N°57: Semaine du 11 au 17 février 2008
17 février 2008
Episode Semaine
It’s another fucking CLUE !
Ju n’a plus que Survivor à se mettre sous la dent
Chaque semaine de grève est une semaine où je me demande de quoi je vais bien pouvoir parler dans Ma Semaine à Nous, et bien qu’elle soit terminée, ça ne change pas le fait qu’on n’a quasiment rien à regarder, et encore moins à commenter.
Mes excuses à Joma, donc, puisque j’ai bien peur de devoir encore parler de Survivor.
Jusqu’à hier, j’avais encore des doutes sur les prétendues qualités de « fans » de la tribu Airai, mais après les avoir vu passer devant leur premier conseil tribal, il me semble évident qu’au moins la moitié d’entre eux sont réellement accros à l’émission.
Il y a les deux petits jeunes, Erik et Jason, qui sont hyper excités rien qu’à l’idée d’aller voir le Conseil en vrai. Ensuite, il y a Mikey B. qui, en plus d’avoir un pseudo ridicule se prend beaucoup trop la tête sur sa stratégie, en imaginant un à un tous les scénarios de vote possible du Monde Entier et Au-delà. Enfin, il y a Joel, le pompier de 2 mètres et 150 kilos, celui qui d’apparence tient plus de l’homme des cavernes sous stéroïdes que du stratège, et qui décide pourtant à son premier vote d’organiser une rébellion un peu n’importe comment pour prendre le pouvoir dans sa tribu.
Ces gens là, comme Todd l’an dernier, sont des fans. Ces gens là sont tellement contents d’être sur une île en face de Jeff Probst et d’entendre « Wanna know what you’re playing for ? » qu’ils en font le plus possible, le plus vite possible, juste pour faire comme à la télé.
Et j’avoue… c’est plutôt distrayant, même si franchement, les théories de Joel l’Homme des Cavernes sur la stratégie sont un peu dures à suivre, surtout quand, dans un retournement de situation bizarre, il décide de ne pas suivre sa propre idée pour faire totalement autre chose… Ah, l’influence des stéroïdes…
Du côté des favoris, Survivor a rarement été aussi drôle que lorsque cette pauvre Cirie lâche un magnifique « It’s another fucking CLUE ! » après que les producteurs l’aient baladée d’île en île pendant des heures à la recherche d’une Immunité Cachée.

Ainsi va le monde
Jéjé retombe dans le soap
Sérieusement, j’ai un gros problème.
Je pense que si j’aime autant In Treatment, c’est parce que je me rends compte que j’ai besoin d’une thérapie. Il faut que j’aille voir un psy, c’est pas possible autrement.
Rendez-vous compte : je me suis mis à regarder As The World Turns, un des soaps de CBS.
Alors que la grève des scénaristes est terminée.
Alors qu’il y a un épisode par jour de In Treatment.
Alors qu’il a trois épisodes de Big Brother par semaine. (Il faudra que je lui parle de ça aussi, tiens, à mon thérapeute !)
Comme si j’avais le temps.
Bon, en même temps, je ne regarde pas les épisodes d’ATWT en entier. Juste une storyline particulière dont les fans de la série postent les bouts sur YouTube, avec la quasi bénédiction des gars de CBS. Cette intrigue leur a fait une pub énorme.
A l’origine de cette dépendance récente, il y avait une démarche d’investigation de ma part. Je partais sur le net me renseigner sur les tenants et les aboutissants d’un baiser de nature inédite entre deux personnages de daytime soap. Au mois d’août 2007, deux gars se sont embrassés à l’écran et ce fut l’ébullition la plus totale.
Je me disais que ça pouvait être un départ intéressant sur les daytimes soaps et leurs perceptions aux US.
Alors j’ai regardé LA scène- sur YouTube.
Et puis j’ai vu qu’il y avait des vidéos qui permettaient de remonter au lancement de l’intrigue. Je me suis dit que j’allais jeter un coup d’oeil.
Sauf que me voilà maintenant un familier de Luke, de Noah, de Maddie... Et de la famille Snyder. Et que je ne peux plus décrocher.
Le plus tragique, c’est que je trouve l’ensemble plutôt bien écrit. Les dialogues sonnent justes et les acteurs sont loin d’être mauvais. Il y a même des blagues assez drôles parfois. Le nombre de grands blancs et de regards inspirés qui durent des heures est juste limité à ce qu’il faut pour ne pas oublier qu’on est dans un soap...
Mais les légères qualités mentionnées ne suffisent pas à expliquer pourquoi j’ai déjà regardé plus de 300 minutes de cette histoire. J’aurais pu passer ce temps là rattraper une demi saison de Big Love par exemple.
Je crois bien que je suis en manque de ’gay romance’ à la télé et que je ne trouve pas mon compte dans les séries « normales »... Les personnages principaux homo ont quasi disparu de l’antenne des networks et des séries du câble. Et quand ils y sont, c’est juste risible.
Commençons par Brothers & Sisters. Kevin est un Walker, il est donc forcément égocentrique, égoïste, geignard et un peu réac’. Ce qui en soit n’est pas très grave, ça me donne l’occasion de m’identifier. Mais en plus, il est tout laid. Comment est-il concevable que Musclor de Sex & The City, le petit ami de Wentworth Miller et le frangin McCallister soient à ses pieds ? Et non, ce n’est pas de la jalousie. Ils ont certes un physique, mais leurs personnages sont tout aussi geignards. Résultat, on se retrouve avec des relations peu crédibles entre pleureuses. Merci bien !
Et...
Ah ben, c’est tout !
Je crois que je ne suis pas prêt de lâcher mes nouveaux amis d’Oakdale. (C’est encore plus beau que Genoa City.)
Gotta be back in time !
Blackie peut enfin parler de Supernatural sans trop se faire charrier
Je comptais revenir sur cette série plus tard, mais un épisode pareil mérite franchement mention. En plus, il faut bien remplacer ce déserteur de Joma, et toutes les occasions sont bonnes pour faire du chantage de vignette.
Cet épisode, c’est le Supernatural de la semaine.
Non, ne partez pas ! Laissez-moi au moins une chance de vous racontez le principe, il éveillera peut-être votre curiosité.
Mystery Spot (c’est son titre) emprunte pour départ et en toute conscience le principe du film Groundhog Day (Un Jour Sans Fin). Sam Winchester revit la même journée indéfiniment, au terme de laquelle il est invariablement le témoin de la mort de son frère aîné. Non seulement Dean le mérite un peu pour son commentaire sur Huey Lewis, mais ses différentes façons totalement stupides de mourir fournissent une première partie très comique, qui aurait pu durer longtemps grâce au talent de Jensen Ackles en la matière. Là où l’épisode surprend est lorsqu’il interrompt ce problème de boucle temporelle pour mieux explorer le possible avenir de Sam sans son frère. L’enchaînement vers la tragédie se fait naturellement et fonctionne très bien, malgré le jeu assez limité des sourcils de Padalecki.
Ce qui ne paraissait qu’une opportunité à une suite de gags s’avère finalement aller beaucoup plus loin et ne me fait pas regretter l’envie de voir plutôt Dean dans cette situation de témoin, pour qu’il ait ainsi un avant-goût de ce qui l’attend en enfer. L’intrigue fournie se tient non seulement très bien par elle-même, mais elle ramène aussi un personnage qui inscrit l’épisode comme une conséquence d’évènements passés et tient un rôle obligatoirement déterminant pour la suite de la saison. Ce personnage soulève non seulement un grand nombre de questions concernant l’intérêt de ses propres actes et le côté de la bataille dans laquelle il se situe, mais il énonce aussi le problème de l’influence qu’ont les frangins l’un sur l’autre et qui s’avère aussi difficile à juger que touchante. En fait, ces quarante minutes sont tellement remplies que des prolongations auraient été les bienvenues.
Bref, en jouant habilement sur des styles différents, tout en faisant avancer la mythologie générale et en approfondissant ses personnages principaux, Eric Kripke prouve qu’il a cessé de recycler bêtement les idées des autres et réellement compris comment une série intelligente se doit d’être gérée. Sa série est encore loin d’être parfaite, mais il est clair que des efforts dans ce sens ne cessent d’être fournis. Avec un résultat comme celui de cette semaine, il y a de quoi être amplement satisfaits et curieux de voir la suite. En plus, ce n’est pas comme s’il y avait beaucoup de séries fantastiques réussies de nos jours.
Ma semaine pour la lutte contre Alzheimer
Feyrtys est un peu à court de séries, alors elle parle de films
Grâce à la grève des scénaristes, je l’avoue, je me suis remise à regarder des films, et j’aimerais vous faire part d’un jeu auquel j’adore me prêter quand j’en regarde un, c’est celui de "Qui était dans quoi ?". Les règles sont simples et vous les connaissez sûrement : à l’apparition d’un ou d’une actrice à l’écran, en général d’un vague second rôle, il faut essayer de se rappeler dans quelle(s) série(s) on a pu les voir jouer. Depuis quelques années que je regarde vraiment beaucoup de séries, ce jeu est devenu de plus en plus prenant. "Mais dans quoi je l’ai vu lui ?" et "Sa tête me dit quelque chose" sont des questions que je me pose tout le temps à présent quand je vais au cinéma ou que je loue un DVD.
Parfois, ce jeu est tellement facile que c’en est rigolo, comme lorsque j’ai vu Juno. Un vrai festival d’acteurs très connus à la télévision. Oh, Arrested Development ! Et Oz ! Alias maintenant ! Passons à The West Wing ! Tiens, The Office ! Et Arrested Development again !
A d’autres occasions, c’est juste frustrant, parce qu’une fois qu’on a reconnu un acteur d’une série fétiche, on aimerait bien le voir davantage. Je suis allée voir There Will Be Blood aujourd’hui et après avoir reconnu César de Rome, j’ai été déçue de le voir aussi sous-exploité. Mince, Ciaran Hinds est quand même un acteur formidable !
C’est avec fierté que j’ai fini par reconnaître la secrétaire de Matthew Perry dans Studio 60 on the Sunset Strip alors qu’on ne la voit que cinq minutes dans Michael Clayton (plutôt pas mal, à voir). Le plus drôle, c’est que la même semaine, j’ai vu Nathan Coddry, qui jouait Tom dans la série sus-citée, endosser un rôle ingrat dans deux scènes de The Nanny Diaries ("film" à oublier très vite). Rigolo également, reconnaître Gbenga Akinnagbe, qui joue le terrible Chris dans The Wire, dans un rôle d’infirmier au grand coeur dans The Savages (que je recommande chaudement).
Regarder plein de séries, je l’ai toujours dit, est très bon pour la santé, et en particulier pour votre mémoire. Grâce à la dure loi d’Hollywood qui veut que l’on perce rarement au cinéma, vous aurez de quoi remplir vos vieilles cases ramollies par l’alcool de tous les visages de ces acteurs et actrices qui croient encore au rêve américain !
Je vous prescris un minimum de trois épisodes par jour, pas d’overdose possible, c’est comme l’homéopathie ! En revanche, il faut picorer un peu de tout, de la vieille sitcom au dernier drama à la mode, sans oublier un peu de science-fiction et de teen-shows, et avec ça vous aurez un bon panel d’acteurs à d’actrices à repérer régulièrement dans des petits rôles au cinéma.
Three or more episodes a day keep the doctor away !