Critique des meilleures nouvelles séries télé (et des autres)
Regarde critique sur les séries TV actuelles

Ma Semaine à Nous - Critique de l'épisode Semaine de la saison Semaine

N°55: Semaine du 28 janvier au 03 février 2008

Par la Rédaction, le 3 février 2008
Publié le
3 février 2008
Saison Semaine
Episode Semaine
Facebook Twitter
A l’affiche cette semaine, le personnage fétiche de toute la rédaction, enfin de celle qui a lu "Y, The Last Man", le comic book du très grand Brian K. Vaughan, par ailleurs scénariste occasionel de Lost. Il faut dire qu’avec la pénurie d’épisodes inédits, il est de plus en plus difficile de parler de séries. Alors on lit des comics à la place, désoeuvrés que nous sommes. Pour justifier l’apparition d’un personnage de BD en page d’accueil, nous pourrions par ailleurs nous contenter de vous dire que "Y, The Last Man" ferait une série télé du tonnerre (sur une chaîne du câble, car sans le sexe, le politiquement incorrect et les gros mots, ça perdrait de son charme).
En attendant que la grève s’achève, Ju nous parle de Friday Night Lights ; Joma de Lost, de Brian K. Vaughan, des nouvelles séries de HBO ; Jéjé nous fait part de sa dernière découverte, The Mary Tyler Moore Show, et Feyrtys nous résume sa petite semaine à elle. Allez, on y croit, c’est bientôt la fin de la grève !

marY, the first woman
Jéjé découvre The Mary Tyler Moore Show

Grève ou pas grève, on est dans une période de disette en ce qui concerne les sitcoms.
The Adventures of Old Christine est bien de retour à partir de la semaine prochaine, mais les huit petits épisodes de sa saison écourtée ne pourront pas combler ma soif de rires enregistrés inédits.
Certes, il me reste Frasier mais je suis embourbé dans la huitième saison. Sans Joe Keenan et sans sChristopher Lloyd, la série est moins brillante, le rythme moins enlevé, les quiproquos moins bien gérés et Daphne... est... oh mon Dieu, il faut juste qu’elle retourne en Angleterre.

J’ai donc du élargir mon horizon.
J’aurais pu écouter Blackie et Gizz, changer de continent et me faire une intégrale de Coupling, mais la voix du Docteur était la plus forte.

Me voici à Minneapolis. La ville des jumeaux Walsh. Et de WJM-TV, une station de télé locale où Mary a décroché un emploi d’assistant producer. Mary, une trentenaire célibataire, que l’on suit au travail et dans son immeuble.
Et qu’elle enchaîne les dates les plus calamiteux les uns que les autres et les conversations sur les hommes avec sa copine Rhonda. Comme dans Sex & The City.
Qu’elle s’enferre dans les situations les plus coquasses au milieu de collègues sarcastiques, incompétents ou irascibles, comme dans NewsRadio ou Murphy Brown.
Qu’elle passe son temps à discuter de tout et de rien avec ses voisines de l’immeuble, comme dans Friends ou Seinfeld.
Rien de bien nouveau, vous me direz...
Sauf que le Mary Tyler Moore Show, puisque c’est de cette série dont je parle, date de 1970 !
Et si I love Lucy a lancé le genre de la sitcom aux US, MTMS l’a révolutionné avec pour la première fois à la télévision un personnage central féminin et célibataire. Pour l’instant, je ne ris pas encore aux éclats mais les cinq premiers épisodes de la saison 1 que j’ai vus étaient bien agréables et loin de paraître datés.
Mais je saurais être patient.

TVGuide en 1997 plaça un épisode de la série en tête de son classement des ’100 meilleurs épisodes de tous les temps’. Et moi je fais confiance à un top qui met l’épisode de Frasier avec le moniteur de ski gay en 43ème position ; « La Vie de Brian » d’Angela 15 ans en 38ème position et le « Love Labour Lost » d’Urgences en n°3 ! (On se calme, les fanatiques de Joss Whedon, le classement date de 97 ! Je suis sûr que s’il avait été établi en 2007 on trouverait bien un épisode de Dark Angel quelque part ! Ca va mieux ?)

Mais je suis un peu embêté, seules les quatre premières saisons (sur les sept qu’elle compte) sont sorties en DVD. Et les trois dernières sont celles où Betty White a rejoint la série. Le monde est impitoyable.


Lost it
Joma n’est pas sous le charme du season premiere de Lost

Après des mois d’attentes insoutenables, Lost est revenu, et en ces temps de grève, toute série est bonne à voir. On ne va donc pas cracher de suite sur la série.
Passer le plaisir de retrouver quelque chose de connu, je me suis quand même dit que je regardais un épisode de Lost et qu’il ne fallait pas avoir trop d’expectative.
Le résultat : c’était moins chiant que d’habitude, ce qui est une bonne chose. Mais je suis bien loin de ressentir le même engouement pour cet épisode que le reste des perdusiens.
Jorge Garcia ne m’a guère impressionné durant SA scène de larmes et si les flash-forwards marchaient bien, j’ai été en revanche incapable de les situer dans le temps.
Contrairement aux flash-backs qui ne s’intéressait qu’à un personnage et n’avait aucune incidence sur l’intrigue générale de la série, les flash-forwards traitent eux des survivants et ont un impact sur l’histoire. Les placer n’importe quand dans le futur ne va pas m’aider à rentrer dans la série. Lost n’est pas une série dans laquelle je m’investis, alors si en plus il faut réfléchir à ce que je vois, je vais être complètement largué et je vais devoir me reposer encore plus sur les reviews de Ju, et je déteste devoir me reposer sur les autres.
M’enfin, s’il n’y a que six personnes qui sont parties de l’île, ça veut donc dire qu’on aura pas de flash-forwards trop souvent et on retrouvera très vite nos flash-backs chiants comme la mort.


Matt Saracen a un iPhone ?!?
Ju, lui, ne perd pas ses cheveux

Aujourd’hui, j’avais bien envie d’écrire un truc sur Friday Night Lights. Le problème, c’est que d’un côté, il y a beaucoup à dire sur l’épisode diffusé avant-hier (facilement un des meilleurs de la série), de l’autre j’ai un peu la flemme et une deadline qui se rapproche dangereusement.

Je ne vous parlerai pas, donc, du premier placement de produit Apple qui a réussi à me gêner dans une série. Je ne vous parlerai pas non plus de « The Moon is Down » d’Explosion in the Sky, chanson qui conclut l’épisode de la façon magistrale. Je ne vous parlerai pas de Maman Smash ou de Mamie Saracen que j’adore toutes les deux. Enfin, je ne vous parlerai pas de Gaius Charles et de son « You’re the Dillon Panthers, baby ».
Ni de la dernière image de l’épisode, même si j’en ai très envie.

Par contre, je peux vous parler d’un truc trop évident que je viens à peine de remarquer. Tout le monde est au courant depuis belle lurette, mais je ne m’en suis aperçu que cette semaine : dans FNL, les acteurs sont beaucoup trop vieux pour leur rôle !
Autant pour Tyra je m’en suis toujours rendu compte, parce que ce décalage entre l’âge du personnage et celui de l’actrice a entraîné trop souvent des intrigues un peu bizarres, autant là, c’était la première fois avec Matt que je regrettais vraiment que les acteurs ne soient pas plus jeunes. En effet, s’il n’y a rien de bizarre à voir Taylor Kitsch et Zach Gilford s’envoyer des bières en pleine journée, la scène serait sans doute différente si on arrivait à les imaginer en lycéens.

Que ce soit bien clair, mon idée n’est pas Beer Bad. Ce que j’essaye de dire avec beaucoup de difficulté, c’est qu’on perd sans doute quelque chose lorsque des adultes jouent des personnages beaucoup plus jeunes.
C’est avec LA grande scène de l’épisode, entre le Coach et Matt, que je me suis vraiment rendu compte de l’âge que ce dernier était censé avoir, et c’est justement parce qu’il apparaît si jeune à ce moment que la scène est aussi efficace. Exactement comme Smash tout au long de l’épisode.
Je connais bien les contraintes d’Hollywood qui poussent les producteurs à engager des acteurs plus âgés pour des rôles de lycéens, mais je me demande quand même si la série n’aurait pas été encore meilleure avec un Jason Street de 17 ans qui ne perdrait pas déjà ses cheveux, et sans ces quelques intrigues qui semblent, de temps en temps, oublier l’âge de leurs personnages.


BikévY
Joma voit de belles choses pour Brian K. Vaughan

Attendu longtemps, le dernier numéro de Y the Last Man est enfin sorti, concluant de manière magistrale l’histoire de Yorick, le dernier homme sur terre.
Dommage que BKV à la télé, ce ne soit pas aussi bon. D’accord, on parle de Lost, je ne peux donc pas attendre de miracle. De plus, il est difficile de bosser en équipe quand on a l’habitude de pondre seul un scénario. Même s’il n’apparait souvent qu’un seul nom au générique, un épisode est un travail collégial, ça doit faire bizarre pour le petit Brian mine de rien. Il serait donc temps que M. Vaughn se bouge le cul pour nous pondre un bon truc.
Néanmoins, même si BKV ne fera jamais d’épisode de Lost qui me feront sauter au plafond, (après tout même Drew Goddard n’y arrive pas), je ne vais pas le considérer pour autant comme un mauvais scénariste. Faut être honnête, Lost ce n’est pas The W.... Aaaaarrrggghhhh... non, pas le point Godwin télévisuel !!


Ma semaine à Moi
Tout ce que Feyrtys a vu cette semaine

En temps normal, j’aurais besoin de m’y prendre bien à l’avance pour avoir le temps de faire le point sur tous les épisodes que j’ai vu en une semaine. En temps de grève, ça va vite.
Cette semaine a été malgré tout particulièrement prolifique : jeudi soir, par exemple, il y a eu non pas un, non pas deux, mais trois épisodes inédits de grandes séries comme Lost, Smallville et Supernatural !! Autant vous dire que c’était la fête à la maison.

Une fête un peu triste. Sur les onze nouveaux épisodes que j’ai pu voir en tout, merci In Treatment (la nouvelle série d’HBO diffusée du lundi au vendredi), seulement trois ont su me marquer. Il s’agit bien entendu du 5.04 de The Wire, du 2.14 de Friday Night Lights et, dans une moindre mesure, du 4.01 de Lost.
The Wire m’a glacé le sang, et FNL m’a fait fondre en larmes et réclamer ma maman en position foetale. Quant à Lost, ben, c’est simple, j’ai oublié que c’en était, du Lost. Ce n’est pas tous les jours que ça arrive, et il faut le dire.

Pour le reste… House a été très décevant ; on est revenu aux vieilles habitudes et franchement, elles craignent. Ce n’était ni très palpitant, ni très drôle. N’importe qui suivant la série a deviné ce que House comptait réellement faire avec le "Secret Santa", et le résultat de l’expérience est… sans intérêt.
Law & Order a eu son premier épisode médiocre de la saison, espérons que ça ne dure pas. La partie enquête était proprement ridicule, et non sans rappeler un épisode récent de Boston Legal bien plus intelligent traitant du même sujet. Le coupable de l’épisode était caricatural et les méthodes employées pour le faire condamner tirées d’un mauvais épisode de Criminal Intent.
Smallville a sombré dans un grand n’importe quoi qui est à peine drôle. Et pourtant, il est très facile pour moi de rigoler devant du Smallville. Ils ont essayé de se rattraper avec une chanson que j’aime bien à la fin, mais c’était trop tard. Le requin de kriptonite est mort d’avoir été trop sauté.
Convertie depuis peu à Supernatural, grâce au lobbying de Joma et de Blackie, j’avais jusque-là suivi cette troisième saison avec plaisir. Manque de chance, les scénaristes ont décidé de nous pondre cette semaine un épisode sur le thème "quels sont les clichés les plus répandus sur les femmes vivant en banlieue chic et comment les exploiter jusqu’au bout, même si c’est misogyne, archi vu et revu ?". C’était mauvais, même si j’ai apprécié quelques passages faisant un peu avancer la mythologie. Je dis bien un peu.

Il reste In Treatment. J’ai bien aimé. Mais je ne sais toujours pas si j’aime vraiment. J’ai peur de me lasser (45 épisodes en tout, c’est beaucoup, même d’une demi-heure) et j’ai peur de trouver cela fatiguant de n’entendre parler que des gens qui ont des problèmes. Mais je trouve le concept de la série passionnant et très audacieux. Je serai là pour la suite.

The real HBO
Joma perd de vue le Home Box Office Network

J’ai toujours un petit faible pour les séries HBO et ce, depuis Dream On. Mais depuis quelques temps, la ligne éditoriale de la chaine a du mal à me passionner. J’avoue que la direction sur la réflexion intérieure minimaliste ou encore sur la famille, ce n’est pas mon truc. Quand on a vibré avec Band of Brothers, Carnivàle, Oz, Deadwood, The Wire ou Rome, passer à Big Love, Tell Me You Love Me ou In Treatment ça me gave un peu. Comme si, après l’expansion, il fallait absolument un retour sur soi.
Surtout que, quand on regarde Tell Me ou In Treatment, j’ai l’impression que c’est une tentative d’HBO de faire de la real-tv déguisée en série écrite. On est dans le même trip du voyeurisme et c’est encore plus vrai pour Tell Me que pour In Treatment. Et quand on connaît ma passion dévorante pour la real-tv, avoir ce genre d’idées n’est pas pour me plaire.
Et puis il faut l’avouer, je suis plus attiré par le genre (SF, Fantastique, action) que les contemplations à la Bergman ou le ciné vérité de la Nouvelle Vague. Mais - il faut toujours un mais – je continuerai à regarder les programmes de la chaine, après tout, ceci n’est sans doute qu’une passade et HBO aura l’envie de retenter l’aventure d’une série grande classe et qui coûte cher. Rêvons un peu.

la Rédaction
P.S. Comment ça ? Des rumeurs sur la fin éventuelle de la grève ? Nous n’osons pas y croire. C’est forcément trop beau pour être vrai.