N°151: Sponsorisée par les mauvaises audiences de NBC
30 janvier 2011
Episode Semaine
Foutus vampires de m…
Jéjé a eu peur cette semaine.
Je sais bien qu’on n’est pas nombreux à regarder Southland, mais comme je garde l’espoir que des lecteurs perdus rejoignent un jour le chemin des séries de qualité, j’ai le devoir de les épargner de la peine que constituent des rebondissements éventés… C’est pour ça que j’enfoncerai à un endroit du texte une grosse balise "spoiler alert" !
Et seuls seront invités à continuer leur lecture :
- ceux qui ne regarderont jamais Southland ;
- ceux qui regardent Southland ;
- ceux qui ont visité cette semaine EW.com, Tvtattle, Hitfix.com, TheFutonCritic.com et autres sites consacrés à l’entertainment US et qui sont déjà spoilés ;
- ceux qui pensent la forme prime sur le fond et qui peuvent apprécier sans problème de regarder Le choix de Sophie, Usuals Suspects ou Titanic en en connaissant la fin…
Bref, Drum, fais gaffe ! T’as bien raison de te remettre à Southland, mais arrête-toi au bon moment !
Southland a commencé depuis quelques semaines sur TNT la diffusion de ses premiers épisodes produits spécifiquement pour la chaîne, avec un budget amputé d’un tiers par rapport aux deux saisons précédentes.
Force est de constater qu’à Hollywood, on peut faire aussi bien avec moins. La série reste la même chronique policière, aussi satisfaisante qu’auparavant, qu’elle suive les îlotiers, les détectives de la criminelle ou bien les inspecteurs chargés des gangs de Los Angeles, avec un équilibre vraiment maîtrisé.

**Balise**
Je ne savais rien de l’épisode de cette semaine. Pourtant, au bout d’une dizaine de minutes, j’ai bien senti qu’il y avait quelque chose de différent de d’habitude. Dans le dosage des intrigues, Nate et Sammy (les flics en charge des gangs) ont toujours été un peu en retrait. Jusqu’à cette semaine.
Dans l’introduction, on nous montre que Nate mène une vie tranquille qui le satisfait pleinement. Ce n’est jamais bon, ça, un personnage vraiment heureux. Surtout que dans le même temps, Sammy est en pleine séparation et n’a pas l’esprit à son boulot.
A sa deuxième boulette, j’ai commencé à prendre peur.
Et oui, on n’est jamais complètement vierge de toute info sur le contexte d’une série. Je savais que le budget avait été diminué, que les acteurs réguliers n’apparaitraient pas dans tous les épisodes et surtout que Kevin Alejendro avait signé pour la nouvelle saison de… True Blood !
Ces petits détails m’ont distrait. Je me suis mis à attendre l’erreur de trop, celle qui allait sortir Alejendro de la série, j’ai même regretté que les scénaristes ne choisissent pas un départ un peu plus subtil…
Pourtant, à quelques minutes de la fin, Sammy avait accumulé toutes les bourdes possibles et Nate était toujours debout. Et alors que ce dernier a passé l’épisode à rappeler à l’ordre son collègue, il arrête leur voiture à la tombée de la nuit parce qu’on leur a lancé une bouteille dessus. Une broutille. Il sort de la voiture et fait une réflexion aux jeunes regroupés sur le trottoir.
Ceux qui ont vu l’épisode connaissent la suite…
**fin de balise**
On célèbre rarement la mise en scène dans les séries, mais pour le coup-là, cette séquence est à couper le souffle, bien plus forte que la moindre passage du pilote de Boardwalk Empire réalisé, lui, par Martin Scorsese. Son découpage, ses images, les sons, les lumières, tout est au service de ces quelques minutes où tout bascule. On ressent de la panique, de l’effroi, de l’inquiétude… Je peux parfois être assez blasé devant les séries (ce qui explique sûrement mon commentaire acerbe précédent), mais à ce moment-là, j’étais enfin dans la peau (que j’aime) du spectateur entièrement dévoué à ce qui se passe sous ses yeux. Les coulisses du spectacle n’existent plus, le contexte, la réflexion non plus, on est juste happé par l’écran, complètement dedans.
Je conseillerai bien à tout le monde de voir cet épisode, particulièrement à ceux qui ne connaissent pas la série, pour savoir si la scène fonctionne aussi quand on n’est pas attaché aux personnages depuis quelques années, mais je suis à peu près que c’est le cas. Alors, je peux juste conseiller à tout le monde de se mettre à Southland.
Les Liens de la Semaine
Ce n’est pas pErDUSA, mais c’est bien quand même !
En quelques clics les meilleurs entretiens, analyses, critiques, ou trucs cools, trouvés sur le Net pendant la semaine écoulée.
21/01 Vive les arcs narratifs qui courent sur sept saisons
The Washington Post : ’The Good Wife’ : A show about ambiguity and the lost art of the long story arc
27/01 Tout va pour le mieux chez NBC
NY Mag : The New NBC Chief’s Five Make-or-Break Decisions in Turning the Network Around
28/01 Carlton Cuse nous raconte ses vacances
The New York Times : So ‘Lost’ Is Over : Now What’s to Be Found ?
28/01 La CW quadrille le cible des zombies anorexiques qui envoient des SMS
AV Club : The CW possibly developing zombie drama, an original idea it came up with just now
Bisous, Bisous !
La France vue par les Séries vues par Jéjé
This is un spécial Boardwalk Empire, Madame Jeunet !

Boardwalk Empire - 1.09
Dans une ambiance de "ménage à trois"…
Le photographe : "Everyone in Paris in doing it !"

Boardwalk Empire - 1.10
Mary : Come away with me. You and Tommy.
Angela : Where ?
Mary : To Paris. (…)
Angela : Jimmy will never let me go.
Mary : He’ll never know where to find us. Imagine Tommy growing up along the Seine, speaking french.
Angela : He’d be niching like his father.
Mary : Isadora Duncan has a school in rue Danton. The children wear grecian tunics. She inspires them to find their muses and free their spirits. There’s a ship leaving once a month. Nous devons aller à Paris. Say it.
Angela : What does it mean ?
Mary : We must go to Paris.
Angela : None dè-von olé à Paris.
Mary : And so we must.
« Parfaitement blablabla » (jeu de mots foireux obligatoire)
Ju est un rebelle.
Je vais vous dévoiler un petit secret : j’adore exprimer mon affection pour une série recevant de très mauvaises critiques. Être le seul à apprécier une série dénigrée de tous est une des meilleures façons que je connaisse d’exprimer mon individualité (et ainsi d’améliorer mon amour-propre). La seule difficulté, c’est qu’il faut la trouver, la perle rare, cette série que tout le monde déteste mais où il est quand même possible de trouver quelques bonnes choses auxquelles s’accrocher.
J’ai bien essayé avec Harry’s Law, mais Conundrum aime aussi. J’ai essayé avec Episodes, mais Conundrum aime aussi. J’ai essayé avec le remake de Shameless, mais tout le monde s’en fout.
Loin de me décourager, j’aimerais vous parler aujourd’hui de Perfect Couples.
Perfect Couples, c’est la sixième comédie du jeudi sur NBC, celle dont on ne parle pas. Entourée de Community, Parks and Rec, The Office, 30 Rock, et de l’autre, là, avec les indiens, personne ne semble se soucier d’elle ou de son goût prononcé pour toutes les sitcoms que vous avez pu voir pendant les années 90.
Les héros de Perfect Couples sont jeunes. Ils sont beaux. Ils sont trois couples riches et blancs qui s’aiment (plus ou moins). Je ne connais pas leurs noms, et je ne compte pas les apprendre. Les trois femmes sont interprétées par des actrices (et une presqu’actrice) que j’ai déjà vu ailleurs, Christine Woods (FlashForward), Olivia Munn (Maxim, Playboy, The Daily Show), et Mary Elizabeth Ellis (la Serveuse dans It’s Always Sunny in Philadelphia). Les trois mecs me sont inconnus.

Si je vous parle des protagonistes sans vous avoir résumé le pitch, c’est parce que c’est inutile. Perfect Couples, c’est juste l’histoire de trois couples d’amis. C’est la comédie la plus traditionnelle, classique, et manquant d’imagination du Monde. Une comédie à l’ancienne, avec des personnages bien enfermés dans leurs stéréotypes, et des blagues qu’on voit venir à dix kilomètres. C’est absolument sans surprise, ça manque clairement de personnalité, et ça ne passera pas la saison.
J’ai vraiment bien aimé l’épisode de cette semaine.
Dans cet épisode (qui aurait sans doute fait un meilleur pilote que les deux pilotes diffusés auparavant), on nous montre comment les trois couples parfaitement parfaits du titre se sont demandés en mariage. Malgré une base d’intrigue classique, l’épisode m’a surpris.
En effet, au milieu d’un classicisme primaire et de blagues grossières subsistent quelques courts moments où l’épisode prend (un peu) des risques. Par exemple, avec une construction non chronologique plutôt bien foutue (c’est-à-dire sans que ça en devienne distrayant, comme dans un mauvais How I Met Your Mother). Ou encore avec un humour absurde inattendu (que j’aurais du mal à vous expliquer mais qui repose sur un oiseau qui ne vole pas). Ou enfin, et surtout, quand le scénario prend son temps, en n’allant pas directement à la punchline, mais en préparant plutôt une blague sur toute la durée de l’épisode, de façon discrète mais bien présente, et pour un résultat efficace.
Pas mal, pour une comédie fadasse.
Ceci étant, si en mai Parks and Rec est annulée au profit de cette bouse, je pars m’exiler dans les montagnes, pour toujours, et vivre loin de la terrible injustice qui règne sur notre Monde gris, triste, et sans espoir (ni aucun sens de l’humour).
La Liste de la Semaine
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