N°5: Semaine du 09 au 15 octobre
15 octobre 2006
Episode Semaine
#1. Veni et Vidi de ces trucs !
Par volonté profonde de me distinguer de mes petits camarades, et de Tigrou, je continue tout droit, les yeux rivés à l’horizon, les poings serrés, et je persiste à parler d’un truc que j’ai vu cette semaine, mais qui n’est pas, du tout, passé cette semaine. Mon Coin à Moi de Ma Semaine à Nous, en quelque sorte.
Et moi, cette semaine, j’ai continué mon marathon romain (c’est plus de la course de fond, à ce rythme). Pourquoi parler d’une bien terne Veronica Mars quand on peut faire de la pub à Rome ? Parce que Rome, croyez moi, c’est vachement bien. Et pas seulement parce que la musique du générique est envoûtante. Non, c’est surtout parce que dedans il y a des personnes célèbres dont j’avais entendu parler à l’école primaire ou dans Astérix. Sauf que là ils font des trucs dégueulasses avec des glaives, entre hommes, entre femmes, en famille, avec des animaux, avec des têtes décapitées, tout le temps et tout naturellement, des trucs dont je n’avais pas vraiment entendu parler à l’école primaire, ni dans Astérix. Après, qu’on ne s’interroge plus sur les échecs de l’Education Nationale si dès le plus jeune âge on cache la vérité aux enfants !
Quand même... Cléopâtre ne se résume pas à son nez. C’était surtout une sacré chaudasse.
Ju
#2. Jericho : la fiction sans science.
Entendons-nous bien, j’aime la science fiction, et ce depuis que j’aie lu mon premier roman à l’âge de dix ans. S’il y a donc bien un genre télévisuel pour lequel je n’ai aucun a priori négatif, c’est bien celui-là. Vous comprendrez donc mon intérêt lorsque le thème de Jericho me fût connu : une petite ville tente de survivre après que la ville la plus proche a été atomisée. Mon intérêt grandissait quand j’apprenais que John Turtletaub, du plutôt jouissif "National Treasure", serait producteur exécutif que Skeet Ulrich (Miracle), Sprague Gayden (Six Feet Under), Gerald McRaney (Deadwood), Shoshannah Stern (Weeds) joueraient dedans.
La première vision du pilote fut légèrement décevante, mais vu le thème je pouvais bien donner une chance à la série. A la vision du quatrième épisode ce n’est plus la peine : non content d’accumuler des histoires sans intérêt ni passion, et des stéréotypes éculés, la série se paye le luxe de se foutre complètement de son cadre post apocalyptique.
Les gens de Jericho savent que plusieurs villes des USA ont été bombardées mais personne ne panique, un simple discours patriotique du maire les convainc de ne rien changer à leurs habitudes.
Des nuages radioactifs provenant de Denver arrivent, pas de panique, la pluie nettoiera tout ça. Quand on voit que sur la Côte d’Azur et la Corse, les deux régions françaises les plus touchées par le nuage de Tchernobyl, les malformations de la tyroïde, la contamination des sols et par extension des cultures et troupeaux (viande, laitage) est toujours d’actualité, on ne peut que rigoler. En plus ce n’est pas comme si les étasuniens ne connaissaient pas le danger des retombées radioactives : suite aux essais nucléaires en surface, le Nevada et ses états voisins ont connu les mêmes problèmes qu’en France, voire pire vu le nombre de tests effectués. Et je ne parle même pas des pauvres militaires envoyés sur les lieux des explosions, juste pour voir le comportement dans un environnement aussi empoisonné...
La supérette de Jericho n’a plus rien à proposer ! On se calme vite fait ; le train qui devait ravitailler la ville est juste dans la campagne, attendant d’être découvert par le nerd amoureux d’une fille de riche. Train rempli à ras bord de nourriture... Miraculeusement épargnée par la pluie radioactive ; les wagons du train devaient être en plomb.
Plus le temps passe et plus la population de la ville comprend qu’une attaque de grande envergure a eu lieu sur les USA et que font-ils... Ils jouent au billard ou se gavent de bière et d’alcool dans le pub du coin. En même temps c’est sans doute la meilleure chose à faire contre les radiations !
Les adultes se bourrent la gueule, pas de problèmes les ados organisent une fête géante. Ben oui avec la chaleur des radiations ça doit ressembler au fameux springbreak. Yeah... Girls gone wild ! Girls gone wild !
A aucun moment je n’ai pu rentrer dans ce cadre post apocalyptique. On est loin, très loin de la violence et de l’angoisse d’un "The Day After/Le Jour D’Après", de Nichola Meyer. Ou d’un "Malevil", de Christian de Chalonge adapté d’un roman de Robert Merle. Nous sommes justes en présence d’un mauvais soap qui n’est même pas capable d’utiliser son cadre fictionnel correctement.
Comme beaucoup de monde, les scénaristes ont oubliés que dans "Science-Fiction", il y a le mot "Science".
Joma
#3. The high commander and the prisoner
La très attendue par Drum et moi et le reste du monde Twenty Good Years vient de débuter cette semaine sur NBC. Le principe est simple : John et Jeffrey, deux amis de longue date, découvrent avec stupeur qu’ils ne leur restent probablement qu’une vingtaine de bonnes années à vivre (twenty good years, quoi). Ils décident donc assez bêtement d’aborder chaque jour comme le dernier. Le pitch est banal au possible, je vous l’accorde, en même temps on s’en fiche un peu : John Lithgow est de retour à la télévision ! Jeffrey Tambour aussi ! Du coup, soyons francs, l’histoire de base, on s’en tamponne un peu le coquillard. Pas besoin d’avoir un grand scénario pour mettre en scène Lithgow et Tambour, il suffit de les mettre devant une caméra et de les laisser faire leurs tambouilles respectives mais délicieusement complémentaires.
Ceci étant, il faut bien avouer que j’ai cru voir arriver Jason Bateman une bonne douzaine de fois et entendre Lithgow crier "I’M THE HIGH COMMANDER !" à peu près autant. Mais au fond, peut-on en vouloir vraiment aux acteurs ? Ce n’est pas comme s’ils n’arrivaient pas à se détacher d’un personnage roux un peu magique qu’ils avaient interprété pendant sept ans, il s’agit là, tout simplement, de leur jeu d’acteur. C’est comme ça qu’ils jouent, c’est comme ça qu’ils sont drôles.
Et de toute façon, quand on voit le corps qu’a Lithgow à 60 ans, on se dit qu’il doit être sous protection divine. On ne critique pas quelqu’un qui est sous protection divine.
Lyssa
Flash Spécial
Paula Malcomson a été vue consécutivement dans ER et dans Lost en l’espace de deux semaines. La fin de Deadwood ne plonge donc pas la carrière de ses acteurs dans l’oubli.
Fin du Flash Spécial. Retrouvez la suite de Ma Semaine à Nous.
Joma
#4. Les guilty pleasure à Tigrou
On ne devrait jamais sous-estimé le plaisir potentiel procuré par un bon guilty pleasure !
Vous savez, ces séries sans génie (au mieux), voire sans qualité (au pire) qu’on continue malgré tout à regarder par habitude, parce que c’est moins prise de tête qu’un Proust, parce que y a quand même un personnage secondaire vachement bien, parce que les fesses du héros sont à l’écran dans chaque épisode, ou parce que de toutes façons, si on ne regardait que BSG et Veronica Mars, on s’ennuierait et on aurait mal à la tête !
Au milieu de toutes les séries prétentieuses arrivées cette années sur nos écrans dont je n’ai pas dépassé le pilote (au mieux), voire le pitch de départ (au pire), j’ai réussi à dénicher quelques vrais bons guilty pleasure.
Guilty pleasure de tête : Ugly Betty
Ugly Betty, c’est une comédie pas vraiment drôle, qui ressemble d’avantage à un dessin animé de France 3 qu’à une série américaine tellement le schéma moteur de la série (« Betty fait une connerie » / « Betty perd confiance en elle et pense démissionner » / « Betty sauve la situation en étant elle même, et tant pis si elle est moche et mal habillée ») se répète à chaque épisode. Pourtant, grâce à son personnage principal attachant, à son héros dont les fesses ont indéniablement du potentiel, et à son refus catégorique de faire preuve de cynisme ou de se prendre au sérieux, la série se révèle bien plus sympathique à regarder que la majorité des nouveautés de l’année. Et le résultat du relookage de Betty dans le troisième épisode vaut vraiment le coup d’œil !
Deuxième guilty pleasure : Brothers & Sisters
Je n’ai vu que le pilote pour l’instant, mais je dois avouer que malgré les milliers de défauts qu’on peut trouver à cette série, j’ai accroché ! Oui, les personnages manquent de profondeur, oui, l’intrigue manque de consistance... Mais les acteurs sont sympas, les personnages et leurs relations ont du potentiel et, de toutes façons, j’aime bien les séries sur les familles nombreuses et dysfonctionnelles ! Et contrairement à beaucoup, je n’ai pas trouvé Calista Flockhart agaçante... C’est plus Rachel Griffith que j’ai trouvée assez fade dans son rôle.
Troisième guilty pleasure : The Class
Des personnages caricaturaux qui ne se croisent jamais, des intrigues pas vraiment passionnantes qui traînent en longueur... Ma parole, cette série a pris tous les ingrédients qui avaient fait le « succès » de la deuxième saison de Desperate Houseviwes, les excellentes actrices en moins !
Et pourtant, je continue à regarder... Par curiosité... Par envie de savoir comment les scénaristes vont réussir à mélanger leurs storylines un jour... Et aussi parce que c’est un peu rigolo de temps en temps quand même.
Le guilty pleasure qui fait rougir les autres guilty pleasure : Nip / Tuck
Des facilités scénaristiques à la pelle. Des rebondissements qui feraient passer l’intrigue du Carver pour une storyline sobre et réaliste. Le torse épilé de Christian. Des guests stars qui continuent à s’imaginer que jouer une zoophile, un nécrophile, une vomitophile ou un fourmicroondophile leur permettra de relancer leur carrière. Des meurtres. Du chantage. Des viols. Des vols d’organes. Des scientologues. Y a pas à dire, Nip / Tuck, c’est plus que jamais la galerie des horreurs. Mais au moins, on est sûr que chaque nouvel épisode fera pire que le précédent. Et mine de rien, ça fait du bien d’avoir un peu de stabilité dans ce monde !
Tigrou
#5. Pas Vici. Du tout.
Tant pis pour mon écrasante volonté de me distinguer, j’ai quand même quelques trucs à dire sur ce début de saison de Veronica Mars.
Il craint.
Je sais, c’est assez expéditif comme commentaire. Mais quand je décide de regarder Lost et Veronica d’une traite en commençant, naïvement, par la série de Les Autres en guise de mise en bouche, ce n’est pas pour me retrouver tout triste et tout désappointé par les gens de Neptune (ne riez pas, c’est exactement ce que je ressens au fond de mon Moi à moi) quand vient l’écran noir 1h30 plus tard ! Un mystère principal bien peu passionnant, une intrigue de la semaine fadasse qui tente (et rate) une fin pseudo-noire, des personnages qui ne font pas grand-chose, des Fitzpatrick, une séquence flash-back mal réalisée (oui !), et rien de vraiment enthousiasmant : un deuxième épisode qui malheureusement ne me rassure pas sur cette saison.
Il y a bien Kristen Bell qui danse sur une chaise... mais Lost a Kate qui donne des coups de pioches en robe. Bien tenté, Monsieur Rob Thomas, mais raté !
Ju
#6. Annulation en série
Septembre/octobre est une période excitante : nouvelles séries à découvrir, anciennes à retrouver. Mais c’est aussi le moment des premières annulations et forcément, des premiers désappointements.
Happy Hour fut la première des séries que je suivais à disparaître. Sitcom plutôt sympathique à l’humour vache, elle n’a malheureusement pas convaincu nos cher amis téléspectateurs. J’en ferais mon deuil, vu que Twenty Good Years qui vient de commencer (avec John Lithgow et Jeffrey Tambor), me semble bien partie pour être une bonne sitcom.
Smith n’aura pas non plus convaincu sa chaîne. Et j’en suis fort contrit. Sans être original, le pitch est des plus basique : on suit une bande de voleurs, avec chacun sa spécialité, dont le chef veut terminer sa carrière de bandit de haut vol. Mais le cast est alléchant : Ray Liotta, Virginia Madsen, Simon Baker, Amy Smart, Shohreh Aghdashloo, ainsi que la solidité des histoires, auguraient de bonnes choses. Malheureusement, il semble bien qu’après le peu de succès de Thief et Heist, une série sur des braqueurs ne fasse pas recette à la télé, contrairement au cinéma.
Enfin Kidnapped passe elle aussi à la trappe. Là encore, rien d’extraordinaire dans l’histoire, et comme pour Smith c’est le cast qui m’aura retenu : Jeremy Sisto, Dana Delany, Timothy Hutton, Mykelti Williamson. Heureusement, Jéjé m’a apporté la bonne nouvelle sur la diffusion qui continuera malgré l’annulation. On aura la chance de voir une histoire complète.
Dommage que CBS ne montre pas autant de respect pour Smith que NBC en a eu pour Kidnapped.
Joma
#7. Vilaine fiction !
Un truc semble s’être propagé cette saison dans les fictions américaines, plus troublant que le recyclage des acteurs de Whedon dans des séries moisies (Lost, Supernaturel, CSI...), : nommer les personnages d’après leurs acteurs. Aussi loin que je puisse remonter, ça avait commencé avec The Nanny, où j’avais trouvé ça mignon. Ca avait continué avec The Pretender, ce qui me permettait de partir sur des "C’est le destin ! Andrea Parker est tellement douée et belle et admirable qu’elle a le nom de son personnage, le destin !". C’était le bon temps, avant qu’elle ne devienne une bimbo. Ensuite, Fran Drescher est revenue à la télévision avec une sitcom pas vraiment drôle (ou vraiment pas drôle, je vous laisse le choix) en reprenant encore une fois son nom. C’est pas que, mais au bout d’un moment, ça lasse.
Aujourd’hui, Studio 60 et Twenty Good Years reprennent le flambeau avec fierté pour mieux nous perdre. Fran, Parker, Matt, John, Jeffrey... Pas étonnant que je devienne une affreuse téléspectatrice de real-tv et que je commence à y confondre personnes et personnages : la faute à la fiction !
Lyssa