net.

14/11 Iris a un peu honte de vous proposer un truc "Trop Old !" et pas du tout twiterrifique. io9 : The Walking Disaster !

15/11 Entertainment Weekly fait preuve d’un peu d’esprit critique pour la première fois de la décennie et nous explique pourquoi Boardwalk Empire est la série la plus HBO de toutes les séries HBO.
EW.com : ’Boardwalk Empire’ is (almost) every single HBO TV show combined.

17/11 Une interview de BKV presque pas hors-sujet (il parle un peu de Lost).
The AV Club : Brian K. Vaughn Interview

17/11 Alan Sepinwall se rattrape de sa toute petite forme actuelle pour nous rappeler pourquoi il était notre critique télé préféré, à une époque, en tentant de sauver Terriers. HitFix : Why you should be watching ’Terriers’ - and why FX should save it


Bisous, bisous
La France vue par les séries vues par Jéjé

Brothers & Sisters 5.08

Nora : Cari, I would like to meet my friend, Gabriela Laurent.
Gabriela : Enchantée. (Air d’accordéon)
Carl : I’m so... Speechless. Gabriela Laurent. La rhapsodie de la chair is one of my favorite films.
Gabriela : I can’t believe you know my film.
Carl : Well, I’m a bit of a francophile. In films, I’ve seen all of the new french wave’s. I can’t believe I’m standing here, talking to the Gabriela Laurent.
Nora : You were in a film ?
Gabriela : Yes, when I was very young. A director discovered me in a little café on Saint Germain.
Nora : What’s the name of the film ?
Carl : La Rhapsodie de la chair. The rhapsody of the flesh.
Nora : Oh !
Weeds 6.13

In Treatment 3.11

Mere de Jesse : Oh, and where your royal altess would go ?
Jesse : To Westchester.
Mere de Jesse : To Westchester ? Why not Paris ?
Jesse : Because Karen doesn’t live in Paris. She live in Westchester.
Mere de Jesse : Who is Karen ?
Jesse : My birthmother.

Conan O’Brian - 17 novembre 2010

Monologue d’ouverture
Paris has a serious bed bug problem. When they heard about that, French people said : "Looks like 500 years of non showering has come back to litteraly bite us in the ass."

Not Truxton !
Iris essaie de rester concentrée assez longtemps pour nous parler de Charlie Day

L’avantage de ne publier plus que deux textes par semaine dans cette chronique, c’est qu’on est sûrs d’être soit le premier texte, soit le dernier, ce qui est quand même très bon pour l’ego parce que du coup on peut se dire qu’on a eu cette place parce que notre texte était du genre à laisser une bonne impression, ou parce qu’il retenait l’attention du lecteur.

Non, vraiment, maintenant c’est beaucoup mieux. Maintenant, on se dispute à propos de la vignette.

L’acteur qui ne sera sûrement pas mis à l’honneur sur la page d’accueil cette semaine, par la faute de ces monstres de machisme et d’autoritarisme que sont Drummy et Ju (qui a toujours besoin d’affirmer sa supériorité, allez savoir pourquoi), sera Charlie Day.
Parce que Rubicon, c’est tellement plus trendy que It’s Always Sunny In Philadelphia, et ici, on aime être trendy. Ici, on vit pour ça.

Alors bien sûr Charlie Kelly / Charlie Day n’a pas la chance, contrairement à Truxton WaitImComingKeepSayingThatNameOhYeahOhYeahOhYeaaaaah Spangler / Michael Krwistwofaire, d’être dans la même série qu’un vulgaire sosie d’acteur de Glee, mais il reste à l’heure actuelle le héros de série US écrit avec le plus de sensibilité et de talent.

Au bout de 6 saisons, Charlie n’a pas été épuisé, et chaque fois qu’un épisode est centré sur lui il est excellent ; il reste fascinant, à l’image de la série dans laquelle il évolue, et on en redemande toujours.

Son personnage pourrait pourtant être détestable. Plutôt mentalement limité [1], paumé, drogué, il s’emporte facilement, s’habille en nazi et surtout aime le heavy metal.
A priori, il aurait tout pour que ses scènes soient fréquemment ratées, parce que mal maîtrisées où sombrant dans le too much. Et pourtant, il est exactement l’inverse. Parce que tous ses défauts mènent à une qualité que beaucoup devraient lui envier : Il est honnête.
Je ne parle pas d’une honnêteté brute, non, il ment et manipule comme tout le monde dans cette série. Mais sa bêtise en fait quelqu’un d’entier. Quand on le voit, on n’a pas l’impression d’être face à quelqu’un qui pourra nous décevoir, nous tromper sur la marchandise. Il est ignorant, et c’est de là que découlent tous ses défauts, mais on devine derrière tout ça, derrière le mec qui tue des rats et qui a créé les Kitten Mittens, un coeur d’or.
Charlie est peut-être un des enfants les plus trashs de la télévision, une montagne d’innocence planquée dans un corps de thirty-something alcoolique.

Le It’s Always Sunny In Philadelphia de cette semaine nous l’a montré encore une fois, il reste à explorer, et les scénaristes savent le faire à merveille.

Alors non, Charlie n’est pas quelqu’un qu’il serait facile d’aimer. En vrai, il serait même sûrement insupportable [2]. Mais il est fictif, et chaque semaine, je guette chacune de ses scènes pour la bouffée d’air frais et d’éclats de rire qu’elles sont.

Merci, Charlie.

Et fuck you, Truxton Spangler.


La Liste de la Semaine
Nos enfants chéris !

Ils ont moins de 14 ans, sont des personnages de séries, et pourtant on n’a pas envie qu’ils meurent dans d’atroces souffrances.

N°3 : Bridgette Dubois dans Medium (Maria Lark)
N°2 : Sally Draper dans Mad Men (Kiernan Shipka)
N°1 : Luke Dunphy dans Modern Family (Nolan Gould)
la Rédaction
Notes

[1Comme tous les gens qui n’écrivent pas pour pErDUSA, mais en pire

[2Comme tous les gens qui n’écrivent pas pour pErDUSA, mais en pire